Tous les facteurs que nous avons vus précédemment aboutissent à un même résultat dans tous les camps : un système de surveillance défaillant.
L’exemple le plus concret est celui du réseau de marché noir de Gurs, sachant que ce n’est pas un cas isolé. Ces phénomènes sont liés à l’incompétence des gardiens et au fait qu’ils ne sont pas concernés.
Il est vrai que les conditions difficiles de travail des gardiens et les bas salaires sont pour certains la raison d’une forme de désobéissance. D’autant plus que les conditions difficiles peuvent mener certains membres du personnel à être violents envers les internés. Le Vernet qui a la réputation d’être le camp le plus dur du Sud-Ouest a connu ce genre de dysfonctionnement.
Mais il est important de noter que la défaillance de la surveillance provient de plusieurs aspects défaillants : un ravitaillement insuffisant, un personnel incompétent et en sous-effectif à tous les niveaux et un manque de moyens criant.
Bien entendu, le gouvernement se préoccupe de ces problèmes. Dès 1942, Vichy met en place un procédé dissuasif pour lutter contre la désobéissance de certains gardiens. Il s’agit de la présence d’Inspecteurs. Ces hommes sont « d’anciens policiers de carrière à la retraite recrutés après une étude approfondie de leurs dossiers ». Ces inspecteurs sont tout simplement chargés d’enquêter sur tous les réseaux illégaux présents dans les camps (avec les possibles implications du personnel). Le premier camp à être victime de ces inspections est le camp du Récébédou ou à quatre reprises le chef de camp est remplacé.
Tout cet environnement du camp nuit profondément aux séjours des internés qui en sont les premières victimes en plus d’être enfermés.