Nationalisme et xénophobie : une idéologie d’Etat

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Le nationalisme et la xénophobie en action sous Vichy : ligues et organisations paramilitaires

Durant le régime de Vichy de nombreux moyens sont mis en place pour inciter la population à appliquer les principes nationalistes, xénophobes et antisémites en toute liberté et surtout sans cas de conscience. La délation est, à ce moment-là, non seulement encouragée, mais surtout recommandée afin de lutter contre les « ennemis de la nation ». Toute personne peut, si elle le souhaite, dénoncer un Juif, un étranger ou encore un opposant au régime politique. Certaines fois, la dénonciation est même récompensée par l’accès à plus de tickets de rationnement ou, lorsqu’il s’agit de fonctionnaires, d’un accès facilité aux postes supérieurs.

Le 29 août 1940, le gouvernement de Vichy créé la légion française qui réunit tous les anciens combattants sous une seule et même idéologie le nationalisme, la xénophobie et l’antisémitisme. Cette ligue est fortement soutenue par le Maréchal Pétain, mais son Premier ministre Pierre Laval et les occupants allemands ne voient pas cette alliance de force française d’un très bon œil, pensant qu’elle pourrait leur faire du tort. Au-delà des missions officielles cette ligue a  une mission cachée celle d’écouter les populations. On dira plus tard que c’est les yeux et les oreilles de Vichy, leurs rôles est d’espionner et de dénoncer toute personne n’étant pas en accord avec la France souhaitée par le régime de Vichy. Un de ses rôles officieux est aussi de diffuser le message vichyste et de faire appliquer sa doctrine. À ce moment-là, Xavier Vallat crée le projet de la milice, un mouvement civique des combattants organisé avec une hiérarchie précise, stricte et autoritaire.

Suite à cette légion se développe le SOL (service d’ordre de la légion). Au départ simple service d’ordre, il devient ensuite une réelle entité indépendante avec son idéologie et ses coutumes propres. Les rituels du SOL seront ensuite repris par la milice, c’est pour cela qu’on l’appelle l’antichambre de la milice. Le SOL est une organisation très militarisée avec un rite d’entrée qui peut s’apparenter à celui d’une société secrète. Les missions du SOL évoluent au fil de la guerre. Tout d’abord cette organisation est simplement le service d’ordre de la légion française, puis elle acquiert la mission de surveillance de la population et remplace alors la légion française. Le SOL a une doctrine politique propre qui est en partie composée d’un nationalisme extrême et d’une opposition fortement marqué à « l’anti France ».

Pour des besoins politiques, le 5 janvier 1943, le maréchal Pétain annonce le transfert du SOL en Milice. Et c’est la loi du 30 janvier 1943 qui l’entérine. La milice descend alors directement du SOL et reprend ses codes, ses rites, ses croyances et ses idéologies. Pour la milice, les trois piliers fondamentaux sont le nationalisme, l’autoritarisme et le socialisme pas à la manière traditionnelle, mais à la manière hitlérienne du terme. L’objet de la milice est de se préparer au combat contre « l’anti France » et de réprimer les opposants. C’est un ensemble paramilitaire hiérarchisé qui devient armé. La milice au cours de la guerre torturera et tuera aux côtés de la Gestapo.

Dans cette partie seules les ligues et milices fondées par l’État ont été développées, cependant, il existe aussi des ligues d’extrême droite comme l’action française ou encore la Croix-de-feu qui n’interviennent pas de manière physique, mais participent à la propagation des idées nationalistes, xénophobes et antisémites, bien sûr, comme tout un chacun les membres de ces ligues peuvent dénoncer des « ennemies de la nation ». La délation est d’ailleurs fortement encouragée afin de combattre « l’anti France ». Cependant le combat contre « l’anti France » est continu et il s’infiltre partout dans la société en particulier dans les discours politiques.

