Des équipiers clandestins

Les différents trajets que faisaient les équipiers de la France à la Suisse tenaient d’un périple dangereux et illégal. En effet, pour cela, les voyageurs devaient traverser la Zone Occupée et passer les différents contrôles aux frontières. Ces voyages supposent également que les équipiers changent régulièrement d’identité pour ne pas être rattrapés par les forces de l’ordre ce qui tient du fait de résistance. Les actions de Laurette Monet au camp du Récébédou sont également l’exemple type de toutes les illégalités qu’ont pu commettre les équipiers de la CIMADE afin de faire entrer un peu de lueur dans les esprits torturés de certains internés. Mettre en relation les familles, défendre les opprimés, libérer ceux qui n’auraient pu survivre enfermés, sont des moyens pour la CIMADE de poursuivre son objectif initial dans une démarche chrétienne et fraternelle.

Suzanne de Dietrish à Bossey (Suisse) entourée de membres du Conseil Oecuménique lors de la session du 5 au 23 juin 1948. Source : http://www.alsatica.eu/alsatica/bnus/Suzanne-de-Dietrich-a-Bossey-Suisse-entouree-de- D-T-Nilles-H-Henriod-O-Tomkins-H-Kraemer-Session-a-l-Institut-Oecumenique-de-Bossey-5-23- juin-1948-Suzanne-est-directeur-d-etudes-de-cet-institut-1946-1954,1_P_2F190524.html

Suzanne de Dietrich à Bosse (Suisse) entourée de membres du Conseil Œcuménique lors de la session du 5 au 23 juin 1948.

La CIMADE ne prend le parti de la Résistance que lorsque les politiques répressives d’exclusion à l’égard des Juifs ne lui laissent plus l’amplitude d’agir légalement, c’est à dire à partir de 1942. Dans un premier temps, il est urgent pour la CIMADE d’« agir » afin d’améliorer le sort quotidien des internés, tout en suivant sa ligne confessionnelle. Elle se donne ensuite la « mission » de libérer le plus grand nombre d’entre eux, d’abord légalement, puis clandestinement avec notamment l’aide de l’OSE. Elle créé également des filières d’évasion vers la Suisse et diverses maisons dans la campagne française. Dès lors, pour la CIMADE, il est davantage question de sauvetages et de résistance, en particulier envers les Juifs. La reconnaissance de ceux qui ont survécu, et la préservation de la mémoire collective face à l’horreur, restent les meilleurs gages de la portée de l’action de la CIMADE. À travers une vision humaniste, l’association a pu intervenir pour promouvoir et  assurer la survie, la solidarité, et la négation de l’intolérance.