Le camp de Brens présentait très peu d’espace extérieur. En effet, dans le camp précédent de Rieucros, les internées pouvaient s’occuper en coupant du bois à l’extérieur car il y avait une forêt à proximité. À Brens, il était impossible de s’isoler à l’intérieur même du camp car la superficie était trop petite. De ce fait, la vie des internées était totalement commune. Les femmes devaient s’organiser pour éviter l’ennui et penser à la situation dans laquelle elles se trouvaient. Entre 1942 et 1943, de nombreuses activités culturelles eurent lieu. La Cimade ou bien les gardiennes du camp prenaient des photos des internées en train de faire du théâtre. Ces photos étaient envoyées aux familles pour donner une image positive des camps. Elles permettaient aussi d’entretenir un lien avec l’extérieur du camp. Il faut souligner que la mise en place des activités artistiques fût possible notamment grâce à des organisations comme la Cimade, la Croix-Rouge ou encore l’entraide protestante.
Au sein du camp, les internées pratiquaient la cordonnerie ou bien la couture, activités déjà présentes à Rieucros. Une baraque culturelle ouvrait tous les jours et chaque dimanche après-midi, à partir d’avril 1942, des représentations artistiques avaient lieu. Cela pouvait être du théâtre ou encore des chants. Cependant, les sujets culturels étaient différents de ceux du camp précédent. Ils ne représentaient pas forcément la réalité, la situation politique actuelle. Ils étaient variés, permettant à ces femmes d’oublier un instant qu’elles étaient internées dans un camp.
Étant de nationalités différentes, elles en tiraient profit en présentant leurs pays de manière artistique, mettant en avant leur propre culture. Elles se servaient aussi de cette diversité pour organiser des cours de langues. Les femmes apprenaient l’allemand, le français, l’espagnol, l’italien mais elles avaient aussi des cours de grammaire et d’orthographe donnés par Fernande Valignat, internée qui était institutrice. Néanmoins, si les femmes apprenaient de nouvelles langues, ces cours servaient aussi à éveiller leur conscience politique. Toutes ces activités se déroulaient sous la surveillance du camp. D’ailleurs, la direction du camp de Brens organisait certaines fêtes, comme Pâques ou la fête des mères. Il y avait lors de ces événements des chants, danses et poèmes faits par les internées.