La dernière aventure

Un voyage différent

Le dernier voyage de Cook dans le Pacifique fut plus bref que les deux premiers : Cook réalise moins de découvertes et connait un succès moindre que par le passé, notamment à cause du fait qu’il y trouve la mort. Il commande à nouveau le Résolution pendant que le capitaine Charles Clerke prend la tête du Discovery. Officiellement, le but du voyage est de ramener Omai, l’indigène qui leur servit de guide lors du deuxième voyage, à Tahiti. L’expédition explore tout d’abord les îles Kerguelen, puis fait escale en Nouvelle-Zélande. Une fois Omai rendu aux siens, Cook met le cap au Nord, découvre la veille de Noël 1777 l’île Christmas et devient le premier Européen à accoster aux îles Hawaii en 1778.

L’expédition retourne à Hawaï l’année suivante. Après huit semaines passées à explorer l’archipel, Cook et son équipage accostent la baie de Kealakekua sur l’actuelle Grande Île où ils séjournent un mois. Les indigènes les prennent alors pour des dieux et leur font un très bon accueil. Peu après leur départ de l’île, une avarie du mât de misaine les contraint à rebrousser chemin pour réparer. Ils décident alors de retourner à Hawaiï en raison du bon accueil qu’ils y avaient reçu. Au cours de cette seconde escale, des tensions se font cependant sentir entre les indigènes et les britanniques et plusieurs bagarres éclatent. En effet, dans la mythologie des Hawaïens, la saison de Lono se termine et on entre alors dans la saison de Ku, dieu de la guerre. Le retour de Cook, considéré comme la personnification de Lono, fut probablement assimilé à un trouble de l’équilibre du monde.Le 14 février, des Hawaïens volent une chaloupe. Les vols étant courants lors des escales, Cook avait pour habitude de retenir quelques otages jusqu’à ce que les biens volés soient restitués. Cette fois, il prévoit de prendre en otage le chef de Hawaï, Kalaniopu’u. Une altercation éclate avec les habitants qui les attaquent à l’aide de pierres et de lances. Les Britanniques tirent quelques coups de feu mais doivent se replier vers la plage.

La mort de l’explorateur

Mort de James Cook en février 1779, par Rickman (1782)
Musée Historique de Berne (source : www.letemps.ch)

Selon certains, James Cook fut poignardé lors d’un bref affrontement avec les habitants de l’île, le 14 février 1779, alors qu’il tentait de revenir avec ses hommes sur son navire. Selon d’autres, Cook fut atteint à la tête et s’écroula. Les Hawaïens le battirent alors à mort, puis enlevèrent son corps. Il en est même qui soutiennent que le capitaine fut tué puis dévoré par les indigènes, choqués que leur invité n’ait pas respecté leurs tabous. D’après James King, qui dût prendre le relais du manuscrit de Cook, « Il se peut que ce soit ses sentiments d’humanité qui lui aient coûté la vie. Car on remarqua que tant qu’il faisait face aux naturels aucune violence ne fut exercée sur lui, mais dès qu’il eut tourné le dos pour donner ses ordres aux bateaux il fut poignardé par derrière et tomba le visage dans la mer.»

C’est donc tragiquement que se termine une aventure humaine et scientifique exemplaire qui a conduit ce fils de paysan à percer les mystères de l’océan Pacifique. La nouvelle de la mort de James Cook bouleversa toute l’Europe, tant l’homme et le marin était respecté et admiré par tous, ce dont témoigne à plusieurs reprise le journal de Lapérouse.