Archives de catégorie : Non classé

Édouard Filhol (1814-1883). Un savant toulousain, par Catherine Paquot-Marchal

Catherine Paquot- Marchal

Février 2024

Citer ce texte : Catherine Marchal, Edouard Filhol (1814-1883). Un savant toulousain, Toulouse, Blog Universitas, 2024, 112 p.
Edouard Filhol (1814-1883)
Museum d’histoire naturelle de Toulouse

Sommaire

Introduction

Chapitre 1 – La formation

Chapitre 2 – Le professeur

Chapitre 3 – Le membre de différentes sociétés

Chapitre 4 – Le Muséum d’histoire naturelle

 Chapitre 5 – Les fonctions municipales

 Chapitre 6 – Les différents travaux scientifiques

  Chapitre 7L’année 1883

  Épilogue

Tableau chronologique

Bibliographie chronologique des œuvres d’Edouard Filhol

Index des noms propres

Cartographie

Notes

Introduction

Au XIXe siècle, de nombreux jeunes scientifiques viennent poursuivre leurs études à Paris et souhaitent ensuite obtenir un poste universitaire dans cette ville, ce ne sera pas le cas d’Edouard Filhol.

Il quitte Toulouse pour se présenter à l’internat en pharmacie à Paris, il est reçu en 1835, obtient le titre de pharmacien après avoir soutenu une thèse en 1838 et est nommé pharmacien en chef à l’hôpital Beaujon. Mais il souhaite revenir à Toulouse où un poste de professeur de chimie et de pharmacie à l’école secondaire de médecine et de pharmacie n’est pas encore pourvu. Il demande une dispense d’âge au roi des Français Louis-Philippe qui lui est accordée et en 1841, le voici de retour. Dans les années qui suivent, c’est la faculté des sciences qui l’accueille comme professeur de chimie. Puis à la mort de Dassier, Directeur de l’école de médecine et de pharmacie, c’est lui qui occupe ce poste. Il va jouer un rôle essentiel pour ces deux établissements des années 1850 à sa mort en 1883. Entre temps, il a soutenu deux autres thèses, l’une en chimie en octobre 1844 et l’autre en médecine en août 1848.

Il va aussi participer à la vie de Toulouse en étant d’abord conseiller municipal puis maire. Il est aussi membre de nombreuses sociétés toulousaines comme l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres qu’il présidera pendant cinq ans, membre de la société de médecine, chirurgie et pharmacie, – il en sera le président deux fois – et aussi membre de sociétés parisiennes, lors de son bref passage à Paris, il participe avec d’autres internes en pharmacie à la création de la société d’émulation. L’Académie de médecine l’accueille comme membre correspondant puis comme membre associé.  Il a aussi apporté son concours à la justice.   

Toutes ces activités ne l’empêchent pas de mener de nombreuses recherches dans des divers domaines, seul ou avec des collaborateurs. L’étude des eaux des Pyrénées l’ont occupé toute sa vie professionnelle, il a été récompensé par l’Académie des sciences de Paris. Avec Nicolas Joly, il propose à l’Académie de médecine de Belgique, un travail sur le lait, ils obtiennent le Grand prix. Avec Baillet, c’est une analyse de l’ivraie qui leur permet de recevoir le prix Barbier de l’Académie des sciences de Paris. Les cépages des environs de Toulouse retiennent son attention et il en fait une recherche détaillée avec Timbal-Lagrave. Il recherche le pouvoir décolorant de quelques corps. L’étude de quelques cas d’empoisonnement par le phosphore, la strychnine et l’antimoine fait qu’il est nommé expert auprès des tribunaux. Enfin, il s’intéresse à la paléontologie et comme il est à l’origine de la création du musée d’histoire naturelle de Toulouse, il fait ouvrir une salle des cavernes, la première au monde et il fonde la Société d’Histoire naturelle de Toulouse et crée un bulletin qui existe toujours.

En juin 1883, Edouard Filhol meurt victime d’un refroidissement. Paul Sabatier lui succède dans la chaire de chimie en 1884 et permet à Senderens de terminer le travail commencé avec Edouard Filhol afin de soutenir sa thèse en 1892.


Chapitre 1

1. Les études

Jean Pierre Bernard Édouard Filhol dont le prénom d’usage est Édouard est né le 7 octobre 1814 à Toulouse[1] et est décédé  le 25 juin 1883 dans la même ville[2]. Fils d’un chapelier, il est orphelin à deux ans[3]. En effet son père meurt le 20 janvier 1817, il avait 32 ans et était né à Carbonne[4]. A l’époque, il y a de nombreux chapeliers à Toulouse.

Édouard Filhol fait des études au collège royal de Toulouse de 1822 à 1830 puis il entreprend trois années d’étude de chimie et de pharmacie à Toulouse, enfin il va à Paris préparer l’internat en pharmacie.

Il est reçu 16e sur 24 à l’internat en pharmacie en 1835[5]. L’internat en pharmacie a été créé en 1802 mais le premier concours n’a lieu que le 21 février 1815, il y eut 20 reçus. Ce concours d’entrée à l’École de pharmacie de Paris comporte une épreuve écrite, une preuve orale et une pratique[6].  

A son époque, l’école est située rue de l’Arbalète. La chimie est enseignée par Antoine Alexandre Brutus Bussy (1794-1882), l’histoire naturelle des médicaments par Guibourg (1790-1867), la pharmacie par Louis René Le Canu (1800- ?), la botanique par Louis Dominique Guiart (1763-1848), la physique par Eugène Soubeiran (1797-1858) et la toxicologie par Joseph Bienaimé Caventou (1795-1877), ces deux derniers enseignements sont nouveaux. Pendant les études, des concours sont ouverts et il y a un prix pour chaque partie des sciences et un pour l’école pratique. Lors du concours du 9 décembre 1837[7], il y a sept prix mais seules quatre médailles d’or sont décernées car il n’y a pas de prix en physique et seulement un second prix en toxicologie et en histoire naturelle. Edouard Filhol obtient deux médailles d’or et un second prix. Il est classé premier en botanique, il  eut à traiter de la famille des aurantiacées et premier, aussi en chimie ex aequo avec Amand Hérouard, la question posée était : « De la morphine et de la codéine, leurs extractions et préparations.  C’est le second prix qui récompense son travail en pharmacie sur la différence qu’il y a entre les pommades et les onguents[8].

Puis il obtient le second prix des hôpitaux[9]  et est nommé pharmacien en chef à l’hôpital Beaujon le 8 août 1838[10]. A l’époque, il y côtoie deux médecins Renaudin et F. Martin-Solon (1795-1856). A l’origine, il s’agit d’un hospice fondé en 1784 dans le faubourg du Roule, à Paris, destiné à recevoir des orphelins filles et garçons de la paroisse Saint-Philippe du Roule. Il est transformé en hôpital par décret le 17 janvier 1795 et il prend le nom d’hôpital Beaujon, nom de son fondateur, Nicolas Beaujon (1716-1786), fermier-général, Conseiller d’Etat et receveur des finances, en 1803. En 1937, les services sont transférés à Clichy au nouvel hôpital Beaujon. Le pharmacien en chef a pour mission de s’occuper des réserves de médicaments, de la comptabilité pharmaceutique et de surveiller les internes qui le secondent le 19 juillet 1838,. La pharmacie est située au rez de chaussée, elle est composée de quatre pièces le cabinet du pharmacien, un laboratoire pour les élèves, un autre laboratoire et une tisanerie qui sert aussi à la distribution des médicaments[11].  Filhol démissionne en juin 1841 et revient à Toulouse.

Le 19 juillet 1838, Filhol participe à la fondation, avec d’autres internes en pharmacie des hôpitaux de Paris, de la Société d’émulation pour les sciences pharmaceutiques qui est une association des internes en pharmacie des hôpitaux de Paris. Ils proposent la présidence à Pierre-Jean Robiquet (1770-1840), membre de l’Académie des sciences et administrateur de l’Ecole de pharmacie. Filhol présente dès le 11 octobre 1838, un mémoire relatif à l’action de l’acide chlorhydrique sur les iodates, le 6 juin 1840, une monographie sur le sucre, le 16 octobre 1841 des faits pour servir à l’histoire chimique de la résine de copal et le 29 octobre 1844, un texte qui a le même titre que sa thèse de science : « Sur les changements de volume qu’éprouvent les corps pendant leurs combinaisons[12] ».  A son retour à Toulouse, il devient membre correspondant de cette société[13]. En 1846, un recueil trimestriel des travaux de la société voit le jour. Tous les articles insérés doivent être lus en séance. Ce recueil cesse de paraitre en 1860, il est remplacé par le Répertoire de pharmacie[14].  Lors de la séance annuelle du 31 mars 1860,  il est dit « la Société a accueilli avec un vif intérêt les analyses des notes et mémoires imprimés dont lui ont fait hommage ses associés et correspondants  Messieurs Dorvault, Filhol, … [15]».

Le 15 juin 1839, Edouard Filhol présente et soutient une thèse en pharmacie: « Des phénomènes qui se manifestent lors de l’action de l’acide chlorhydrique sur les iodates alcalins, du chlore sur les iodures et des bases alcalines sur le chlorure d’iode[16]». Il dédie sa thèse à sa mère ainsi qu’à Eugène Soubeiran et à Monsieur Thierry, pharmacien, chargé de la surveillance des laboratoires de la pharmacie centrale. Il présente successivement l’action de l’acide chlorhydrique sur les iodates de potassium, de sodium, d’ammoniac, de magnésium, de calcium, de baryum et de zinc puis l’action du chlore sur les iodures alcalins et pour terminer l’action du chlorure d’iode sur la potasse. Le résultat de la réaction de la première partie est l’obtention de chlore, de chlorure d’iode et de chlorure de la base de l’iodate. Si les iodates sont insolubles, il n’y a pas de combinaison des deux chlorures mais si les iodates sont solubles, il peut se former des chloro-sels mais ce n’est pas toujours le cas et Edouard Filhol ne peut pas dire pourquoi. Un chloro-sel est une combinaison de chlorure d’iode et de chlorures alcalins. La réaction du chlore sur l’iodure de potassium conduit dans un premier temps à de l’iode et du chlorure de potassium, si on poursuit la réaction avec du chlore à saturation, l’iode se dissout et un chloro-sel se forme. Les résultats sont identiques avec les iodures de magnésium et d’ammonium alors que les iodures de sodium et de baryum ne donnent pas de chloro-sels. La réaction entre le chlorure d’iode saturé par la potasse donne un chloro-sel et pas d’iodate.

Même avec l’amitié et le soutien de Louis Thénard (1777-1857), de Michel-Eugène Chevreul (1786-1889), de Jean-Baptiste Dumas (1800-1884) et de Mathieu Orfila (1787-1853), il préfère revenir à Toulouse. Il écrit au ministre Pierre Abel Villemain (1790-1870) en 1841 :

 « Je viens d’apprendre qu’une chaire de chimie et de pharmacie est vacante à l’école de médecine de Toulouse. Ma position me fait vivement désirer, d’obtenir cette place qui m’assurerait un avenir tranquille et honorable, à l’aide duquel il me serait facile à me livrer à des recherches, sur les divers sujets de la chimie médicale, dont l’étude occupe depuis longtemps la majeure partie de ma vie….Je suis né à Toulouse, ma mère veuve, et de santé faible, habite cette ville ; en m’accordant cette place, vous feriez et son bonheur et le mien. Je suis un peu jeune, il est vrai, mais cela vous paraitra moins grave si vous voulez prendre en considération ; qu’en 1838, il y a déjà presque trois ans l’administration  des hôpitaux m’a confié l’une des charges les plus importantes et qu’elle témoignerait, au besoin, du zèle et de l’exactitude avec lesquels j’ai rempli le devoir qu’elle m’imposait[17] ».

Le compte rendu signé Orfila, en date du 17 février 1841, d’une épreuve orale dans laquelle Magnes et Filhol étaient candidats indique que les deux candidats ont traité la même question de chimie pharmaceutique « le sublimé corrosif », la conclusion est « M. Filhol a traité le sujet avec ordre et précision ; il a prouvé qu’il était au niveau de cette science et qu’il pourrait dès à présent professer avec soin la chimie et la pharmacie[18] ».

Le 31 mars 1841, une dispense d’âge est demandée au Roi :

« J’ai l’honneur de solliciter de votre majesté une dispense d’âge qui permette à ce candidat d’être appelé à la chaire de chimie et de pharmacie pour laquelle, son aptitude spéciale le désigne….Sa nomination comme professeur de l’école préparatoire de Toulouse me parait désirable, et je propose avec confiance à Votre Majesté  de lui accorder la dispense d’âge qui lui est nécessaire pour l’obtention du titre de professeur[19] ».

Il regagne Toulouse après avoir obtenu un poste de professeur de chimie à l’école préparatoire de médecine et de pharmacie de Toulouse.

Il se marie avec Louise Marie Ameline Bernadet le 18 juin 1842[20]. Cette dernière est née le 1er février 1819 à Castelsarrazin et son père est pharmacien.  Elle mourra le 21 novembre 1859[21].

Leur fils Antoine Pierre Henri naît le 11 juin 1843 à Toulouse[22]. Ce dernier est nommé préparateur en chimie le 13 novembre 1862. Il commence très tôt des recherches sur les fossiles, les premiers mémoires paraissent dans les Comptes Rendus de l’Académie des Sciences, ils traitent de la pierre polie, c’est un travail réalisé avec Garrigou. Puis il étudie avec son père les animaux de l’époque quaternaire, en particulier le grand lion des cavernes Felis spelea. Il soutient une thèse en médecine sur la sensibilité récurrente de la main en 1873. Il entreprend un travail considérable sur les phosphorites du Quercy et obtient une thèse en sciences naturelles sur ce sujet en 1877. En 1874, il part en mission observer le passage de Vénus devant le soleil à l’ile Campbell. Il recueille des animaux, des plantes et des roches tout en soignant les membres de l’expédition. Il reste dans cette région où il est victime de fièvres. Il est nommé successivement, en 1878 puis en 1879,  maitre de conférences de géologie puis professeur à la faculté des sciences de Toulouse. En 1883, il part sur le Talisman observer les fonds sous-marins, c’est lors de cette mission qu’il apprend la brusque disparition de son père. Cette mission lui permet d’obtenir un poste de sous-directeur au muséum d’histoire naturelle de Paris dans le laboratoire de zoologie anatomique en 1885. Puis, il occupe la chaire d’anatomie comparée à la mort de Georges Pouchet (1833-1894). Il est à l’origine de la construction d’une nouvelle galerie d’anatomie comparée.  Il est élu à l’Académie des Sciences le 18 janvier 1897 dans la section d’anatomie et zoologie. Henri Filhol meurt le 28 avril 1902[23].

2. Les autres thèses

Avant 1850, Edouard Filhol reviendra deux fois à Paris pour soutenir deux thèses, l’une en chimie, l’autre en médecine.

Ayant été reçu à la licence es sciences physiques le 19 juin 1840[24] il peut soutenir une thèse de chimie, en octobre 1844. Sa thèse a pour titre « Etudes sur les changements de volume qu’éprouvent les corps pendant la combinaison[25] ». Elle est signée par le Doyen Dumas le 5 octobre. Lors d’une combinaison chimique qu’il réalise, il constate que la densité de la combinaison donnée par l’expérience est très souvent différente de celle trouvée par le calcul, si la densité expérimentale est supérieure à la densité calculée, il y a contraction, le volume de la combinaison est inférieur à la somme des volumes des deux corps.

Corps composéDensité calculéeDensité observéeCoefficient de contraction
Chlorure de potassium1,0382,0280,488
Chlorure de sodium1,1172,1800,487
Chlorure de baryum2,5173,8600,347
Chlorure de strontium1,9062,9400,351
Chlorure de calcium1,4442,2400,355
Chlorure de plomb3,9385,8000,296
Chlorure d’argent3,8915,5500,298

Les coefficients de contraction de divers composés sont exprimés par des nombres presque les mêmes pour ceux qui ont des analogies chimiques. L’état physique des corps joue un rôle sur la densité, un corps cristallisé a toujours la densité la plus forte.

Enfin, le 17 août 1848, Edouard Filhol est docteur en médecine, sa thèse porte sur l’arsenic[26]. C’est pourquoi, il sera expert auprès des tribunaux. La liste des professeurs, des agrégés en exercice de la Faculté de Médecine de Paris figure dans la thèse ainsi que les membres du jury, ce sont comme examinateurs Charles Wurtz (1817-1884) et Favre, agrégés, Nicolas Adelon (1782-1862), professeur de médecine légale et Orfila, professeur de chimie médicale comme président du jury. Elle comporte trois parties, d’abord une recherche sur les arsénites de potassium, de sodium, de baryum, de calcium, de magnésium, de plomb et d’argent. Il fait réagir de l’acide arsénieux sur un oxyde de ces éléments. Puis une étude sur l’absorption de l’arsenic par les végétaux, sa distribution dans les organes et son élimination. Pour les hélianthus annuus et pour les dahlias, ce sont les réceptacles qui contiennent le plus d’arsenic puis les feuilles, les fruits, les tiges et enfin les pétales. L’acide arsénique est plus virulent que l’acide arsénieux. Les fruits les moins mûrs souffrent plus que les autres. L’élimination de l’arsenic se fait par la racine. La troisième partie concerne un procédé de carbonisation susceptible d’être utilisé lors d’une expertise judiciaire ainsi qu’un procédé fort simple qui peut servir de démonstration lors d’un cours public. S’il n’y a que quelques taches que l’on suppose dues à un composé d’arsenic, il faut mettre de hypochlorite de sodium additionné d’acide sulfurique étendu, au bout de 2 minutes il n’y a plus de taches, on ajoute alors une solution concentrée d’azotate d’argent neutre, une coloration rouge brique apparaît d’arséniate d’argent s’il y avait de l’arsenic dans les taches.

Première de couverture de la thèse de doctorat
d’Édouard Filhol, 1848.
Mairie de Toulouse, Bibliothèque municipale, Fa B 1187 (13)


Chapitre 2

1. Le professeur à l’école préparatoire de médecine et de pharmacie de Toulouse puis le directeur

L’école de médecine et de pharmacie

En 1806, est créée l’Ecole impériale de médecine et de chirurgie de Toulouse puis en 1820 elle prend le nom d’Ecole secondaire de médecine et de pharmacie, enfin le 13 octobre 1840, Louis Philippe signe une ordonnance organisant les Ecoles préparatoires de médecine et de pharmacie, nouveau titre porté par les Ecoles secondaires[27]. Les frais sont à la charge de la commune. Le budget voté en 1841 est de 24000 francs.  Filhol obtient une dispense d’âge afin d’occuper la chaire de chimie et de pharmacie de Toulouse qui était sans titulaire depuis 1837. Il y enseignera jusqu’à sa mort. En 1855, le règlement est modifié, les élèves doivent suivre les cours de chimie et d’histoire naturelle à la faculté des sciences, les enseignants feront le lien avec la science médicale[28],  c’est pourquoi la chaire à l’école de médecine prend le nom de pharmacie et toxicologie le 17 juillet. Les cours à la faculté de sciences sont assurés par trois médecins qui sont professeurs à l’Ecole de médecine, ce sont Filhol, Nicolas Joly (1812-1885) et Dominique Clos (1821-1908)[29]. Le 13 août 1870, la chaire qu’il occupe prend le nom de Chimie appliquée à la médecine et à la pharmacie et le 10 mai 1879 chimie et toxicologie.  

Liste du personnel de l’école préparatoire de médecine de Toulouse. Archives départementales de la Haute-Garonne

En 1830, les professeurs demandent à s’installer dans les bâtiments dépendant de l’ancien couvent des Carmes Déchaussés  situé à côté du Jardin des plantes. Ce couvent a été confisqué à la Révolution puis donné à la ville par Napoléon 1er en 1806. En 1833, la municipalité débloque 50000 francs pour faire démarrer les travaux qui sont mis en œuvre par Urbain Vitry (1802-1863), architecte de la Ville. Les nouveaux bâtiments sont inaugurés le 13 novembre 1837. Le journal de Toulouse décrit la nouvelle école « Elle est située sur une des plus belles promenades de la ville à côté du jardin des plantes (…). La principale salle disposée en amphithéâtre peut contenir un nombreux auditoire (en réalité 600) (…), les élèves y arrivent par un escalier de pierre (…) conduisant à un magnifique vestibule (..). Maintenant notre école a bien le droit de réclamer tous les privilèges d’une Faculté. C’est ce que démontre Mr. Ducasse dans son discours[30] ».

Lors de la rentrée de l’année scolaire 1842-1843, il y a quatorze professeurs rétribués à l’école secondaire de Toulouse, ce sont[31] :

Intitulé de la chaireEnseignants
Chimie et PharmacieFilhol
Anatomie et physiologieNaudin
Pathologie interneGabriel Grégoire Lafont-Gouzy (1777- 18 ??)
Médecine légale et hygièneHippolyte Combes (1809-1873)
AccouchementsJean-Marie Augustin Ducasse (1786-1859)
Thérapeutique et matière médicaleAugustin Dassier (1805-1858)
Pathologie externeRolland
Histoire naturelle médicaleJean-Baptiste Noulet (1802-1890)
Clinique interneBessières
Clinique externeCharles Viguerie (1779-1855)
Chef des travaux anatomiquesViguerie jeune
Professeurs-adjointsPaul Dieulafoy, Jean-Baptiste Delaye, Duclos, Ressayre

Le rapport sur l’Ecole préparatoire de médecine et de pharmacie de Toulouse du 24 mai 1842 précise qu’il y a peu d’auditeurs bénévoles, quelques avocats pour la médecine légale. Les salles de cours sont belles, les tables de dissection sont en marbre mais l’école est située bien loin de l’hôpital qu’il y a peu de collections scientifiques mais les projets sont nombreux[32] . En 1843, « De toutes les écoles préparatoires celle de Toulouse est la plus florissante…La ville a pourvu par une large dotation à l’enseignement, qui est au complet, il paraît être fait avec zèle et talent[33] » mais en 1851, les conclusions sont plutôt négatives, la salle de dissection est insuffisante, la bibliothèque et les collections ne répondent pas à l’importance de l’établissement[34] mais en 1854, « Cette école est dans un état remarquable de prospérité », l’installation est excellente[35].

Le nombre d’élèves inscrits en médecine augmente peu à peu alors que celui des élèves en pharmacie est variable :

AnnéeEtudiants en médecineEtudiants en pharmacie
1846-1847817
1847-1848806
1848-18491027
1849-18501165
1850-18511309
1851-18521496
185-185314922
1853-1854165
1854-1855184

On constate qu’il n’en est pas de même après 1860 :

Nombre d’inscritsAnnée 1863-1864Année 1864-1865
Doctorat de médecine208189
Officier de santé141135
Pharmaciens de 1ère classe99
Pharmaciens de 2ème classe7175

L’école préparatoire de médecine, vers 1840
Mairie de Toulouse, Bibliothèque municipale, LmC6599 (2)

Le professeur

C’est encore le journal de Toulouse qui rend compte  du choix de Filhol pour représenter les pharmaciens au con grès médical « MM. les pharmaciens de la ville de Toulouse , mardi 21, pour donner leur adhésion au congrès médical qui doit se réunir à Paris, et répondre aux diverses questions du programme…M. Filhol a été nommé délégué à l’unanimité…M. le recteur, en accordant l’autorisation qui lui était demandée, a félicité la commission sur le choix qui avait été fait[36] et le 8 novembre 1845, le ministre écrit au recteur Auguste Nouzeilles (1798-1881) : « Monsieur le recteur, par décision en date de ce jour, j’ai accordé, sur votre rapport, à MM. Combest et Filhol, professeurs à l’Ecole préparatoire médicale de Toulouse, qui ont été désignés par les médecins de cette ville pour les représenter au congrès médical qui se réunit à Paris, un congé de trois semaines dont ils ont besoin pour remplir la mission qui leur est confiée…[37] ». 

Le doyen  présente le cours de chimie le 15 novembre 1849 lors de la rentrée solennelle des facultés et Ecole de médecine, : « …M. Filhol, après avoir jeté quelques considérations générales sur la Science qu’il est chargé d’enseigner, et décrit, soit dans leur état d’isolement, soit dans leur état de combinaison, l’oxygène, l’hydrogène, le soufre, le chlore, l’acide sulfurique, l’air atmosphérique et le rôle qu’il joue dans les combustions, dans la respiration des animaux et des plantes, etc, s’est livré à l’examen de la composition générale des matières organiques ; des produits qui résultent de l’action de la chaleur sur ces matières et des procédés employés  pour en opérer l’analyse. A cette étude a succédé celles des acides organiques, des alcaloïdes du quinquina et de l’opium, et des utiles applications que la Médecine en a faites au lit des malades ; accompagnant toujours les considérations purement scientifiques, de considérations pratiques, de manière à placer à côté de l’histoire du sucre ; les moyens propres à le découvrir et à le doser dans les urines du diabétiques ; à côté des matières colorantes, l’exposé des précautions à prendre pour éviter la déperdition de couleur des feuilles, des fleurs employées en Médecine ; et à côté de l’étude de la putréfaction, la conservation des pièces anatomiques, et les procédés d’embaumement[38] ».