Les discours politiques et les oppositions

Le 22 juin 1940 à Rethondes en Picardie dans le wagon où fut signé l’armistice du 11 novembre 1918, l’armistice entre la France et l’Allemagne est signé à nouveau. Le 10 juillet 1940, les pleins pouvoirs constitutionnels sont donnés au maréchal Pétain. Il promulgue par la suite une série d’actes constitutionnels qui vont être le fondement du Régime de Vichy. Dans cette nouvelle constitution Philippe Pétain se place en chef de l’État (acte 1 de la Constitution de 1940) : il possède les pouvoirs exécutifs et législatifs (acte 2), ainsi que judiciaire (acte 7). Il peut également nommer son successeur (acte 4). La devise de la France « Travail, Famille, Patrie » remplace « Liberté, Égalité, Fraternité ». Le gouvernement de Vichy va être fortement influencé par l’idéologie de l’Action française, un parti d’extrême droite, royaliste et antisémite. Ainsi, le 22 juillet 1940 intervient la suppression de la loi sur la naturalisation de 1927 (1) .

Les idéologies que sont le nationalisme, la xénophobie et l’antisémitisme n’étaient, avant le 10 juillet 1940 que des sentiments personnels, et deviennent ce jour-là, date de la mise en place du gouvernement de Vichy sous l’égide du maréchal Pétain, des idéologies d’État qui peu à peu vont s’amplifier et se mettre en place. Dès le 17 juillet, des lois xénophobes sont promulguées, il s’agit alors des premières d’une longue série. Durant l’été 1940, des lois nationalistes xénophobes ou antisémites sont promulguées régulièrement. Le 11 octobre 1940, le maréchal Pétain, lors d’une allocution radiodiffusée, développe pour la première fois son programme politique ouvertement nationaliste et xénophobe. Il est important de dire que durant toute l’année 1941 le maréchal Pétain prend le soin de ne jamais évoquer le sort des Juifs lors de ses allocutions publiques. Cependant, l’amiral Darlan lui, lorsqu’il s’exprime, a des propos ouvertement xénophobes et antisémites mais aussi tout spécialement nationalistes étant donné qu’il a très peu de confiance en l’occupant allemand. Malgré toutes les mesures prises à l’encontre des Juifs en août 1941 le ministre de la Justice Joseph Barthélemy dit publiquement qu’il a des amis juifs. L’année 1942 est un tournant dans l’histoire du régime de Vichy et de la collaboration lorsque Pierre Laval revient au gouvernement et devient officiellement le chef du gouvernement de Vichy. Aussi, suite aux premiers convois de déportations qui quittent la France, le maréchal Pétain s’exprime le 12 juin 1942 à Brinon. Lors de cette allocution, il approuve les « justes mesures prises contre les Israélites » mais désapprouve le port de l’étoile jaune (2). L’intensification des déportations ainsi que la rafle du Vel d’Hiv en juillet 1942, montrent très clairement la politique xénophobe nationaliste et antisémite. Aussi, le service de travail obligatoire (STO) est un instrument de la politique nationaliste, xénophobe et antisémite. Tout d’abord, le discours de Pierre Laval le 22 juin 1942 qui soutient l’Allemagne et qui incite au départ en Allemagne pour participé au STO « Je souhaite la victoire de l’Allemagne, par ce que, sans elle, le bolchevisme, demain, s’installerait partout. Ouvriers de France ! C’est pour la libération des prisonniers que vous allez travailler en Allemagne » (3). Au début de son existence le STO est un travail volontaire. Cependant très vite il y a une pénurie d’ouvrier et le STO devient donc un service obligatoire. C’est un moyen qu’a trouvé le gouvernement français pour exclure un certain nombre d’étrangers qui ne correspondait pas aux critères d’internement et de déportation. Grâce à toutes ces modifications de lois, le régime de Vichy pense faire une épuration de tous les « mauvais éléments » qui ont amené à la faillite de l’État et entraîné la défaite en 1940, sur ces nouvelles bases, c’est l’instauration d’un régime répressif, restrictif ainsi que nationaliste, xénophobe et antisémite. Le nationalisme, la xénophobie et l’antisémitisme du régime de Vichy ont, comme nous l’avons dit, de nombreux adeptes, mais aussi de fervents opposants. On compte parmi eux évidemment les gaullistes et les communistes, mais qui ont plus agi contre le gouvernement de Vichy en général que contre la xénophobie et le nationalisme. Il existe très peu de manifestations publiques contre ces idées. Les seules traces de manifestations publiques contre l’idéologie vichyste se retrouvent durant les fêtes officielles. La moitié de ces contestations se déroule pour les seules commémorations du 14 juillet et du 11 novembre. Durant ces contestations, plusieurs types d’actions existent, par exemple le dépôt de gerbes de fleurs devant les statues ou tombes de figures emblématiques des partis opposés au gouvernement. Il y a aussi des tracts distribués ou encore des graffitis dispersés sur le lieu de la commémoration.

