L’image peut prendre différentes formes : être statique comme les photographies, les peintures, les affiches, les dessins ; être en mouvement avec les films ou reportages. Mais l’image peut également être une représentation, une idée. C’est le cas du témoignage qui devient la représentation du vécu d’un individu. D’où la difficulté mais aussi l’importance pour les historiens de travailler l’image.
Quelle image la population française se faisait-elle du camp du Vernet ? Quelle représentation le gouvernement voulait-il en donner ? Arthur Koestler , Rosa B., Carlos Duchatellier et Pierre Laval, à travers des témoignages, des discours, des photographies ou même des dessins participèrent à la création de différentes représentations du camp du Vernet d’Ariège après qu’il soit devenu un camp d’internement administratif dès 1940.
Dans un souci de mémoire et de questionnement sur le camp de Noé, de nombreuses images sont redécouvertes. Entre témoignages et rapports officiels, les images illustrent les diverses représentations que l’on peut se faire du camp de Noé. Un grand nombre de ces images proviennent d’anciens internés et ici, la production photographique du régime de Vichy reste pauvre.
Le camp de Rivesaltes a pour spécificité de retracer une partie de l’histoire de la seconde moitié du XXè siècle en France : il a connu différentes phases d’internement qui reflètent la politique de la France à ces périodes. Ces multiples statuts font du camp de Rivesaltes un camp particulier, on peut donc se demander quelles sont les représentations de ce camp lors de la Seconde Guerre mondiale et dans la mémoire collective. Nous verrons cela grâce au témoignage de Friedel Bohny-Reiter, mais également le travail de Paul Senn et celui de Denis Peschanski.