Les camps d’internement avant 1919

Durant les conflits de la fin du XIXe siècle, l’isolement d’une partie du corps social commence à devenir une nouvelle norme. Cette situation perdure tout au long du XXe siècle, en nous prouvant qu’un Etat peut considérer une personne comme indésirable ou dangereuse, qu’elle réside sur le territoire national ou non. De la nécessité d’interner de tels individus, émerge la logique que l’on définira plus tard comme « concentrationnaire ». Que ce soit au cours de la « reconcentration » à Cuba ou dans le cadre d’un génocide, des camps de concentration sont mis en place afin de gérer le cas des groupes sociaux ou ethniques nuisibles à un Etat. Avant que les régimes totalitaires ne redéfinissent l’utilisation du camp de concentration, beaucoup de régimes autoritaires et même démocratiques ont employé cet outil (notamment durant la Première Guerre mondiale) pour préserver leurs visions de l’intégrité d’une nation.

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Les origines coloniales du phénomène

L’expérimentation espagnole à Cuba

L’apparition d’un premier système concentrationnaire, dans le sens de regrouper massivement une partie de la population civile, en des lieux limités et gardés, est initiée par les Espagnols, et ce durant la guerre d’indépendance cubaine, de 1895 à 1898. A la fin du XIXe siècle, Cuba, dernière colonie espagnole des Amériques, cherche à accéder à l’indépendance. En 1868, une première guerre d’indépendance1 touche l’île, qui durera près de dix ans. De cette première tentative d’insurrection, Arsenio Martinez Campos2, commandant en chef de l’armée espagnole, réussira difficilement à pacifier l’île.

En février 1895, l’insurrection éclate de nouveau, avec le débarquement d’insurgés ou mambises, dirigés par José Marti3, dans les environs de Santiago de Cuba, dans le sud-est de l’île. Mais cette fois-ci, les Espagnols n’arrivent pas à conclure, et cela se fera tout particulièrement voir après la bataille de Palajero (13 juillet 1895), où ces derniers subissent une cuisante défaite face aux insurgés. Suite à cette défaite, Martinez Campos va commencer à imaginer une nouvelle politique, dans la guerre contre les insurgés, qu’il nomme « reconcentracion ». Cette méthode radicale, présentée au gouvernement espagnol métropolitain, consiste à reconcentrer les populations rurales dans un lieu donné, contrôlé par l’armée, le plus souvent dans une ville ou à ses limites immédiates. Cela permettrait de les séparer des insurgés, qui bénéficient de leurs soutiens.

Mais pourquoi parler de « reconcentracion » alors que le terme concentration semble plus logique ? L’historien contemporain cubain Francisco Pérez Guzman, spécialiste de ce phénomène, et cité dans Le Siècle des camps de Joël Kotek et Pierre Rigoulot, émet l’hypothèse d’une référence à de précédentes concentrations de populations durant la Guerre de Dix ans, mais à des échelles plus locales. De plus, les termes reconcentracion et concentration vont être utilisés indifféremment par les Espagnols, mais aussi par les insurgés.

Avec l’arrivée de Valeriano Weyler4 le 17 janvier 1896 comme nouveau Capitaine général de Cuba, de nouveaux objectifs apparaissent par la construction d’une ligne militaire dans la partie la plus étroite de l’île, allant de Mariel au nord à la baie de Magna au sud. De plus, voyant l’enlisement du conflit, Weyler va reprendre l’idée de reconcentracion de son prédécesseur. Pour ce dernier, cette politique est avant tout un moyen de gagner la guerre. Dès le 16 février 1896, la signature d’un premier décret oblige les populations des environs de Puerto Principe, de Sancti Spiritus et de Santiago de Cuba à se « reconcentrer » dans un délai de huit jours.