Après cela, les comités incitent à créer ce qu’ils appellent des « contre fêtes » afin de montrer une fervente opposition aux idées nationalistes, antisémites et xénophobes du régime de Vichy. Aussi, un grand nombre de personnes ont lutté à leurs échelles et dans le secret contre l’antisémitisme, la xénophobie et le nationalisme. En témoigne les près de quatre mille justes français. Toutes ces personnes sont des civils pour la plupart anonymes qui ont aidé de diverses manières des gens de l' »Anti-France » à échapper aux autorités vichystes et allemandes. Les lieux géographiques isolés et les faux documents d’identité sont favorables à cette dissimulation. C’est pour cela qu’un grand nombre de fonctionnaires de collectivités locales ou de personnes faisant partie de la police créent de faux papiers pour cacher les personnes identifiées comme « ennemies de la nation ». Parmi les nombreux français et françaises qui ont protégé et caché des Juifs et des étrangers, les religieux sont très nombreux. Les autorités musulmanes de la mosquée de Paris ont dissimulé aux autorités un grand nombre de Juifs en leur fournissant des faux papiers avec un nom ou un prénom à consonance arabe afin qu’ils ne soient pas inquiétés en cas de contrôle d’identité. L’église protestante aussi prend part à la lutte contre la xénophobie et l’antisémitisme en créant des faux documents attestant  du protestantisme d’une personne de confession juive. Aussi, une partie de l’Église catholique décide alors de se détacher de la politique officielle qui soutient et alimente le régime de Vichy pour lutter contre lui et sa politique nationaliste, xénophobe et antisémite.

De nombreuses organisations tentent aussi de lutter contre la xénophobie et le nationalisme : certaines ajoutent cet objectif à leur but initial tandis que d’autres se créent et ont pour unique but de protéger et de sauver le plus de personnes possibles. Avant 1942, dans la zone non occupée, certaines associations tentent de sauver des personnes internées dans les camps : c’est le cas par exemple de la HICEM et de l’Œuvre de secours aux enfants. Après 1942, lorsque la France est totalement envahie par l’Allemagne nazi, la Cimade adjoint à ses objectifs initiaux la protection des populations juives et deux nouvelles associations sont créées pour le même but : l’Amitié chrétienne et l’Entraide temporaire. Bien sûr, ces actions contre le régime politique ne peuvent pas rester impunies lorsqu’elles sont découvertes. En France, il n’y a pas de directive allemande concrète envers ceux qu’on appellera plus tard les justes, cependant, la crainte de la punition est immense. Le gouvernement de Vichy met en place une loi pour condamner ces personnes à des peines d’emprisonnement en utilisant le motif de « recel d’évadé de camps d’internement ».