Les appréciations portées sur Edouard Filhol, par ses supérieurs sont toujours élogieuses, en 1854 : « Parmi les hommes qui, par leur élocution facile, leur savoir et le succès de leur enseignement contribuent à rehausser l’école de Toulouse, nous citerons, Monsieur Filhol, professeur hors ligne dont il a déjà été question à propos de la faculté des sciences et qui occupe en qualité de titulaire la chaire de chimie et de pharmacie de l’école préparatoire,…[39] ».

En 1856, il semblerait, d’après la revue thérapeutique que Filhol songe à aller à Montpellier.

« Quant à la chaire de chimie médicale, laissée vacante par la retraite de M. Duportat, elle parait beaucoup moins recherchée. Si nous sommes bien renseignés toutes les candidatures s’effaceraient devant celle de M. Filhol professeur à la Faculté des sciences et à l’École de médecine de Toulouse. Ce serait, en effet une précieuse acquisition pour notre École[40]. Nous pouvons désormais donner comme certaine la candidature de M le professeur Filhol à la chaire de chimie médicale, vacante dans la Faculté de Montpellier. Nous croyons même pouvoir dire que toutes les sympathies de la Faculté et du public médical sont acquises à l’avance à ce savant aussi modeste que distingué[41] ».

Mais le recteur de l’académie de Toulouse répond au ministre le 29 mai 1856 : 

« Je connais les motifs très honorables qui ont déterminé M. Filhol à se désister de sa candidature…M. Filhol jouit de l’estime, de la confiance, et l’on peut dire de l’affection générale. J’ai insisté auprès de lui pour qu’il ne cédât pas aux sollicitations qui priveraient la faculté des sciences de son professeur le plus éminent, et il a été convaincu de toutes les bonnes dispositions que l’administration académique avait et devait avoir toujours pour un des hommes qui honorent le plus l’académie. C’est bien librement qu’il a renoncé aux avantages de la candidature offerte et la ville de Toulouse qui connait aujourd’hui sa détermination lui en sait beaucoup de gré. …J’ai témoigné de toute mon estime pour ce professeur qui répand autour de lui son amour pour la science  …[42] ».

Ces motifs doivent être dus à la mauvaise santé de sa femme. Le 22 novembre 1859, le journal de Toulouse informe ses lecteurs : « L’honorable directeur de l’école de médecine, M. le docteur Filhol, vient d’être frappé dans ses affections : Mme Filhol a succombé hier, à la suite d’une maladie qui, depuis quelques années déjà, laissait peu d’espoir[43] ».

C’est pourquoi, on peut lire dans la Revue thérapeutique : « Quant à la chaire de chimie médicale, la Faculté a demandé au ministre l’autorisation de laisser ouverte la liste d’inscription des candidats jusqu’au 16 août ou au 15 novembre prochains. Si nous sommes bien informés  la Faculté, en prenant une semblable décision, a voulu laisser le temps de la réflexion aux médecins chimistes qui avaient hésité à produire leurs candidatures en présence de l’accueil favorable qui avait été fait à celle de M. le professeur  Filhol, que des raisons particulières obligent à s’en désister et à rester à Toulouse. Cette décision, du reste, n’a rien de défavorable aux honorables candidats déjà inscrits, dont le mérite ne saurait être contesté[44] ».

Les programmes évoluent et Filhol précise en 1879 « Qui oserait prétendre qu’on peut bien étudier la respiration ou la digestion sans le secours de la chimie ? ….Plus la médecine progresse, plus l’utilité de la physique et de la chimie se fait sentir ; aussi, est-ce avec raison que M. le ministre de l’instruction publique vient de rendre les travaux pratiques de physique et de chimie obligatoires pour MM. Les étudiants en médecine[45] ».

Le directeur

Filhol devient directeur de l’Ecole le 14 août 1858 en remplacement d’Augustin Dassier. Ce dernier est né en 1805, il entreprend des études à l’école de médecine de Toulouse, il les poursuit à la faculté de médecine de Paris, c’est là qu’il obtient un doctorat. En 1841, il est nommé à la chaire de thérapeutique et matière médicale à l’école de médecine de Toulouse.

En tant que directeur de l’Ecole, Filhol présente un rapport lors de la séance solennelle de rentrée des facultés, il précise que les cours ont lieu, que les élèves ont été assidus, qu’ils prennent des notes mais que le travail fourni en anatomie est insuffisant. Le 26 novembre 1864, Il dit : « C’est avec bonheur que je mets au service de cette jeunesse tout mon temps et toutes mes forces ; elle m’accordera, je l’espère, en retour, sa confiance et son affection.[46] » Il souligne la nécessité de rapports étroits entre l’Ecole et l’administration des hôpitaux. C’est pourquoi, le préfet le nomme à la place d’Antoine Ramel (1805-1869) décédé, membre de la Commission administrative des hospices. En 1865, il précise que les élèves se sont bien comportés lors de l’épidémie de choléra.

En 1867, Lacointa est secrétaire agent comptable et les professeurs sont[47]  :

Intitulé de la chaireEnseignants
Pharmacie et toxicologieFilhol
Anatomie et physiologieBonamy
Pathologie interneAdrien Gaussail (1807-1876)
Médecine légaleGérard Marchant (1813-1881)
Accouchements, maladies des femmes et des enfantsLaforgue
Thérapeutique et matière médicaleNoulet
Pathologie externe et médecine opératoirePégot
Clinique interneNoguès
Clinique externeEstevenet
hygièneRessaye
Professeurs-adjointsMagnes-Lahens, Joly, Batut, Guitard
Professeurs suppléantsTimbal-Lagrave, Batut, Labéda, Ripoll, Bonnemaison

Les élèves font honneur à l’école, Filhol dit le 27 novembre 1873 que deux candidats en moins de dix ans ont été reçus premier au concours de l’internat à Paris[48].

Le rapport du Recteur Claude Perroud, le 30 mai 1882, indique que Filhol songe à la retraite :

 «  M. Filhol est très dévoué à l’Ecole de médecine, qu’il contribue à soutenir par l’autorité de ses travaux et sa constante sollicitude. Il ne trouve pas, chez un trop grand nombre de ses collègues, un concours suffisant. De là, des dégoûts,  à la suite desquels il a parlé de se retirer. Nous avons  pu le faire revenir sur cette détermination. Mais l’âge commence à se faire sentir et si M. Filhol, à l’expiration de son mandat triennal, exprimait de nouveau le désir de se retirer, je ne sais s’il ne faudrait pas y consentir[49]».

Les examens

Les élèves de cette école préparent divers examens : médecine et pharmacie 1ère classe qui permettent d’exercer partout en France, officiers de santé et pharmaciens de 2ème classe qui ne peuvent travailler que dans le département où ils ont passé l’examen, leurs études étant plus brèves, plus pratiques que théoriques. En 1849, il y a 290 officiers de santé dans la campagne autour de Toulouse. Les enseignes des pharmacies au XIXème siècle, sont vertes si le pharmacien est de 1ère classe et rouges pour la seconde classe[50]. Cette distinction ne disparaitra qu’en 1898.

examen1871-18721872-18731876-18771878-1879
AdmisajournésAdmisajournésAdmisajournésAdmisajournés
médecine1ère année89479194674212
2ème année492 0461338
3ème année901509161
Pharmacie 1ère classe142174230276
Officiers de santé    12069
Pharmacie 2ème classe    25103610
Sages-femmes    150100

Outre les examens, il y a aussi des prix décernés par concours. En 1872, en anatomie physiologie, l’épreuve porte sur l’absorption cutanée, Il y a onze candidats, deux prix et trois accessits sont attribués ; en sciences physiques et naturelles, le sujet à l’écrit concerne les caractères des légumineuses, « indiquer les principales espèces employées en médecine » et à l’oral ce sont les « propriétés de l’acide sulfurique, recherches de cet acide en cas d’empoisonnement », deux prix récompensent les candidats[51].

En 1877, l’épreuve écrite pour le prix de sciences physiques et sciences naturelles pour les étudiants en première année de médecine est : « Exposer les propriétés physiques et chimiques du soufre et de l’acide sulfurique » et l’épreuve orale « décrire les caractères de la famille des papaveracées. Indiquer les principales espèces employées en médecine[52] »  et pour le prix de pharmacie, à l’écrit, c’est « exposer la théorie des équivalents chimiques » et à l’oral « décrire les caractères de la famille des rubiacées. Indiquer les principales espèces employées en médecine [53]».

Les prix

L’école décerne aussi deux autres prix,  le prix Lefranc de Pompignan (1709-1784) et le prix Lasserre.

En 1869, l’école de médecine reçoit un legs important dû à une disposition testamentaire de Monsieur Lefranc de Pompignan. Ce prix Lefranc de Pompignan est décerné tous les trois ans à l’étudiant en médecine de famille modeste qui a étudié les trois années à Toulouse afin qu’il puisse poursuivre ses études à Paris, il est de mille francs pendant les trois années.  Malheureusement l’étudiant qui avait obtenu ce prix il y a trois ans vient de mourir, c’est pourquoi il faut à nouveau attribuer le prix[54] .

Le prix Lasserre est décerné pour la première fois en 1855. En effet, Auguste-Marie Lasserre, né en 1788 à Verdun sur Garonne, de milieu très modeste est attiré par la médecine, il vient à Toulouse se prive beaucoup et ne peut devenir qu’officier de santé, il retourne dans son village natal, ne se marie pas, travaille et mène une vie parcimonieuse. Le 15 décembre 1847, il rédige son testament, il lègue à l’école de médecine de Toulouse la somme de six mille francs afin que les intérêts servent à donner un prix annuel et perpétuel de trois cents francs à l’officier de santé qui aura suivi trois années d’études à Toulouse et qui aura satisfait aux divers examens. Lasserre meurt le 26 novembre 1852. Un décret impérial autorise l’Ecole a accepté ce legs. C’est Prosper Blanquels qui travaille à Artigat-en-Ariège qui obtient le prix[55]. En 1856, le prix Lasserre n’est pas attribué car il n’y a aucun candidat qui le mérite[56].

Les demandes de transformation de l’école en faculté

Les élus au Conseil municipal comme le directeur et les professeurs de l’Ecole ont l’ambition de transformer cette Ecole en faculté et réclament cette transformation depuis le début du siècle sans succès. Filhol est sollicité plusieurs fois pour défendre les intérêts de l’Ecole à Paris.

Dassier le 24 juin en 1855 dit :

 «Depuis 1806 (…), l’Ecole a été réorganisée 4 fois (…). A chacune de ces phases (…), l’Ecole s’est montrée constamment en progrès (…). C’est sur cette marche ascendante qu’on s’est basé toujours pour demander (…) son élévation au premier rang de la hiérarchie académique. C’est en raison de notre position avancée parmi les Ecoles de France que nos respectueuses supplications sont montées plusieurs fois au trône pour obtenir une Faculté (…) qui reliant le passé au présent put rétablir la chaîne ininterrompue de l’enseignement médical qui commença en 1228 (sic) (…). Ce Vœu (…) n’a jamais été exaucé![57] »

En 1866, c’est Filhol qui porte la pétition traditionnelle au Ministre, délégué par ses collègues.

En  1876, Monsieur Charles Dreyss (1821-1905),  Recteur de l’Académie de Toulouse a adressé à Monsieur le Préfet la lettre suivante :

« J’ai l’honneur et je suis heureux de vous faire savoir que, trouvant utile l’action simultanée de délégués du personnel de l’enseignement supérieur, du Conseil municipal et du Conseil général, pour travailler à faire prévaloir auprès du Ministre de l’Instruction publiques les titres de Toulouse à avoir une Faculté de médecine et à devenir un grand centre universitaire, j’ai convoqué en réunion générale tout le personnel de cet ordre d’enseignement ; … cette réunion …a émis à l’unanimité le vœu de la création à Toulouse d’une faculté mixte de médecine et de pharmacie, qui lui manque, seule, pour qu’elle mérite d’être constituée en grand centre universitaire, et a désigné comme délégués du corps enseignant : 1° M. Filhol, directeur de l’Ecole de médecine et professeur à la Faculté des sciences ; 2° M. Dufour, doyen de la Faculté de droit, adjoint à M. Filhol, parce qu’il doit passer tout le temps des vacances à Paris, comme membre du Jury du concours d’agrégation de droit[58] ».

Henri Ebelot (1831-1902), maire de Toulouse, Dieulafoy, ingénieur de la ville, Molinier, conseiller d’état et Filhol sont reçus par le ministre de l’instruction publique,  William Waddington (1826-1894), le 13 février 1877, afin de demander la création à Toulouse d’un centre universitaire[59].

Par décret, le 28 novembre 1878, l’Ecole devient faculté mixte de médecine et de pharmacie[60]. Il reste à construire les bâtiments, la construction ne commencera qu’en 1887. En 1889, la nouvelle Faculté est presque entièrement construite, l’Ecole fonctionne désormais dans ses locaux neufs.

Enfin, en janvier 1891, une commission vient voir l’état des travaux et l’organisation de l’enseignement. Elle était composée de Paul Brouardel (1837-1906), Charles Bouchard (1837-1915) et d’Odilon Lannelongue (1840-1911). Ils rentrent à Paris satisfaits. Le 6 mars 1891, un peu moins de 100 ans après le décret de la Convention, supprimant toutes les Facultés de France, la Faculté de Médecine de Toulouse renait, non pas de ses cendres mais de son enfant naturel, l’Ecole de Médecine, que Toulouse n’avait jamais cessé d’entourer de mille soins[61].

Au décès d’Edouard Filhol, c’est Cyrille Caubet, professeur de pathologie interne qui est nommé le 9 juillet directeur pour trois ans et Aristide Frébault (1842-1929), professeur de pharmacie reprend le poste de Filhol le 25 octobre.

2. Le professeur de chimie à la faculté des sciences

La faculté

Henri Molins (1813-1898) devient doyen de la faculté des sciences en remplacement de Jean-Pierre Boisgiraud, Il occupe cette fonction jusqu’à sa retraite en 1879. C’est un mathématicien, ancien élève de l’école normale supérieure, chargé de cours en 1837 à la faculté de Toulouse après avoir soutenu une thèse.

Le rapport indique en 1853 « La Faculté des sciences a été, comme l’année dernière, privée du concours de son honorable et savant Doyen, qu’une maladie douloureuse tient éloigné de ses travaux habituels. M. Filhol, qui le remplace avec tant de distinction, pouvait seul diminuer les regrets que cause cette absence. Cette Faculté continue de donner à 300 ou 400 auditeurs bénévoles un enseignement aussi utile que varié ; il n’y a pas dans les départements de Cours  scientifiques  suivis avec autant d’empressement[62] ».

En 1854, « M. le Doyen Boisgiraud, que des infirmités tenaient, depuis deux ans, éloigné de la Faculté, s’est vu dans la nécessité de renoncer à l’enseignement…Pour le remplacer dans la direction de cette faculté , M. le Ministre a fait choix de M. Molins, qui pendant deux ans avait fait les fonctions de doyen. La chaire que M. Boisgiraud a laissée ne restera pas longtemps vacante, et le conseil qui a fait, ainsi que la Faculté, la présentation des candidats, espère qu’il sera donné à M. Filhol de continuer à titre définitif un enseignement qu’il a si bien commencé……Les auditeurs bénévoles de cette Faculté ont été un peu moins nombreux cette année à cause de l’application de ces nouveaux programmes et de quelques changements d’heure qu’elle a nécessités. Leur nombre a été de deux à trois cents pour l’ensemble des cours, répartis en moyenne de la manière suivante [63]:

Mathématiques pures10
Mathématiques appliquées10
Astronomie25
Physique80
Chimie40
Zoologie35
Géologie35
Botanique20
Total255

De 1853 à 1855, Molins fait fonction de doyen et  il y a huit chaires[64] :

chaireprofesseur
Mathématiques puresMolins
Mathématiques appliquéesGascheau
PhysiqueDaguin
ChimieFilhol
ZoologieJoly
BotaniqueClos
Minéralogie et géologieLeymerie
astronomiePetit

En 1867, les professeurs sont les mêmes sauf en astronomie, c’est monsieur Théodore Despeyroux qui occupe cette chaire. Il y a un secrétaire agent comptable, Monsieur Félix Lacointa qui occupe la même fonction à l’Ecole préparatoire de médecine et de pharmacie. Seuls en 1854, Gabriel Gascheau et Petit étaient décorés de la Légion d’Honneur alors qu’en 1867, seuls Dominique Clos et Nicolas Joly ne l’avaient pas[65].

Les rapports présentés tous les ans lors de la séance solennelle de rentrée des facultés nous permettent de voir qu’elles sont les aspirations du corps professoral et renseignent aussi sur les examens.

Le 17 novembre 1859, Molins indique : « Notre mission est double : par l’enseignement nous devons initier notre auditoire aux parties élevées de la science ; par les épreuves des divers grades, nous sommes institués les juges de l’instruction secondaire, en même temps que nous constatons l’aptitude aux études scientifiques des aspirants au professorat[66] » et il poursuit : « Aimez donc la science, aimez-la pour elle-même, sans demander ce qu’elle vous rapportera[67] ».  En 1864, il présente un exposé sur la nature des cours dispensés : « L’enseignement qui y est donné n’est point une vains pâture offerte à la curiosité ; et, s’il emprunte quelque attrait à l’expérimentation, il ne saurait dégénérer en un spectacle frivole qui frapperait les yeux avec médiocre profit pour l’intelligence. Il est essentiellement sérieux, et ne cherche pas dès lors le succès dans la science légère et de mauvais aloi. Sans cesser d’être méthodique avec simplicité, accessible à un auditoire approprié, il sait tenir dignement le rang que lui assigne le but où il doit tendre en conservant ce caractère élevé qui en fait la force et où il puise sa raison d’être et toute son importance[68] ».  Le 20 novembre 1866, il poursuit : « La science n’est-elle point ce monument imposant, œuvre des plus beaux génies de tous les âges, dont les fortes assisses n’ont rien à craindre  du temps, et dont il ne faut approcher qu’avec respect ? [69]».  Le 6 novembre 1872, il précise «initier la jeunesse aux principes fondamentaux de la partie scientifique à laquelle elle s’est vouée ; l’établir au milieu de l’atmosphère lumineuse où elle doit vivre désormais ; lui indiquer la route par laquelle on arrive au savoir, et lui en signaler les accidents pour qu’elle puisse les éviter et marcher d’un pas sûr : voilà la fin où il faut tendre[70] » ;  et le 25 novembre 1876 : « Par notre enseignement, nous sommes amenés à retracer l’état de la science, nous en suivons attentivement les progrès, en même temps que nous nous efforçons d’y contribuer à l’aide de nos travaux personnels[71]… » .

Il y a de nombreux auditeurs aux cours, leur nombre diminue avec les beaux jours et peu d’étudiants.

Nombre des auditeurs bénévoles aux divers cours de la Faculté
Mathématiques pures6
Mathématiques appliquées4
AstronomieDe 20 à 40
PhysiqueDe 150 à 200
ChimieDe 40 à 80
ZoologieDe 30 à 60
GéologieDe 10 à 30
Botanique40
Total300 à 410

Molins écrit au maire le 30 novembre 1875 suite à la décision du ministre de recruter des élèves boursiers sur concours : « Et en effet les Facultés des sciences n’ont pas d’élèves réguliers comme les Facultés de droit et de médecine ; leurs auditeurs sont bénévoles, ne sont pas assujettis à prendre des inscriptions, et par suite ne sont point  en communication directe avec les professeurs. Tout autre serait les élèves boursiers que M. le ministre voudrait attacher aux divers ordres d’enseignement, ce seraient les auditeurs les plus sérieux, puisqu’ils auraient été nommés à la suite d’un concours[72]. »  

Rentrée solennelle des facultés
le 30 novembre 1872.
Mairie de Toulouse, Bibliothèque municipale, LmC7388 (15)

En 1878, on institue des maîtres de conférences, il y a deux postes pour Toulouse, un en chimie et c’est Léon Joulin qui l’obtient et un en zoologie, c’est Henri Filhol qui est nommé[73].

Des cours du soir sont particulièrement suivis, ce sont Joly, Daguin et Filhol qui les font : « L’éclat de l’enseignement, l’affluence vraiment incroyable d’auditeurs aussi assidus que nombreux, peuvent évidemment être égalés, mais ne seront certainement jamais dépassés. Les trois cours que Joly, ED. Filhol, Daguin faisaient à sept heures et demie du soir étaient particulièrement suivis[74] ». En 1888, des cours sont à nouveau proposés « Nous ne saurions trop féliciter M. le doyen et MM. Les professeurs d’être revenus aux anciens usages, et nous espérons que les cours du soir attireront à la faculté des sciences un auditoire aussi nombreux que celui qui assistait aux savantes leçons des regrettés Filhol, Daguin et Joly [75]».

En novembre 1883, Edouard Benjamin Baillaud parle de Filhol disant que comme professeur, il « atteignit la perfection » et était un « savant de premier ordre, également versé dans toutes les branches des sciences physiques et naturelles, professeur attentif à tous les progrès de la science, soucieux d’en faire immédiatement profiter ses élèves [76]».  

Le professeur

  • L’obtention de la chaire de chimie

Remplaçant de Jean-Pierre Thomas Boisgiraud (1793-1879), Filhol devient professeur suppléant le 8 novembre 1852 puis chargé de cours le 8 septembre 1853 et enfin professeur titulaire de chimie en 1854[77].

Boisgiraud est né le 7 mai 1793 à Boisgiraud dans la commune de Gémonzac (Charente maritime), fut élève à l’Ecole polytechnique et nommé le 3 novembre 1827 professeur de physique à la Faculté des sciences de Toulouse auparavant il a occupé les fonctions de préparateur en chimie et répétiteur en chimie à l’Ecole de Saint-Cyr puis celles de professeur de sciences physiques au Collège royal de Poitiers. Le 10 novembre 1832, à sa demande,  il est nommé professeur de chimie, doyen de la faculté des sciences dès le 16 septembre 1838, et il prend sa retraite le 16 septembre 1853. C’est Molins qui devient doyen, lui-même remplacé en 1879 par Edouard-Benjamin Baillaud (1848-1934). Il meurt le 26 avril 1879 à Montplaisir près de Boisgiraud.

Boisgiraud qui prépare sa succession écrit à Jean-Baptiste Dumas :

« Plein de confiance dans la bienveillance que vous avez eu la bonté de me témoigner en plusieurs occasions, je viens vous prier de nous  prêter votre puissant appui pour nous aider à obtenir une bonne nomination pour la chaire de chimie de la faculté des sciences de Toulouse. Obligé par ma mauvaise  santé, qui ne me permet plus de m’acquitter convenablement de l’enseignement qui m’est confié, de demander ma retraite, je n’en porte pas moins un vif intérêt à un établissement dont j’ai eu l’honneur de faire partie pendant vingt six années pendant lesquelles je l’ai vu grandir et prospérer. C’est le seul intérêt qui me guide en ce moment. Nous avons à Toulouse un jeune chimiste laborieux et plein d’avenir qui a déjà fait le cours de la faculté  avec un succès incontestable et que vous connaissez sans doute comme auteur de travaux aussi consciencieux qu’importants. C’est de M. Filhol, professeur à l’école secondaire de notre ville, dont je veux parler. J’ai demandé à Monsieur le ministre de l’Instruction publique en me retirant de bien vouloir le charger du cours de chimie de la faculté, en attendant les formalités nécessaires à sa nomination définitive.  Je vous serai, bien reconnaissant, Monsieur le Sénateur, si vous aviez la bonté de vous intéresser aussi à la nomination d’un jeune homme  qui, par son caractère, sa conduite et ses talents, ne peut que faire honneur à l’Enseignement[78] ».

Filhol aussi sollicite Dumas le 18 octobre 1853 :

« L’extrême bienveillance que vous avez daigné me témoigner à plusieurs reprises  m’encourage à solliciter votre appui dans une circonstance qui doit décider de tout mon avenir. M. Boisgiraud, professeur de chimie à la faculté des sciences de Toulouse, vient de demander à son excellence Monseigneur le Ministre de l’instruction publique, de l’autoriser à faire valoir ses droits à la retraite, et il a eu la bonté de me prévenir afin que je puisse faire, en temps utile, la démarche nécessaire pour obtenir de lui  succéder….Il est hors de doute que vous serez consulté sur le choix d’un candidat qui devra obtenir la succession de M. Boisgiraud, et je serai bien heureux si votre avis m’est favorable[79] ».

