Nous pouvons noter la présence de rabbins dans certains camps pour permettre aux juifs, de plus en plus nombreux surtout à partir de 1941, de pratiquer leur culte malgré l’enfermement. Au-delà d’une mission purement sacerdotale, ces religieux ont aussi une mission humanitaire auprès des internés qui manquent de tout. Nous pouvons ainsi noter des parrainages entre certains internés et des familles juives de Toulouse. Cependant l’intérêt de la présence de rabbins dans les camps repose essentiellement sur le dynamisme de certains éléments comme René KAPEL.
Nous pouvons également remarquer les actions des pasteurs protestants particulièrement actifs dans le Sud-ouest. Leur mission est de permettre la pratique du culte notamment aux réfugiés d’Alsace. Avec les débuts de l’internement, leur action va devenir de plus en plus humanitaire. Nous pouvons noter les actions de la CIMADE (Comité Inter Mouvements Auprès Des Évacués) qui va fortement intervenir pour les internés, particulièrement au camp de Gurs où des actions culturelles (bibliothèque, concerts) et administratives (pression sur l’administration pour plus d’aide) vont être menées.
Le personnel enseignant est également une composante essentielle de l’encadrement des internés. Si l’éducation est encadrée par des maîtres d’école fonctionnaires d’État au début des camps, comme à Septfonds, l’administration va très vite s’appuyer sur les internés. Dans d’autres camps, les enseignants sont choisis parmi le personnel, « pourvus soit du brevet supérieur, soit du BAC » . Étant donné leur image de fonctionnaire d’une administration responsable de leur internement, les jeunes sont peu réceptifs aux enseignements de ces personnels. Les cours sont donc progressivement laissés au soin des internés adultes capables d’enseigner. À partir de 1942 et le début des déportations vers les camps d’extermination, les internés enseignants vont se succéder et se remplacer lorsque certains d’entre eux sont sélectionnés pour partir dans les camps de la mort.
Ces catégories de personnel, de par leur nature bénévole, semblent échapper au contrôle de l’administration officielle et bien que fort souvent bridées par les autorités elles restent un apport humanitaire essentiel, de l’aide alimentaire jusqu’aux réseaux clandestins.