Conflit milliaire qui dure de 1756-1763 et oppose l’Angleterre et la Prusse à la France, l’Autriche, la Russie, la Suède, l’Espagne et des princes allemands. L’affrontement franco-anglais naît au sujet de la constitution d’un empire colonial en Inde et en Amérique. En effet le désir de Marie-Thérèse (archiduchesse autrichienne) de reprendre la Silésie à la Prusse provoque un renversement des alliances.
À partir de 1755, l’Europe est divisée en deux camps : par le traité de Westminster (1756), l’Angleterre et la Prusse s’engagent à repousser du sol allemand toute invasion étrangère (George II cherchant à protéger le Hanovre). Par le premier traité de Versailles (1756), l’Autriche, déjà alliée de la Russie, engage avec la France une alliance défensive, grâce au pacte de Famille (qui comprend la Suède, la plupart des princes allemands, puis les Bourbons de Naples, de Parme et de Madrid). L’Angleterre et la France luttent sur mer et sur terre dans les colonies, la Prusse et la coalition européenne sur le continent européen. Les deux guerres simultanées durent sept années.
Le début de la guerre est défavorable à Fréderic II, avec la défaite de Kolin en juin 1757. Il est obligé d’évacuer la Bohême. Pendant ce temps, les Russes envahissent la Prusse-Orientale ainsi que les Suédois en Poméranie. Le maréchal de Richelieu occupe dans un même temps le Hanovre ( capitulation des Anglais à Kloster Zeven en septembre 1757). Il remporte ensuite des victoires (Rossbach sur les Français, Leuthen sur les Autrichiens, Zorndorf sur les Russes) en 1757-1758. La lutte est incertaine : l’entrée à Berlin des Austro-Russes en octobre 1760, occupation de la Saxe et de la Silésie par les Impériaux. Mais Pierre III devient tsar de Russie. Admirateur de Frédéric II, il lui rend ses conquêtes, imité par la Suède. Après sa victoire de Burkersdorf (juillet 1762) sur l’Autriche, celle-ci, épuisée, engage des négociations de paix.
L’Angleterre prend l’avantage sur la France, qui subit des défaites sur ses côtes (Quiberon, 1759), mais aussi en Amérique du Nord (pertes de Louisbourg, Québec, Montréal, 1760), et aux Indes, où Lally Tollendal échoue devant Madras (1758-1759), tandis que les comptoirs français tombent aux mains des Anglais. L’extension des hostilités et de nouveaux échecs poussent Louis XV à faire la paix avec l’Angleterre.
La fin de la guerre se fait grâce aux traités de février 1763. Le traité de Paris est signé entre la France et l’Angleterre, puis le traité d’Hubertsboug entre l’Autriche et la Prusse. Ces traités consacrent la victoire de l’Angleterre, maîtresse des mers, qui a ravi à la France de vastes possessions coloniales (Canada, une partie de la Louisiane, mais aussi une partie des Antilles, et le Sénégal), et de la Prusse, devenue ainsi l’une des premières puissances militaires de l’Europe.