Dans le dossier de fonctionnaire, il est noté : « Professeur à l’école secondaire de médecine, mais seulement chargé de cours à la faculté des sciences, M.Filhol s’est acquis à Toulouse la considération universelle et une sorte de renommée autant par le mérite incontestable de son enseignement que par son habileté dans les manipulations. C’est à lui que sont confiées la plupart des expertises judiciaires, non seulement dans la ville, mais dans une grande partie du ressort de la Cour Impériale », le rapporteur demande une nomination définitive[80].

En juillet 1854, Filhol s’adresse encore à Jean-Baptiste Dumas, il l’informe qu’il est classé premier par la faculté et par le conseil académique de Toulouse. Sur cette lettre, dans la marge, Dumas écrit : « M. Filhol sera un très bon professeur de faculté. Il est connu par des recherches très bien conduites et par une rare persévérance dans ses travaux[81] ». 

Lorsque Filhol est nommé Chevalier de la légion d’honneur le 16 juin 1856[82], c’est Dumas qu’il remercie en ces termes : «La bienveillance dont vous m’avez honoré jusqu’à ce jour me donne la certitude que votre puissante influence n’a pas été étrangère à ce qui vient d’avoir lieu. Permettez-moi, Monsieur, de vous donner l’assurance que je n’oublierai jamais le bien que vous m’avez fait à plusieurs reprises et que j’emploierai toutes mes forces pour me montrer digne du patronage  que vous daignez m’accorder[83]».  Il deviendra officier le 12 août 1866[84].

  • Une lettre à un ancien collègue Moquin-Tandon

Edouard Filhol écrit le 6 avril 1852 :

« Mon cher Monsieur, Vous allez trouver mes félicitations un peu tardives, mais elles ne sont pas moins sincères pour cela ; vous me pardonnerez sans doute de vous avoir témoigné aussi tard le plaisir que m’a occasionné votre nomination en vous rappelant qu’au moment où je l’ai apprise j’étais surchargé de travail et dans l’impossibilité de donner un moment, même à mes meilleurs amis. Je profite des congés de Pâques pour réparer mes torts envers mes amis. Je pense que vous devez être content de votre nouvelle position ; j’espère que vous ne vous arrêterez pas en aussi bon chemin et que nous aurons le plaisir de vous voir monter encore ; je le désire beaucoup car vous le méritez, et je désire surtout que vous nous soyez rendu, bien entendu avec une position supérieure. Je possède un ouvrage de Palasson que vous avez eu la bonté de me prêter, en avez-vous besoin ? Voulez-vous que je le renvoye bientôt ou bien pouvez-vous attendre que je trouve une occasion convenable pour vous le faire passer. Je suis un peu plus libre depuis hier, j’en ai fini avec les examens de bachelier ; j’ai terminé en outre mon cours à l’école de médecine et je vais me livrer avec une nouvelle ardeur à mes études d’hydrologie. Si vos nouvelles occupations n’absorbent pas tout votre temps, je serai heureux de recevoir de vos nouvelles [85] ».

Cette lettre doit être adressée à Horace Bénédict Alfred Moquin-Tandon (1804-1863) qui vient d’être nommé à l’Ecole de médecine de Paris à la chaire d’histoire naturelle médicale, il était auparavant professeur de botanique à la faculté des sciences de Toulouse et Pierre Bernard Palasson (1745-1830) a écrit un ouvrage en 1815 qui a pour titre : « Mémoires pour servir à l’histoire naturelle des Pyrénées ». Henri Molins (1813- 18 ??), doyen de la faculté des sciences annoncera le décès de Moquin-Tandon lors de la rentrée solennelle des facultés le 21 novembre 1863 en ces termes :  « Le vide que ce pénible événement a fait dans le monde savant n’a pas seulement attristé l’institut et le Faculté de médecine de Paris ; pour la faculté de Toulouse, à laquelle il avait appartenu pendant vingt ans et qu’il avait honorée par ses talents, cette perte a eu, ce me semble, quelque chose de plus amer et de plus personnel ; elle a été comme un deuil de famille amené par un coup subit et imprévu [86] ».

  • L’enseignement de l’agriculture

Depuis une quinzaine d’années, un cours municipal d’agriculture a été créé et c’est Jean-Baptiste Noulet qui en est chargé. L’Inspecteur général Louis-Firmin Laferrière (1798-1861) met en place un cours de chimie appliquée à l’agriculture et c’est Filhol qui prend en charge cet enseignement. Les cours ont lieu le vendredi et l’amphithéâtre de la faculté des sciences est à peine suffisant pour accueillir tous ceux qui souhaitent entendre le professeur[87]. Le cours est inséré dans le Journal de Toulouse, c’est Edmond Timbal-Lagrave qui signe le compte-rendu. Dans un second article, classé dans la rubrique Variétés, Filhol traite de la composition de l’air et de l’influence de chacun de ses éléments sur les végétaux et les animaux[88]. Puis il présente l’eau, les irrigations et le drainage[89], le sol et sa composition chimique[90]. Il aborde ensuite la classification des sols et les cendres des végétaux[91], l’assolement[92] et les engrais[93]. Le 30 janvier 1861, Dumas rappelle que des cours d’agriculture ont déjà été donnés à Toulouse et cet enseignement doit être approprié aux besoins particuliers de la production de chaque pays[94]. En 1858, le cours de chimie agricole s’est ouvert le lundi 3 mai à 7 heures du soir et s’est continué les lundis suivants à la même heure[95]. Baillet rappelle dans la notice nécrologique qu’il consacre à Timbal-Lagrave à l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres le rôle qu’il a joué : « Enfin, on lui doit encore de nous avoir conservé le souvenir des leçons de chimie appliquée à l’agriculture que Filhol faites en 1855, et dont il a publié, sous forme de brochure, un résumé fidèle[96]».

  • Les rapports

Tous les rapports indiquent les qualités d’enseignant d’Edouard Filhol.

Le 16 août 1858, le recteur Joseph Rocher écrit : « M. Filhol apporte dans son enseignement à la faculté des sciences la supériorité d’esprit, la hauteur de vues, la clarté d’exposition, l’excellente méthode qui distinguent le cours professé à l’école de médecine. Il a, sur ma demande, ouvert des conférences qui ont pour objet l’application de la chimie à l’agriculture. Ces conférences sont principalement suivies par des hommes du monde heureux  d’y trouver les données propres à jeter un jour utile sur une science d’un aussi grand intérêt dans un pays où l’agriculture est en retard. M. Filhol jouit, comme professeur de cette faculté d’une considération qui ajoute à l’éclat de ses autres titres[97]».

Le recteur Roch Roustan (1801-1870) note le 22 juillet 1864 : « J’ai déjà eu l’occasion de dire dans les bulletins personnels relatifs à la Faculté des Sciences tout le bien que je pense et toute l’estime dont jouit ici M. Filhol. Membre du Conseil Municipal, il y a une position honorable et de l’ascendant. On n’a jamais, d’ailleurs, enveloppée de plus estimables qualités sous des formes plus douces et plus modestes[98]».

Le 1er janvier 1869, Victor Duruy (1811-1894), ministre de l’Instruction publique, signe l’arrêté de promotion de M. Filhol, professeur à la Faculté des Sciences, à la première classe de son emploi[99].

On peut lire le 7 mai 1869 : « Excellent professeur, d’un zèle infatigable, Professeur à la Faculté des Sciences et à l’Ecole de Médecine, Directeur de ce dernier établissement, Maire de la Ville, Membre de plus de dix Commissions qui se réunissent assez fréquemment, M. Filhol toujours présent partout, fait face à ses nombreuses occupations et l’on ne peut assez louer son dévouement et la manière dont il remplit ses devoirs[100]».

En 1871, « Chimiste estimé, a obtenu cette année une médaille d’or dans les concours des Sociétés savantes. A quitté récemment la mairie où il rencontrait de graves difficultés soulevées par une opposition des plus hostiles ; mérite encouragement[101] ».

Adolphe Gatien-Arnoult (1800-1886), professeur de philosophie à la faculté des lettres de Toulouse, recteur de l’académie de Toulouse de 1871 à 1873 et souligne le 26 avril 1872 les difficultés rencontrées à la mairie par Filhol tout en soulignant ses qualités professionnelles : 

« Les Notes données ci-contre par M. le Doyen de la Faculté des Sciences où M. Filhol est aussi professeur, se retrouvent convenablement ici. Le Savoir de M. Filhol comme chimiste et son talent comme professeur sont incontestables et incontestés. Il en est de même de son exactitude comme administrateur. Mais il laisse à désirer pour l’habileté à diriger les hommes et à les manier. Son caractère est susceptible et irritable, sous une apparence de grande douceur. Dans les luttes politico-municipales qui ont été spécialement vives à Toulouse pendant les dernières années de l’Empire, la conduite de M. Filhol comme conseiller municipal, adjoint et Maire a été diversement appréciée ; mais je ne peux rien en dire m’étant toujours trouvé dans le camp opposé au sien. M. Le Recteur qui (se joignant alors à M. le Doyen) demandait à cor et à cri ma mise à la retraite et me notait peu favorablement, vantait au contraire, outre mesure, le grand dévouement de M. Filhol au Gouvernement et aux intérêts de la Ville. La Municipalité actuelle (administration et Conseil) aime peu M. Filhol qui ne l’aime guère. Mes rapports avec lui n’ont jamais cessé d’être bons, quand même, ils le sont encore[102] ».

Le rapport écrit par le recteur Charles Capmas (1818-1898) le 5 juin 1881, est très élogieux : « Malgré son âge, M. Filhol s’acquitte parfaitement de toutes ses fonctions. C’est un fonctionnaire sous tous les rapports des plus méritants, et son éloge n’est plus à faire. Il joint à ses autres qualités une extrême modestie et une grande aménité de caractère[103]». Quelques jours auparavant, le 15 mai, le Doyen de la Faculté des sciences écrivait : « M. Filhol, âgé de 67 ans est encore plein d’autorité et d’ardeur. C’est assurément un des professeurs qui honorent le plus la Faculté des sciences [104]».

Enfin, le 30 mai 1882, le recteur Claude Perroud (1839-1919) souligne le cumul des fonctions : « Savant et ayant l’esprit scientifique ; dévoué à son enseignement et à l’université ; bon et bienveillant ; toutes ces qualités font que je ne m’inscris pas contre le cumul des fonctions de Directeur de l’Ecole de médecine et de professeur à la Faculté des sciences qui, en lui-même, est un abus[105]».

Edouard Filhol aura deux élèves célèbres : Jean-Baptiste Senderens (1856-1937) avec qui il signera quelques publications et Paul Sabatier (1854-1941). En 1868, Paul Sabatier, élève au lycée de Toulouse suit les cours de Daguin et de Filhol à la faculté[106], c’est là qu’il prend goût aux sciences. Il succédera à Filhol dans la chaire de chimie et sera prix Nobel en 1912 pour des travaux effectués avec Senderens.

Le baccalauréat

En plus des cours de chimie, Filhol, comme ses collègues,  appartient aux jurys de baccalauréat et se déplace à Rodez, Cahors et Tarbes. Molins précise ce qu’il pense des manuels, le 21 novembre 1860 : « Persuadez-vous enfin qu’un savoir, lentement mais sûrement élaboré par des efforts assidus, peut seul vous élever au niveau de l’épreuve qui vous attend. Qui ne connaît cependant ces moyens artificiels de préparation, ces recueils complaisants, rédigés en vue des facilités de la mémoire, et destinés à conduire au diplôme, on l’espère assurément, dans le moins de temps et avec la moindre somme de connaissance possible ? c’est là, en effet, la prétention du manuel, ce professeur muet, comme on l’a si bien appelé, sans esprit et sans âme, que des élèves imprévoyants osent préférer aux hommes de talent, de savoir et de cœur qui s’épuisent dans leurs chaires à inculquer à la jeunesse les saines doctrines de la science [107] ».

Filhol, examinateur du baccalauréat en 1856.
Conseil départemental, Archives départementales de la Haute-Garonne

Le tableau ci-contre indique le nombre de candidats  inscrits au baccalauréat es-sciences,  de 1851 à 1879, il fluctue de 88 à 560, les candidats admis représentent entre 38% et   % des inscrits. Les modalités de l’examen ont été plusieurs fois modifiées. Le baccalauréat restreint est mis en place pour les futurs élèves de l’école de médecine. Un nombre non négligeable de candidats inscrits possède déjà le baccalauréat es-lettres mais le nombre de reçus est d’environ 50%. Dans leurs rapports les doyens soulignent le peu de sérieux de certains candidats dans leur préparation. La consultation des registres d’examen montre aussi que de nombreux candidats inscrits ne se présentent pas. Les fiches remplies par les examinateurs donnent une idée des questions posées ainsi que des appréciations portées par le jury qui conclut en donnant une mention ou non. Souvent, ce sont les candidats qui possèdent le baccalauréat es-lettres qui obtiennent les mentions très bien et bien. En 1868, par exemple, les questions suivantes sont posées à un candidat : condensateur électrique et oxydes métalliques, le jury note pour l’électricité : « le candidat répond bien et avec facilité, il y a pourtant quelques lacunes » et en chimie : « le candidat répond facilement et assez bien », l’ensemble des épreuves conduit à la mention assez bien, en 1869, chaleur spécifique et du soufre, l’appréciation est : « réponses exactes et complètes » en physique et en chimie « réponses très satisfaisantes », le candidat obtient une mention bien.

Le baccalauréat ès sciences délivré par la faculté des sciences de Toulouse de 1855 à 1879

AnnéeNombre total de candidatsBaccalauréat completNombre de candidats reçusNombre de candidats au baccalauréat restreintNombre de candidats reçusCandidats ayant déjà le baccalauréat ès-lettresNombre de candidats reçus
inscritsadmis
1855495  175  6637
1856465  161  6637
1857369  141    
1858442  156  4323
1859448  184  6337
1860454  172  8538
1861529311 175  4013
1862388  185  6735
1863465265 138+325832  
1864396240 138802813958
1865410293 15182 15574
1866335233 15497 15577
1867281  143    
1868302220102 823814175
186933822910716510938  
1870        
1871        
1872365237112168128 (116)5698 
1873378256105162122 (119)579349
1874        
187537929113016588 (76)357446
187640431413817390 (85)358250
1877404322140173823376 +(20)66
1878447346142190101 (94)4810668
18795634521722171114511060

La licence et les thèses

Sur la même période, le nombre de candidats inscrits aux examens de licence varie de 4 à 20. A l’époque, cet examen permettait ensuite d’enseigner. Il y a trois licences, une de sciences mathématiques, une de sciences physiques et une de sciences naturelles. La préparation est améliorée en mettant en place des conférences, des exercices écrits tandis que les épreuves sont modifiées et qu’une partie pratique est mise en place. D’ailleurs Henri Molins précise : « Mais nous avons, en outre, des disciples véritables, qui aspirent à la licence et réclament de nous des soins plus particuliers. C’est donc un groupe choisi, ayant sa destination spéciale, et auquel est réservée la science approfondie, avec tous les développements qu’exigent les matières simplement ébauchées dans la leçon publique. La préparation de ces jeunes gens forme une partie essentielle de notre tâche, et j’ajoute que les résultats en ont été jusqu’ici excellents [108]». En 1860, sur les douze candidats reçus, dix ont assisté aux cours, aux exercices pratiques des conférences et la plupart pendant deux ans. Le 25 novembre 1865, des exercices écrits sont proposés aux futurs candidats afin de mieux préparer à l’épreuve de composition, tous les professeurs apportent leur concours. Henri Molins insiste sur deux points : la nécessité de développer un sujet avec méthode, de savoir dessiner afin d’éviter un long développement. Le 24 novembre 1868, Henri Molins dit : « …certain, d’ailleurs, de réunir autour de sa chaire une élite d’étudiants, que lui importe le nombre ? Il ne se demande pas combien ils sont mais ce qu’ils valent[109] ».

Dans les remarques générales, le doyen précise pratiquement tous les ans que l’écrit est de meilleure qualité que l’oral. En 1869, les sujets posés à deux candidats à la licence sont, pour le premier candidat, à l’écrit « Phénomènes thermo-électriques. Thermo-multiplicateur ; sa graduation. Pyromètres et thermomètres électriques ; marche de ses instruments. »,  à l’oral, les questions portaient sur l’optique « structure de l’œil, théorie de la vision, dispersion de la lumière », et en chimie : « De l’analyse du bronze. Des synthèses en chimie organique. ». Le candidat a aussi été interrogé sur les caractères des minéraux et les systèmes cristallins en général. Enfin, l’épreuve pratique se composait de plusieurs opérations chimiques. L’épreuve écrite était bonne avec de nombreux dessins représentant les appareils, les descriptions étaient exactes. A l’oral, la physique a montré une instruction solide par contre la chimie a été moins bien traitée, enfin l’épreuve pratique a donné satisfaction, c’est pourquoi le candidat a obtenu la licence. Le second candidat a du traiter par écrit les questions suivantes : « Des décompositions  électro-chimiques. Lois de l’électrolyse. Travail chimique des piles. Lois de la réfraction de la lumière démontrées dans le système des ondulations. Expérience du déplacement des franges d’interférences. Application à la mesure des indices de réfraction. » Cette épreuve montre des connaissances assez complètes sur les différents sujets. A l’oral, le candidat doit traiter en physique des chaleurs spécifiques des corps puis de la lunette astronomique, en chimie de l’extraction du fer de ses divers minerais puis de la composition et des principales propriétés des matières sucrées,  il a très bien décrit l’expérience permettant de déterminer les chaleurs spécifiques ainsi que les différentes pièces d’une lunette astronomique, il a fait de même en chimie en précisant les procédés récents en métallurgie du fer et en présentant clairement le sujet sur les matières sucrées. Par contre, en minéralogie, il a eu du mal à reconnaitre des espèces

minérales peut-être à cause de sa vue et à donner le système cristallin de la tourmaline. Enfin, à l’oral, il a eu à préparé de l’iode et du chlorure de phosphore, il a satisfait à cette épreuve et a donc été reçu à la licence[110].  

Comme il s’agit d’une faculté de province, il y a peu de thèses soutenues à Toulouse. En 1858, Léon Soubeiran soutient une thèse en sciences naturelles. Monsieur Berger, professeur à Montpellier soutient une thèse en mathématiques en 1863, c’est un ancien élève de l’école normale supérieure. En 1864, c’est  Monsieur Barthélémy, professeur à Pau qui soutient une thèse en sciences naturelles, il possède déjà les trois licences obtenues, elles aussi à Toulouse. En 1872, Léon Joulin (1838-1928), ancien élève de l’Ecole Polytechnique et ingénieur des poudres à Toulouse présente deux thèses, l’une en physique : « Recherches sur l’électricité dégagée dans les actions mécaniques », l’autre en chimie : « Recherches sur les doubles décompositions salines ». L’ensemble est un travail considérable avec de très nombreuses expériences mais la rédaction laisse à désirer ; par contre les explications données en réponse aux questions du jury ont été satisfaisantes et la mention bien a été décernée au nouveau docteur ès sciences physiques[111].

Licences soutenues à la faculté des sciences de Toulouse de 1855 à 1879

AnnéeNombre de candidats inscritsSciences mathématiquesSciences physiquesSciences naturellesNombre de candidats admisSciences mathématiquesSciences physiquesSciences naturelles
185512084    
185651134013
1857        
185894237313
185910   5   
186020710312   
1861102718071
186263104310
1863127414301
1864146719441
18657   422 
18667   422 
1867        
18685230303 
18697   532 
1870        
1871        
18724   211 
187342112101
1874        
187552212020
1876660011  
1877116236213
1878660033  
1879114525131

Un collaborateur, Jean Meillès

Jean Meillès nait à Limoux le 19 juin 1824. Il obtient une licence ès sciences mathématiques et accepte un poste à l’observatoire de Toulouse comme élève astronome. Sa rencontre avec Filhol va modifier sa vie car « le savant directeur de notre Ecole de médecine lui parla de l’avenir de la chimie et des ressources qu’elle présentait à cette époque avec tant d’ardeur et tant d’enthousiasme que Melliès se décida à suivre les conférences pour l’obtention du titre de licencié ès sciences physiques. Il concourut un an et demi après, et triompha encore facilement de cette nouvelle épreuve. Filhol, profond connaisseur de sujets studieux et intelligents, se l’attacha aussitôt comme préparateur, titre qui devait se changer plus tard en celui de chef des travaux chimiques, qu’il conserva jusqu’à la fin de ses jours[112]». Il prépare les expériences de cours, met au point des montages ingénieux et participe aux recherches de Filhol. Avec son ami Cordurier, il trouve des mines de plomb argentifère dans les Pyrénées ainsi qu’un filon de nickel à Artias. Il demande conseil à Filhol car il souhaite tout abandonner à Toulouse pour exploiter le minerai. Filhol lui conseille déjà d’attendre la construction de la ligne de chemin de fer jusqu’à Saint-Béat mais Meillès part quand même. Bientôt le filon  de nickel se révèle beaucoup moins important que prévu. Meillès est obligé de rentrer à Toulouse et grâce à Filhol il retrouve toutes ses positions et va réaliser de nombreux travaux de minéralogie.


Chapitre 3 : membre de différentes sociétés

1. A Paris

L’Académie royale puis impériale et nationale de médecine

En 1731, une académie royale de chirurgie est fondée par Louis XV et en 1778, une société royale de médecine voit le jour. Toutes deux disparaissent à la révolution. En 1820, le premier médecin de Louis XVIII, le Baron Antoine Portal (1742-1832), est à l’origine de l’académie royale de médecine qui deviendra impériale en 1852 et qui est nationale de nos jours.

Dès 1847, Filhol sollicite l’Académie afin de devenir correspondant[113], le chemin pour y parvenir sera long. En 1850, le rapporteur de la commission concernant un travail sur les eaux de Luchon conclut : « Enfin lorsque le moment de nommer des correspondants sera arrivé, nous espérons que l’Académie voudra bien se rappeler les titres nombreux qui recommandent M. Filhol  à son suffrage[114] ». Cette conclusion figure à nouveau dans le compte rendu concernant l’étude des eaux des Pyrénées[115].

Il reçoit une médaille d’argent en 1852 accordée aux médecins inspecteurs des eaux minérales. Cette distinction a été crée pour encourager le zèle des médecins et récompense les meilleurs travaux reçus par l’Académie de médecine, celui de Filhol porte sur l’analyse chimique des sources sulfureuses de Bagnères-de -Luchon[116].

En 1853, l’Académie de médecine ne décerne pas de prix pour la question posée sur les eaux minérales « Trouver une méthode d’expérimentation chimique propre à faire connaitre dans les eaux minérales les corps simples ou composés, tels qu’ils existent réellement à l’état normal » mais distribue deux médailles d’encouragement, l’une à Ernest Baudrimont d’une valeur de 700 francs, l’autre à Edouard Filhol d’une valeur de 300 francs[117].

A la séance du 17 mai 1859, trois candidats se présentent à l’élection d’un membre associé national : Léon Dufour, Jean Girardin et Edouard Filhol. Il y a 58 votants, Dufour obtient 45 suffrages, Girardin 7 et Filhol 6, c’est donc Dufour qui est élu[118]. Edouard Filhol est élu correspondant lors de la séance du 16 octobre 1860, les candidats sont Filhol, Favre, Blondlot et Marchand, au premier tour, il obtient 25 suffrages et Favre 20, au second tour il compte 24 suffrages et Favre 14[119]. Il est élu dans la section chimie et pharmacie. Le 11 juillet 1865, il est, à nouveau opposé à Favre pour devenir membre associé national, il obtient 50 suffrages sur 54 et est élu[120].  L’année précédente, à la séance du 10 mai il était opposé à Girardin et c’est ce dernier qui avait été élu avec 45 suffrages contre 18 à Filhol[121]

A partir de 1879, la présence en séance d’Edouard Filhol est précisée dans le procès-verbal des séances.

Lors de son décès, le Président indique : « ses travaux importants en chimie, et principalement en chimie hydrologique, lui ont promptement donné une grande et légitime notoriété. Il était associé national de l’Académie depuis 1865[122] ».

La Société de pharmacie de Paris

Membre  correspondant de la Société de pharmacie de Paris dès 1845[123], secrétaire annuel en 1849 et président en 1873. Cette société a vu le jour le 3 août 1803 et a été reconnue d’utilité publique le 5 octobre 1897. Elle deviendra Académie de pharmacie par décret le 5 septembre 1946 et Académie nationale de pharmacie en 1989. Edouard Filhol est rapporteur du concours en 1848 et fait décerner à Dorvault le grand prix pour son travail sur la magnésie.

