Les acteurs de la surveillance

Des républicains espagnols en déplacement derrière un gendarme qui semble être seul en tête de convoi.

Des républicains espagnols en déplacement derrière un gendarme qui semble être seul en tête de convoi.

A la suite des mouvements de réfugiés étrangers les gouvernements successifs (III° République puis le régime de Vichy) doivent les interner, ils emploient donc différents types de surveillants.

En effet, les premiers mobilisés sont ponctuellement les gendarmes, ce qui est le cas dans les camps des plages en 1938 devant l’afflux massif de réfugiés espagnols lors de la Retirada (environ 300 000 réfugiés). Quelques mois plus tard, la surveillance s’organise, ce sont alors des militaires de carrière qui sont privilégiés. Arrive juin 1940 et le gouvernement de Vichy, qui compense le manque de militaires en élargissant ses critères de recrutement à un plus large échantillon. Par exemple aux civils qui peuvent certifier sur l’honneur ne pas être juif (en fournissant le livret de famille), ne pas être membre des « sociétés secrètes », ne pas avoir de dettes et être évidemment dans la même conviction politique que le gouvernement.

Un gendarme au camp de St Cyprien, surveillant les premiers réfugiés espagnols regroupés sur les plages.

Un gendarme au camp de St Cyprien, surveillant les premiers réfugiés espagnols regroupés sur les plages.

Malgré cet effort gouvernemental de recrutement, il doit tout de même s’appuyer comme par le passé sur ses colonies, notamment en Afrique Subsaharienne. C’est le cas du Sénégal. En effet, tout un bataillon est ainsi mobilisé pour gonfler les effectifs de surveillance du camp de Septfonds dans le Tarn-et-Garonne.

Parallèlement, les « centres d’hébergement administratifs surveillés » sont aussi diversifiés selon les caractéristiques des internés. Ainsi, certains camps peuvent être amenés à être encadrés par un personnel spécifique. C’est par exemple le cas dans les camps de femmes où le personnel est exclusivement féminin. Dans les camps de réfugiés espagnols, des délégués ou anciens militaires républicains sont presque naturellement incorporés à la surveillance des baraques espagnoles, et les corvées d’entretien ou de cuisines sont laissées aux internés eux-mêmes qui se les partages.

Pour le bon fonctionnement des camps, se met en place une hiérarchie précise. Elle consiste à placer les mieux formés aux postes supérieurs tels que les brigadiers-chefs, puis les autres postes sont occupés par des surveillants moins compétents. Il s’agit des postes de brigadiers et de gardiens.