La Compagnie Française des Indes orientales

La Compagnie des Indes est constituée d’un groupe de négociants-armateurs, la concession étant faite par le roi, qui s’engage à protéger les bâtiments de commerce en cas de guerre. Les négociants-armateurs, eux, se doivent d’assurer le transport et l’implantation de colons, mais aussi le ravitaillement du marché français en divers produits coloniaux, et enfin la gérance d’établissements[1].

C’est en 1664 qu’est instituée la Compagnie française des Indes orientales, selon l’initiative de Jean-Baptiste Colbert. En 1673, le sultan de Bijapur propose aux Français de leur céder un petit village sur la côte. Y est établi le comptoir de Boudouts-chery, qui devient plus tard Pondichéry, puis suit Chandernagor en 1688. Des gouverneurs s’y succèdent. Le territoire connait une véritable prospérité économique, grâce à la production des filatures, aux activités commerciales, auxquelles s’ajoutent l’expansion territoriale et le renforcement de l’influence française dans la région du Deccan.

Les comptoirs ont une organisation structurée, avec dans chaque port un établissement commercial public où le propriétaire d’un navire en relâche rencontre les marchands locaux et peut négocier avec eux la vente en bloc d’une partie ou de la totalité de la cargaison, qui est ensuite partagée entre marchands[2].

Pondichéry est le chef-lieu des établissements français aux Indes orientales. De 1693 à 1699, les Hollandais occupent Pondichéry en profitant de la guerre de la ligue d’Augsbourg. Mais en 1697, le traité de Ryswick reconnaît la possession définitive de Pondichéry à la France. La région est propice à l’agriculture grâce à l’eau potable sortant de terre naturellement par des puits artésiens. De 1701 à 1704, en bordure de mer est construite une ville organisée autour du fort Saint-Louis, édifice militaire inspiré de la citadelle de Tournai. Les bâtiments ne sont plus de bois et de terre, mais sont désormais fabriqués en briques et en tuiles selon la volonté du gouverneur M. Lenoir. On y trouve des églises, l’hôtel de la monnaie (1738), l’hôtel du gouverneur (1750). De 1724 à 1747 est construite une enceinte défensive[3].

La compagnie des Indes Orientales faisant faillite en 1764, l’Ile Bourbon est rachetée par Louis XV et, au cours de la Révolution Française, le 4 février 1794, la loi d’abolition de l’esclavage dans les colonies est votée par la Convention[4].


[1] M. VERGE-FRANCESCHI (dir.), Dictionnaire d’histoire maritime, Robert Laffont (2 vol. ss coffret), 2002, vol. 1, p. 395.

[2] M. VERGE-FRANCESCHI (dir.), Dictionnaire d’histoire maritime, Robert Laffont (2 vol. ss coffret), 2002, vol. 2, p. 386

[3] Ibid, p. 1160.

[4] Site des professeurs de Lettres-Histoire de l’Académie de Montpellier http://www.lhgmontpellier.fr/downloads/Ressources/Hist-geo/2de/Esclavage%20Bourbon.pdf