Par la suite, cette politique va s’étendre à de nouvelles régions durant toute l’année 1897. Elle va toucher en premier lieu  la région de La Havane et Matanzas (au centre de l’île), jusqu’en juin 1897, où la reconcentration va être appliquée de manière systématique de Pinar del Rio (ouest de l’île) à Sancti Spiritus (centre de l’île). En agissant ainsi, Weyler vide une importante partie de la campagne cubaine en la transférant dans ces lieux de regroupement localisés à la limite des agglomérations, où la population concentrée a le droit de circuler. On pourrait parler de camps, mais l’espace en question n’est pas réservé à une catégorie de la population déplacée, puisque les « reconcentrés » y croisent les citadins. Il n’y a pas de système disciplinaire mise en place, bien qu’il soit évidemment interdit d’aller chercher des vivres dans les alentours et de se déplacer sans l’autorisation des autorités militaires. Ce qui est clos, c’est la ville dans son ensemble, comme si celle-ci se trouvait en état de siège.

En théorie, les zones avaient été choisies pour assurer le bien-être des personnes déplacées, c’est-à-dire des conditions sanitaires et des logements convenables, l’existence de points d’eau, des espaces cultivables dans l’immédiate proximité des zones gardées pour permettre aux déplacés de subvenir à leurs besoins. Mais les faits dans la réalité, furent tout autre. En effet, les baraquements construits furent plus des logements d’urgence, et la plupart du temps, on utilisa de vieux hangars, des maisons abandonnées ou des abris improvisés. Les nouveaux arrivants, en plus d’être en surnombre, accroissent la promiscuité avec les malades et les sans-abris, et le peu de nourriture présent dans les villes avant leur arrivée va de fait, devenir plus rare, voire quasi nulle. Dans ces conditions de promiscuité, de sous-alimentation et les insuffisances médicales de l’époque, apparaissent des maladies qui feront des ravages au sein de la population, comme la typhoïde, la dysenterie, ou le paludisme. La question du nombre de morts demeure controversée, mais ce qui est clair, c’est que le taux de mortalité dans les centres de « reconcentration » fut très important, et ce dès la mise en place de cette politique en 1896.

Concernant la dimension militaire du conflit, Weyler réussit à redresser la situation, conséquence ou non de la « reconcentration », en pacifiant tout l’ouest de l’île dès la fin de l’année 1896. Au début de l’été 1897, les troupes espagnoles ont certes marqué des avantages décisifs dans la poursuite de la guerre, mais paradoxalement, les méthodes appliquées se révèlent à double tranchant. En effet la reconcentration est décriée à l’étranger, et en particulier par les États-Unis, qualifiant la politique de l’Espagne, selon les mots du président Mac Kinley5, « d’inhumaine ». L’envoie d’un ultimatum l’enjoint d’arrêter la guerre avant la fin du mois d’octobre 1897. Malgré le départ du général Weyler de Cuba le 8 octobre, et l’abandon de la politique de reconcentration dès le 10 novembre, la fin effective ne se fera que le 30 mai 1898, à la fin de la guerre hispano-américaine6.

Les camps d’internement durant la seconde guerre des Boers

L’Afrique du Sud, à la fin du XIXe siècle, est constituée de deux entités politiques bien distinctes. Au sud, la Colonie du Cap, plus ancienne implantation européenne dans la région, est sous l’autorité de la Couronne britannique, depuis 1815, qui y constitue un gouvernement autonome et binational, puisque la majorité de la population est d’origine hollandaise. Au nord de cette colonie, s’organise deux Républiques, celle du Traansval et celle de l’État Libre d’Orange, fondées au milieu du XIXe siècle par les colons d’origine hollandaise, appelés Boers7, que le gouvernement britannique reconnaît respectivement en 1852 et 1854. Bien que les Etats Boers soient reconnus par les Britanniques, ceux-ci convoitaient les riches zones diamantifères mais aussi aurifère de ces terres, qu’ils vont tenter d’annexer une première fois en 18778, puis une deuxième fois en 1895, avec à chaque fois des défaites britanniques. Malgré tout, les Britanniques espèrent toutefois annexer à terme les deux Républiques, voulant mettre à profit leur supériorité numérique. Dès lors, une seconde guerre semble inévitable, et elle est déclenchée par les Boers eux-mêmes le 11 octobre 1899, et se termina le 31 mai 1902 par le traité de Vereeniging. Le bilan humain fut quant à lui important. Pour les Britanniques, les pertes militaires sont estimées à près de 22000 morts.

