Au début du 20ème siècle, plusieurs régimes totalitaires (URSS, Nazi, Japon, Italie) s’imposent en Europe et dans le monde. Ils mettent alors en place une répression de la population à travers les camps apparus à la fin du 19ème siècle.
Les camps sont des lieux où des personnes sont rassemblées pour des raisons exceptionnelles ou politiques et dans lesquels les conditions de vie peuvent s’avérer très précaires. Ils ont pour premier objectif d’effrayer des populations considérées comme suspectes ou dangereuses. Contrairement au cas des prisons, lieux de détention pénale réservés aux personnes jugées par un tribunal, les camps ne dépendent pas du système judiciaire mais d’un enfermement administratif sans procès et dans lequel les détenus sont coupés de leurs droits. Il existe trois types de camps. Tout d’abord, les camps d’internement qui ont pour fonction de séparer temporairement de la population des individus suspects ou considérés comme dangereux, ils sont généralement créés lors de conflits. Puis les camps de concentration, qui sont tout d’abord apparus durant la guerre des Boers (1899-1902) en Afrique du Sud et dont certains subsistent au-delà des temps de crises ou de guerre et suivent la logique « d’avilissement, de rééducation, de travail et d’anéantissement » en fonction des différentes idéologies des régimes qui les ont mis en place. Enfin, les camps d’extermination, qui ont pour unique fonction d’exterminer une population ; c’est un cas exceptionnel qui a fait son apparition dans le cadre de la solution finale du régime nazi, ces camps ne recevraient pas d’internés, les personnes qui arrivaient étaient gazées dès leur arrivée. Les camps de Auschwitz-Birkenau et de Majdanek étaient mixtes. Les camps d’extermination sont propres au régime nazi et suivent son idéologie.
La Première Guerre mondiale laisse une Europe détruite et des blessures qui amènent alors une peur de l’étranger. Ainsi se développe une radicalisation politique et la diffusion d’idéologies racistes en Europe et au Japon comme avec l’idéologie nazie ou japonaise (doctrine du hakko ichi’u). Les camps apparus à la fin du 19ème siècle à Cuba lors d’une guerre de libération nationale s’exportent en Europe dans les régimes totalitaires comme en URSS, en Espagne franquiste, en Italie fasciste ou en Allemagne nazie où ils atteignent leur apogée en nombre et en violence durant la Seconde Guerre.
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Le phénomène concentrationnaire pendant l’entre-deux-guerres
Les camps des régimes autoritaires
En 1933, Hitler devient chancelier de la république de Weimar, il est le fondateur et la figure centrale du parti nazi. Il obtient très vite les pleins pouvoirs pour quatre ans, à la suite du vote du Reichstag. Le 20 mars 1933, des suites de cette loi, le premier camp de concentration va être ouvert à Dachau. Les premières mesures discriminatoires contre les juifs sont mises en place en avril et des camps provisoires sont également crées dans toute l’Allemagne. En 1935, les lois antisémites dites « de Nuremberg » sont promulguées. Le camp de Buchenwald est créé en 1937. En 1939, 30 000 juifs sont envoyés à Dachau, Sachsenhausen et Buchenwald.
Ces camps avaient pour but d’enfermer et d’éliminer les « ennemis d’État ». Le régime nazi appelait ces centres de détention « camps de concentration » car tous les prisonniers étaient concentrés en un même lieu. Les prisonniers des premiers camps étaient le plus souvent des communistes, des homosexuels, des socialistes, des juifs, et toutes autres personnes considérées dangereuses pour l’État.
En 1922, le parti fasciste prend le pouvoir en Italie, avec à sa tête Mussolini. L’Italie de Mussolini ne peut se comparer à l’Allemagne nazie ou encore à l’URSS car contrairement à celles-ci, elle ne possède pas de camps de concentration jusqu’à l’année 1939. Elle met plutôt en place le système de résidences surveillées. En effet elle force à l’exil soit dans des petits villages de campagne ou dans les îles du sud de l’Italie, mais en aucun cas il ne s’y opère un déplacement de population massif, avec un objectif d’élimination ou de travail forcé. Même pour les juifs, le système Mussolinien est très loin de la réalité allemande. En 1937, Mussolini adhère au parti anti-Komintern et, à l’automne 1938, il met en place des lois antisémites parmi lesquelles un décret qui pousse hors d’Italie, dans les six mois qui suivent, tous les juifs étrangers habitant en Italie après janvier 1919. Mais ce décret ne sera jamais appliqué, ainsi les juifs se sentent en sécurité en Italie mais aussi dans les zones occupées italiennes. Une idéologie semblable à celles de l’Allemagne et de l’Italie se voit aussi au Japon.
Le Japon s’étend de manière exceptionnelle en Asie. Le début de l’expansion du Japon se fait en 1872, avec l’annexion du Royaume de Ryûkyû. À partir de 1926 jusqu’en 1945 l’expansionnisme japonais va s’accentuer. Cette volonté d’extension est basée sur une volonté de dominer l’Asie puisque le Japon pense qu’il existe une supériorité de la race nippone. Cette idéologie ressemble beaucoup au nazisme, on y retrouve cette idée de la supériorité d’une race par rapport à une autre. De même nous retrouvons la présence de camps de concentration mais aussi, à partir de la fin des années 30, le Japon dispose d’une police secrète et de deux polices militaires. En Indonésie les Japonais profitent de leur invasion pour changer l’économie du pays à leur profit. L’occupation des territoires entraîne également des dérives sous la forme de crimes de guerre parmi lesquels l’esclavage sexuel, perpétrés sur des opposants ou sur des civils. Les civils originaires d’Europe et les métis furent enfermés dans des camps. Cependant le cas de l’Indonésie n’est pas unique, tous les pays envahis par le Japon connurent un sort similaire