A Brest, les journées commençaient à 7h en été et à 8h en hiver. Ce rythme suivait celui du soleil. Les élèves suivaient des cours théoriques le matin et l’après-midi, ainsi qu’une messe à 11h. Les matières enseignées étaient les mathématiques, l’astronomie, la navigation et l’hydrographie, ainsi que le dessin, l’écriture, la fortification, la construction navale et la danse. Les mathématiques étaient indispensables pour pouvoir se repérer en mer et pouvoir déjouer les pièges tels que des récifs ou beaucoup d’autres dangers. C’est l’hydrographie, qui fait partie de l’enseignement des mathématiques, qui apprenait aux jeunes officiers à connaître la constitution des fonds marins. Mais des cours plus pratiques étaient également enseignés dans l’après-midi : les élèves s’exerçaient à la mousqueterie, devaient accomplir des manœuvres d’infanterie, visitaient des vaisseaux et étudiaient le matelotage et le gréement.
Toute la formation ne se déroulait pas sur terre. Au bout de la première année, la formation se poursuivait en mer. A bord, les élèves sont considérés comme des soldats, dont ils accomplissent toutes les tâches et corvées, mais quatre heures dans la journée était dédiées à leur formation. La Marine voulait que ses officiers soient le plus polyvalents possible. Il devaient pouvoir, le cas échéant, assurer des fonctions aussi importantes que cartographe …. Et dans un contexte de guerre comme celui de la guerre de Sept Ans, il est crucial de former de bons officiers. C’est d’ailleurs pour cela que Lapérouse a pu intégrer l’école des gardes de la marine car ses lettres de noblesse étaient contestables, mais dans l’urgence de la guerre, l’administration militaire ne peut pas se permettre de le refuser.
Lapérouse ne brillait à l’école de la marine de Brest que grâce à ses bons résultats scolaires, surtout en mathématiques où il excellait. En effet, malgré la postérité qu’il acquit par son excellente réputation de soldat et d’explorateur, il n’eut pas tout au long de sa jeunesse un comportement exemplaire. La différence d’éducation des nobles des campagnes et des villes peut expliquer ses écarts de conduite qui le distinguait des nobles des grandes villes qu’il fréquenta ensuite. Il était plutôt bagarreur. L’étude de ses dépenses montre qu’il eut besoin de faire réparer son épée ainsi que ses habits à maintes reprises et, d’après les registres, il fut même enfermé 15 jours à la prison de l’hôtel Saint Pierre suite à une bagarre à Brest.
Pour aller plus loin : La formation navale