Au sein de la Société de pharmacie, l’Union scientifique des pharmaciens de France est crée le 5 juillet 1876 grâce à Alexandre Brutus Bussy, président honoraire de la Société des pharmaciens de Paris. La première réunion a lieu le 6 avril 1877 à l’Ecole supérieure de pharmacie de Paris. Le but de cette union est le perfectionnement de la pharmacie et le progrès des sciences afférentes, Bussy a écrit : « On peut dire avec raison que la pharmacie a été le berceau de la chimie, mais on ne saurait méconnaître que cette dernière s’est singulièrement émancipée : la maison maternelle ne suffit plus à la contenir aujourd’hui ; c’est à nous de la suivre dans l’essor glorieux qu’elle a pris, si nous voulons rester dignes de l’honneur de lui avoir donné naissance[124] ».  L’Union aura une réunion annuelle  tous les ans à Paris au mois d’avril, elle ne s’occupera que de travaux et ds questions scientifiques.

Deux notes sont présentées au nom de Filhol : la présence de l’arsenic dans les bouchons et les tubes en caoutchouc vulcanisé du commerce et un nouveau procédé pour découvrir  de très faibles quantités d’iode[125].

La présence de l’arsenic  pose un problème pour les expertises chimico-légales. En effet, si on fait réagir les matières  suspectes  dans un ballon bouché avec un bouchon en caoutchouc vulcanisé, il y aura des traces d’arsenic dans les produits obtenus même si les matières utilisées n’en contenaient pas et si le bouchon est neuf la quantité est plus importante. Il faut donc proscrire l’utilisation de tels bouchons dans les expertises.

D’autre part, si le liquide, qui peut contenir de l’iode, est mis en présence d’hydroxyde de potassium, le produit obtenu subit une vaporisation, puis si on ajoute de l’alcool au résidu sec et on le vaporise à nouveau. De l’eau distillée est ajoutée au résidu obtenu. A cette solution aqueuse, on ajoute de l’acide chlorhydrique pur, une petite quantité d’acide chromique et une ou deux gouttes  de sulfure de carbone. On agite le mélange. L’iode se dissout dans le sulfure de carbone et donne une solution violette plus ou moins intense en fonction de la quantité d’iode.  0,02mg d’iode peut être ainsi décelé.

En 1878, à la séance annuelle de la Société, le 25 avril, Edouard Filhol figure comme membre et certains de ses travaux sont rappelés comme les analyses des eaux d’Alet et d’Aulus ainsi que la formation de la sulfuraire qui a l’aspect d’une chevelure blanche et qui est obtenue en mettant en présence de l’eau minérale de Bagnères-de-Luchon et de l’eau froide. Lors de la troisième séance annuelle, le 18 avril 1879, Filhol est élu président par acclamation[126].  Filhol et Aristide Frébault ont aussi déterminé la richesse en tannins d’un certain nombre de plantes, en les transformant en tannates d’étain.

La Société d’hydrologie médicale de Paris

Cette société est crée le 21 décembre 1853 car « les eaux minérales ont pris, depuis peu d’années, dans la thérapeutique, une place importante et imprévue peut-être, ce qu’expliquent et justifient parfaitement leurs heureuses applications, la confiance plus éclairée que leur accordent la plupart des praticiens, le goût des voyages répandu dans le public, et la facilité nouvelle des communications[127] ». Elle possède une revue appelée « Annales de la société d’hydrologie médicale de Paris ». Edouard Filhol est membre honoraire et adjoint à la commission d’analyse à partir de 1863. Il présente de nombreuses notes sur les différents travaux qu’il effectue sur les eaux minérales des départements du Sud de la France. D’ailleurs, il est félicité par la société pour son travail sur les eaux de Barèges : « M. le professeur Filhol avait bien voulu se charger du premier (rapport analytique sur les eaux de Barèges), et votre commission d’analyse, dérogeant à ses habitudes, a voulu que le travail de l’éminent chimiste conservât devant vous le caractère personnel qui lui appartient [128]».

La Société chimique de Paris

Cette société naît à Paris en 1857, elle prendra le nom de société chimique de France en 1906, nom qu’elle porte actuellement. Dans ses bulletins de nombreux travaux de Filhol sont cités, ils portent sur les eaux et la chlorophylle. Ses recherches avec Senderens sont aussi mentionnées. Il est indiqué comme membre non résidant en 1872[129].

2. A Toulouse

Edouard Filhol appartient à de nombreuses sociétés régionales ainsi qu’à des commissions locales.

Le 24 avril 1870, à la Sorbonne, a lieu la distribution des récompenses aux membres des sociétés savantes des départements. En sciences, les médailles d’or sont données aux lauréats suivants Edouard Filhol, Dominique Godron, doyen de la faculté des sciences de Nancy et le Père Armand David, missionnaire en Chine[130].

L’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse

Cette académie prend ce nom en 1746, disparait à la Révolution et est rétablie le 3 août 1807 avec pratiquement les mêmes membres. Quand Edouard Filhol en devient membre, il est le 5ème membre de la section de chimie et grâce à lui pour la première fois la classe des sciences est complète. Les autres chimistes sont Jean-Baptiste Pailhès, Jean-Pierre Magnes-Lahens, Couseran, Charles Magnes-Lahens fils pharmaciens. C’est Charles Magnes-Lahens qui fit le rapport le 8 mai 1843. Les comptes rendus de cette académie proposent de nombreux exposés faits par Edouard Filhol, ils concernent les différentes recherches qu’il a entreprises.

Dans la liste des membres au 20 juillet 1843, Edouard Filhol est membre associé ordinaire de l’Académie des sciences, inscriptions et belles Lettres de Toulouse dans la seconde section sciences physiques et naturelles en  chimie[131].

Le président

Il en sera plusieurs fois président et aura l’occasion de prononcer le discours d’ouverture de la séance publique annuelle. Ses collègues de l’Ecole de médecine et de la faculté des sciences Nicolas Joly, Jean-Baptiste Noulet et Dominique Clos ont eux aussi été président de cette société savante.

En 1854, Edouard Filholest secrétaire adjoint. Lors des élections annuelles, le 15 juin 1854, il en devient le Directeur, Emilien Hamel est Président et Henri Molins secrétaire adjoint[132].

Le 19 juillet 1855, l’Académie, à la demande de M. le Préfet, désigne Edouard Filhol pour faire partie de la Commission départementale, chargée de visiter l’exposition universelle[133]. Un rapport est présenté par M. Dupérier lors d’une réunion du Conseil général. Ce sont messieurs Filhol, Noulet, Planet et Urbain Vitry qui ont représenté le département et la ville de Toulouse. Le rapporteur poursuit « M. Filhol vous rend compte des résultats pratiques obtenus dans les sciences chimiques et physiques. Tout le monde sait que ces sciences sont aujourd’hui le point de départ de toutes les conquêtes industrielles. Le compte rendu de M. Filhol fait ressortir la situation dominante de la science dont il est l’un des plus habiles représentants à Toulouse. Ses leçons et son exemple généraliseront dans notre pays la connaissance des procédés savants et méthodiques pour produire abondamment et économiquement toutes les choses qui dépendent des sciences qu’il cultive[134] ». Edouard Filholl fait un rapport sur l’exposition universelle de Paris en 1855, c’est un plaidoyer pour la chimie : «L’influence que la chimie exerce sur les progrès de l’industrie moderne est si grande, qu’il serait difficile de citer une des branches de cette industrie qui ne lui soit pas redevable d’aucun perfectionnement…Si nous voulions pousser jusqu’au bout l’énumération des services que la chimie a rendus à l’industrie, nous retrouverions partout son influence bienfaisante et civilisatrice [135]». Il décrit ensuite différents produits le charbon moulé, les allumettes, l’acide sulfurique, le cyanure jaune de potassium et de fer, les bougies stéariques, l’acide sébacique, l’alcool caprylique, les savons, les matières colorantes, les papiers, les gélatines, les cuirs et peaux, les ardoise émaillées, le ciment Sorel, les fontes et tôles émaillées, les produits céramiques, les produits chimiques, l’opium indigène, le caoutchouc, l’amidon, le gluten panifié, les vins et différentes techniques la conservation des bois, la silicatisation des pierres, la conservation des viandes, la conservation des légumes et il termine en présentant des industries liées aux progrès de la physique comme la photographie et la galvanoplastie[136].                  

Le discours d’ouverture, le 18 mai 1856, traite de l’industrie toulousaine[137]. Édouard Filhol commence par dire que « Toulouse ne fut jamais une ville florissante par son industrie ». Le travail des métaux, du marbre, la carrosserie, des fabriques de papier, de cartons, des usines à gaz d’éclairage,  la préparation des étoffes se sont bien développés. Une fabrique de bougies stéariques vient de s’installer. Mais les machines outils sont à peine connues à Toulouse, les industries qui se rattachent à l’agriculture sont dans un état déplorable mais les  moyens de communication vont rendre les échanges plus faciles. Des cours de sciences appliquées vont permettre aussi la vulgarisation des découvertes récentes qui seront utiles à l’industrie.  

Le 7 juin 1857, il plaide pour le désintéressement  du savant, parle de Thénard et de la société qu’il a fondée ainsi que de la grandeur de la science. Il dit : « Celui qui aime réellement la science la cultive pour elle-même, en dehors de toute pensée d’intérêt personnel ; le seul but qu’il se propose est d’acquérir des connaissances nouvelles et de les livrer à la société qui en fera son profit : la seule récompense qu’il ambitionne, est de voir le fruit de ses travaux contribuer au bien-être de tous …Mais il est permis d’espérer que l’aluminium, ce métal si léger, si ductile, si sonore, si inaltérable, sera bientôt obtenu facilement en quantités considérables et à bas prix[138] ».

Lors de la séance publique annuelle, le 30 mai 1858, son discours porte sur les scientifiques en province. « Serait-il donc vrai que celui qui n’habite pas Paris est fatalement condamné à n’occuper qu’une position secondaire dans le monde savant, quelle que soit d’ailleurs son aptitude au travail et quelque supérieure que soit son intelligence » ? et il ajoute « Pour réussir à se créer un nom dans la science, il faut surtout, quand on habite en province, apporter un soin scrupuleux dans le choix des sujets d’étude qu’on se propose de poursuivre » mais le manque de bibliothèque, de matériel ne doivent pas empêcher la recherche, il faut, comme le préconise le Ministre de l’instruction publique que les recherches intéressent les localités. Il souligne que « Laurent et Gerhardt, dont le monde savant regrette la mort prématurée, ont produit, loin de la capitale, des travaux du plus grand mérite [139]».

Il est à nouveau élu, au scrutin secret, Président en remplacement de Gatien-Arnoult, le 7 janvier 1864[140]. Le 11 juin 1865, l’allocution qu’il présente s’articule autour de trois thèmes : la science et l’industrie, le rôle des sociétés savantes et l’ouverture prochaine du musée[141]. Pour le premier thème, il montre le lien entre la recherche et les applications « Les travaux de ces savants sont rarement de nature à devenir l’objet d’application immédiate. Il faut qu’ils soient complétés par des hommes qui, consentant à descendre des hauteurs de la théorie, en étudient les détails et en développent le côté pratique », le second thème prend entre autre le cas particulier l’Académie de Toulouse qui « a rendu…d’éminents services. Les médailles d’encouragement qu’elle distribue, ont déterminé plusieurs hommes instruits à faire des études sérieuses concernant l’histoire ou l’archéologie du Midi de la France. Les sciences naturelles ont aussi profité des recherches entreprises à l’occasion de nos concours. De nombreux objets, qui probablement eussent été perdus pour la science, nous sont adressés tous les jours, et leur découverte complète les notions que nous possédions sur la paléontologie de nos contrées », le dernier thème concerne le musée qui va bientôt ouvrir au public[142]. 

  • Les rapports et les mémoires

Le 3 février 1848, il fait un rapport sur deux ouvrages  de Monsieur Bonjean, pharmacien à Chambéry. Un des ouvrages traite des eaux minérales d’Aix en Savoie, l’autre rapporte des faits historiques relatifs à l’empoissonnement et il propose que Monsieur Bonjean devienne associé correspondant[143].

Il est rapporteur d’un mémoire de monsieur Clostermans, ingénieur des eaux de la ville de Toulouse, « sur l’engorgement des tuyaux de fonte employés comme conduite d’eau et sur les moyens propres à prévenir le développement des dépôts ferrugineux qui sont, à Toulouse et dans quelques autres grandes villes, la cause principale de cet engorgement »[144] . Sur les conduites en fonte, il se dépose de l’hydroxyde de fer en plus ou moins grande quantité. Si comme à Toulouse, la quantité est conséquente, il faut envisager de remplacer les tuyaux en fonte. Il est possible de laisser les tuyaux à l’air libre pendant une année, l’hydroxyde de fer se désagrège, les tuyaux peuvent être nettoyés et remis en place. A Grenoble, des essais ont été faits en recouvrant la face intérieure des tuyaux par une couche de mortier hydraulique, on constate au bout de deux ans que l’engorgement n’a pas eu lieu. Il sera donc possible de ne pas remplacer les tuyaux.   

Avec ses collègues, Brassine, Joly, Saint-Guilhem, Petit ainsi que Vitry et Larrey, il examine le pétrin  mécanique de monsieur Cardailhac. Ils se rendent à la boulangerie, l’appareil permet une rapidité d’exécution, une économie de main d’œuvre, une grande propreté[145].

La commission composée de Messieurs Petit, Molins, Filhol et Brassine présente le mémoire de M. Jules Guibal relatif à l’établissement d’un nouveau château d’eau, devant fournir 300 pouces d’eau filtrée. Le rapporteur conclut : « Nous vous proposons de remercier M. Guibal de son intéressante communication, en l’engageant à poursuivre des études auxquelles il apporte du jugement et de la capacité, et dont l’application peut-être aussi utile qu’avantageuse pour notre cité[146] ».

Cette même année, Messieurs Couseran, Desbarreaux-Bernard et Filhol présente un rapport sur le pain de gluten et la semoule de pain de gluten de M. Durand, boulanger à Toulouse et sur un fourneau portatif destiné  à chauffer le pain de gluten, de manière à le rendre agréable au consommateur. Ils précisent « Ce serait un grand avantage, messieurs, pour les habitants des campagnes de plusieurs départements méridionaux, si l’on pouvait parvenir, à peu de frais, à améliorer le pain des pauvres, et utiliser à leur profit une matière éminemment nutritive, rejetée par nos amidonniers, et devenant souvent, dans les grands centres de  population, une cause d’insalubrité[147] ». Un échantillon de pain fait avec de la farine de mais et du gluten de blé est présenté par Filhol[148].

Il fait un rapport le 28 juillet 1853 sur un mémoire  de M. le capitaine Belleville, du 20ème léger, relatif à l’application de la gutta percha à la conservation des grains. La commission engage l’auteur à continuer ses expériences[149] .

L’année suivante, il participe à de nombreuses commissions, le 12 janvier,  il présente le mémoire de M. Lajous sur un vin artificiel, la commission demande la poursuite des travaux afin d’apporter à cette composition toutes les améliorations dont elle paraît susceptible[150]. Le 9 février, il rend compte  du mémoire de M. Timbal-Lagrave, pharmacien, relatif à l’Histoire botanique du genre viola, « Cet habile botaniste a étudié les violettes sous le point de vue botanique et médical…Il a reconnu que la belle violette, cultivée dans le pays toulousain,…n’est point originaire de Parme.. . mais que le type de cette violette existe, en grande quantité, à l’état sauvage, dans les bois de nos contrées ; les pieds sauvages, transplantés dans les jardins, et cultivés avec intelligence, ne tardent pas à donner ces belles fleurs doubles si recherchées pour les bouquets[151] ». Le 22 juin, la même commission composée de Filhol, Joly et Noulet émet un avis favorable sur le travail de Monsieur Timbal-Lagrave intitulé Mémoire sur des hybrides d’orchis et hybrides d’orchis et de sérapias[152]. Le 23 février, avec M. Astre, il expose le travail de M. Zantedeschi « La Termocrosi di Melloni dimostrata insussistento e l’autore in opposizione con sè stesso », le sel gemme ne laisse pas passer facilement la chaleur provenant de sources dont la température est très inégale[153]. Messieurs Couseran, Magnes et Filhol présentent les résultats des expériences menées par M. Lidange sur les eaux minérales du Gers, celles-ci sont riches en bicarbonate de chaux, ne contiennent ni iode, ni arsenic[154]. Enfin, le 23 mars, il lit le mémoire de Jean-Baptiste Noulet qui ne peut assister à la séance. Ce mémoire traite des dépôts pléistocènes des vallées sous-pyrénéennes et sur les fossiles qui en ont été retirés[155].

En mars 1855, Edouard Filhol lit, à nouveau une note de Timbal-Lagrave sur le scleranthus polycarpos[156] et fait hommage d’un travail du même auteur sur la flore d’Aquitaine, campanula subpyroenaica[157].  Le 22 mars, il fait deux rapports, l’un sur un mémoire relatif à la digitale et à la digitaline de messieurs Homolle et Quevenne, l’autre sur le traité de l’action physiologique et thérapeutique des ferrugineux de monsieur Quevenne[158]. Le Docteur Armieux, correspondant de l’Académie, a envoyé un manuscrit dans lequel il développe la partie botanique de son voyage au Sahara, c’est Filhol qui présente ce travail[159].

Les années suivantes sa participation aux diverses commissions se font plus rares. Il fait un rapport favorable sur un mémoire du docteur Puig qui traite des eaux thermales d’Olette, Le 27 juin 1861,  des remerciements seront adressés à l’auteur[160]. Le 2 mars 1871, il fait un rapport très favorable sur l’ouvrage de M. Bellucci sur l’ozone[161]

  • Les éloges

Edouard Filhol prononce l’éloge de Jean-Pierre Magnes. Il indique les différents domaines dans lesquels s’est illustré Magnes après avoir rappelé pourquoi il avait choisi la chimie : «Un goût naturel l’entrainait vers l’étude des sciences positives ; il leur consacrait tous ses moments de loisir, et ne tarda pas à former le projet de se vouer d’une manière définitive à l’une d’elles : il hésita d’bord sur le choix d’une spécialité ; cependant son hésitation fut de courte durée ; la chimie, nouvellement révolutionnée par le génie de Lavoisier, attirait à elle de nombreuses et belles intelligences ; les découvertes qui, dans les temps ordinaires se produisent avec une certaine lenteur, se succédaient brillantes et rapides ; sur les débris de cette vieille chimie, dont l’édifice depuis longtemps ébranlé venait  de s’écrouler définitivement sous les coups hardis que lui avait portés l’illustre et regrettable novateur français, s’élevait une chimie nouvelle et séduisante vers laquelle il se laissa décidément entraîner[162] ».

Il présente, à la demande de l’Académie de Toulouse, une notice sur la vie et les travaux d’Augustin Dassier[163]. Dassier, né à Toulouse le 5 février 1805, obtient un doctorat en médecine à Paris et revient vivre à Toulouse. Il est médecin, travaille aussi  à l’hôpital. En 1832, il publie un traité sur l’hygiène et l’état sanitaire de Toulouse et préconise la création d’un conseil de salubrité, celui-ci fut institué en 1838. Il occupe aussi les fonctions de membre du conseil municipal puis d’adjoint à la mairie de Toulouse. En 1841, il est nommé à la chaire de thérapeutique et matière médicale à l’école préparatoire de médecine et de pharmacie de Toulouse, enfin il devient le directeur de cette Ecole en 1852. Filhol conclut en espérant « avoir montré, en retraçant cette vie si simple et pourtant si bien remplie, qu’on peut rendre de grands services sans faire beaucoup de bruit, et laisser, après une carrière modeste et de courte durée, des souvenirs, qui restent comme un doux parfum dans le cœur de ses amis [164]».

En 1876, il retrace la vie de Théron de Montaugé qui « avait été partagée entre le culte de la science et l’accomplissement d’œuvres de bienfaisance ». Il avait fait des études de droit à Toulouse mais « la culture des champs était sa principale occupation ». Il recherche tous les moyens pour améliorer le rendement, s’intéresse aux traités signés avec des pays étrangers afin que les tarifs douaniers ne favorisent pas les produits venus de l’étranger[165].

  • Les élections

Le 2 mars 1854, une commission est nommée pour faire un rapport sur les travaux et les titres de M. Clos qui se présente comme candidat à la place déclarée vacante dans la section d’Histoire naturelle. Monsieur Clos est chargé du cours de botanique à la faculté des sciences ; messieurs Filhol, Joly et Noulet sont membres de cette commission[166]. Le 16 mars, la commission demande l’admission de ce candidat. L’élection a lieu à bulletin secret, M. Clos devient membre de l’Académie, associé résidant dans la classe des Sciences, section d’Histoire naturelle[167].

Lors de la séance du 26 avril 1855, Timbal-Lagrave  pose sa candidature pour une place en section de chimie, Il dépose deux nouveaux mémoires l’un sur des recherches chimiques sur la digitale, l’autre sur des espèces du genre cuperus de la Flore toulousaine[168]. Edouard Filhol, Jean Couseran, Dominique Clos et Jean-Pierre Magnès-Lahens sont chargés d’examiner cette candidature. Le 3 mai, Filhol et Clos rendent compte des travaux remis par Edmond Timbal-Lagrave et concluent  à l’adoption de ce dernier comme membre, le vote a lieu et il est élu membre résidant dans la section de chimie[169].  Timbal-Lagrave, né le 4 mars 1819 à Grisolles (Tarn et Garonne), pharmacien, s’intéresse à la botanique, herborise dans les Pyrénées et organise des excursions avec ses amis dont Edouard Filhol avec qui il réalise un travail sur les cépages des environs de Toulouse.

  • Les sujets de concours et les prix de l’académie

Edouard Filhol présente le rapport sur les mémoires reçus par l’Académie pour le concours de 1854. Le sujet était : « Déterminer, à l’aide des travaux déjà publiés, et par des expériences nouvelles, le rôle que joue la composition chimique de l’air, des aliments, de l’eau potable et du sol dans la production du goitre endémique ». L’Académie a reçu deux mémoires. La conclusion du premier mémoire donne à la présence de matière organique dans l’eau de provoquer goitre et crétinisme. Le second mémoire est très riche en expériences faites dans diverse régions. L’auteur teste les quantités d’iode dans l’air, l’eau et les aliments. Il pense que l’absence d’iode est la cause du goitre et du crétinisme. La commission propose de donner le prix à l’auteur du second mémoire, d’accorder une mention honorable à l’auteur du premier mémoire et de donner le titre de membre correspondant aux deux auteurs[170]. Le 22 mai, les billets cachetés accompagnant les manuscrits sont ouverts. C’est monsieur Ad. Chatin, professeur à l’Ecole de pharmacie de Paris et membre de l’Académie impériale de médecine qui remporte le prix de 500 francs, il est nommé correspondant dans la section de chimie. L’auteur du mémoire n°1 est un docteur en médecine à Baume-les-Messieurs (Jura), monsieur Morétin, il devient associé correspondant dans la section de médecine et de chirurgie[171].

Le 22 janvier 1863, Edouard Filhol et la commission des médailles d’encouragement sont chargés d’examiner l’appareil que Monsieur Alba, orpailleur à Toulouse, vient d’inventer pour traiter les sables aurifères[172]. Le 19 février, Filhol doit émettre un avis sur un remède contre oïdium présenté par monsieur Gommard[173].

Les prix de l’Académie  concernent les lettres ou les sciences, de 1850 à 1865, les questions suivantes sont posées en sciences :

AnnéesMatièreSujets
1851ChimieRésume  les travaux les plus remarquables qui ont été publiés jusqu’à ce jour, sur le rapport qui existe entre la composition chimique et l’activité des engrais ; discuter la valeur de ces travaux ; rechercher si certaines plantes, et surtout les plantes alimentaires, empruntent leur azote, soit en totalité, soit en partie, à l’atmosphère, tandis que d’autres ne l’emprunteraient qu’au sol.
1852AstronomieGénéraliser, par de nouvelles recherches faites principalement dans les climats où cela n’a pas encore été entrepris, l’étude des influences lunaires sur les phénomènes météorologiques.
1854MathématiquesEtablir, par la théorie, des règles pratiques pour la construction de voutes cylindriques en maçonnerie droites ou biaises, on déterminera l’épaisseur qu’il convient de donner à la clef, celle des pieds-droits et la forme de l’extrados lorsque l’intrados est connu.
1855ChimieDéterminer, à l’aide des travaux déjà publiés et par des expériences nouvelles, le rôle que joue la composition chimique de l’air, des aliments, de l’eau potable et du sol dans la  production du goitre endémique.
1857Sciences naturellesFaire connaitre, à l’aide de bonnes descriptions et de figures, les mousse et les lichens qui croissent dans un des départements du bassin sous-pyrénéen.
1858PhysiqueRecherches sur l’électricité
1860MédecineFaire connaître les résultats positifs dont les expériences physiologiques ont enrichi  la médecine clinique depuis le commencement du XIXe siècle.
1861AstronomieAppliquer des observations nouvelles et convenablement discutées à l’étude des étoiles variables.
1863MathématiquesEtudier au point de vue de leur application et de leur théorie, la roue hydraulique à axe vertical appelée turbine.
1864ChimieFaire connaître les caractères physiques et la composition chimique des principales espèces de terre soumise  à la culture dans le département de Haute-Garonne. 

