Lexique

Henry Rousso : historien français né en 1954. Il est un spécialiste du XXe siècle, et plus particulièrement de la Seconde Guerre mondiale. Il est à l’origine de la notion de « résistancialisme ». Parmi ses plus célèbres ouvrages, figurent Un château en Allemagne : Sigmaringen, 1944-1955, publié en 1980 et Le Syndrome de Vichy publié en 1987.

Résistancialisme : le résistancialisme est un terme crée par l’historien Henri Rousso en 1987 mais qui fut employé antérieurement. Il désigne le mythe développé par les gaullistes et les communistes à la Libération, selon lequel les Français auraient unanimement participé à la Résistance durant la Seconde Guerre mondiale. Le mythe résistancialiste a été largement valorisé par le général de Gaulle dans un but d’unifier la nation française.

Comportement attentiste : expression désignant une attitude passive des Français et des dirigeants politiques face à l’ennemi nazi. L’attentisme n’est cependant pas synonyme de collaboration.

Épuration : phénomène visant à la Libération à punir les personnes ayant collaboré avec l’ennemi nazi. L’épuration fut dans un premier temps, exercée par la population elle-même, ce qui se traduisit par des vengeances personnelles et des règlements de comptes.. Mais l’État constatant les dérives, reprit l’épuration en main : celle-ci fut désormais encadrée par la justice et les tribunaux.

Holocauste : le terme est, après la Seconde Guerre mondiale, utilisé pour qualifier le massacre des Juifs par l’Allemagne nazie. Cependant, l’holocauste désigne dans la tradition juive le sacrifice par le feu d’un animal. C’est pourquoi, les Juifs préfèrent employer le terme de « Shoah » pour aborder le génocide juif.

Béate Klarsfeld : militante anti-nazie germano-israélienne née en 1939 à Berlin. Elle porta son engagement contre les anciens nazis restés au pouvoir en Allemagne après la guerre, ce qui lui valut le surnom de « chasseuse de nazis » ainsi qu’à son mari et avocat, Serge Klarsfeld. Elle est notamment célèbre pour avoir, au cours d’une réunion, giflé le chancelier de l’Allemagne fédérale Kurt Georg Kiesinger en 1968, qu’elle accusa d’ancien nazi. Elle a travaillé et travaille toujours pour perpétuer la mémoire de la Shoah. Elle est faite Chevalier de la Légion d’honneur en 1984 et Officier de la Légion d’honneur en 2007.

Olivier Wiewiorka : historien français né en 1960, spécialiste de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. Son ouvrage, La Mémoire désunie : le souvenir politique des années sombres, de la Libération à nos jours étudie les différentes politiques mémorielles entreprises et analyse l’évolution du devoir de mémoire. 

Lieux de mémoire : concept historique développé dans une série d’ouvrages, appelée Lieux de mémoire, parue sous la direction de l’historien Pierre Nora entre 1984 et 1992. Un lieu de mémoire a pour but de faire vivre une mémoire. Ce peut être quelque chose de matériel, une stèle, un mémorial, un musée par exemple ou quelque chose d’immatériel, une date, une devise ou encore un symbole.

Pierre Nora : historien français né en 1931. Il est membre de l’Académie française et a mené une carrière dans l’édition. En tant qu’historien, Pierre Nora est reconnu pour ses travaux sur le « sentiment national » et sur la mémoire en général. Son ouvrage le plus célèbre est Lieux de mémoire, une série parue en plusieurs tomes entre 1984 et 1992.

« Balkanisation de la mémoire nationale » : le terme de balkanisation, est à l’origine, utilisé pour décrire le processus de fragmentation et de division d’une région ou d’un État. Le mot « balkanisation » s’est construit à partir du nom de la région de l’Europe du Sud-Est, les Balkans. Ici, « balkanisation de la mémoire » désigne un phénomène de division de la mémoire nationale. Cette division apparaît lorsque plusieurs groupes, les Juifs, les résistants, par exemple, ont, de leur propre passé un souvenir différent, une mémoire différente. Cette hétérogénéité de la mémoire peut alors entraîner des conflits entre les groupes mémoriels.

Denis Peschanski : historien français né en 1954. Il est spécialiste de l’histoire du communisme, du régime de Vichy et des « années sombres ». Il s’est intéressé particulièrement à l’histoire des camps français, d’où la publication en 2002, d’un ouvrage intitulé La France des camps : l’internement, 1938-1946.