La mosquée-cathédrale de Cordoue

Histoire de la mosquée-cathédrale :

La péninsule ibérique est une région d’Europe qui se situe à la frontière entre les influences chrétiennes et musulmanes, son histoire est profondément marquée par cette dualité. De la conquête musulmane en 711 à la prise de Grenade par les Rois catholiques en 1492, la péninsule ibérique fut sous domination musulmane. Cette domination se retrouve encore dans l’architecture de certains édifices monumentaux tels que l’Alhambra de Grenade . Emblématique de cette dualité entre Islam et Chrétienté la mosquée-cathédrale est une synthése de l’art musulman et chrétien dans la péninsule ibérique.

Vue aérienne de la mosquée-cathédrale de Cordoue, Wikipédia.

La Mosquée-Cathédrale de Cordoue, également connue sous le nom de la Mezquita de Córdoba, est un monument emblématique de l’histoire de l’Espagne.
Ce monument incarne par sa diversité architecturale les différentes influences et cultures qui se sont succédé dans la péninsule ibérique, ce qui en fait un monument majeur du patrimoine andalou. Située dans le cœur historique de la ville de Cordoue, la mosquée-cathédrale est un lieu de culte majeur pour les musulmans et les chrétiens. A l’origine temple romain dédié à Janus, dieu des commencements, celui-ci se voit doté d’un sanctuaire dédié à la Vierge. Les Wisigoths ayant pris la ville en 572 édifièrent en ces lieux un sanctuaire dédié à St Vincent de Saragosse sous le nom de Saint-Vincent Martyr. C’est toujours sous la domination des Wisigoths qu’elle prend de l’importance et acquiert le titre de basilique.

En 711 les Maures traversent le détroit de Gibraltar et conquièrent rapidement la majorité de la péninsule, ils sont musulmans et souhaitent installer durablement leur religion. La conversion de l’espace urbain se fait progressivement, en 714 un accord est conclu entre les musulmans et les Wisigoths qui se voient dépossédée de la moitié des églises de l’intérieur de Cordoue notamment Saint-Vincent Martyr. L’émir (celui qui donne les ordres) de Cordoue Abd al-Rahman Ier ordonne en 787 la destruction de l’édifice pour le remplacer par une mosquée en utilisant les ruines comme matériau.

Carte des conquêtes musulmanes en péninsule ibérique, L’Histoire.

Les successeurs d’Abd-al-Rahman Ier poursuivent l’entreprise de construction et d’agrandissement de la mosquée : Hicham Ier (788-796) réalise des galeries destinées aux femmes, Abd al-Rhaman II (822-852) puis Al-Hakam II (961-976) font agrandir les travées, enfin Al Mansour (978-1002) fait pratiquement doubler la superficie de l’édifice en ajoutant huit nouvelle travées ce qui en fait l’une des plus grandes mosquées du monde avec une capacité de plus de 40 000 personnes.


En 1146, Alphonse VII de Castille dans son projet de conquête et d’accroissement territorial prend Cordoue et consacre la mosquée en cathédrale. Cependant cette “parenthèse” chrétienne ne dure qu’un mois et le pouvoir musulman la reconvertit en mosquée.
Quatre-vingt dix ans plus tard, le morcèlement du pouvoir musulman l’affaiblisse et permette au roi Ferdinand III de Castille de prendre en 1236 Cordoue. A partir de cette date, la ville est définitivement retournée dans le giron catholique. Ferdinand III de fait à nouveau consacrer la mosqué qui redevient une cathédrale, il procède aussi à des réaménagements de l’édifices pour l’adapter à la liturgie chrétienne : fermeture de l’ouverture entre la cours et l’ancienne salle de prière, édification de chapelles le long de la travée de al-Mansur…
La Mosquée-Cathédrale de Cordoue est alors un exemple unique d’architecture religieuse mixte, où les éléments de l’architecture islamique et chrétienne coexistent en harmonie.
Au XVIe siècle, il est décidé de doter la cathédrale d’une chapelle majeure plus importante. Les travaux durèrent jusqu’en 1607 et nécessitent de grands investissements pour abriter au centre de la cathédrale le maître autel et la cathèdre de l’évêque.