Le 22 mai 1864, Edouard Filhol est rapporteur de la commission du grand prix, le sujet étant : « Faire connaître les caractères physiques et la composition chimique des principales espèces de terre soumise  à la culture dans le département de Haute-Garonne », un seul mémoire ayant été déposé, la commission demande de réserver le prix et d’accorder une médaille d’or à titre d’encouragement[174].

En 1873, il fait partie de la commission constituée de Messieurs Armieux, Daguin, Leymerie et Musset qui a examiné les travaux envoyés en vue du concours ouvert pour les médailles d’encouragement, il en est le rapporteur.  Il regrette le peu de travaux reçus et il ajoute « il y a dans le Midi de la France beaucoup de travailleurs qui pourraient, en nous communiquant leurs observations ou leurs découvertes, nous aider à accomplir l’œuvre de décentralisation scientifique à laquelle nous attachons tous une grande importance, et nous serions heureux de récompenser leurs efforts [175]».

Il en est de même en 1875, peu de travaux ont été présentés à l’Académie en vue du concours pour les médailles d’encouragement et Edouard Filhol s’en désole. Il présente les trois travaux et propose deux médailles d’argent, l’une de première classe, une de seconde classe et une mention honorable[176].  

C’est lui qui est, à nouveau, en 1883, rapporteur pour le grand prix qui a pour sujet «Indiquer les procédés qui permettent de reconnaître d’une manière sûre  la falsification des vins », il n’y a qu’un seul  mémoire de 394 pages, il demande que le prix de 500fr soit accordé[177], le pli cacheté contenant le nom de l’auteur du mémoire est ouvert, il s’agit d’Emile Viard, chimiste à Nantes[178]. Edouard Filhol indique que la récolte est moindre à cause du phylloxéra et de l’oïdium et d’autre part que grâce aux chemins de fer, les vins peuvent  être exportés. A Toulouse, de l’eau colorée à la fuchsine a même été vendue pour du vin, il faut donc que la science réagisse. L’auteur du mémoire indique d’abord la composition générale des vins puis les opérations utilisées pour les améliorer et pour les conserver sans oublier les moyens de prévenir les maladies des vins. Puis il indique les différentes falsifications :

FalsificationsSubstances ajoutées
Augmentation de volumeEau, piquettes…
Addition de substances assurant la conservationAcide tartrique, acide salicylique, plâtre, tannin…
Addition de substances améliorant le goûtCarbonates de chaux, de potasse, de soude, noisettes, brou de noix, extraits de cassis, de framboises…
Addition de matières colorantesSureau, hieble, mauve noire, cochenille, campêche, dérivés de l’aniline…

Pour terminer, il décrit les analyses faites, dans chaque cas, pour constater ou non la falsification.

Les sciences médicales

Ces sociétés sont nombreuses et Edouard Filhol fut membre de la société de médecine, chirurgie et pharmacie de Toulouse, de la société d’hydrologie médicale du midi  et de la société d’émulation et de prévoyance des pharmaciens de la Haute-Garonne.

La Société de médecine, chirurgie et pharmacie de Toulouse

Elle a vu le jour le 2 juillet 1801 et a été reconnue d’utilité publique en 1853. En plus d’être une société savante, ses membres peuvent donner des consultations ainsi que des cours de médecine gratuits. Edouard Filhol est élu membre résident dans la section de pharmacie le 15 décembre 1843. Lors de la séance annuelle publique le 20 mai 1849, il fait le rapport sur le mémoire présenté pour le prix ordinaire décerné par la Société. Ce travail porte sur l’étude de la magnésie et ses préparations et c’est François Dorvault, pharmacien à Paris, qui obtient la médaille d’or de deux cents francs[179].  Edouard Filhol en est le président pour deux années, une première fois en 1857[180], une seconde fois en 1865 et prononce donc le discours lors de la séance publique annuelle. De 1846 à 1866, il existe un journal de la société de médecine et lorsqu’il disparait une nouvelle revue est créé, c’est la revue médicale[181].

  • Le président

Le 10 mai 1857, lors de la séance publique annuelle, Edouard Filhol prononce un discours remarquable, « il était impossible de mieux dire, et, en vérité, l’on se demandait, après avoir entendu M. Filhol, s’il n’aurait pas mieux valu que ce savant chimiste eût quitté les régions élevées des sciences pures où il s’est fait une si grande place, pour donner tout son temps à la pratique médicale, dont il a entretenu l’assemblée en homme si compétent [182]».

Lors de la séance annuelle du 19 mai 1867, Edouard Filhol s’exprime ainsi : «…et pour que  la Société de médecine de Toulouse jouât un rôle en rapport avec la haute position scientifique des membres qui la composent, vous avez décidé la création d’un journal mensuel où seraient consignées les découvertes importantes qui vous seraient communiquées et les discussions scientifiques qui en auraient été la conséquence. Cette décision était utile à tous les points de vue ; elle aura pour résultat de permettre aux membres de la société de prendre date, peu de temps après leur lecture, pour les faits nouveaux dont ils lui auront donné connaissance, et d’un autre côté elle stimulera le zèle des membres de tout le corps médical de Toulouse. Guidés par une pensée généreuse, vous avez, d’ailleurs, ouvert les colonnes de ce journal aux médecins étrangers à la société qui auraient à publier des travaux originaux ou des observations remarquables…Je m’en suis réjoui, car la création de ce journal était depuis longtemps un de mes rêves, et je la considérais comme le moyen le plus sûr de maintenir et d’étendre le prestige de la Société de médecine…On a généralement le tort de penser que tout journal qui ne vient pas de la capitale, ne peut avoir ni une grande valeur, ni un grand succès. Cette erreur déplorable arrête en province l’esprit d’initiative et ralentit le progrès[183] ».  Ce journal est la Revue médicale de Toulouse qui paraît à partir de 1867.

  • Les sujets de concours et les prix

Lors de cette séance, il est rappelé les questions posées pour les prix. Pour l’année 1868, il faut « établir par des expériences, et surtout par des observations cliniques, si la phtisie tuberculeuse est ou non contagieuse. Dans le cas de l’affirmative, quelles sont les conséquences pratiques qu’on pourrait en déduire ».Pour l’année 1869, il s’agit de chirurgie « Apprécier, en s’appuyant sur des faits cliniques, les résultats de la chirurgie conservatrice »,.dans les deux cas, le prix est de 300 francs. Enfin pour l’année 1870, c’est une question de pharmacie qui est reprise car en 1867, le prix n’a pas été décerné, les trois mémoires reçus n’ont pas été jugés suffisants. Le nouvel intitulé est « Des principaux extraits pharmaceutiques et de leurs divers modes de préparation ». Le prix sera de 500 francs. Deux mémoires ont été récompensés par une médaille d’encouragement, l’un a pour titre « extrait du journal d’un médecin rural, l’autre est intitulé « De l’anthrax et de son traitement chirurgical[184] ».

C’est au cours de l’assemblée générale qui se tient le 15 mai 1870 qu’Edouard Filhol rend compte du concours puisque la question  porte sur la pharmacie. Deux médailles d’or sont  décernées, l’une de 200francs, l’autre de 100francs ainsi qu’une médaille d’encouragement. Les sujets pour les années 1871 et 1872 sont respectivement « des dermatoses dans leurs rapports avec les maladies de l’appareil respiratoire » et « Les maladies de l’utérus sont-elles plus fréquentes qu’autrefois ? En cas d’affirmative indiquer les moyens de les prévenir[185] ».   C’est à nouveau un sujet de pharmacie qui est proposé pour l’année 1874 « De la pureté des médicaments chimiques les plus fréquemment employés : indiquer les moyens d’essai les plus sûrs et les plus faciles[186] ».

C’est encore lui qui est le rapporteur du grand prix en 1877. Le sujet était « de l’urine pathologique ; déterminer les caractères physiques, chimiques ou microscopiques, et discuter les procédés d’analyse employés pour connaître ses altérations ». Dans une première partie générale sur le sujet, il précise : « A notre époque, il n’est plus permis à un médecin d’ignorer les moyens propres à déceler dans l’urine l’existence de sucre ou d’albumine, et à déterminer les variations de quantité de ces substances sous l’influence du traitement. Il serait bon que le médecin fût assez chimiste pour savoir doser l’urée, l’acide urique, les phosphates etc…et assez exercé au maniement du microscope pour savoir distinguer les globules du sang, du pus… , Il y a quatre mémoires qui sont analysés les uns après les autres, les mémoires un et deux sont éliminés car ils utilisent des résultats connus sans indiquer leurs sources comme si le travail avait été effectué par eux. Le mémoire n°3 montre des connaissances en chimie insuffisantes. Enfin l’auteur du  mémoire n°4 présente une méthode d’analyse de l’urine qui n’est pas bonne. Edouard Filholconclut au nom de la commission qu’aucun mémoire ne mérite le prix mais que l’auteur du mémoire n°4 peut être récompensé par une médaille d’or d’une valeur de 200 francs[187]. La Société accorde cette récompense.  .

En 1873, Jules Naudin fait un don à la société destiné à la fondation d’un prix. Ce prix est décerné pour la première fois en 1875, la question est « De la conservation des membres dans les plaies pénétrantes des articulations [188]». Ce prix est décerné tous les deux ans, en 1877, aucun travail n’a été jugé satisfaisant. La question est remise au concours pour l’année 1879, le sujet est vaste car il s’agit » des eaux minérales françaises ». Il est précisé que l’on peut se restreindre à une monographie d’une station. Le jury est composé de messieurs Armieux, Baillet, Giscaro, Marchant, Molinier, Naudin, Tachard, Albert Timbal-Lagrave et Filhol qui est le rapporteur. Il y a deux mémoires analysés en détail et Filhol conclut «…vos commissaires ont été unanimes pour classer ce mémoire (il s’agit du mémoire n°2) au premier rang, et le considérer comme l’œuvre d’un homme de beaucoup de mérite. Mais il leur a paru qu’il contenait peu de données nouvelles…Aussi ont-ils pensé qu’il n’y avait pas lieu de donner le prix entier, et ils ont l’honneur de vous proposer les conclusions suivantes : 1° Il n’y a pas lieu de décerner le prix ; 2°Il y a lieu d’accorder à l’auteur du mémoire n°2 une médaille d’or de la valeur de 300 fr. , plus la prime de 200 fr. pour contribuer aux frais d’impression du mémoire et de lui décerner le titre de membre correspondant ; 3° D’accorder une mention honorable à l’auteur du mémoire n°1[189] ».   

En 1883, le concours annuel  porte sur « Des falsifications des boissons alimentaires ; des moyens de les reconnaitre et de les réprimer », le prix est de 300 francs. Ce sujet aurait dû beaucoup intéresser Edouard Filhol puisque les falsifications ont été un de ses thèmes de recherches.

La Société d’hydrologie médicale du Midi

Cette société a été fondée le 10 mai 1853, elle a pour but d’étudier et de développer toutes les questions qui se rattachent à l’hydrologie médicale. Les deux sociétés de Bordeaux et de Toulouse sont des sections de la société générale. La section de Toulouse a pour président Dassier, comme secrétaire Jules Naudin et Edouard Filhol en est membre. Les 15 et 16 mai 1854, le congrès se tient à Toulouse. La société compte sur les travaux de ses membres, elle souligne le travail de Filhol sur les eaux des Pyrénées. Des questions sont mises à l’étude, elles traitent de l’hygiène hydrologique comme de la chimie des eaux. Pour résoudre les problèmes posés, il faut faire appel à la chimie, à la physique, à l’hygiène, à l’hydrologie sans oublier l’aspect thérapeutique.  Pour la session 1854-1855, il y a onze questions posées, la première traite « De la méthode à suivre dans les études hydrologiques » et la dernière des « Recherches historiques et chimiques sur l’influence qu’on les agents hydrologiques dans la prophylaxie et le traitement de la phtisie »[190].

La société d’émulation et de prévoyance des pharmaciens de la Haute-Garonne

Elle est créée le 22 février 1849, en 1880 elle fusionne avec l’union des pharmaciens du sud-ouest. Filhol est membre de cette société en 1851.

A la séance générale annuelle du 18 décembre 1856, Edouard Filhol est président honoraire. Il fait deux communications, l’une concerne les eaux minérales de Castera-Verduzan (Gers), il a trouvé dans ces eaux de l’arsenic, du borate de sodium et du sulfate de magnésium qui n’avaient pas été signalés auparavant ; l’autre traite de l’empoisonnement par l’acide sulfurique, le procédé utilisant l’acide iodique comme indicateur de la présence d’acide sulfureux obtenu par chauffage des matières suspectes qui contiendraient de l’acide sulfurique ne peut être retenu car l’acide sulfhydrique et le sulfhydrate d’ammoniac réduisent aussi l’acide iodique. Les matières animales en décomposition donnent naissance à de l’acide sulfhydrique[191].

En 1857, M. Viguier, président de la Société d’émulation des pharmaciens de l’Est, envoie une circulaire à toutes les associations afin de faire un congrès pharmaceutique annuel réunissant toutes les sociétés de pharmaciens. Le premier a lieu à Lyon, le 19 octobre 1857,  le second à Rouen, en août 1858 et le troisième se tient à Bordeaux les 17 et 18 août 1859, Edouard Filhol y est délégué par les pharmaciens de Haute-Garonne, Il est élu vice-président de ce congrès[192]. En 1863, le congrès a lieu à Toulouse, seize sociétés sont représentées. Edouard Filhol est alors président honoraire.

A Toulouse, le 20 décembre 1860, il préside la séance et dit : « Ai-je besoin de vous dire, messieurs, que j’ai considéré comme un délassement bien doux de passer de temps en temps quelques heures parmi vous, et que vos délibérations ont toujours eu pour moi le caractère de résolutions amicales prises d’un commun accord, et dans l’intérêt de tous, par les membres d’une même famille ? Des occupations officielles m’ont empêché d’accepter le mandat de vous représenter au congrès de Reims…Vous avez étudié, dans vos séances, de nombreuses questions qui intéressent toutes au plus haut degré la prospérité de la pharmacie… L’accord que l’esprit d’association a établi entre les pharmaciens des diverses parties de la France hâtera, nous devons l’espérer, le moment où la création de règlements plus en harmonie avec les besoins de notre époque, viendra donner satisfaction aux vœux que vous formez depuis longtemps… A mon avis, les pharmaciens peuvent beaucoup pour eux-mêmes. Le jour où chacun d’eux comprendra qu’il peut être à la fois un praticien et un homme de science, le jour où du laboratoire du plus grand nombre sortiront des travaux utile, on se préoccupera des pharmaciens beaucoup plus qu’on ne le fait aujourd’hui… Ne sais-je pas que vous êtes convaincus aussi bien que moi des avantages que la culture des sciences peut procurer aux pharmaciens ?.. permettez-moi de vous remercier, en terminant des nombreux témoignages de sympathie que j’ai reçus de vous. Croyez que j’y suis très sensible, car je n’oublie pas que j’ai débuté dans une officine… [193]».

Le 15 décembre 1863, le travail qu’il présente porte sur la sulfhydrométrie. Il met au point un moyen d’analyse qu’il applique aux eaux sulfureuses. Il remplace la liqueur alcoolique de Dupasquier par une solution aqueuse d’iode préparée avec de l’eau distillée, de l’iodure de potassium et de l’iode. Cette solution est peu altérable et subit moins les variations de température. Il analyse la même eau à l’aide des deux solutions à une température de 20°C puis à une température de 60°C et il détermine la quantité d’iode absorbée par litre d’eau.  Il réalise ce test sur de l’eau de Cauterets provenant de la source de César.

températureSolution aqueuse (g) Solution alcoolique (g)
20°C0,0760,077
60°C0,0760,094

 L’eau ayant même composition à 20°C et à 60°C, le résultat donné par la solution aqueuse est correct tandis qu’avec la solution alcoolique, à une température plus élevée, il y a formation d’iodoforme et c’est la cause essentielle de la différence observée[194].

La préparation des teintures médicinales l’intéresse aussi En 1865, Edouard Filhol présente deux méthodes, pour obtenir des teintures médicinales, la macération ou le déplacement. La seconde est plus rapide que la première mais la teinture obtenue par déplacement se conserve moins bien et il se forme un dépôt. Il faudrait mettre en œuvre des expériences afin d’analyser ce dépôt. Si ce dépôt est une matière inerte du point de vue médical, la teinture conserve alors ses qualités. Edouard Filhol rappelle aussi que l’alcool n’est pas un bon conservateur et que les teintures doivent être utilisées peu de temps après leur préparation[195].

L’administration des hospices

En 1864, Edouard Filhol devient administrateur des hospices en remplacement d’Antoine Alexis Ramel décédé. Ce dernier a fait un testament en mars 1864 et lègue tous ses biens aux hospices[196]. Mais il a mis une clause, une maison de santé doit être ouverte à Bagnères-de-Luchon pour les « artisans honnêtes », après plusieurs années la demeure ayant servi à l’Impératrice et au prince impérial lors de leur venue en 1867 est achetée et les malades y sont accueillis en 1878[197].

La société d’horticulture de la Haute-Garonne

Fondée le 22 août 1853, Edouard Filhol est indiqué comme membre au 30 avril 1854[198]. Cette société organise des concours mensuels de cultures maraichères, de fruits et de fleurs. Elle organise tous les ans une exposition au cours de laquelle des prix sont distribués. Dès 1857, il y a 600 sociétaires[199]. Plusieurs comités sont créés : expositions, examens, pépinières, jardins maraichers, serres et jardins, de rédaction[200]ainsi que des diplômes de jardiniers ; cettea même année, Edouard Filhol est conseiller d’administration[201] . Il sera vice-président en 1863[202] et réélu jusqu’à son décès et en 1884, c’est Casimir Baillet qui sera élu à cette fonction[203]. En juillet 1864, la session extraordinaire de la société de botanique de France se tient à Toulouse et à Luchon[204]. A partir de 1868, edouard Filholappartient aussi à différents comités, il est membre du comité de rédaction, deuxième vice-président du comité des expositions, président du comité d’arboriculture, en 1873, il est vice-président du comité maraicher et il y a mise en place d’un enseignement d’horticulture dans les écoles primaires[205]. En 1870, il est précisé qu’il y a des jetons de présence en bronze de 30 centimes[206]. Lors des inondations des 23 et 24 juin 1875 qui a fait 209 victimes humaines ainsi que 260 gros animaux, la société verse immédiatement aux horticulteurs 3900 francs[207]. A la séance du 2 juillet 1876, une ombelle d’un Heracleum cultivé dans le jardin d’Edouard Filhol, avenue Frizac est présentée[208]

La Société d’agriculture de la Haute-Garonne

Cette société a été crée le 8 juillet 1798. Edouard Filhol en devient membre à partir de janvier 1850[209],  il en fut vice-président et appartient à la commission de rédaction du journal ainsi qu’à la commission d’expériences. Dès 1850, il est rapporteur sur une nouvelle méthode de fabrication de fumier de ferme[210] . En 1851, la commission composée de Noulet, de Papus, Duplan, Dubor et Filhol étudie le mémoire de Girardin relatif aux nouveaux engrais concentrés du commerce[211]. En 1853, il est chargé d’analyser quatre échantillons d’engrais pris dans le commerce à Toulouse. Il y a du fumier de ferme, de la poudrette animale, de la poudrette fécale et un engrais. Les différentes analyses réalisées lui permettent de classer ces engrais en fonction de la richesse en azote, en phosphates et en quantité de matière organique[212] (du plus riche au moins riche classement de 1 à 4).

EngraisFumier de fermePoudrette animalePoudrette fécaleengrais
Azote3214
Phosphates3124
Matières organiques1324

Il appartient aussi à la commission administrative du Jardin des plantes. Avec Dominique Clos, en 1854, il réalise des expériences sur la maladie de la vigne au jardin des plantes. Aucun des moyens mis en œuvre n’est absolument efficace[213].

En mars 1857, une note sur la composition chimique de l’eau de la Garonne paraît[214].

Le conseil de salubrité publique de la ville de Toulouse

Ce conseil a été mis en place par Joseph Arnoux, maire qui l’a crée le 10 mai 1838. Ce conseil traite des problèmes liés à l’assainissement, à l’hygiène, à la santé publique. Pour chaque secteur concerné, une commission est saisie, elle étudie le dossier, éventuellement se rend sur place, le rapporteur souligne les dangers et émet un avis. Le 2 juillet 1841, le comité délibère et demande au maire la nomination de nouveaux membres : « J’ai l’honneur de vous adresser sous ce pli copie de la délibération par laquelle le conseil de salubrité a décidé que trois candidats vous seraient présentés pour le remplacement de M. Dujardin appelé aux fonctions de professeur à Rennes. Ces candidats sont M. M. Couseran, pharmacien chimiste, Filhol, professeur à l’école de médecine, Joly, professeur à la faculté des sciences. Le conseil a en même temps exprimé le désir qu’il fut nommé deux nouveaux membres choisis parmi les hommes qui s’occupent spécialement des sciences chimiques ou physiques ; Il éprouve le besoin d’accroitre le nombre de ses membres qui sont à même de traiter les questions qui rentrent dans ces connaissances techniques. J’ai l’honneur de vous transmettre en conséquence  sa prière à cet égard[215] ». Le conseil municipal décide de nommer deux nouveaux membres le 5 juillet 1841, ce sont Edouard Filhol et Pinaud, professeur de physique à la faculté des sciences[216].

 Le 15 juillet 1843, Filhol est rapporteur d’une commission composée de Jean Couseran et Jean Magnès sur des bonbons coloriés avec des matières vénéneuses. Les chimistes sont interpelés et analysent les bonbons. Ils trouvent de l’arsénite de cuivre dans un bonbon vert, du chromate de plomb dans un bonbon jaune, de la litharge ou du minium ou du vermillon dans des bonbons rouges. Ils demandent l’interdiction de vendre ces bonbons. Cette proposition est présentée au maire Monsieur Sans, celui-ci prend un arrêté le 23 septembre 1844 interdisant la vente de ces bonbons[217]. Edouard Filhol est aussi rapporteur pour la construction d’une briqueterie dans un champ sur la route de Caraman[218] (6 décembre 1845), pour une nouvelle installation d’une fabrique de carton[219] (3 février 1844), les problèmes qu’il traite sont souvent liés à l’industrie et concernent des nuisances dues au bruit et aux odeurs, son avis pour ces deux affaires est favorable. Dans certains cas les avis du voisinage sont contradictoires, la commission peut aller plusieurs fois sur place pour une fabrique de cuir, par exemple, la commission considère que les plaintes sont non fondées[220](20 avril 1842), quelquefois, l’avis émis comporte des prescriptions imposées.

L’arrêté du 18 décembre 1848 crée un conseil central d’hygiène publique et de salubrité dans chaque département. Pour le département de la Haute-Garonne, les membres du bureau sont Billoin, chef du génie, Hippolyte Combes, docteur en médecine, Jean Couseran, pharmacien, Augustin Dassier, docteur en médecine, Jean-Baptiste Delaye oncle, docteur en médecine, Delpon, pharmacien,  Jean-Marie Ducasse, Directeur de l’école de médecine, Président, Joseph Arnoux, ancien maire, manufacturier, vice-président,  Tibulle Desbarreaux-Bernard, docteur en médecine, Faure, vétérinaire, Edouard Filhol, Joseph Gaussail, docteur en médecine, de Lapasse, ancien secrétaire d’ambassade, Magnes-Lahens, pharmacien, Martineau, chef de division à la préfecture, Montet, ingénieur en chef du département, Noulet, docteur en médecine, Prince, directeur de l’école vétérinaire, Soubiran, chef de division à la préfecture, Vène, ingénieur en chef des mines,  Viguerie oncle, docteur en chirurgie et Urbain Vitry architecte[221].

Le travail reste le même, des rapports de séance présentent les cas étudiés, ils sont très variés. Le 12 février 1859, il s’agit d’une fabrique d’allumettes chimiques, la commission s’est rendue sur place, a visité les locaux où la fabrique doit être établie, s’est assurée de l’isolement de la maison, l’autorisation est donnée. Dans un autre genre, le 14 mai 1859, c’est à la demande du préfet que Pierre Dieulafoy, Filhol et Lacassin proposent, pour le transport des cadavres sans embaumement, un double cercueil, à l’intérieur un cercueil en plomb ou en zinc et un autre extérieur en bois, dans le cercueil intérieur, on commencera par mettre une couche de sciure de bois mêlé à du sulfate de zinc puis le cadavre et à nouveau de la sciure de bois et du sulfate de zinc, ensuite le suaire recouvert d’une solution concentrée de sulfate de zinc et on fermera le cercueil. Le corps peut ainsi supporter le voyage quel qu’il soit. Cette méthode est à la fois sans risque sanitaire et n’est pas onéreuse pour la famille. 

