Il est important dans l’histoire du camp de séparer le camp militaire Joffre de Rivesaltes et le camp d’internement de Rivesaltes. Il faut donc s’intéresser à la fondation du camp en parlant du Centre d’Instruction Militaire Régional Méditerranée créé en 1939, puis de l’annexion allemande en 1942, ensuite de sa reconversion en plusieurs centres de formations entre 1951 et 1966 et enfin de sa fermeture dans les années 70-80.
De 1939 à 1965 différentes populations cohabitèrent au sein du camp de Rivesaltes : réfugiés espagnols ou allemands, arrêtés sur simple décision administrative ou bien raflés en vue d’une déportation prochaine. C‘est ainsi qu’environ 20 000 personnes ont transité par ce camp d’internement. Entre les conditions sanitaires déplorables, le manque de nourriture, les conflits entre les internés de différentes origines et leur répartition raciale dans le camp, les conditions de vie étaient des plus difficiles. Pour améliorer leur situation plusieurs structures ont été mises en place.
Le camp Joffre de Rivesaltes a connu une troisième mission : il a été aussi un camp d’enfermement. Tout d’abord en septembre 1944, il a été un Centre de Séjour Surveillé, puis un dépôt de prisonniers de guerre en 1944, ensuite un centre pénitentiaire des membres du FLN en 1962, et enfin un centre de rétention de 1986 jusqu’en 2007.