Si les conditions de travail sont difficiles, c’est aussi les conditions de vie plus générales qui sont assez dures.

En effet, la politique internementale mise en place par le gouvernement génère quelques problèmes de logistique. Les gardiens des camps ne sont pas nécessairement de la région, ils ne sont donc pas logés à proximité, ils doivent donc trouver des logements à moindre coût et proches de leur lieu de travail. Le problème des transports se pose donc puisque la majorité des personnes se déplacent encore à vélo, l’administration doit donc trouver des solutions. Pour les employés célibataires, certains camps mettent en place des dortoirs au sein même du camp, ce fut le cas à Brens. Ces dortoirs contiennent le strict minimum et le personnel féminin est le seul à pouvoir loger au camp, les hommes doivent donc trouver un autre logement sur Brens ou Gaillac¹. Le logement est une problématique importante, tant et si bien que les chefs de camp, sans autres solutions font paraître des arrêtés préfectoraux. Ils réquisitionnent ainsi des maisons pour loger son personnel, cette pratique fut observée à Saint-Sulpice. En effet, la population est en général assez réticente à louer sa maison à ce personnel, pour des raisons financière notamment puisque les loyers sont très bas². La problématique du logement pour les familles et d’autant plus importante, qu’ils ne peuvent accéder aux logements internes au camp. Elles sont concernées par toutes les difficultés déjà vues mais, quand un membre du personnel est muté (ce qui est assez courant), il n’est pas rare que les familles se retrouvent séparées. Dans le cas extrême, cela pousse l’employé à quitter son poste.

Ces conditions de logement sont donc un facteur de vie difficile au sein du camp, cela ajouté à d’autres facteurs comme un règlement drastique qui implique des sanctions disproportionnées et un métier difficile, l’offre d’emploi ne permet pas une surveillance efficace, les employés se font rare et en général ils ne restent pas longtemps.