La Mosquée-Cathédrale de Cordoue est un site touristique populaire, attirant des visiteurs du monde entier. En 1984, elle a été inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO pour son importance culturelle et architecturale. Les visiteurs peuvent admirer l’architecture unique de la mosquée-cathédrale, ainsi que les trésors artistiques qu’elle abrite, tels que les fresques, les peintures et les sculptures.

Description artistique : 

Intérieur de la mosquée-cathédrale de Cordoue, Pixabay.

Sa structure imposante est un mélange de styles architecturaux romains, wisigoths et islamiques, qui ont été combinés et remodelés au fil des siècles. À l’extérieur, la mosquée-cathédrale de Cordoue présente une façade imposante, caractérisée par des arcs, des colonnes et des décorations en mosaïque. Le dôme central de la cathédrale est surmonté d’une flèche. Lorsque le visiteur entre dans la mosquée-cathédrale, il est immédiatement frappé par l’immense forêt de colonnes qui soutient les arcs en ogive, les voûtes et les coupoles qui s’étendent sur l’ensemble de l’édifice. Les colonnes sont disposées en doubles rangées, créant ainsi une impression de profondeur.

Chaque colonne est unique, avec son propre motif décoratif et son histoire. Les murs sont ornés de carreaux de faïence colorés, d’arcs festonnés, de motifs géométriques et de calligraphies arabesques. Les chapelles latérales ajoutées à l’intérieur de l’édifice ont été construites dans un style baroque et rococo, offrant un contraste frappant avec l’architecture islamique d’origine. La lumière pénètre à travers des fenêtres en forme d’étoile. La mosquée-cathédrale de Cordoue est donc un joyau artistique et architectural qui témoigne de la richesse et de la diversité de l’histoire et de la culture andalouse.

Colonnes intérieures de la mosquée-cathédrale de Cordoue, Wikipédia.
Dome de la mosquée-cathédrale de Cordoue, Pixabay.

Sa structure imposante est un mélange de styles architecturaux romains, wisigoths et islamiques, qui ont été combinés et remodelés au fil des siècles. À l’extérieur, la mosquée-cathédrale de Cordoue présente une façade imposante, caractérisée par des arcs, des colonnes et des décorations en mosaïque. Le dôme central de la cathédrale est surmonté d’une flèche. Lorsque le visiteur entre dans la mosquée-cathédrale, il est immédiatement frappé par l’immense forêt de colonnes qui soutient les arcs en ogive, les voûtes et les coupoles qui s’étendent sur l’ensemble de l’édifice. Les colonnes sont disposées en doubles rangées, créant ainsi une impression de profondeur.

Chaque colonne est unique, avec son propre motif décoratif et son histoire. Les murs sont ornés de carreaux de faïence colorés, d’arcs festonnés, de motifs géométriques et de calligraphies arabesques. Les chapelles latérales ajoutées à l’intérieur de l’édifice ont été construites dans un style baroque et rococo, offrant un contraste frappant avec l’architecture islamique d’origine. La lumière pénètre à travers des fenêtres en forme d’étoile. La mosquée-cathédrale de Cordoue est donc un joyau artistique et architectural qui témoigne de la richesse et de la diversité de l’histoire et de la culture andalouse.

Mihrab orné de mosaïque de la mosquée-cathédrale de Cordoue, Wikipédia.

Bibliographie :

  • Sourdel D., L’islam médiéval Religion et civilisation, Paris, Presses Universitaires de France, “Quatrige”, 2005.
  • Sénac P., Al-Andalus. Une histoire politique VIIIe-XIe s., Paris, Armand Colin, “Mnémosya”, 2020.
  • Duby G., Art et société au Moyen Âge, Paris, Point, “Histoire”, 1997.
  • Barrucand M., L’Architecture maure en Andalousie, Cologne, Taschen, 1992.
  • Roux J.-P., Dictionnaire des arts de l’islam, Paris, Fayard, 2007.