Brens

De sa création jusqu’à sa fermeture provisoire, le camp de Brens change de fonction régulièrement, accueillant, au même titre que d’autres camps en France, des réfugiés étrangers. Néanmoins, les limites et la fonction du camp ne sont pas clairement établies par les autorités, la spécificité du camp de Brens au même titre que d’autres camps n’est pas clairement définie.
C’est l’identité même du camp de Brens qui va se créer pendant cette période où une organisation s’établit, les nouveaux aménagements du camp précisent le statut de camp d’internement administratif et une hiérarchisation plus précise est mise en place. Les camps d’internement enferment alors des personnes selon des critères sociaux spécifiques ; c’est le début du camp de Brens en tant que camp de femmes.

Après la fermeture du camp de femmes de Rieucros en 1942, le camp de Brens ouvre ses portes la même année et devient l’unique camp de femmes de toute la zone libre. Ces femmes, isolées de la société mais vivant en collectivité, mirent en place une organisation au sein du camp. Si ces femmes étaient enfermées dans l’enceinte du camp, l’administration chargée de les surveiller résidait aussi au sein de celui-ci.
Suite à une vie commune de 1942 à 1944, le camp se dissout et les femmes furent rapatriées dans un autre camp, celui de Gurs. Les derniers instants de ce camp marquent la fin de l’unique camp de femmes de la zone libre.

La fin du camp de femmes ne signifie pas la fin du camp de Brens en tant que camp d’internement. À la libération, le camp revêt différents visages, l’utilité varie de camp d’accueil au camp d’internement jusqu’à sa fermeture définitive en 1946. La difficulté se pose alors de conserver le lieu et la mémoire de celui-ci. Peu de traces subsistent et il se pose très vite la question de la valorisation de la mémoire du camp de Brens. Comment la mémoire est donc valorisée au camp de Brens ? Quels sont les moyens utilisés pour faire vivre la connaissance de ce lieu à différentes échelles ?
Ce sont ces questions qui nous amènent à nous questionner sur l’identité même du camp au sein de l’imaginaire collectif.