La fin de la guerre ne signifie pas la fermeture des camps. Ils sont évacués à la Libération pour certains, reconvertis pour d’autres, ou encore ont retrouvé leur fonction d’avant-guerre. Des camps ont pu rester actifs jusqu’en 1946 pour des populations comme les tziganes, ainsi que pour les prisonniers de guerre en attente de jugement. Les camps d’internements ont donc évolué dans leur statut : camp d’internement, de déportation, de prisonniers… Mais aussi en servant de support à la mémoire, à travers la transformation en musées, ou encore la pose de plaques commémoratives.
Même après leur fermeture ou leur reconversion, la trace des camps reste vive. Les images prises pendant le conflit ou juste après deviennent des sources à part entière pour l’historien. Les images sont donc multiples, entre productions d’internés et commandes iconographiques des autorités, les représentations des camps diffèrent. L’historien va ainsi travailler l’image afin de dévoiler leurs messages, et au delà, ouvrir le débat sur le devoir de mémoire. Ce devoir de Mémoire, in fine, est ce qui continue à faire vivre le souvenir des camps. Les différents gouvernements, de la Libération à nos jours, ont œuvré pour entretenir cette mémoire. Celle-ci prend plusieurs formes, qui s’illustrent dans ce que l’on appelle les lieux de mémoire. Aussi, ce devoir de mémoire apparaît très souvent comme inégalement mis en œuvre selon les camps.