Bougainville et Cook

Portrait de Louis-Antoine de Bougainville, huile sur toile, école française du XVIIIème siècle.

  Au lendemain de la guerre de Sept Ans (1756-1763), la France, vaincue, cherche à prouver qu’elle reste une grande puissance. N’ayant encore jamais accompli officiellement de tour du monde, elle charge le capitaine de vaisseau Louis-Antoine de Bougainville de ce voyage qui doit lui permettre de conserver son statut dans le concert des nations. Pour ce faire, ce périple reçut des objectifs diplomatiques, économiques et scientifiques.

En 1766, Bougainville quitte Nantes à bord de la Boudeuse, chargé du premier tour du monde français. Son voyage dure  trois ans. Après avoir parcouru l’Atlantique et être passé par le détroit de Magellan, la Boudeuse a traversé le Pacifique d’Est en Ouest, avant de passer le Cap de Bonne-Espérance et de revenir en France, ramenant des avancées pour la France mais aussi des déceptions.

La circumnavigation de Bougainville a eu un grand impact sur les idéologies de son époque. Il a en effet ramené avec lui une vision paradisiaque du lointain et conforté par son récit le mythe du bon sauvage qui influencera les philosophes des Lumières. Avec son voyage, il se présente comme l’un des précurseurs du voyage de Lapérouse.

Portrait de James Cook, par Nathaniel Dance-Holland, c. 1775, National Maritime Museum, Greenwich.

James Cook, explorateur anglais de la fin du Siècle des Lumières, prédécesseur de Jean-François Galaup de Lapérouse dans l’exploration du Pacifique, est respecté et admiré tant par ses contemporains nationaux que par leurs voisins européens. La qualité de ses cartes et de ses observations tant ethnologiques que scientifiques, ainsi que les progrès techniques et sanitaires réalisés au cours de ses voyages, révolutionneront l’état des connaissances de l’époque, en particulier dans la navigation. Ainsi Lapérouse écrivit : « On n’oubliera pas cependant que nos ennemis avaient en mer La Découverte et la Résolution, et que le capitaine Cook, travaillant à l’agrandissement des connaissances humaines, devait être l’ami de toutes les nations de l’Europe»(1). C’est pourquoi il est indispensable de se pencher sur l’état des explorations maritimes avant les parcours de Cook, sur ce que furent les objectifs et les résultats de ces fameuses expéditions dans le Pacifique, et enfin de sa mort tragique qui contribua beaucoup au mythe Cook.

 

(1). Jean-Francois de Lapérouse, Voyage autour de du monde sur l’Astrolabe et la Boussole,  Paris, Ed. La Découverte, 2005, p. 26.