Le déroulement de ce conflit s’organisa en trois phases. La première phase se caractérise par une offensive des armées Boers dans les colonies du Cap et du Natal, où les forces britanniques subissent des revers comme à Kimberley, à l’est de la Colonie du Cap. Mais à partir de février 1900, débute la deuxième phase du conflit, où les Britanniques lancent leur contre-offensive, qui va se révéler efficace, avec les prises successives des capitales des deux républiques boers : Bloemfontein le 12 mars, et Prétoria le 5 juin. Face à cela, Paul Krueger, président de la République du Traansval, propose la fin des hostilités, dans le respect de l’indépendance des deux Etats, mais la Grande-Bretagne, sûre de sa victoire finale, préfère l’annexion pure et simple. Pour les Boers, ces propositions ne peuvent être acceptées. Dès lors, l’heure de la guérilla a sonné. Cette situation n’affecte guère le haut commandement britannique, mais très rapidement les mesures à prendre pour faire face à cette guerre asymétrique semblent difficiles à mettre en place. Mais de fait,  l’attitude des Boers à continuer la guerre parait « déloyale et non civilisée » aux yeux de l’état-major britannique. La seule politique qui puissent être efficace est celle de l’internement des populations civiles.

Celle-ci va s’organiser en deux points, le premier vise à la destruction des bases arrières boers et le second à la mise en place de lieux d’accueil provisoires pour les personnes vivant dans ces bases. Dans ce dernier point, les familles des combattants vont être « reconcentrées » -reprenant le même terme espagnol- dans des lieux appelés « camps de concentration ». Dans la même optique que ses prédécesseurs espagnols, Lord Kitchener9 exprime dans un mémorandum du 21 décembre 1900, les avantages qu’il y aurait à transférer dans des camps, et voit même un moyen de mettre à l’abri des femmes et des enfants sans protection. Ce n’est qu’après l’échec de ses négociations avec Louis Botha10, le 12 février 1901, que le général britannique se résout à systématiser la politique d’internement. Au total, ce sont près de cinquante-huit camps qui vont être ouverts, les premiers dès 1900 comme par exemple Bloemfontein en août. Ainsi, nous retrouvons en Afrique du Sud un schéma déjà vu à Cuba. Les méthodes de Weyler ont-elles pour autant inspiré les Britanniques ? La référence à la « reconcentration » est bien visible puisque de nombreuses sources de l’époque en font l’écho. Par exemple dans la presse britannique, proche du gouvernement, en fait l’éloge. Au contraire, les sympathisants des Boers, en Grande-Bretagne, vont la critiquer avec virulence.

Le mémorandum du 21 décembre 1900, légalisant la mise en place des camps, est bien en retard sur ce qui se pratique déjà. En effet, il y avait déjà des camps de concentrations, et ce dès septembre 1900 pour abriter les Boers qui acceptaient de se soumettre aux autorités britanniques. Ces camps ne doivent être confondus avec les futurs camps pour les rebelles. Par rapport au nombre de personnes déplacées dans ces camps, les chiffres donnés par le secrétariat d’Etat aux colonies en mai 1902 s’élevaient à 116.000 personnes, en majorité des femmes et des enfants, réparties dans des camps au Traansval (43.000), dans l’Etat Libre d’Orange (45.000) et du Natal (25.600).

Emily Hobhouse, femme d’un parlementaire britannique, décrit dans son œuvre,The Brunt of the War and where it fell en 1902, la situation précaire des civils Boers. Ayant été un témoin direct, elle décrira le manque de lieux d’hébergement, l’absence de matériel de couchage, de combustible trop rare, tout cela étant aggravé par les conditions météorologiques difficiles, avec l’hiver austral glacial et l’été torride. De plus, la nourriture rationnée n’était pas toujours distribuée et de bien mauvaise qualité, développant chez certains individus des cas de carences alimentaires. Mais il n’est nullement fait part de comportements abusifs de la part des gardiens. Dès lors on pourrait croire que les camps anglais se rapprochent des camps de la mort, mais cela n’est aucunement le cas puisque Hobhouse n’hésite pas à les décrire comme des lieux de vie, comme par exemple l’existence d’école dans chacun des camps. Ce qu’elle dénonce, c’est l’indifférence des autorités britanniques à l’égard des Boers, et les conditions de détentions difficiles, dont les principales victimes seront les enfants. Quant au nombre de morts dans ces camps, selon l’historien britannique Packenham, celui-ci serait de 20 à 28.00011 morts. Les principales causes de décès sont les mêmes que celle de Cuba : les maladies et les mauvaises conditions de vie.

