La vie culturelle dans les camps

MOULINIE, Véronique, La Retirada : Mots Et Images D’un Exode, Carcassonne, éditions Garae Hésiode, 2009, p. 125

L’apprentissage et l’étude permettent de lutter contre l’inactivité due à l’univers du camp.

Suite à la guerre civile espagnole, le sud-ouest de la France reçoit un afflux majeur de républicains cherchant refuge sur le territoire. Le pays entre parallèlement dans la Seconde Guerre mondiale et s’installe un climat de méfiance. Les réfugiés et les immigrés sont alors massivement internés par les autorités, rejoignant les premiers internés administratifs des années 1930. Ils sont réduits à l’inactivité. Cela ne les a pas empêchés de créer de manière individuelle ou collective, toutes sortes d’œuvres qui forment un ensemble artistique et littéraire très diversifié. On retrouve ainsi des arts visuels, comme la caricature, mais aussi des créations littéraires variées qui ne sont qu’une partie de l’extraordinaire diversité culturelle des camps.

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MOULINIE, Véronique, La Retirada : Mots Et Images D’un Exode, Carcassonne, éditions Garae Hésiode, 2009, p. 111

Meubler le temps, occuper l’esprit, Francisco Miro et Gilberto Corbi

Les populations étaient internées dans des lieux clos, totalement inadaptés au développement de quelque activité culturelle que ce soit, puisque le camp tend à standardiser les modes de vie en niant les différences culturelles et donne la priorité à l’internement. En outre, les artistes ne disposent en général que de peu de matériel, ce qui est un frein à leur production. Il est donc étonnant d’observer le développement des cultures dans ce milieu précaire.

Néanmoins, la culture est plus qu’un simple moyen d’expression. Dans un cadre de vie inhabituel et instable, la culture se révèle comme un moyen de témoigner et de sortir de l’ordinaire, elle a donc une finalité. Créer ou partager une création, lorsque le quotidien est rude, peut aider à garder des repères et tisser des liens sociaux. La culture a donc une  réelle visée thérapeutique : les activités culturelles permettent l’épanouissement et l’indispensable survie des internés.

Camp de Septfonds: le caricaturiste Luis Garcia Gallo en arrière-plan en compagnie de son ami Mariano Marcos, travaillant en tant que speaker à l’entrée du camp. Gallo en profite pour croquer son ami.

Etudiants : Lucas MASSOL, Nassim OUSSENI, Laura PAILLAS, Thomas VIEU.