Il y a aussi le problème de la vidange des fosses d’aisance, le rapport est fait le 1er août 1863 et l’autorisation est temporaire[222]

L’Inspection des pharmacies

Ledécret du 23 mars 1859 institue l’inspection des officines des pharmaciens et des magasins des droguistes par trois membres des conseils d’hygiène publique et de salubrité nommés tous les ans par le préfet. Ces inspecteurs de la pharmacie perçoivent des frais de visite fixés à 6 francs par pharmacie et à 4 francs par magasin d’épicier-droguiste en 1860[223]. Tibulle Desbarreaux-Bernard, Lacassin et Edouard  Filhol sont chargés d’étudier les eaux potables du département de la Haute-Garonne en tant que membres du Conseil central d’hygiène et inspecteurs des pharmaciens de ce département. Ils précisent que les études chimiques ont bien évolué grâce aux méthodes et aux appareils,  par contre la partie médicale n’a pas fait de grands progrès. Lors d’une inspection, ils ont  étudié cent cinq échantillons d’eaux potables de la Haute-Garonne afin de déterminer quels facteurs sont à l’origine du goitre, ils publient rapidement car Lacassin est décédé.

LocalitésRivières, sourcesDegré hydrotimétriqueDegré hydrotimétrique d’une eau ayant bouilli 1/2hQuantité d’acide sulfurique saturée par un kilogramme d’eauQuantité de chlorure de sodium contenue dans un kilogramme d’eau
ToulouseGaronne5 à 18   
CarbonneFontaine44200,182g0,101g
Lhermpuits52420,144g0,131g
VillemurEau du Tarn32160,206g0,060g
BuzetFontaine28180,201g0,043g
Gratenspuits76420,264g0,178g
CaramanFontaine de Rolle36100,264g0,220g

Le problème médical posé est celui du goitre, l’eau potable ne semble pas en cause, en effet, ils constatent que plus on se rapproche du bord de mer moins il y a de goitreux. Ils pensent que l’altitude et que la diminution de la pression atmosphérique sur un organe comme la thyroïde a peut-être de l’importance mais ils soulignent aussi  la misère, le manque d’hygiène et l’hérédité comme étant des facteurs à étudier[224].

Inspecteurs de la pharmacie
Mairie de Toulouse – Bibliothèque municipale – P13807

L’association des anciens élèves du lycée

Elle est créée en 1872. Edouard Filhol adhère à cette association, il en sera trois fois président en 1881, 1882 et 1883[225]. Il préside la distribution des prix du Petit Lycée en 1877 et 1881. Un discours sera fait lors de ses obsèques par le vice-président Paget qui le remplacera à la présidence de l’association. Le 23 mai 1878, une plaque    a été placée dans l’église des Jacobins en souvenir des treize anciens élèves morts au cours de la guerre contre la Prusse en 1870 et 1871.

Une distribution des prix sous la présidence d’Edouard Filhol en 1881.
Mairie de Toulouse, Bibliothèque municipale, LP15081

Le club alpin français

En 1874, Edouard Filhol est membre de ce club. La section des Pyrénées centrales ne sera créée qu’en 1875 et il est immédiatement président de cette section[226], il y restera jusqu’à sa mort. Le club alpin français a vu le jour le 2 avril 1874. En 1876, une somme de 500 francs est donnée à la section des Pyrénées centrales pour la construction d’une route et d’un abri aux Crabioules, au dessus de la vallée du Lys, près de Luchon, la construction sera achevée en 1878. Lors de la célébration du cinquantenaire de la section, Charles Fabre évoque Edouard Filhol : « …la présidence du professeur Filhol, célèbre pour ses analyses des eaux thermales des Pyrénées, ses recherches sur la préhistoire des cavernes de nos régions et bien d’autres travaux dont la liste ne peut trouver ici sa place ; l’aimable insistance de mon maître me fit accepter les fonctions de secrétaire…[227]». 

La Société académique franco-hispano-portugaise

En 1878, cette société est fondée à Toulouse, Il y a cinq sections agricole, commerciale et industrielle, littéraire et artistique, historique et géographique et scientifique. Edouard Filhol est président de cette section. En 1880, on compte déjà 300 membres. Un bulletin est publié dans les trois langues. Le 20 mai 1880, Jules Ferry, ministre de l’instruction publique et des beaux arts remercie le président de la société Clément Sipière en ces termes : « Je m’empresse de vous annoncer que j’ai reçu le premier numéro du Bulletin de la « Société académique Hispano-Portugaise de Toulouse » que vous m’avez fait l’honneur de m’adresser. Le dessein que forme la nouvelle Société doit naturellement appeler l’attention des hommes qu’intéressent le progrès et l’avenir des trois nations sur lesquelles elle s’étend[228] ».

Les sciences sont peu développées dans le bulletin, un des seuls, Edouard Filhol traite des eaux sulfurées du versant espagnol des Pyrénées. En 1871 avec le docteur Ernest Jeanbernat et Tibulle Timbal-Lagrave, il fait une excursion dans le Val d’Aran et analyse les eaux d’Arties et les sources proches du village de Garros ainsi que celles de Caldès.

sourcesMonosulfure de sodium
Eaux d’ArtiesSource chaude des bains0,0178
Source froide des bains0,0035
Petite source0,0012
extérieure0,0209
Eaux de GarrosSource 10,0169
Source 20,0169
Source 30,0018
 Source 40,0009
Eaux du Val d’ArtiesSource la plus chaude0,0125
Source 20,0031
Eaux de CaldèsEtablissement thermal0,0137
Buvette extérieure0,0136
Source tempérée0,0158

Les eaux d’Arties sont comparables à celles d’Ax mais elles sont moins chaudes, elles appartiennent au groupe des eaux sulfurées sodiques.

Lors de la séance générale du 14 février 1883, Edouard Filhol est nommé délégué pour le prochain congrès des sociétés savantes qui se tiendra à la Sorbonne[229]. Cette société disparait en 1894[230].

L’expertise auprès des tribunaux

Edouard Filhol est sollicité aussi en tant que chimiste et médecin par la justice afin de déterminer après analyses l’existence de produits suspects.

 A la cour d’assises du Gers, Il est appelé par la défense dans l’affaire Lacoste. Madame Lacoste et madame Meillan sont déclarés innocents. Elles sortent libres à l’issue du procès[231].

Edouard Filhol dépose lors du procès concernant l’empoisonnement d’un enfant de dix ans et il conclut que la dose d’arsenic aurait pu tuer dix personnes. Jean Couseran et Bernadet, pharmaciens, confirment la déposition de Filhol[232]. Le père de l’enfant est condamné à mort et son épouse, belle-mère de l’enfant,  aux travaux forcés à perpétuité[233].

Lors de l’affaire Cécile Combettes qui a été violée puis assassinée, le 16 avril 1847 dans l’ancien cimetière Saint-Aubin, Edouard Filhol est expert auprès du tribunal, il identifie les plantes et terre trouvées sur la victime[234]. Le Frère Léotade est accusé, c’est l’accusé idéal. D’ailleurs lors des audiences il y a 95 témoins à charge et 91 à décharge et l’accusé est condamné aux travaux forcés à perpétuité bien qu’il clame son innocence[235].  Il meurt au bagne de Toulon le 26 janvier 1850. Le vrai coupable, Jean-Joseph Aspe, n’avouera son crime que beaucoup plus tard, en 1866 après en avoir commis un autre.  Le 16 mars 1866, à Toulouse, Edouard Filhol rend un premier rapport dans le procès de Jean-Joseph Aspe pour assassinat. Il conclut que « la matière brun rouge qui se trouve sur la traverse de derrière du charriot est formée par du sang. Il en est de même de celle qui constitue les taches rouges ou rosées qui se trouvent sur les draps de lit, la toile de matelas, la toile de paillasse et la toile du traversin. Le sang qui a produit les taches sur les draps est du sang de mammifère ». Le 3 avril, Edouard Filhol rend un second rapport car il a du examiner des meubles, il écrit : «Les taches observées sur la traverse et sur la tablette inférieure de l’armoire ont été produites par du sang. Il en est de même de la tache qui existait sur le ruban de fil attaché au tablier bleu. Les taches observées sur la porte de l’armoire et sur le pied de la table n’ont pas été produites par du sang[236] ». Le suspect nie avoir tué et décapité Marie Guillonet, il est condamné aux travaux forcés à perpétuité[237].

Edouard Filhol intervient aussi à la cour d’assisses du Tarn et Garonne à Montauban, en juin 1868, lors du procès de deux femmes soupçonnées d’avoir empoisonné leurs maris avec la complicité du frère de l’une d’elle. Monsieur Burguerieu, conseiller à la Cour impériale de Toulouse préside les débats. Monsieur Milliès-Lacroix, pharmacien à Montauban et Filhol, chargés de l’expertise chimique, constatent que messieurs Fraysse et Ratier sont morts à la suite d’empoisonnement par le phosphore et l’antimoine[238]. La cour condamne les deux femmes aux travaux forcés à perpétuité[239].

A l’audience du 18 mai 1875 de la cour d’assises de la Haute-Garonne, Edouard Filhol fait une déposition dans l’affaire du crime d’Aucamville en reprenant la conclusion de son rapport « Quoique la science ne possède aucun moyen sur de distinguer le sang humain du sang de la plupart des mammifères, je regarde comme infiniment probable, vu la forme et la dimension des corpuscules , vu la disposition des taches sur les vêtements et leur étendue qu’elles ont été produites par du sang humain[240]. Il a constaté sur les vêtements du principal suspect Rieubernet des tâches de sang en grande quantité et certaines ont été lavées[241].

Rapport de M. Filhol au procès Rieubernet
Archives départementales de la Haute-Garonne

La même année, le 10 septembre, la cour d’assisses de Montauban a condamné aux travaux forcés à perpétuité la femme Castelnau qui était accusée d’avoir administré à son mari de la morphine. L’expertise faite par les docteurs Jammes et Estor de Montpellier et par Edouard Filhol a donné raison à l’accusation[242].

En décembre, Edouard Filhol dépose au procès de Marguerite Léris dans le Tarn et Garonne. Il a fait l’analyse chimique des organes et a trouvé des traces de plomb et de phosphore en quantité suffisante pour un empoisonnement. Elle est condamnée à mort[243].

Edouard Filhol est aussi consulté par les tribunaux de commerce. Le tribunal de Toulouse lui demande une expertise de vins qui auraient été falsifiés. Il se rend sur place à Villaudric, analyse les vins en litige et conclut à la falsification[244].

Les autres commissions

Edouard Filhol est aussi membre du Conseil d’administration de l’Institut des jeunes aveugles[245] qui a été fondé en 1866. En 1868, c’est la municipalité qui achète un terrain pour construire l’Institut dans le quartier de Montplaisir, le bâtiment est inauguré en 1869[246].

Une commission est mise en place le 28 octobre 1874 suite à la promulgation de la loi du 9 mai 1874 sur le travail des enfants mineurs dans les manufactures, Edouard Filhol est membre de cette commission pour l’arrondissement de Toulouse[247]. Cette commission doit être renouvelée le 18 décembre 1879. Edouard Filhol est, à nouveau, membre de cette commission[248].

A partir de 1866, il est membre du conseil de perfectionnement pour l’enseignement secondaire spécial au lycée de Toulouse, il appartient aussi à la commission administrative du lycée. Il préside la distribution des prix du Petit Lycée le 9 août 1867[249] en tant que maire.

Edouard Filhol est aussi à l’origine de la société d’histoire naturelle de Toulouse et de la  Société des sciences physiques et naturelles de Toulouse. Ces deux sociétés ont un lien avec le musée d’histoire naturelle de cette ville.


Chapitre 4 : Le Museum d’histoire naturelle

Dès 1796, Philippe Isidore Picot de Lapeyrouse (1744-1818) souhaite installer un musée d’histoire naturelle à Toulouse puis ensuite d’autres savants toulousains comme Jean-Baptiste Noulet ont demandé ce musée[250] ce dernier en deviendra d’ailleurs le directeur en 1872. Enfin, le musée est inauguré le 8 juillet 1865 grâce à Edouard Filhol et ouvert au public le 16 juillet.

Edouard Filhol propose, lors d’une réunion de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, le 8 mai 1861, des salles dans l’ancien couvent des carmes déchaussés où est installée l’école de médecine car il y a des dépendances inoccupées et déjà quelques collections[251]. La proposition de Filhol est reprise par la municipalité qui est propriétaire des lieux.

Plan du muséum
Mairie de Toulouse, Bibliothèque municipale, 1881 (3)

C’est encore à l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, le 8 janvier 1863, qu’Edouard  Filhol indique que la ville de Toulouse consacre des sommes considérables afin d’établir les collections dans les bâtiments de l’Ecole de médecine, que le classement des objets est presque terminé et que le musée pourra bientôt ouvrir au public[252]. Des crédits importants sont votés : en 1863, 30000 francs pour l’aménagement des locaux puis en 1864, 16000 francs et en 1865, 5000 francs pour finaliser les travaux.  En 1864, de nombreux dons sont faits au musée, Edouard Filhol les signale à l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse. Le 21 avril, ce sont deux crânes humains donnés par Monsieur Sambucy-Luzençon, le 28 avril divers fossiles provenant de Dieupentale, enfin le 4 mai, Félix Garrigou et Martin donnent les objets trouvés dans la caverne d’Espalungue près d’Arrudy (Basses-Pyrénées)[253].

Le 11 juin 1865, Filhol consacre une grande partie de son allocution lors de la séance publique de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse au musée. Il souligne que la municipalité a toujours soutenu le projet et il remercie les nombreux donateurs. « Le musée renfermera des objets de zoologie, de minéralogie, de géologie et de paléontologie…L’ensemble de ces objets forme un tout considérable et constituera un Musée digne d’une grande ville…je suis heureux d’adresser à l’Administration municipale l’expression des sentiments de vive reconnaissance dont nous sommes tous animés à son égard[254]».

Les dépenses du muséum en 1865. Mairie de Toulouse, Bibliothèque municipale, LmD1881

Ce musée s’étend sur deux galeries au premier étage. Les trois Règnes y figurent : animal, végétal et minéral. Les collections initiales comprennent des oiseaux et des mammifères des Pyrénées, des animaux de ménagerie, des minéraux[255].  Le musée s’enrichit par des achats, des dons ou des échanges. Ce musée doit aussi assurer la conservation, le classement ainsi que la prospection. Une galerie des cavernes fondée par Edouard Filhol est présentée, c’est la première dans le monde. Il a été secondé par son fils Henri, par Jean-Baptiste Noulet, par Edouard (1801-1871) et Louis (1840-1899) Lartet, par d’Adhémar, et par Félix Garrigou. Des restes d’animaux du gite d’Infernet (commune de Clermont-le Fort, Haute-Garonne) découverts par Noulet en 1851 sont installés dans cette galerie[256]. Le 25 octobre 1864, Eugène Trutat est nommé conservateur grâce à Filhol[257], il en deviendra directeur en 1890, c’est un passionné de photographies.  Victor Bonhenry (18  -1914), taxidermiste quittera Paris et viendra à Toulouse à la demande d’Edouard Filhol. Il y fera toute sa carrière[258].  voir tableau peint par Georges Castex en 1894,

Lors de la séance extraordinaire du Conseil municipal, le 10 mars 1866, Edouard Filhol donne la liste des divers objets donnés au musée. Il a obtenu du muséum d’histoire naturelle de Paris trente peaux d’oiseaux de la famille des colombides, deux faisans dorés de Chine, trois faisans, des objets moulés comme une tête de rhinocéros de Grèce, une tête d’helladotérium et un tibia de dinothérium, de M. Léon Soubeiran une série d’oiseaux empaillés, de M. Lartet  des objets moulés correspondant à ceux trouvés dans les cavernes du Périgord. Depuis le 1er janvier 1866, plus de cinq cents objets ont été donnés au musée[259].

Une commission indique les dépenses relatives à l’installation du musée : « Une somme de cinq mille trois cent trente-neuf francs trente-cinq centimes, a été demandé par M. le Directeur de l’école de Médecine, chargé par l’ancienne administration municipale de ce pénible et difficile travail,…qui a mis toute l’activité de son esprit à mener à bonne fin l’installation qui, par le grand nombre d’objets que renferme cette galerie, étonne l’imagination, alors surtout que l’on sait que tout ce travail a été accompli en moins de deux années ».

Edouard Filhol rend compte d’une visite faite au musée par messieurs Lartet, Falconer et Christy. Ces savants ont examiné les collections du musée, ils se sont intéressés à la collection d’ossements des cavernes du midi. « M. Lartet, frappé de la richesse de cette collection, a engagé M. Filhol à tenter de faire préparer un squelette d’ours des cavernes. M. Filhol ajoute que le vœu de M. Lartet est au moment d’être réalisé, grâce à la bienveillante générosité de M. de Bertrand d’Artiguières, qui a bien voulu l’autoriser à faire des fouilles dans la caverne de l’Herm, dont il est propriétaire[260]».

La création du musée donne naissance à la Société d’histoire naturelle de Toulouse qui  voit le jour le 24 juillet 1866, ceci à l’initiative d’Edouard Filhol avec l’accord de Dominique Clos, Jean-Baptiste Noulet et Nicolas Joly. La première séance a lieu le 3 août 1866 à l’Ecole de médecine, Edouard Filhol en est le Président, Eugène Trutat le secrétaire. En 1867, on compte déjà 96 membres. Elle crée un bulletin qui existe toujours. Edouard Filhol y contribue avec des articles sur les plantes, les fruits, les cavernes et la chimie. Il sera réélu président en 1869.

Des rivalités entre Henri Filhol et Eugène Trutat se font jour et Trutat met en cause Edouard Filhol à propos d’objets prêtés à l’exposition universelle de Paris en 1867 sur lesquels figure comme nom Filhol ce que conteste Trutat qui se fâche avec les Filhol. Ce qui explique pourquoi le 15 avril 1870, Léonce Castelbou, adversaire de l’Empire, appartenant à la gauche républicaine,  présente le rapport de la commission sur le musée d’histoire naturelle, la commission est composée de messieurs Petit, Monnié, Tourné, Begue ;  il charge Edouard Filhol « M. Filhol,…,s’est arrogé illégalement, sans titre et sans mandat, les fonctions de directeur de votre nouvel établissement scientifique, et qu’en cette qualité il dirige, gouverne, prend, échange et dispose de tout à son gré et selon ses caprices [261]».Il demande que les locaux qui sont municipaux soient bien distincts de ceux de l’école de médecine qui sont eux aussi municipaux, il demande qu’un gardien soit nommé et logé[262]. Henri Filhol envoie d’ailleurs une lettre à Trutat dans laquelle il écrit : «Il existe dans ce rapport des oublis, des erreurs nombreuses….leur responsabilité devrait-elle remonter jusqu’à M. le rapporteur…. ? Je me hâte de déclarer que c’est à vous seul qu’elles doivent parvenir, car c’est vous qui, par vos plaintes…avez sollicité de l’administration les attaques dirigées contre M. Filhol[263] ». Ensuite, Henri Filhol précise qu’Eugène Trutat dépensait plus que la somme allouée par la ville et que son père a du intervenir. Il parle ensuite du différend avec Félix Garrigou instrumentalisé par Eugène Trutat qui a joué un double jeu.

Rapport Castelbou.
Mairie de Toulouse, Bibliothèque municipale, LmB2189

Après la défaite de Sedan et l’installation de la République, Edouard Filhol est  « évincé de la direction par la politique et la chute de l’empire[264] ». Jean-Baptiste Noulet devient le premier directeur en 1872, Edouard Filhol n’ayant jamais eu le titre. D’ailleurs le budget du musée, en 1869, est de 4300 francs alors qu’en 1872, il est de 10400 francs car il y a un directeur et un gardien à rétribuer[265].

Pourtant Edouard Filhol est, à nouveau, élu à la tête de la Société d’histoire naturelle de Toulouse en 1872, mais le 3 février, il donne sa démission[266] suite à l’affaire du musée, il entraine avec lui une quinzaine de membres et il fonde une nouvelle société, la Société des Sciences Physiques et Naturelles de Toulouse, la première réunion a lieu le 24 avril 1872. Elle édite un bulletin dans lequel Filhol écrit de nombreux articles. Mais elle disparait en 1895 n’ayant jamais réussi à s’imposer vis-à-vis de la Société d’histoire naturelle.

Lors d’un conseil municipal, « M. Lannes demande la parole. L’honorable membre dit qu’il a été chargé de déposer sur le bureau du Conseil la seconde livraison des travaux publiés cette année par la Société des sciences physiques et naturelles, à laquelle le Conseil général a bien voulu alloué une subvention de 300fr. Il fait l’éloge de cette société qui compte parmi ses membres les savants les plus distingués de Toulouse, tels que MM. Filhol, Timbal-Lagrave et Jeanbernat, et qui mérite bien d’être encouragée dans ses louables efforts, car elle se propose de développer chez la jeunesse le goût des études scientifiques. Or, faire aimer la science et relever dans notre pays le niveau intellectuel, n’est-ce pas préparer la revanche nationale ? N’avons-nous pas succombé dans notre lutte avec l’Allemagne, encore plus à cause de notre infériorité scientifique qu’à cause de notre infériorité militaire ? M. Lannes ajoute que chaque membre du Conseil va avoir un exemplaire du recueil des travaux de la Société et pourra ainsi en apprécier la valeur scientifique ; malheureusement l’impression de ce recueil est très coûteuse et entraîne la Société à des dépenses bien supérieures à ses ressources. Aussi l’honorable membre se réserve, s’il reste à la fin de la session quelques fonds disponibles, de proposer au Conseil d’élever de 300fr. à 500fr. la subvention accordée à la Société des sciences physiques et naturelles, qui recevra ainsi le même encouragement que les autres sociétés savantes[267] ». 


Chapitre 5 : Les fonctions municipales

Lors des élections municipales de 1860, Edouard Filhol arrive en tête avec 8823 voix et devient membre du conseil municipal[268]. A l’époque, les membres du conseil municipal ne recevaient aucune indemnité.

Auparavant, Edouard Filhol avait déjà été sollicité par le Conseil municipal. « Une commission, composée de MM. Filhol, Noulet, Planet et Vitry, a été chargée par le département de la Haute-Garonne et par la ville de Toulouse de visiter et d’étudier l’Exposition universelle. Cette commission a consigné ses observations et ses études dans des comptes rendus faits avec un soin remarquable, et dont l’impression aurait sans doute une grande utilité d’impulsion et de développement pour l’industrie de notre département et de notre ville[269] ». Edouard Filhol présente alors le compte rendu qu’il a fait suite à la visite de l’exposition. « M. Filhol vous rend compte des résultats pratiques obtenus dans les sciences chimiques et physiques. Tout le monde sait que ces sciences sont aujourd’hui le point de départ de toutes les conquêtes industrielles. Le compte rendu de M Filhol fait ressortir la situation dominante de la science dont il est l’un des plus habiles représentants à Toulouse. Ses leçons et son exemple généraliseront dans notre pays la connaissance des procédés savants et méthodiques pour produire abondamment et économiquement toutes les choses qui dépendent des sciences qu’il cultive[270] ».

En 1862, il fait partie de la commission composée d’Edmond Caze et de Fourcade qui étudie le projet d’extension de l’éclairage au gaz dans certains quartiers. C’est à la séance du 30 juin 1865 qu’ Edouard  Filhol présente le rapport de cette commission. Il faut brûler convenablement le gaz et mettre des réflecteurs afin de renvoyer les rayons lumineux vers le sol. La commission a procédé à l’essai de nouveaux réflecteurs mais la compagnie chargée de l’éclairage de la ville a refusé de mettre ces réflecteurs. La commission a alors étudié ce qui se faisait à Paris. Ce sont des becs à fente dits papillons, la quantité de lumière dépend de la largeur de la fente et la quantité de gaz consommé est de 140L/h au lieu de 190L/h. La commission souhaite la mise en place de ce système[271].

Edouard Filhol est le rapporteur d’une commission, en 1863, qui a étudié le projet de construction d’une tourelle destinée à recevoir le télescope Foucault à l’Observatoire. Un crédit de 2400francs est voté[272].

Mais le mandat du conseil municipal se termine le 17 juillet 1865. De nouvelles élections ont lieu en  juillet. Edouard Filhol figure sur la liste officielle et il obtient 7140 suffrages au premier tour. Au second tour, les 29 et 30 juillet, il n’y a que la liste d’opposition. L’opposition gagne cette élection car l’ancienne municipalité est rejetée à cause des travaux prévus qui sont ruineux pour la ville. Il n’y a que quatre élus de l’ancienne municipalité, ce sont Jules Amilhau, Edmond de Planet, Edmond Caze et Edouard Filhol. Jules Amilhau devient maire, Caze démissionne et de Planet, G. Doumène et Filhol sont nommés adjoints au maire. Jules Amilhau, comme Filhol, était membre du conseil municipal depuis 1860, c’est un notaire né le 12 février 1828, mort le 14 octobre 1867. Après des études à Paris, il revient à Toulouse, achète l’étude de Maître Léon, devient suppléant de la justice de paix à Saint-Cyprien, administrateur provisoire des biens des aliénés, maire de Rouffiac avant d’être sollicité par la ville de Toulouse où il entre au conseil municipal[273].

