Les préfectures furent un des maillons essentiel de l’organisation du territoire français, elles jouèrent un rôle important dans l’exécution des décisions gouvernementales. Par conséquent, lors de l’arrivée massive des populations à partir de 1936, ces administrations se sont retrouvées en première ligne pour gérer l’accueil de ces populations et ont donc été les principaux intermédiaires entre l’État et les populations réfugiées.
En effet, dès l’arrivée massive des premières populations à partir de la fin des années 1930, ce fut d’abord l’armée française, qui a prit en charge les réfugiés qui étaient en majorité des républicains espagnols fuyant la victoire du général Franco et la chute de la Seconde République espagnole. À la suite de cette prise en charge militaire des réfugiés, les premiers camps d’internement administratif furent construits par les préfectures locales ; notamment par l’intermédiaire d’ingénieurs civils des Ponts et Chaussée qui dépendirent du Ministère des travaux publics et par conséquent de l’État.
C’est à partir du décret du 18 novembre 1939, dans lequel les préfectures obtinrent le droit d’interner chaque individu considéré comme « dangereux pour la défense nationale et pour la sécurité publique » sur décision du préfet. Les préfets virent en conséquence leurs responsabilités étendues. Les divers décrets provenant du gouvernement français permirent alors à certaines préfectures de prendre des initiatives inédites vis à vis de ces décrets quant à la mise en application des camps d’internement administratif.
Or, les préfectures, étant une délégation du pouvoir de l’État au niveau régional, se doivent d’appliquer théoriquement les décisions émanant de l’autorité étatique. Par conséquent, durant la période de mise en place des camps d’internement administratif, les préfectures n’ont connu que de très rares cas de protestations envers la mise en place de ces camps. Les seuls cas connus de résistance n’ont été perpétré que par quelques préfets et de manière clandestines, notamment par l’intermédiaire d’une organisation de résistance dénommée le N.A.P.
Delbruel Arnaud, Dubois Florian, Xipolitakis Cyril