Les camps et leur environnement

Dès leur mise en place, les camps du Sud-Ouest de la France apparaissent comme des îlots carcéraux coupés du reste du monde. Néanmoins, le camp s’intègre dans un environnement local et interagit avec lui. En effet, ils sont construits de manière à être isolés du reste de la population afin de dissimuler ce système. Toutefois, certains d’entre eux sont situés à proximité des villages et de la population locale. Aussi, les conditions d’accès au camp pour les transports d’internés sont complexes au vu de l’état des axes routiers et ferroviaires qui sont également utilisés pour le ravitaillement. L’implantation des camps a des répercussions morales sur certains riverains. En effet, ils ne sont pas en autonomie totale, en contact avec l’extérieur et plus particulièrement avec leur environnement local. Pour survivre, les internés dépendent d’une aide locale qui demeure insuffisante.

Vue du camp de Brens

Vue du camp de Brens

De ce fait, les centres d’internement s’intègrent dans un réseau d’assistance à plus grande échelle grâce à la coopération avec certaines associations caritatives. En effet, le 3 Octobre 1940, le régime de Vichy promulgue les premières lois sur le statut des Juifs qui font de ceux-ci une communauté à part et exclue de la société. Toute population considérée comme indésirable est internée, l’action humanitaire s’en trouve bouleversée. En effet, les camps, premièrement destinés à l’accueil des réfugiés espagnols puis allemands, se sont peu à peu transformés en « antichambres de la déportation » (Denis Peschanski): en réponse à cela, on observe le développement d’une aide constante de bénévoles afin d’apporter un peu d’humanité aux internés. Longtemps sans statut, mais également avec des moyens très restreints, les associations ont pu peu à peu intégrer la vie des camps au péril de la vie de leurs membres. Ainsi, la CIMADE, née dans les camps et créée officiellement le 18 Octobre 1939 se donne comme objectif d’agir et de témoigner du message chrétien auprès des « indésirables » tout en versant dans la résistance. C’est par une coopération mutuelle et une organisation hiérarchisée que les œuvres caritatives entreprennent la libération des Juifs. De même, l’œuvre concentre son action sur la prise en charge matérielle et psychologique des enfants.