Dès lors, le bilan que l’on peut dresser est le suivant : les Britanniques n’avaient pas pour objectif d’éliminer les Boers, mais de les isoler le temps des opérations. Mais c’est dans l’improvisation et l’impréparation que les Britanniques sont amenés à appliquer la méthode espagnole de « reconcentration civile ».

Les Héréros, une nouvelle dimension des camps

Le cas des Héréros est peu connu du grand public, à la différence des deux autres sujets traités précédemment, bien que depuis ces dix dernières années, quelques ouvrages (principalement en allemand et en anglais) et les actions politiques récentes en Allemagne, ont commencé à le remettre en lumière. Mais les quelques ouvrages dont on dispose ne permettent pas d’avoir une vision globale de l’impact du phénomène concentrationnaire sur les Héréros. Pourtant, c’est à cette peuplade vivant alors aux limites de l’actuelle Namibie que va échoir le privilège peu enviable de subir le premier génocide du XXe siècle, préfigurant onze ans à l’avance le même sort que connaîtront les Arméniens, et l’instauration du travail forcé dans les camps de concentration par les Allemands.

Il n’aura fallu qu’une seule bataille12 pour que l’armée allemande en finisse avec la révolte armée, mais c’est son issue qui va décider du sort que réservent les Allemands aux Héréros. En effet, la guerre prend très vite les allures d’un affrontement plus racial que colonial, où l’intention n’est pas que de soumettre l’adversaire, mais aussi de l’éradiquer purement et simplement. Cette politique menée par Lothar von Trotha13, reçoit le soutien non négligeable de l’empereur Guillaume II et va avoir des conséquences dramatiques pour le peuple Héréro puisque les Allemands vont les pousser à l’exil à travers le désert de Kalahari. Cette première mesure va avoir des effets dévastateurs puisque 30.000 personnes vont mourir dans le désert. Début 1905, suite à de nombreuses protestations venant aussi bien du gouvernement14 que de l’opinion publique, en plus de la crainte d’une dégradation du prestige de l’Allemagne auprès de ses voisins, obligent l’empereur à réfléchir à la fin de ce conflit mais surtout à la politique mise en place contre les Héréros. De plus l’impératif économique, cherche un règlement à la fin du conflit car la guerre a provoqué une pénurie de main-d’œuvre et les entreprises locales ne cessent de demander au gouvernement le transfert de prisonniers de guerre.

C’est à partir de janvier 1905, correspondant à la fin réelle de la guerre, qu’une nouvelle mesure est appliquée, où les Héréros se rendant aux autorités ne sont plus abattus mais considérés comme prisonniers. Reprenant le même système mis en place par les Espagnols et les Britanniques auparavant, les Allemands le renforcent en y associant le travail forcé. Alors que l’usage des camps de concentration avait été fait en temps de guerre, pour la première fois, les « Konzentrationslagern » sont créés en temps de paix. C’est à travers six camps, dont ceux de Luderitzbucht (ou Shark Island), Swakopmund et Karibib, que vont être regroupés les rares Héréros survivants, soit environ 15.000 personnes, hommes, femmes et enfants. Utilisés comme main-d’œuvre servile par les militaires et entreprises coloniales qui  les considèrent comme des prisonniers de droit commun qui ne peuvent être payé. Le travail dans ces camps va être extrêmement pénible, puisque les mauvais traitements infligés par les gardes allemands vont être monnaie courante, aggravant encore l’état déjà déplorable des prisonniers à leur arrivée. De nombreux témoignages15, venant aussi bien de prisonniers héréros que d’observateurs européens vont dans ce sens. Il s’additionnent à ça les mêmes maux qui ont affecté les camps à Cuba et en Afrique du Sud, comme la malnutrition et les maladies. De plus, il peut être fait mention de l’utilisation de cadavres pour des expérimentations médicales dont le but est de démontrer l’infériorité raciale, où plusieurs crânes héréros vont être envoyés vers les universités allemandes.