Pour conclure nous pouvons dire que grâce à toutes les personnes qui ont aidé à cacher ou à faire évader des Juifs ou des étrangers, le génocide a été en France par rapport aux autres pays européens malgré tout minime : on estime que 70% de la population juive française de 1939 a survécu à la Seconde Guerre mondiale. Toutes les personnes qui ont aidé les étrangers et les juifs à fuir ou à se cacher ont lutté chacun à leur échelle contre le nationalisme, la xénophobie et l’antisémitisme du régime de Vichy. Toutes les oppositions marquées et répétées à la politique du gouvernement de Vichy ont permis à leurs manières de changer l’opinion des Français à propos du gouvernement de Vichy.

Célébrer le régime de Vichy, les fêtes comme vecteur de l’idéologie du régime

« Il ne faut jamais négliger l’importance considérable que peuvent avoir les fêtes et les interprétations que l’on peut en faire » (4) disait l’Amiral Darlan ; les fêtes sont des outils utilisés par le régime de Vichy pour imposer son imaginaire antirépublicain et réactionnaire. Le régime va s’inspirer des références culturelles et idéologiques des ligues nationalistes des années 30. Vichy prend comme modèle ces ligues nationalistes pour développer le culte des morts, celui du sacrifice, l’exaltation du territoire national et des racines régionales. On met en place l’image d’une Église consolante et de Pétain comme chef d’État paternaliste et puissant protecteur. L’objectif des fêtes vichystes est de redéfinir et resserrer les liens sociaux au sein de l’État français. Cette volonté s’inscrit dans un programme culturel : la Révolution Nationale, qui se traduit par l’anéantissement de l’héritage des Lumières et des Droits de l’Homme pour mettre fin à la démocratie, surnommée « La Gueuse », afin de reconstruire la nation sur de « bonnes » valeurs qui garantissent une place de choix à la France dans la future Europe allemande. Vichy est un régime politique qui met en place ce que l’on pourrait appeler une  »révolution conservatrice », dans le sens où il rejette les valeurs de 1789 : il y a une véritable volonté de se débarrasser du passé et de reconstruire la société sur les valeurs antérieures à la Révolution française. La répression en elle-même n’est qu’un outil, il faut détruire les symboles, les valeurs, les devises de la IIIe République, de la révolution de 1789, de l’humanisme, etc. Ainsi : Liberté, Égalité, Fraternité est remplacé par Travail, Famille, Patrie. Cette nouvelle nation repose sur la génération de la « race gauloise », sur une Église restaurée dans sa puissance. L’ordre et les militaires sont également mis en avant, on développe la mémoire du sacrifice et des héros.  L’éducation antirépublicaine qui est mise en place doit produire des citoyens respectueux et virils.L’éducation a également comme but de transformer les jeunes filles en femmes entièrement dévouées à la prise en charge du foyer. La censure se met en place dans toute la société et on encourage les familles de race gauloise à enfanter autant que possible.

