Des « Marches de la mort » à la libération
Suite à une lourde défaite à Stalingrad en 1943, l’Allemagne perd progressivement du terrain face à l’Armée Rouge qui progresse vers l’ouest. En juillet 1944, l’armée soviétique libère le camp de Majdanek et en septembre de la même année, les atrocités perpétuées dans le camp sont révélées à Moscou par une commission d’enquête polonaise-soviétique qui publie les résultats de ses travaux en russe, polonais, anglais et français. Les forces soviétiques sont les premières à entrer dans un camp d’extermination qui, malgré les tentatives de dissimulations allemandes (les fours ont été incendiés), dispose toujours de chambres à gaz intactes. Dans la même année, l’Armée Rouge avance jusqu’aux trois camps de l’action Reinhard, démantelés depuis 1943.
Entre temps, Heinrich Himmler, à la tête de la SS, donne l’ordre d’évacuation des camps de concentration, destiné à soustraire les prisonniers aux Alliés dans une ultime tentative de dissimulation des crimes perpétrés dans les camps. Les évacuations se font par marches forcées entre avril 1944 et 1945 dans des conditions volontairement difficiles, les gardes SS abattant tout prisonnier incapable de tenir le rythme. Fin 1944 et début 1945, les marches de la mort permettent de transférer les prisonniers vers l’intérieur de l’Allemagne. Les plus importantes d’entre elles sont les marches au départ d’Auschwitz et de Stutthof. Le 18 janvier 1945, 58 000 détenus quittent le camp d’Auschwitz pour une ultime marche de la mort, neuf jours seulement avant la libération du camp par l’armée soviétique. Malgré les efforts des SS pour dissimuler les témoignages matériels de la solution finale, de nombreuses preuves sont découvertes à Auschwitz, notamment les effets personnels des victimes. On dénombre 800 000 tenues féminines et plus de 7000kg de cheveux humains entreposés dans des entrepôts.
Parallèlement, dans les camps de concentration, les conditions de vie des détenus se sont dégradées de manière catastrophique durant les années 1944 et 1945. On y meurt en masse de famine et de maladie en raison du surpeuplement des structures. A Buchenwald, on dénombre 20 000 détenus pour dix-sept baraques seulement, les camps se transforment en véritables mouroirs qui, ne disposant pas de fours crématoires, sont contraints d’entasser les corps.
Ce sont les conditions désastreuses dans lesquelles les camps se trouvent lors de l’arrivée des armées Alliées de libération, malgré lesquelles des milliers d’internés périrent encore de maladie ou de malnutrition.
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Conclusion
Nous avons pu voir au cours de notre développement que la fonction des camps et les raisons pour lesquelles ils ont été ouverts sont différentes et varient selon les pays. En effet, en URRS, les camps ont vu le jour à cause de la peur du renversement politique, au Japon ils sont ouverts pour des raisons de guerre ou encore en Allemagne on les met en place pour répondre à une idéologie. Certains ont pour fonction de simplement exterminer les gens comme en Allemagne mais d’autres ont pour but de faire travailler de force ces détenues comme en URSS ou en Espagne. De plus, nous pouvons dire, que leur fonction n’a pas toujours été la même, elle a évolué pendant la Seconde Guerre mondiale. En effet, en France les camps ont eu pour première mission d’accueillir les réfugiés espagnols qui fuyaient la dictature de Franco. Mais après 1939 avec l’entrée en guerre de la France et la montée de la peur de l’étranger, les camps sont devenus des lieux de détentions pour ressortissants politiques allemands qui fuyaient le nazisme d’Hitler mais aussi pour les juifs français. Ainsi les camps français deviennent une étape de la déportation juive et de l’idéologie allemande. De plus, la fonction des camps n’a pas toujours été la même également en Allemagne. En effet, le régime nazi a tout d’abord enfermé les homosexuels, les opposants politiques, … puis a progressivement élargi ses prétextes d’enfermements à son idéologie, c’est-à-dire exterminé la race juive. La fonction des camps va alors passer de la simple rééducation des citoyens allemands jusqu’à l’extermination systématique d’un peuple.
Malgré l’apogée du système concentrationnaire pendant la Seconde Guerre mondiale, des camps subsistent après celle-ci. Comme par exemple en France où des camps resteront ouverts jusqu’en 1946 pour accueillir des collaborateurs au régime nazi.