Lapérouse élève et ses premières expéditions

Lapérouse élève

Lapérouse réussit à se distinguer de ses camarades. Même si au collège il est un élève moyen, il est doué pour les mathématiques mais a des difficultés en français (il écrit comme il parle).

Il loge en ville, les gardes préférant cela à l’hôtel Saint-Pierre. Le jeune élève passe également 15 jours aux arrêts. On le soupçonne d’avoir participé à de nombreux duels, ce que l’on peut percevoir au travers de la réfection de ses habits et de la réparation de son épée.

De La Jonquière le décrit comme un garçon « au sang fougueux » possédant une personnalité vivante, et représentatif de la région qui a vu naître D’Artagnan. Lapérouse est un peu batailleur, voire trop comme lorsqu’il a dû affronter la colère de Chézac et subir une punition de quelques jours dans une cellule.

Le futur explorateur a des tendances réformistes et partage la plupart des opinions des philosophes et surtout des physiocrates malgré l’incompréhension de ces derniers face aux problèmes que connaît le Canada.

Les premières expéditions de l’élève Lapérouse

La formation que Lapérouse reçoit à Brest est à la fois théorique et pratique. Il prend ainsi part à des expéditions maritimes dans le cadre de son cursus. Celles-ci ont lieu en temps de paix mais aussi en temps de guerre, puisqu’il prend part à la guerre de sept ans et notamment à la bataille des cardinaux.

Lors de son instruction, Lapérouse peut participer à de nombreuses expéditions afin d’acquérir davantage d’expérience pratique. En 1756, il entre aux gardes de la marine (élève officier de la marine) à Brest. Ce n’est qu’un an plus tard qu’il embarque sur Le Célèbre vers le Canada avec Clément de La Jonquière, puis sur la frégate La Pomone. De décembre 1757 à juillet 1758, il repart au Canada, avec le Chevalier de Ternay, sur la frégate Zéphire. En 1758, d’août à novembre, il embarque avec L.V de la Malaine sur la flûte appelé Le Cerf.

En 1759, La Pérouse part sur le vaisseau Le Formidable sous la direction du chef d’escadre Saint-André-du-Verger. C’est durant cette expédition qu’il participe à la bataille des Cardinaux près de Quiberon, au cours de laquelle il est blessé et fait prisonnier, avant d’être finalement libéré. Il assiste à nouveau De Ternay de mai 1761 à janvier 1762 pour le renflouement du Robuste, échoué dans la Vilaine.

Lorsqu’il rentre à Brest à la fin de l’année 1762, il reçoit une gratification de 300 livres qu’il dépense à terre. Il prend congé de campagne en 1763 après son départ d’Albi. Le 1er octobre 1764, il est promu enseigne de vaisseau, ce qui marque son entrée professionnelle dans le corps des officiers de marine. 17 ans après, il est promu capitaine de vaisseau, le 9 mars 1781.

Navires lors de la bataille des Cardinaux – Nicholas Pocock

Mais c’est avec la bataille des Cardinaux, pendant la Guerre de Sept Ans, qu’il vit véritablement son baptême du feu. Ce conflit a eu lieu de 1756 à 1763 et voit l’Angleterre et la Prusse s’opposer à la France, l’Autriche, la Russie, la Suède, l’Espagne et les princes allemands. Cette guerre naît suite à des conflits à propos de la création des empires coloniaux français et anglais. À partir de 1755, l’Europe est divisée en deux camps. Par le traité de Westminster (1756), l’Angleterre et la Prusse s’engagent à repousser du sol allemand toute invasion étrangère (George II cherchant à protéger le Hanovre). Par le premier traité de Versailles (1756), l’Autriche, déjà alliée de la Russie, engage avec la France une alliance défensive, grâce au pacte de Famille (qui comprend la Suède, la plupart des princes allemands, puis les Bourbons de Naples, de Parme et de Madrid). L’Angleterre et la France luttent sur mer et sur terre dans les colonies. La Prusse et la coalition européenne sur le continent européen. Les deux guerres simultanées durent sept années. Cette guerre est remportée par l’Angleterre entraînant de nombreuses pertes humaines et territoriales pour la France (Canada, une partie de la Louisiane, mais aussi une partie des Antilles et le Sénégal).