Naviguer au XVIIIe siècle

Au XVIIIe siècle, à la veille du périple de Lapérouse, la navigation à voile connaît un âge d’or. Tout au long du siècle, les innovations dans la construction des navires et les techniques de navigation permettent aux pays européens d’organiser des expéditions lointaines dans un but scientifique, comme les voyages à travers le monde de Louis-Antoine de Bougainville et de James Cook. C’est Louis XVI en personne qui lancera l’expédition de Lapérouse en 1785.

Une frégate et un vaisseau du XVIIIe siècle. Oeuvre de Jean-Jérôme Baugean, peintre et graveur de la marine française (1764-1830)

Cette excursion a nécessité la présence de gens de mer nombreux. Officiers et matelots jouent donc un rôle crucial dans la réussite du voyage. Même si ces deux groupes collaborent sur un navire, ils n’ont pas les mêmes rôles. Tandis que les officiers commandent, les matelots sont pour l’essentiel cantonnés dans des fonctions d’exécution. Les deux groupes développent donc des cultures professionnelles qui leurs sont propres. Mais le navire est aussi un microcosme reflétant la société d’Ancien Régime : des hommes de différentes conditions ne partagent pas les mêmes préoccupations et montrent donc des mentalités distinctes.

Les longues traversées au XVIIIe siècle, notamment celle de Lapérouse, sont très difficiles. La vie au long cours est donc un défi. De nombreux problèmes se posent : il faut garder l’équipage en bonne santé, avoir la capacité de le nourrir et garantir une cohabitation harmonieuse dans un espace de contraintes et de dangers.