Lors de la rentrée universitaire de 1865, Henri Molins précise qu’un « nouveau sujet de satisfaction nous a encore été donné encore récemment, lorsqu’un de nos collègues a été revêtu d’importantes fonctions dans la magistrature municipale de cette cité. Pour l’accomplissement d’une pareille tâche, c’est beaucoup que le dévouement, les lumières, un esprit conciliant et modéré un ferme attachement au devoir. Toutes ces qualités me sont connues depuis longtemps chez M. Filhol ; par elles, il sera  à la hauteur de toutes les conjectures. Ma sympathie et mes vœux le suivront dans cette nouvelle voie, et je suis heureux de trouver dans cette solennité l’occasion de lui payer un juste tribu de félicitations[274] ».

Avis de suspension du conseil municipal du 8 août 1866. Mairie de Toulouse, Bibliothèque municipale, LmD1545

C’est le 15 novembre 1865 que de nouveaux plans moins coûteux sont présentés au conseil qui les approuve. L’administration tarde à accomplir les formalités, les ouvriers n’ont pas de travail et la municipalité est mise en cause. Lors d’un banquet offert aux industriels ayant pris part à l’exposition locale de 1865, Jules Amilhau porte des toasts à l’Empereur, à l’Impératrice ainsi qu’au Prince Impérial mais ensuite il regrette que les trois députés se soient désintéressés de leur ville. Ces derniers réagissent et Jules Amilhau réplique. Les députés interviennent à Paris, le ministre de l’intérieur fait part de sa profonde désapprobation et le préfet en informe Jules Amilhau qui préfère démissionner plutôt que d’être destitué. Cette démission est acceptée par le ministre de l’intérieur et c’est Edouard Filhol en tant que premier adjoint qui assure l’intérim qui préside la séance extraordinaire du 3 juillet 1866[275]. Le 9 août 1866, le conseil municipal est suspendu pour deux mois puis un décret le supprime le 29 août enfin le 15 septembre, c’est une commission municipale qui est nommée sous la direction d’Edouard Filhol[276]. Lors de la première réunion de cette commission, Filhol prend la parole : « J’aurais décliné l’insigne honneur de diriger les affaires municipales de la ville de Toulouse si je n’avais dû compter que sur moi-même, car je n’ai pas la témérité de me croire capable de faire face aux difficultés sans nombre que présente l’accomplissement des devoirs inhérents à la fonction dont je suis chargé…..Profondément dévoué aux intérêts de ma ville natale, je la servirai toujours avec bonheur…Aussi, lorsque je refusais, il y a quelques années, pour rester à Toulouse, un avancement inespéré, préférant être aimé ici que d’être  plus riche ou plus honoré ailleurs[277] ».  

Cette commission  publie un compte-rendu de la gestion administrative couvrant la période du 29 septembre 1866 au 14 septembre 1869[278]. C’est un exposé général qui indique que cette gestion a été suivie par les habitants et par la cour des comptes. Des informations sont fournies sur les dépenses. Pour les pompiers, quatre cents seaux à incendie et une pompe ont été achetés, les gardes champêtres sont au nombre de huit. Pour l’éclairage de la ville, il y a 1681 becs de gaz et 230 becs à pétrole. Une nouvelle distribution des eaux a été mise en place et a entrainé la création de six emplois. Un nouveau château d’eau, des bornes-fontaines, des bouches d’arrosage et des canalisations ont été réalisés. Il y a aussi les dépenses relatives à  la salubrité, pour l’inspection des viandes, un vétérinaire a été recruté en décembre 1867. Lors de l’hiver rigoureux de 1867-1868 des bons de pain ont été distribués et des chantiers de charité ont été ouverts pour les ouvriers qui avaient du interrompre leurs travaux à cause de la rigueur de l’hiver. Une caisse de prévoyance a été créée afin de faire face aux crises alimentaires, des secours ont été donnés aux employés de la mairie et de l’octroi dus à la cherté du pain en 1868. La construction de la Halle aux grains commence en 1862, celle du Palais Maréchal en 1863[279]. Un terrain a été acheté en septembre 1868 afin de construire un institut pour les jeunes aveugles. Un marché à bestiaux a été construit dans le quartier des minimes, la première pierre a été posée le 7 février 1868 et il a été ouvert au public le 11 mai 1869. La plantation de la promenade du cours Dillon est refaite en 1867[280] . Enfin, elle a prévu des travaux importants afin d’embellir la ville, de rendre la circulation plus facile, de donner du travail aux ouvriers, il y a eu cent treize réunions et mille quatre cent quarante trois délibérations. Des boulevards et des rues nouvelles ont été ouvertes, des rues et des places existantes ont été élargies. Ceci donne à Toulouse de l’air, de l’eau et de la lumière[281].

Lors de la séance publique annuelle de la société de médecine, chirurgie et pharmacie de Toulouse, le 19 mai 1867, Edouard Filhol s’exprime ainsi : « Bien souvent, messieurs, alors que j’étais absent, mes pensées me ramenaient au milieu de vous, tantôt parce que j’avais à résoudre des questions d’intérêt général, pour lesquelles votre concours me semblait utile, tantôt parce que je cherchais comment je pourrais m’y prendre pour vous témoigner ma reconnaissance ; et je le devais bien, car si ma santé n’a pas fléchi au milieu des fatigues excessives que j’ai dû subir depuis un an, si j’ai toujours conservé le calme le plus absolu pendant qu’on me calomniait à plaisir, alors que l’on tentait infructueusement de me faire oublier mes devoirs en agissant sur moi par l’intimidation, ou que l’on cherchait à me lasser en créant sur mon chemin des difficultés sans nombre, c’est que j’ai puisé une force invincible dans la pureté de mes intentions, et dans les témoignages d’estime et d’affection que me donnaient mes amis, et j’en ai d’excellents parmi vous[282]».

A  la chute du Second Empire, Edouard Filhol, considéré comme bonapartiste, est démis de ses fonctions par la commission municipale qui proclame la République le 5 septembre 1870, c’est Adolphe Gatien-Arnoult qui fait fonction de maire jusqu’en mai[283]. Il avait été nommé à la chaire de philosophie à la faculté des lettres de Toulouse en 1830. Dès 1841, il entre au conseil municipal, est réélu en 1843, devient premier adjoint, il est à nouveau conseiller municipal en 1865. Député de 1871 à 1876, il reprend ses cours et renonce à la politique. Il meurt à Mont-de-Marsan.

En 1871, le conseil d’hygiène de la Haute-Garonne étudie l’eau qui est altérée, elle a mauvais goût et une mauvaise odeur, c’est l’envasement du lit de la Garonne qui crée ce problème.

Dans deux rapports, il est indiqué que « M. Filhol était l’un des hommes les plus populaire de Toulouse lorsqu’il accepta la fonction de maire avec la mission de faire exécuter l’ouverture des grandes rues et les reconstructions pour lesquelles l’Etat accorde deux millions de subvention  à la ville. C’était un grand dévouement de sa part ; il savait que malgré leur utilité ces projets étaient combattus  par une forte opposition ; il n’hésita pas à braver les colères que leur exécution devait soulever ; entre les vrais intérêts de la Ville et la faveur populaire, il se dévoua  aux uns au risque de perdre l’autre[284] » et dans l’autre « Il y a quatre ou cinq ans que M. Filhol était le fonctionnaire le plus populaire de la ville. Il y est aujourd’hui l’objet des rancunes les plus acharnées et l’on peut ajouter des plus injustes. Il y a eu à Toulouse deux opinions sur les grands travaux à exécuter ; la moins forte par le nombre des adhérents et la plus raisonnable peut-être, bien qu’elle paraisse avoir commis quelques fautes l’a emporté quelques temps par l’appui de la Préfecture, et M. Filhol s’est dévoué avec autant de courage que de persistance à faire prévaloir les vues de cette opinion ; l’opinion contraire triomphante  aux élections et qui semble devoir longtemps conserver  l’avantage ne peut lui pardonner l’échec dans lequel il l’a longtemps tenue[285] ».


Chapitre 6 : Les différents travaux scientifiques

Ces travaux sont divers et variés comme le montrent les nombreuses mentions utilisées dans les comptes rendus de l’Académie des sciences : chimie appliquée, physiologie, tératologie, chimie, physique, chimie végétale, anthropologie, paléontologie, chimie analytique, chimie minérale. Certains l’ont accompagné toute sa vie de scientifique, d’autres sont des travaux d’équipe.

1. L’étude des eaux

De 1847 et jusqu’à 1883, Edouard Filhol publie régulièrement des analyses dans différentes revues. Il étudie de nombreuses sources de la région car le thermalisme est en plein essor grâce au développement des réseaux ferrés et du soutien de l’Empereur et de l’Impératrice. Son travail porte sur les propriétés organoleptiques, physiques et chimiques ainsi que sur l’analyse quantitative afin de montrer ou non l’intérêt pour le thermalisme. L’action thérapeutique dépend de la composition chimique et de l’hygiène de la localité thermale. Les eaux peuvent être utilisées sous forme de bain, de douche et même de bains de vapeur en fonction de leur température.

Les eaux minérales et le thermalisme

L’Académie de médecine, sollicitée par les pouvoirs publics procède aussi à des analyses, les résultats sont comparés et l’Académie émet un avis sur les bienfaits thérapeutiques et sur l’exploitation de la source.

Dès août 1847, Edouard Filhol analyse sur place les eaux de Siradan (Hautes-Pyrénées) à la demande de M. Dosset, propriétaire d’un établissement de bains. Il détermine la température, la nature et la quantité de gaz dissous. Il fait remplir en sa présence un grand nombre de bouteilles neuves de cette eau afin de les transporter à Toulouse bouchées et mastiquées afin de terminer l’analyse. Il peut déjà préciser qu’il y a deux types d’eaux, une minérale saline non encore analysée et une autre ferrugineuse analysée en 1812 par Save. L’eau de Siradan est, aussi analysée à l’Académie de médecine. Dans le compte rendu, on peut lire : « La réputation bien connue de ce jeune professeur, élève distingué de l’École spéciale de pharmacie de Paris, devait offrir une garantie réelle de l’exactitude de son analyse. Aussi, à l’examen de son travail, il nous a été facile de reconnaître que cette analyse méritait toute confiance. Pour nous conformer toutefois aux statuts de l’Académie nous avons voulu par un nouvel examen contrôler les résultats annoncés sur l’eau de la source de Siradan[286] ».

Les résultats sont concordants : 

 Analyse de l’AcadémieAnalyse de M. Filhol
Acide carboniquepeu0,021
Bicarbonates de calcium et de magnésium0,1500,152
Chlorures de calcium, de magnésium, alcalins0,0500,050
Sulfates de calcium, de magnésium et de sodium1,31,480
Silice et oxyde de fer0,2500,218
Matières organiques peu étudiées0,020Traces non évaluées

L’eau de Montégut-Secla (Haute-Garonne) possède des vertus thérapeutiques, c’est une eau alcaline silicatée qui peut avoir des effets bénéfiques sur l’estomac, le foie et l’intestin[287]. Les résultats des analyses faites à l’Académie de médecine et par Edouard Filhol sont comparables ; le rapporteur souligne que « ce travail nous a beaucoup aidés dans le nôtre, nous devons l’avouer, et nous sommes heureux d’annoncer qu’à des différences à peine sensibles, nos résultats présentent un grand accord[288] ».

Le 11 janvier 1849, il communique à l’Académie l’analyse qu’il vient de faire de l’eau minérale d’Audinac (Ariège), cette eau est légèrement sulfureuse et contient une petite quantité d’iode[289]. Il présente une synthèse de quelques une de ses études[290].

Analyse d’un litre d’eau (g)AudinacMontégut SéclaSalies (Haute-Garonne)
Source chaudeSource froide
Sulfure de calciumtracespaspas 
Chlorure de magnésium0,0080,0160,0170,438
Iodure de magnésiumtracesTraces  
Carbonate de calcium0,2000,1510,2740,035
carbonate de magnésium0,0100,0040,002 
Sulfate de calcium1,1170,935 3,372
Sulfate de magnésium0,4960,4640,013 
oxyde de fer0,0030,0070,001traces
Oxyde de manganèse0,0080,005  
AlumineTracesTraces0,0010,025
crénate de fer0,0050,008  
Silicate de sodium0,0200,012 0,062
Silicate de potassiumTracesTraces  
Matière organique0,0420,0580,011 
Acide carbonique0,0790,1420,071 
hydrogénocarbonate de sodium  0,019 
Bisilicate de sodium  0,031 
Bisilicate de potassium  0,006 
Chlorure de sodium   30,073
Chlorure de potassium   0,060
Bromure de magnésium   traces

Avec Pinaud, il entreprend l’analyse chimique de l’eau d’Aulus (Ariège). Cette eau est limpide, inodore, de saveur légèrement amère, de densité 1,0027 à 10°C. Elle contient des chlorures, des sulfates, de la magnésie, de la chaux, du fer et du gaz carbonique.  L’analyse quantitative indique pour 10 litres d’eau, 18,177g de sulfate de sodium, 2,093g de sulfate de magnésium et 1,268g de carbonate de sodium. Les quantités des autres solides et gaz dissous sont inférieures au gramme[291] et c’’est en 1852, que l’Académie de médecine rend compte de l’analyse de l’eau minérale d’Aulus, cette eau est laxative, diurétique et peut-être fortifiante, l’autorisation d’exploiter la source est accordée à son propriétaire[292] .

Edouard Filhol met aussi au point avec Monsieur François, ingénieur des mines  et Monsieur Chambert, architecte, une buvette portative pour l’eau sulfureuse de la source de Labassère (Hautes Pyrénées) qui est située à 16 km de Bagnères-de-Bigorre (Hautes Pyrénées). Cet appareil permet aux malades soignés à Bagnères-de-Bigorre de boire cette eau[293].

Il transmet à l’Académie de médecine l’analyse  chimique des eaux minérales sulfurées de Bonnes (Basses-Pyrénées) et demande la vérification de ces résultats[294]. Il répond ainsi à une polémique concernant des résultats d’analyse différents, l’un en 1859 et l’autre en 1861, les premiers résultats n’étaient pas complets et ne devaient pas être publiés, les seconds correspondent à un travail abouti[295].

L’analyse des eaux d’Ussat (Ariège), près de Pamiers, est faite en 1856, ces eaux ont une valeur thérapeutique.

Il étudie aussi les différentes sources de Bagnères de Bigorre. Il conclut : «…ces sources sont abondantes, leurs températures sont variées ; il en est de même de leur richesse relative en éléments minéralisateurs : aussi peuvent-elles satisfaire à une foule d’indications[296]».

L’eau d’Ax (Ariège) contient de 0,015 à 0,020g  de sulfure de sodium par litre[297]. Les différentes sources ont été étudiées et l’autorisation est accordée[298].

Il entreprend une étude complète sur la composition des eaux de Saint-Christau de Lurbe (Pyrénées atlantiques). Il y a deux établissements et aussi une source sulfureuse. Il étudie sur place les cinq sources et détermine les gaz dissous et les éléments minéralisateurs. Les substances actives sont en quantité suffisante pour être efficaces dans le traitement de plusieurs affections[299].

Le 19 janvier 1865, il rend compte encore d’un travail sur l’eau salée de Camarade (Ariège). Cette eau est exploitée. Elle ne contient ni bromure, ni iodure alcalin par contre elle est riche en chlorure de sodium, un litre contient 280 g de ce sel[300].

L’eau minérale de Moudang (Hautes-Pyrénées) est analysée la même année, elle est limpide, incolore, astringente comme les eaux ferrugineuses et a une odeur, celle du soufre. Edouard Filhol conclut en disant qu’elle devrait rendre de grands services à la médecine grâce à l’association des éléments sulfureux et ferrugineux[301]. Un litre de cette eau contient :

ComposésQuantité (g)
Acide sulfhydriquetraces
Acide carbonique0,0230
Sulfate de protoxyde de fer0,0420
Sulfate de manganèse0,0030
Sulfate de calcium0,0290
Sulfate de magnésium0,0080
Chlorure de sodium0,0030
Silicate de potassium0,0220
Matière organique0,0250

Le propriétaire des eaux de Canaveilles (Pyrénées-Orientales) a demandé à Edouard Filhol d’analyser les eaux et il a transmis le dossier à l’Académie de médecine. Ces sont des eaux sulfureuses sodiques et alcalines, elles peuvent être exploitées[302].

Les études ont été faites par l’Académie cet hiver et par Edouard Filhol l’été sur l’eau de Notre-Dame de Villefranche de Rouergue (Aveyron), les résultats sont concordants[303]. Cette eau est limpide, elle contient de grandes quantités de sulfates et un peu de chlorures. L’eau de la source de Sourouilles analysée par Edouard Filhol et par l’Académie de médecine peut être utilisée comme boisson et l’eau de cette source exploitée même si elle contient des traces d’arsenic et de cuivre dus aux terrains traversés [304]. Les eaux de Labassère sont sulfureuses d’après les analyses faites et leur efficacité est reconnue, l’Académie émet un avis favorable à l’exploitation de cette source à usage médical[305]. Monsieur Raffanel demande l’autorisation d’exploiter la source de Castille commune de Plan près de Muret, les analyses faites par l’Académie et par Filhol correspondent, l’autorisation est donnée[306].

Mais d’autres sources ne sont pas reconnues comme ayant des vertus thérapeutiques. Edouard Filhol analyse la source nouvelle de Cusset,  le rapporteur de la commission mise en place à l’Académie de médecine, Monsieur Henry, conclut que l’eau de cette source ne peut être considérée comme une eau minérale[307]. La conclusion est la même pour l’eau de Calès dans la commune de Revel (Haute-Garonne) étudiée par l’Académie après l’analyse d’ Edouard Filhol, elle possède une composition chimique sans grand intérêt[308]. Edouard Filhol a fait une analyse sommaire sur l’eau de Gazost (Hautes Pyrénées) et l’Académie n’a pas eu assez  d’eau minérale pour mener à bien les différents  essais, la source ne peut donc pas être exploitée avant une nouvelle analyse[309]. La source de Lacave (Lot) ne possède pas un débit suffisant pour être exploitée, les analyses faites par l’Académie de médecine et par Edouard Filhol sont concordantes, il faut de nouveaux travaux de captage pour obtenir l’autorisation d’exploitation[310].

En 1881, l’étude porte sur l’eau de la source Barzun (Pyrénées atlantiques) située près de Barèges et qui a été amenée à Luz. Pendant ce trajet l’eau n’a pas subi d’altération, on peut donc penser que sa valeur thérapeutique a été conservée[311].

A la séance du 27 mars 1883, à l’Académie de médecine, Edouard Filhol lit une note sur les eaux minérales et les boues de Dax et sur la composition d’une nouvelle source minérale du département des Bouches du Rhône. Les eaux de Dax sont remarquables par leur abondance, leur température élevée et leur minéralisation. Edouard Filhol analyse les eaux puis les boues de l’établissement des Baignots. Dans un litre d’eau, il trouve :

composésQuantité (g)
Chlorure de sodium0,2860
Silice0,0240
Sulfate de potassium0,0240
Sulfate de sodium0,1869
Sulfate de calcium0,1880
Carbonate de calcium0,2314
Carbonate de magnésium0,0693
Carbonate de protoxyde de fer0,0012
Acide carbonique0,0500

Les boues de Dax sont constituées de :

substanceQuantité (g)
Sable siliceux21,470
Argile très fine46,030
Protosulfure de fer4,900
Sesqui-oxyde de fer6,140
Carbonate de calcium4,800
Carbonate de magnésium0,200
Matière organique16,432
Sulfure de cuivre0,028

 Pour les boues, il a utilisé les techniques d’analyse habituelles puis il les complète par l’analyse spectrale, celle-ci lui permet de déceler la présence en très faible quantité des corps suivants le rubidium, le baryum, le strontium, le zinc et le cuivre[312].

De nombreuses sources sont organisées, en 1882, il y en a une centaine dans les Pyrénées orientales, soixante neuf en Ariège, soixante quatre en Hautes-Pyrénées et trente et un en Haute-Garonne et en Basses Pyrénées[313].

L’analyse des diverses sources

En 1848, Edouard Filhol offre à l’Académie de médecine une notice sur les eaux minérales sulfureuses de Vemel (Pyrénées-Orientales)[314]. Il offrira aussi, quelques années plus tard son ouvrage : « Recherches sur l’alcalinité comparée des eaux sulfureuses des Pyrénées »[315].

Lors de la séance du 28 août 1852, au conseil général de la Haute-Garonne,  « M. Salles fait, au nom de la deuxième Commission, un rapport sur l’allocation de 200fr demandée par M. le Préfet pour honoraires à M. le docteur Filhol. Ce savant chimiste avait été chargé d’analyser les eaux des sources de Nizors près de Boulogne. Le Conseil général a décidé, l’année dernière, que les frais de ce travail seraient à la charge du département…. Les médecins du pays remarquèrent, en effet, que certaines maladies chroniques avaient été radicalement guéries par les bains de Nizors. Ces eaux se distinguent des eaux ordinaires et potables par la quantité de carbonate de chaux et par l’iode qu’elles contiennent ; par le dégagement de gaz qui se produit au sein de la source ; par la matière organique bitumineuse. Elles offrent une analogie avec les eaux de Foncaude (Hérault)….. La Commission propose donc d’allouer les 200fr. Elle propose aussi au Conseil d’émettre auprès de M. le Ministre de l’intérieur, de l’agriculture et du commerce le vœu de voir classer les eaux de Nizors[316] ».

Edouard Filhol étudie en particulier les eaux de Cauterets (Hautes Pyrénées) et la revue thérapeutique du midi s’en fait l’écho « D’après cet habile chimiste, il résulte que:

1° le soufre se trouve à l’état de monosulfure dans les eaux sulfureuses naturelles ;

2° Qu’il existe dans cet état dans les sources de Cauterets ;

3° Que l’alcalinité de ces eaux est due à un sulfure alcalin ;

4° Que les eaux de Cauterets sont riches en silice et en matière organique;

5° Que les principaux produits de l’altération que subissent les eaux sulfurées sodiques, en présence de l’air, lui ont paru consister en des carbonates, des silicates et des hypersulfites de soude ;

6° Que les eaux de Cauterets laissent dégager peu d’acide sulfhydrique[317] ».

A Doubaon-de-Germs (Hautes-Pyrénées), il y a cinq sources qui ont toutes été analysées par Edouard Filhol. Ces eaux appartiennent au groupe des eaux sulfurées sodiques, elles se rapprochent des eaux de Labassère, elles sont riches en chlorure de sodium et peuvent être transportées[318].

 A l’Académie de Toulouse, le 24 décembre 1863, il présente un travail sur quelques eaux minérales des Pyrénées, il souligne l’intérêt de l’eau de Labarthe-de-Rivière (Haute-Garonne) qui est une eau ferrugineuse, une des plus riches de France [319]

La Société d’hydrologie médicale a demandé à Edouard Filhol d’analyser les eaux de Barèges. L’eau de Barèges est sulfureuse elle ne s’altère qu’avec lenteur alors que l’eau mise en bouteilles s’altère rapidement. A température égale,  l’eau de Barèges est moins altérable que celles de Bagnères-de-Luchon et d’Ax.  L’air des piscines est pauvre en oxygène mais ne renferme pas de traces d’acide sulfhydrique[320].

Les eaux de Bagnères-de-Luchon

Le ministre de L’agriculture et du commerce, Jean-Baptiste Dumas, transmet à l’Académie le travail d’Edouard Filhol sur les eaux minérales de Bagnères de Luchon (Haute-Garonne) et fait paraître la lettre qui accompagnait le travail « Chargé officiellement, par le conseil municipal de Bagnères-de-Luchon, de faire l’analyse de toutes les sources d’eaux minérales que possède cette commune, je me suis rendu sur les lieux où j’ai déjà passé quelque temps…[321] ». Il a déterminé les propriétés physiques et organoleptiques ainsi que la composition chimique. Les sources sont nombreuses et peuvent être classées en trois sortes différentes les eaux sulfureuses, les eaux salines et les eaux ferrugineuses. Il étudie les eaux sulfureuses et a effectué environ 400 observations. Les eaux sulfureuses contiennent du monosulfure de sodium, du carbonate de sodium et des traces d’iode et de phosphate de sodium. Les eaux ferrugineuses contiennent de l’arsenic en infime quantité[322].

