Lorsque l’on parle des camps, nous pensons en premier lieu aux internés or, ces lieux ne peuvent fonctionner sans le personnel qui encadre les prisonniers.
Les camps d’internement découlent d’une évolution de la politique anti-réfugiés depuis 1933. Cette politique s’amplifie avec la création des camps à partir de la retirada et prend des proportions massives sous le régime de Vichy. Ainsi, ils regroupent deux grandes catégories d’hommes et de femmes. D’un côté, les internés et de l’autre, les personnes employées dans les camps.
L’arrivée massive d’espagnols en 1938 engendre des problèmes de gestion en ce qui concerne l’accueil des réfugiés. C’est à partir de ce moment-là que des camps d’hébergement sont mis en place par le gouvernement Daladier. Ces camps font des hommes de véritables prisonniers du fait des conditions de vie précaires. Avec la déclaration de guerre on passe d’une politique d’hébergement à une politique d’internement administratif. La défaite et l’arrivée de Pétain au pouvoir marquent un tournant dans l’internement qui devient systématique et qui adopte de nouveaux critères de sélection des internés. Le nombre important d’internés nécessite donc un personnel complet recruté par Vichy. Les autorités publiques successives instaurent une hiérarchie précise du personnel. À la tête des camps nous retrouvons le personnel administratif chargé de coordonner toutes les actions ou les services dans les « centres d’hébergement administratif » : comme le personnel de surveillance, le personnel soignant ou les accompagnateurs religieux.