Jacques Doriot, spécialiste de l’endoctrinement va, avec l’accord de la Délégation Générale aux territoires occupés (DGTO), organiser un système festif propre au régime de Vichy. Un calendrier est créé, dans lequel chaque élément de propagande trouve sa place : le culte du maréchal, l’expiation des pêchés d’une République corrompue qui a mené à la défaite militaire. On ne supprime pas les symboles, on les transforme. Le 11 novembre et le 14 juillet sont ainsi conservés. Le 14 juillet est, avant la Première Guerre mondiale, une fête consacrée à la célébration des valeurs des Lumières et de la Révolution de 1789. C’est une fête que l’on pourrait qualifier de positive. Après la Première Guerre mondiale, le 14 juillet devient une journée consacrée au culte des morts, une commémoration de ceux qui sont morts pour la patrie. L’empathie de la souffrance va marquer les générations. Clemenceau va exiger pour le 14 juillet 1919 le défilé de mille «gueules cassées» mené par André Maginot : une célébration de la douleur et du triomphe. Le régime de Vichy en fait un jour férié dédié à la célébration de l’armée et de la nation et non plus aux valeurs de la Révolution. Dans une note aux préfets du 21 mai 1942, Darlan donne la raison de ce comportement : « l’anniversaire de la prise de la Bastille est considéré par les Français comme une fête nationale à laquelle il est difficile de toucher » (5). Le 24 janvier 1942 Paul Marion va tenir ces propos : « les fêtes résument à elles seules toute la doctrine de Maréchal. » (6) La cérémonie du 14 juillet est tout de même rebaptisée Cérémonie en l’honneur des Français morts pour la patrie. Qui ne tient que tant qu’elle reste maréchaliste et antirépublicaine. Un préfet de Haute-Garonne, en zone libre, définit cette fête comme un hommage aux sacrifiés d’une « drôle de guerre » que les bons français n’avaient pas voulu et que seules les élites républicaines et franc-maçonnes ont causé (7). Le 11 novembre est également rebaptisé Cérémonie en l’honneur des morts de 1914-1918 et de 1939-1940 ou encore Hommage aux morts des deux guerres, que la propagande va jumeler avec la fête de la Toussaint pour mettre en place une atmosphère de tristesse. Le seul réconfort se trouve dans la figure du maréchal ou de l’Église.

Le régime va créer ses propres fêtes : Hommage national aux morts de 1940 ou encore l’armistice de 1940 : le but de ces fêtes est encore une fois de stigmatiser la République, mais cela permet également de montrer que Pétain par son rôle de bouclier de la nation peut effectivement construire une nouvelle nation. Toutes ces célébrations liées à la tristesse et à l’accusation sont contrebalancées par des fêtes plus joyeuses qui célèbrent le nouveau départ. Un renouveau basé sur le triptyque : Travail, Famille, Patrie.

Le 1er mai est la fête du travail et de la concorde sociale, mais également la célébration de la Saint-Philippe : la fête du maréchal. Cette journée doit symboliser l’amour et l’union : les travailleurs sont protégés et le sont bien mieux par le maréchal que par la gauche ou la république. Pour célébrer la famille, le maréchal Pétain met en place la fête des mères françaises durant le mois de mai qui célèbre les mères de familles nombreuses et chrétiennes : un concours est institué, les écoliers écrivent des lettres magnifiant l’amour maternel. Les meilleures lettres seront lues au maréchal Pétain (8). L’État et l’Église reprennent les familles en main pour donner aux enfants français une éducation morale et militaire. La célébration de la patrie est le but final de toutes ces fêtes, il faut promouvoir les pratiques et les symboliques du régime. On célèbre l’anniversaire de la création des légions françaises des combattants (LFC) pour le Sud et celui des Légions des volontaires français (LVF) au Nord qui se chargent de lutter contre le bolchevisme. Le 8 ou 10 mai s’organisent les fêtes en l’honneur de Jeanne d’Arc dans les deux zones : Jeanne d’Arc est une femme robuste, fidèle à sa patrie, chrétienne, monarchiste et qui meurt sous les coups des Anglais pour les Français. Vichy trouve en elle une image forte et un moyen de lancer la propagande anti-anglaise.

(1) La documentation photographe n°6102-Aout 1989- Vichy 1940-1944

(2) MARRUS Michaël et PAXTON Robert, Vichy et les juifs, Calmann-Lévy, 2015

(3) Site internet de l’encyclopédie de BS édition

(4) Dans une circulaire confidentielle au Maréchal de juillet 1942, A. N. 2 AG-501

(5) Note de Darlan aux préfets, 21 mars 1942, A. N. 2 AG/501

(6) Discours du 24 janvier 1942 de Pierre Marion à Toulouse, A. D. Haute-Garonne, 1321 W10

(7) Journal La Garonne, juillet 1940

(8) CHABROL Claude, L’Œil de Vichy, 1993, 1h50