Le Front populaire, malgré bien des mesures, n’arrive pas à pallier les problèmes que constituent les réfugiés. L’ascension du gouvernement Daladier, en 1938, marque la fin de toute politique visant à aider l’intégration des réfugiés en France. La législation les concernant se durcit, pour arriver au décret-loi du 12 novembre 1938.
L’exemple de la Retirade espagnole montre les difficultés que subissent les réfugiés quant à l’adaptation et l’assimilation de la part des populations déjà présentes en France. Il met également en lumière les difficultés du gouvernement face à l’arrivée massive de ces populations.
Cet afflux de population crée un sentiment « d’invasion » pour une partie de la population, les journaux locaux et nationaux n’hésitent pas à polémiquer, surfant sur la xénophobie ambiante de cette époque.
Des quotidiens comme l’écho de Paris ou le Figaro, orientés à droite, affichent leur peur des communistes espagnols en parlant « d’Internationale de la haine » ou de « hordes d’envahisseurs rouges ».
Cependant, une autre partie de la population a un discours totalement opposé et compatissant, comme l’Humanité, quotidien d’orientation communiste, qui incite les habitants des Pyrénées orientales à accueillir à bras ouverts toutes les victimes du fascisme. Le journal, le Populaire dénonce quant à lui les camps, notamment celui d’Argelés en parlant de « spectacle lamentable et émouvant ».
Lors de leur passage à la frontière, les réfugiés espagnols sont fouillés par les autorités.
Les militaires sont désarmés. Ils sont ensuite identifiés par les autorités avant d’être envoyés dans des centres de rétention pour être vaccinés et rationnés. Suite à l’afflux de réfugiés les familles sont séparées. Les enfants, femmes et vieillards sont envoyés dans les départements « intérieurs » de la France.
Les hommes sont, quant à eux, parqués dans des camps fait à la hâte sur des plages. On a des camps à Argelès-sur-Mer, au Barcarès ou à Saint-Cyprien qui sont construits à même le sable. Les conditions de vie sont précaires.
Le gouvernement Daladier anticipe le début de ces exodes en promulguant un décret-loi le 12 novembre 1938. Il prévoit l’internement administratif des étrangers « indésirables ». Cependant, c’est le décret-loi datant du 18 novembre 1939 qui donne la possibilité aux préfets de décider d’interner arbitrairement les individus présentant « un risque » pour la sécurité publique et nationale.
Le gouvernement Daladier donne comme appellation à ces camps, le nom de « camps de concentration », en même temps que la promulgation du décret de 1938. Néanmoins, on constate une certaine instabilité du statut des internés, notamment pendant la période de la « drôle de guerre ».