Karikal : « Comptoir de la côte sud-est de l’Inde. Il se trouve à vingt lieues (soit quinze heures de navigation par vent du nord) au sud de Pondichéry dont il dépendait administrativement. Pour les français, qui obtinrent la concession en plein propriété en 1738 par accord avec le roide Tanjore, ce gros bourg et le vaste territoire (135 km²) qui l’entoure présentait un double intérêt : assurer le ravitaillement de Pondichéry, car c’est une région agricole riche, bien arrosée par le Caveri, à l’embouchure duquel se trouve Karikal ; être un grand centre de production de cotonnades, en particulier des toiles teintes en bleu (à l’indigo), très recherchées en Afrique. En 1750, la présence française fut marquée par l’édification d’un fort à l’embouchure du Caveri. En 1754, « c’est un quarré long (d’environ 100m sur 80 m de large) avec quatre petites demy-lunes sur les courtines (avec) un fossé, chemin couvert et glacis ». « Il suffit pour protéger notre établissement », conclut un inspecteur, car il abrite une centaine d’hommes. En outre, les bâtiments de mer ne peuvent entrer dans l’estuaire du Caveri ; ils doivent stationner au large et les relations avec la côte s’effectuent en radeaux. Karikal suivit le sort de son chef-lieu. Occupé par les forces britanniques (1807), rétrocédé aux Franais après les guerres de la Révolution et de l’Empire par le traité de Paris (1814), il fut intégré dans l’Union indienne en 1954, mais toujours dans la dépendance administrative, commerciale et culturelle de Pondichéry. » HAUDRERE P. In VERGÉ-FRANCESCHI M. Dictionnaire d’histoire maritime. Paris : R. Laffont, 2002. 717 p.
Mahé : Mahé est un village du territoire de Pondichéry situé sur la côte Malabar de l’Inde. C’est un ancien comptoir français datant du 2 Avril 1721. Mahé était muni d’un fort et a fait l’objet de quelques conflits au cours du XVIII siècle, notamment avec les britanniques et les Marathes. Ce comptoir, était, à l’époque, un point stratégique majeur pour les français, car ce n’était pas le seul comptoir européen de la région, par exemple Goa, appartenait aux portugais.
Pondichéry : « Comptoir de la côte sud-est de l’Inde, chef-lieu des établissements français aux Indes orientales. Dès 1617, des négociants malouins avaient conseillé d’y installer un poste permanent, mais ceci ne fut réalisé qu’en 1674, grâce à l’obstination de François Martin. Les débuts du nouvel établissement furent difficile en raison de l’hostilité des danois qui avaient auparavant essayé de s’installer sur le même site, et surtout des hollandais, mécontents de l’arrivée d’une nouvelle puissance commerciale dans la région. Ces derniers profitèrent de la guerre de la ligue d’Augsbourg pour occuper Pondichéry (1693-1699) mais le traité de Ryswick (1697) en reconnut la possession définitive aux Français, une fois le territoire concédé par le souverain local. La rade est foraine, comme toutes celles de la côte Coromandel. Le rivage bas, sableux, encombré de lagunes, est malcommode pour les activités maritimes. Cependant l’embouchure de la rivière Oupar crée une possibilité de pénétration vers l’intérieur. Surtout l’eau potable y sort de terre naturellement par des puits artésiens, situation unique qui fait la richesse agricole de la région. En bordure de la mer, sur les anciennes dunes, est édifiée la ville « blanche », bien dessinée, avec un plan régulier, organisé autour du fort Sain-Louis, majestueux édifice militaire inspiré de la citadelle de Tournai, construit de 1701 à 1704. A l’ouest de celui-ci se trouve une zone médiane déprimée, ancienne lagune médiocrement drainée par la rivière d’Arancoupon ; puis, le terrain s’élève insensiblement vers la ville hindoue, édifiée sur des sols plus stables. Les gouverneurs successifs ont porté une grande attention à la qualité de l’urbanisme. « Jadis les gens du pays construisaient leurs maisons en bois et en terre ; M. Lenoir [gouverneur] imposa de ne bâtir qu’en briques et de ne couvrir qu’en tuiles et on construisit des maisons magnifiques et en quantité », observe le major La Farelle en 1731, à son retour après une absence de onze ans. Les églises et les bâtiments civils, comme l’hôtel de la monnaie achevé en 1738 et l’hôtel du gouverneur terminé en 1750, contribuent à l’embellissement d la ville. En outre, elle est entourée d’une enceinte défensive, construite de 1724 à 1747, qui en fait, au dire des Hindous, la mieux protégée des installations européennes aux Indes orientales. Le plat pays, densément peuplé, compte de nombreux tisserands qui travaillent pour satisfaire les commandes des marchands de la Compagnie des Indes. Le territoire dominé directement par les Français ne forme pas un ensemble cohérent ; il est constitué d’une série d’enclaves acquises au hasard des circonstances, que l’on peut regrouper en quatre principale « aldées » ou villages : Villenour, Oulgaret, Bahour et les environs immédiat de Pondichéry, pour une superficie totale d’environ 291 km² en 1750. A partir de cette date, Dupleix essaya d’étendre la domination française sur l’arrière pays, suscitant l’inquiétude des britanniques qui redoutaient la poursuite d’un plan visant à couper les communications terrestres de leur comptoir de Madras avec le reste du pays. La rivalité franco-anglais s’acheva par la capitulation de Pondichéry en 1761, après une médiocre défense dirigée par Lally, suivie de la destruction de la forteresse et des remparts. Le chef-lieu des établissements français fut occupé jusqu’en 1763, puis de 1778 à 1785 et encore de 1793 à 1816. Au XIXe siècle, cette enclave française dans un pays désormais entièrement dominé par les Britanniques n’a plus d’importance militaire, mais connaît un bon développement économique. Pondichéry entre en 1954 dans ‘Union indienne avec un statut douanier particulier qui lui donne une prospérité commerciale et industrielle, et conserve encore aujourd’hui une personnalité culturelle attachante ; Avec Karikal (50 000 h), Mahé (30 000), Yanaon (20 000), Pondichéry (600 000) forme aujourd’hui un des sept territoires de l’Union indienne. » HAUDRERE P. in VERGÉ-FRANCESCHI M. Dictionnaire d’histoire maritime. Paris : R. Laffont, 2002. 717 p.
Bibliographie complémentaire : HAUDRERE P., Pondichéry (1674-1761). L’échec d’un rêve d’Empire, 1993
Cette vue permet de voir à quoi ressemblait un comptoir français au XVIIIe, on perçoit bien le styla architectural des bâtiments qui rappelle les bâtiments de la métropole. Nous avons pu observer comment les européens à travers l’établissement des comptoirs reproduisaient leur organisations d’origine. L’organisation des comptoirs ne touche pas à proprement parlé notre domaine d’étude plus marqué par l’action militaire de Lapérouse mais ce point méritait d’être évoqué. Ainsi sur les images que nous pu étudier on voyait l’architecture militaire des comptoirs et établissements qui n’était pas sans évoquer les forts en étoile du « pré carré » du célèbre Vauban. Ci- contre voici le fort de Pondichéry.