En 1908, en partie sous la pression de parlementaires, les camps sont démantelés, mais les survivants ne sont pas pour autant autorisés à regagner leur territoire d’origine. En 1911, les autorités coloniales allemandes recensent 15.130 Héréros, ce qui représente à peine 20 % de la population estimée avant le soulèvement.

Pour conclure, il ne va s’écouler qu’une quinzaine d’années entre la théorisation et l’application des principes de « reconcentracion » de populations par les Espagnols en 1896 à Cuba, en passant par les camps britanniques pour les civils boers en 1900, et la fermeture des camps de travaux forcés instaurés par les Allemands envers les Héréros en 1908. A travers ces trois études, correspondant aux origines du phénomène concentrationnaire, nous pouvons noter l’évolution d’un système, au départ instauré en temps de guerre dans le but d’en accélérer la fin, mais ne touchant qu’une petite partie de la population, à celui « d’abattoir » d’un peuple, préfigurant les génocides à venir.

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1 La guerre de Dix ans (1868-1878), est la première tentative d’indépendance de Cuba contre la couronne d’Espagne. Conflit où les Espagnols sortirent difficilement vainqueur, il permit aux Cubains d’obtenir le Pacte de Zanjon (10 février 1878), donnant une certaine autonomie à l’île, et permettant la création de partis politiques et l’abolition de l’esclavage.

2 Antonio Martinez Campos (1831-1900), fut le commandant des forces espagnoles stationnées à Cuba durant les guerres de Dix ans et d’indépendance cubaine, où à cette dernière, il sera remplacé 1896 par Valeriano Weyler suite à l’échec de ses tentatives d’apaisement. Il est aussi le principal penseur de la politique de « reconcentration » à Cuba.

3 José Marti (1853-1895), est un des principaux chefs des insurgés cubains durant la guerre d’indépendance cubaine.

4 Valeriano Weyler, (1838-1930), fut le commandant des forces espagnoles après le départ de Martinez Campos, et l’instigateur de la politique de « reconcentration » imaginée par son prédécesseur avec l’aval du gouvernement espagnol métropolitain.

5 William Mac Kinley (1843-1901), fut le 25ème président des Etats-Unis, et présida à la victoire américaine durant la guerre hispano-américaine.

6 La guerre hispano-américaine (1898), prend son origine de l’explosion de l’USS Maine à La Havane le 15 février 1898. Ce conflit permit au Etats-Unis de s’emparer des dernières possessions coloniales espagnoles en Amérique et en Asie. Pour l’Espagne l’issue du conflit a eu pour conséquence l’entrée dans une crise politique et sociale profonde : « la crise de 1898 ».

7 Les Boers sont les descendants des premiers colons européens d’origine néerlandaise, allemande et française arrivés en Afrique du Sud aux XVIIe et XVIIIe siècles. Le terme « Boer » vient du néerlandais signifiant « paysans ».

8 Correspondant à la première guerre des Boers (1880-1881).

9 Horatio Kitchener (1850-1916), fut le commandent des forces britanniques durant la Seconde guerre des Boers et l’instigateur de la mise en place des camps de concentration en Afrique du Sud envers les civils boers.

10 Louis Botha (1862-1919), fut le commandant principal des armées boers. Il sera après la guerre le 1er Premier ministre de l’Union d’Afrique du Sud.

11 J.Kotek, P.Rigoulot, Le Siècle des camps, Édition Jean-Claude Lattès, Paris; 2000, p.78

12 La bataille du Waterberg le 11 août 1904.

13 Lothar von Trotha (1848-1920), fut le commandant des forces allemandes durant le soulèvement des Héréros en 1904 et le signataire du Vernichtungsbefehl, ou ordre d’extermination du peuple Héréro.

14 J.Kotek, P.Rigoulot, Le Siècle des camps, Édition Jean-Claude Lattès, Paris, 2000, p.87

15 J.Kotek, P.Rigoulot, Le Siècle des camps, Édition Jean-Claude Lattès, Paris, 2000, p.89-90

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