Puis en 1851, il fait déposer, par le Docteur Soubeiran, à partir du travail sur les eaux de Bagnères de Luchon une réflexion sur les eaux des Pyrénées[323], ce travail montre que les eaux des diverses localités des Pyrénées ne se ressemblent pas et que l’analyse d’une seule source ne permet pas d’établir la composition chimique de toutes les autres, donc que l’effet médical doit être bien distingué entre les différents établissements thermaux de Pyrénées. Puis il envoie un second mémoire sur les recherches sur les eaux sulfureuses de Bagnères-de-Luchon et de Labassère, suivies de considérations générales sur les eaux sulfureuses des Pyrénées[324] . Dans ce mémoire il traite de l’analyse quantitative de dix sources, les expériences ayant été faites à trois reprises sur chaque source à Bagnères-de-Luchon et d’autres sources ont aussi été analysées, une trentaine au total. Il y a 25 corps chimiques différents : sulfures de sodium, de fer, de manganèse et de cuivre, chlorure de sodium, sulfates de potassium, de sodium et de calcium, silicates de sodium, de calcium, d’aluminium et de manganèse, carbonate de sodium, sulfite de sodium, iodure de sodium, phosphates, matière organique, acide sulfhydrique, silice en excès, oxygène, azote et probablement brome et fluor[325]. A l’Académie des sciences de Paris, à la séance du 12 juillet 1852, Lallemand, Bussy et Balard rendent compte d’un travail de Filhol sur les eaux minérales sulfureuses de Bagnères de Luchon et de Labassère suivies de considérations générales sue les eaux sulfureuses des Pyrénées[326]. Ils concluent leur rapport en ces termes : « Ils vous proposent de le remercier de sa communication, de l’engager à poursuivre, avec la persévérance et l’habileté dont il a déjà fait preuve, la voie dans laquelle il s’est heureusement engagé, ainsi qu’à continuer et à étendre cette série d’observations comparatives, matériaux qui, convenablement mis en œuvre, serviront plus tard à établir sur ses véritables bases la théorie de la production des eaux minérales sulfureuses[327] ».

En 1853, Edouard Filhol donne des indications sur la composition chimique des eaux de Bagnères-de-Luchon prises sur les lieux d’emploi, il souhaite analyser l’eau telle que les malades l’emploient et il a entrepris ces expériences sur place pendant les vacances. Il constate une perte en sulfure de la source aux lieux d’utilisation[328]. Le 10 mars, Filhol indique que les eaux minérales de Barèges, Cauterets, Bonnes, Labassère et Vichy ainsi que les feldspaths des Pyrénées et les potasses du commerce contiennent de l’acide borique[329]

Son travail sur les eaux thermales le conduit à étudier l’air des piscines, des salles de douche et des étuves des établissements de Bagnères de Luchon[330]. L’air est altéré par l’acide sulfhydrique qui se dégage de l’eau et par le contact de l’eau sulfureuse qui contient du sulfure de sodium qui réagit avec l’oxygène de l’air. Le malade respire un air qui contient moins d’oxygène que l’air extérieur. D’autre part l’acide sulfhydrique, en présence d’air, produit de l’eau et du soufre finement divisé qui est respiré par les patients. Il faut donc des tubes laveurs à l’acétate de plomb[331].

Le 17 février 1881, il lit un mémoire sur l’ « analyse des feldspaths de la vallée de Bagnères-de-Luchon », les feldspaths sont constitués principalement de silicate d’alumine et de potasse ce qui est conforme aux résultats exposés en 1853[332] dans l’ouvrage sur les eaux minérales des Pyrénées.  Il a analysé quatre échantillons pris en quatre points différents, la composition de ces feldspaths est :

ComposéEchantillon 1 (g)Echantillon 2 (g)Echantillon 3 (g)Echantillon 4 (g)
Silice67,83167,80070,00067,721
Alumine17,32117,95017,12217,503
Potasse9,0309,0007,8208,973
Soude5,7715,2005,0215,750
Chaux0,0270,0300,0230,032
Magnésie0,0200,0200,0140,021
Oxyde de ferTracestracestracestraces
LithinetracestracestracesTraces

Edouard Filhol demande à M. Fouqué d’observer ces échantillons à l’aide du microscope polarisant. Ce dernier en a conclu que ce sont des feldspaths microclines avec des inclusions de filons d’albite et ayant des éléments accessoires comme le mica, le quartz, la calcédoine et du talc[333].

La ville de Luchon a honoré la mémoire d’Edouard Filhol, un quai porte son nom.

L’étude générale des eaux des Pyrénées

Edouard Filhol écrit à Jean-Baptiste Dumas afin de lui communiquer les résultats obtenus sur l’étude des eaux sulfureuses des Pyrénées et il sollicite ses conseils[334], ayant commencé ses travaux en 1848 et examiné plus de 100 sources. Dumas transmet à l’Académie de médecine le travail de Filhol. Les expériences menées sur les eaux portent sur le principe sulfureux. Pour Edouard Filhol, celui-ci est du « au monosulfure de sodium accompagné d’une trace insignifiante d’acide sulfhydrique qui provient de la décomposition du sulfure par l’action combinée de l’eau, de l’air et de la silice que l’eau tient en dissolution[335] ». Il recense vingt substances différentes dans les eaux. Le sulfure de sodium est le seul  principe sulfuré minéralisateur et aussi celui qui est à l’origine de l’alcalinité. L’Académie reconnait la valeur de ce travail et écrit : « Le travail qu’il a présenté à l’Académie mérite de servir d’exemple à ceux qui auront à s’occuper de l’étude des eaux minérales. Votre commission vous propose en conséquence de remercier M.Filhol de la communication qu’il a faite à l’Académie, de l’engager à adresser à l’Académie la seconde partie de son mémoire ; de renvoyer ce premier mémoire à la commission de rédaction pour être imprimé dans les travaux de l’Académie[336] ».

Edouard Filhol distingue différents types d’eaux : les eaux sulfureuses à base de sulfure de sodium ou à base de sulfure de calcium, les eaux salées, les eaux salines simples, les eaux salines séléniteuses et les eaux ferrugineuses qui peuvent être classées en différents groupes, si le fer se dissout dans l’acide sulfurique, les eaux sont ferrugineuses sulfatées, s’il se dissout dans l’acide carbonique, elles sont ferrugineuses carbonatées enfin s’il se dissout dans un acide organique nommé acide crénique par Berzélius, elles sont ferrugineuses et crénatées. Il souligne les problèmes de solubilité des sels, chaque sel influe sur la solubilité des autres[337] . Il fait alors la synthèse de tous les travaux qu’il a réalisés sur les différentes eaux, utilise la sulfhydrométrie pour doser les sulfures, emploie une solution aqueuse et non une solution alcoolique, pour l’obtenir, dissout 10g d’iode pur et fondu et 12,5g d’iodure de potassium dans un litre d’eau distillée. Cette solution est moins altérable que la solution alcoolique. L’iode décompose l’acide sulfhydrique et les monosulfures alcalins pour donner de l’acide iodhydrique et des iodures alcalins en libérant le soufre.

Les eaux potables dans le département de la Haute-Garonne. Mairie de Toulouse, Bibliothèque municipale, LmC2081

Un mémoire sur de « Nouvelles recherches sur les eaux minérales des Pyrénées » est lu à l’Académie des sciences en 1855, c’est la suite du travail de 1852. Ce mémoire est en cinq parties. Edouard Filhol décrit en particulier la méthode utilisée pour doser les sulfures qu’il appelle la sulfhydrométrie renversée, « Ce procédé,…, consiste à prendre une solution titrée d’iodure d’amidon soluble et à verser goutte à goutte, au moyen d’une burette graduée, l’eau minérale dont on veut connaître la richesse en sulfure dans un volume déterminé de solution, jusqu’au moment où elle est entièrement décolorée[338].  L’iodure d’amidon n’est pas une solution stable et il faut la titrer à chaque essai à l’aide d’une solution d’hyposulfite de sodium. Ensuite, il a fait passer lentement l’air des salles dans une solution titrée d’iodure d’amidon jusqu’à complète décoloration, déterminant la quantité d’acide sulfhydrique contenue dans l’air. Ces analyses ont été faites à Vernet, Amélie-les Bains, Ax, Saint-Sauveur et Bagnères-de-Luchon. Puis il s’intéresse à l’alcalinité des eaux sulfureuses, il constate que les eaux des Pyrénées orientales sont riches en carbonate de sodium et sont les plus alcalines, celles des Pyrénées centrales contiennent du silicate de sodium et sont beaucoup moins alcalines et que les eaux de quelques stations ne sont pas alcalines mais qu’elles renferment de l’acide silicique, elles sont plus altérables et ont la propriété de blanchir. Edouard Filhol a aussi étudiée la matière organique appelée barégine que l’on trouve principalement dans les eaux de Barèges et qui a la propriété de décomposer les sulfures en donnant de l’acide sulfurique. Pour terminer il présente l’analyse complète des eaux de Saint-Sauveur, d’Ax et d’Ussat réalisées sur place. Il insiste sur le fait que dans la même localité les eaux des différentes sources n’ont pas les mêmes propriétés[339].

Edouard Filhol demande à l’Académie des sciences d’accepter que ces différents travaux sur les eaux sulfureuses des Pyrénées soient pris en compte pour les prix de médecine et de chirurgie pour l’année 1856[340]et il reçoit une récompense de 1000 F car il a montré que les eaux sulfureuses des Pyrénées contiennent du monosulfure de sodium, distinguant deux types d’eau sulfureuse, il a aussi découvert la présence d’acide borique dans plusieurs eaux des Pyrénées et dans celles de Vichy enfin il a perfectionné la méthode sulfhydrométrique de Dupasquier en remplaçant la solution alcoolique d’iode par une solution aqueuse d’iodure de potassium[341].

En 1868, une controverse nait entre félix Garrigou et Edouard Filhol au sujet de cette méthode[342]. Filhol envoie une note à l’Académie de médecine dans laquelle il cite deux textes de Garrigou, une lettre écrite en 1862 dans laquelle il note :

« Cher et honoré  maître,

Votre bonté toute paternelle et votre savoir se sont donnés la main pour guider mes premiers pas dans une science où vous occupez un rang si élevé. Permettez-moi de vous remercier ici d’une manière publique des bontés et des soins que vous m’avez prodigué. Daignez agréer la dédicace de mon premier travail comme une marque bien faible de la reconnaissance et de la sincère affection de votre élève et bien dévoué ami », et un commentaire sur le travail sur leseaux « Cet éminent chimiste, étudiant les eaux des Pyrénées, a montré, chose aussi délicate à exécuter qu’utile à connaitre, les différences qui existent entre les eaux des diverses stations des Pyrénées [343]».

Charles Wurtz, Gaspard Chatin et Gobley sont chargés de juger le différend entre Garrigou et Filhol[344]. A la séance du 19 janvier 1869, il est mentionné que Garrigou a encore écrit à l’Académie[345], enfin la commission rend compte de ses travaux et Garrigou reconnait son erreur[346].

Malgré la polémique, Edouard Filhol poursuit ses travaux et emploie comme réactif sensible à l’alcalinité d’un liquide du nitroprussiate de potassium. Le nitroprussiate de potassium sert à distinguer les solutions contenant de l’acide sulfhydrique  de celles qui contiennent un sulfure alcalin. Les premières ne changent pas de couleur tandis que les secondes deviennent bleues ou violettes. Un mélange de nitroprussiate et d’acide sulfhydrique permet de reconnaitre l’alcalinité d’une solution car ce mélange se colore en bleu en présence de carbonates, d’ hydrogénocarbonates, de borates et de silicates alcalins. Il constate aussi que lorsque du nitroprussiate est ajouté à une eau chaude, la solution demeure incolore alors qu’en refroidissant la couleur bleue apparait. Il pense que des phénomènes de dissociation sont en jeu[347].

Edouard Filhol présente alors des conférences aux soirées scientifiques de la Sorbonne, le 17 décembre 1868, il expose ses recherches sur les « eaux minérales sulfureuses des Pyrénées[348] ».

Edouard Filhol reçoit une médaille d’or pour ses travaux d’analyse des eaux minérales des Pyrénées le 23 avril 1870, récompense décernée aux sociétés savantes des départements et aux personnes dont les travaux scientifiques ont paru le plus intéressant[349]. Monsieur Blanchard, secrétaire de la section des sciences rend compte des travaux de Filhol : « …une seule chose était manifeste : la nécessité d’études à poursuivre avec patience, avec méthode, avec une complète intelligence du sujet. Ces études ont été faites par M. Filhol, et l’habile chimiste a fourni les preuves que des eaux ayant en réalité beaucoup d’analogie présentent des différences considérables[350]».

Edouard Filhol lit un mémoire intitulé « Recherches sur la nature des combinaisons sulfurées qui minéralisent les eaux thermales des Pyrénées », le 9 mars 1871[351] et le 16 mars, il répond à M. Béchamp sur la nature des composés sulfurés qui existent dans les eaux thermales des Pyrénées. Les eaux sulfureuses contiennent du soufre sous différents états l’acide sulfhydrique, le sulfhydrate de sulfure, le monosulfure, l’hyposulfite et le sulfate. Filhol reprend les expériences de Béchamp et les interprète de manière différente, il en conclut que les eaux des Pyrénées contiennent du monosulfure de sodium ou du sulfhydrate de sulfure[352].

Le 9 décembre 1875, Edouard Filhol présente un travail sur les eaux potables et minérales, mettant en œuvre des expériences afin de contrôler les analyses faites. Il pratique la vaporisation par évaporation et pèse le résidu solide qu’il compare au total obtenu pour la composition de l’eau[353]

Lors de la séance du 6 avril 1880, une communication sur le blanchiment des eaux sulfurées est faite par Edouard Filhol[354].

Afin de mieux analyser les eaux minérales, Edouard Filhol étudie l’action des sels de zinc et de manganèse sur l’acide sulfhydrique. Il constate que les sels de zinc en présence d’un sulfhydrate alcalin et d’un excès d’acide sulfhydrique précipitent l’ensemble du soufre alors qu’il n’en est pas de même pour les sels de manganèse[355].

Les solutions très diluées de monosulfure alcalin chauffées à l’abri de l’air en présence de soufre se transforment en solutions polysulfurées, c’est ce que l’on observe avec les eaux sulfurées des Pyrénées[356].

Lors de la vingtième réunion des délégués des Sociétés savantes de Paris et des départements à la Sorbonne, le 11 avril 1882, Edouard Filhol intervient à propos de ses nouvelles recherches sur les eaux sulfureuses thermales des Pyrénées. Les eaux sulfureuses des Pyrénées centrales sont à  peine alcalines tandis que celles des Pyrénées orientales près du Canigou sont alcalines et contiennent du carbonate de sodium[357]. Il exprime le souhait de refaire un ouvrage général sur les eaux puisque son travail est enrichi grâce aux nombreuses expériences faites depuis plus de trente ans. Lors de ses obsèques, Joseph Jougla indique qu’Edouard  Filhol avait repris les travaux sur les eaux afin de faire paraitre un nouvel ouvrage. Ce livre paraitra en 1888 grâce au Docteur Léon Joulin, un de ses anciens élèves et son successeur à l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse.

En 1891, la première chaire d’hydrologie médicale est créée à Toulouse à la faculté mixte de médecine et de pharmacie et elle est attribuée à Garrigou[358].

Les différentes études sur les eaux

L’eau de pluie tombée à Toulouse en 1855 contient beaucoup d’ammoniac. Il fait des essais sur 10L d’eau, en janvier, la quantité est de 0,0026g/L, en février 0,0066g/L. Un litre d’eau de neige, prise à la campagne aux environs de Toulouse, ne renferme que 0,00060g d’ammoniac mais l’eau provenant de la neige et récupérée sur le sol après un séjour de 36h en a 0,0030g. Les matières dissoutes ne comportent que 2,850g de chlorure de sodium et la quantité de nitrate de sodium est de 3g/m3 [359]. L’eau de pluie contient en moyenne 0,0005g d’azote par litre[360].

En 1858, il effectue l’analyse de quelques échantillons d’eau provenant d’un drainage effectué dans le Gers[361] .

Le docteur Vidal qui vit au Japon lui a envoyé plusieurs bouteilles d’eaux minérales en 1877. Il étudie les eaux de Koussats  et détermine la composition chimique de ces eaux[362].

SubstancesQuantité (g) Eau source 1Quantité (g) Eau source 2
Sulfate de protoxyde de fer0,55600,5700
Sulfate d’alumine0,96000,9640
Sulfate de chaux0,26800,2720
Sulfate de magnésie0,05700,0580
Sulfate de soude0,16000,1660
Sulfate de potasse0,05000,0460
Silice0,26000,2600
Acide sulfurique libre1,80001,8000
Acide chlorhydrique libre0,77200,7720
Phosphate acide de chaux0,00400,0046
Iode0,00500,0045
fluortracestraces

Ces eaux sont très différentes de celles des Pyrénées, elles demandent une étude approfondie.

2. La chimie végétale

L’étude des fleurs, des fruits et des produits des champs

La matière colorante des fleurs

A partir de 1853 et jusqu’en 1881, Edouard Filhol s’intéresse aux matières colorantes des fleurs[363]. En 1854, dans les Comptes rendus  de l’Académie des sciences, il présente des travaux sur l’action de l’ammoniac sur les fleurs blanches, rouges et roses. Il constate que les premières deviennent jaunes et que si l’on ajoute une eau acidulée, les fleurs sont blanches à nouveau. Il fait bouillir des pétales de fleurs blanches dans de l’eau distillée puis il ajoute du carbonate de sodium et un peu de sulfate de cuivre, il obtient un liquide de couleur jaune capable de teindre fils et tissus, il joint des échantillons à son mémoire. Les fleurs rouges comme le coquelicot soumises à de l’eau bouillante ou à de l’alcool donnent une solution d’un rouge violacé. Si on ajoute de l’ammoniac à cette solution, celle-ci devient d’un rouge verdâtre terne, si on ajoute d’abord un acide, la couleur est écarlate, puis de l’ammoniac, la solution devient violette, il en est de même si l’on ajoute directement l’ammoniac sur les fleurs. Ces résultats ne sont pas généralisables à toutes les fleurs rouges. Les fleurs roses renferment deux sucs, l’un est incolore en solution acide, l’autre donne une solution rouge. Si on ajoute des alcalis à chaque solution, la première devient jaune et le seconde bleu, le mélange des deux donne du vert. Les fleurs bleues en présence d’ammoniac donnent une teinte verte plus ou moins jaune à la solution, cela dépend de la teinte bleue initiale. Les fleurs blanches contiennent du quercitrin, matière colorante jaune et cristallisable, les fleurs roses, violettes ou bleues du quercitrin et de la cyanine, glucoside de la famille des anthocyanes enfin les fleurs jaunes du quercitrin, de la xanthine, pigment de la classe des caroténoïdes et de la xanthéine[364]. Dans presque toutes les fleurs, il existe une substance à peine colorée dans les solutions acides et jaune en présence d’alcalis. Elle est soluble dans l’eau, l’alcool, l’éther, elle n’est pas volatile et on la trouve aussi dans les parties vertes des plantes[365]. Edouard Filhol complète les premiers résultats le 7 août 1856 et il présente ses nouvelles recherches. La substance qui est jaune est la lutéoline. Cette matière colorante de presque toutes les fleurs jaunes devient verte en présence d’acide chlorhydrique, bleu avec l’acide nitrique mais l’excès de cet acide fait disparaitre la couleur[366].

En 1859, il indique qu’il a exécuté des expériences afin de conserver des fleurs fraiches avec leurs formes et leur couleur. Il montre à ses collègues de l’Académie, à Toulouse, des tubes en verre scellés aux deux extrémités et qui contiennent des fleurs depuis un an, celles-ci n’ont pas été altérées. Il a placé dans le tube un petit fragment de chaux vive qui absorbe l’eau des plantes et fixe l’acide carbonique ainsi il ne reste plus que l’azote contenu dans l’air. Les fleurs de couleur fragile ne pourront pas être conservées. Il pense aux voyages scientifiques et aux naturalistes qui pourront ainsi revenir avec des échantillons de plantes fraiches. Messieurs Joly et Clos montrent l’importance de ce travail pour les leçons de botanique, il sera possible de montrer des fleurs qui fleurissent à n’importe quelle saison de l’année[367].  La même année, il lit à l’Académie de médecine une note sur le même sujet[368].

Si l’on traite les fleurs par de l’éther, la cyanine se précipite au fond du récipient et le xanthogène se dissout dans l’éther. Le xanthogène est de couleur jaune dissous dans de l’eau, dans un alcool et dans l’éther. Il est possible de teinter en jaune les fils et les tissus. Il n’a pas trouvé ou bien sous forme de traces du xanthogène dans les racines de radis, les feuilles de chicorée, de céleri et de chou, les navets, les carottes, les tubercules de pommes de terre. Les fougères et certaines mousses en contiennent. La xanthine devient bleue en présence d’acide chlorhydrique et nitrique[369].

L’anthocyanine est la matière colorante des fleurs rouges, roses ou bleues suivant  que le suc des fleurs est acide ou neutre. Elle est solide, non cristallisable, soluble dans l’eau et l’alcool, insoluble dans l’éther, devient verte en présence d’alcalis[370].

L’anthoxanthine est une des deux matières colorantes des fleurs jaunes, elle devient verte en présence d’acide chlorhydrique, bleue par ajout de quelques gouttes d’acide nitrique, dans l’éther, elle se partage en deux partie, l’une est soluble dans l’éther tandis que l’autre l’est dans l’alcool[371].

Lors de la réunion annuelle des sociétés savantes, le 19 avril 1865, à la Sorbonne, Edouard Filhol présente un travail sur des matières colorantes végétales, il illustre son propos en réalisant des expériences fort démonstratives[372].

Il constate aussi que la matière colorante du jaune d’œuf est très analogue à celle  à celle des fleurs, c’est la xanthyne qui est analogue à la chlorophylle. Si l’on souhaite obtenir un œuf dont le jaune ait une couleur foncée, il faut donner aux poules de l’herbe fraiche[373].

Le 27 juin 1861, edouard Filhol

 communique la composition chimique des cendres de l’atriplex halimus. Cette plante pousse au voisinage de la mer mais il est possible d’en faire des haies loin de la mer. La cendre récupérée à partir de la plante cultivée loin de la mer contient une grande quantité de chlore alors que cette plante puise son eau dans un milieu pauvre en sel[374].  Le 4 juillet, il montre à ses collègues de l’Académie de Toulouse des écheveaux de coton teints avec les couleurs obtenues à partir d’écorces de conifères : pin, sapin, cèdre, if…il a obtenu entre autre un beau rose et une nuance cachou susceptibles d’être utilisés dans l’industrie[375].

Il indique un nouveau travail qu’il a entrepris avec le professeur Chatin sur les feuilles d’automne en janvier 1864. Gaspard Chatin remplace Filhol comme pharmacien chef à l’hôpital Beaujon puis sera professeur à l’école de pharmacie avant d’en devenir directeur en 1873. Ces deux savants ont comparé des feuilles vertes, jaunes et des feuilles mortes sur le même arbre. Les feuilles vertes contiennent moins de substances organiques que les jaunes et elles-mêmes moins que les feuilles mortes. Ils pensent que la cellulose est moins abondante dans les feuilles mortes et dans les feuilles jaunes tandis que la quantité de tannin et de matière grasse augmente de la feuille verte à la feuille morte. Ils espèrent que leur travail va permettre de déterminer l’époque la meilleure pour récolter les plantes destinées à la médecine et à l’industrie (teinture)[376].  Le même jour, Edouard Filhol fait une communication sur les élytres de certaines sauterelles qui ont une composition chimique comparable à la chlorophylle[377]

  • La matière sucrée des fleurs

A l’Académie de Toulouse, le 27 décembre 1861, Edouard Filhol expose un travail sur la quantité de sucre contenue dans les fleurs. Il a d’abord recherché combien d’eau renfermait les fleurs, il a trouvé de 75 à 90 % de leur poids. Il a opéré sur la matière sèche et la quantité de sucre varie de 12 à 33%. La couleur des fleurs ne semble pas avoir d’influence. Par contre, les fleurs épanouies contiennent plus de sucre que les boutons alors que les fleurs flétries en contiennent moins. Ce sucre correspond à la variété sucre interverti[378].  Un sucre interverti est un mélange équimolaire de glucose et de fructose.

  • Les fruits de l’Arbutus Unedo

Les fruits mûrs de cette plante contiennent beaucoup de sucre qui est incristallisable et lévogyre. Il réduit le tartrate double de potasse et de cuivre et possède les propriétés du glucose (sucre de fruits). Ils contiennent de la parapectine, de l’acide métapectique et des traces d’amidon ainsi qu’une matière jaune comparable à de la cire et une matière colorante[379]. La parapectine est un corps isomères de la pectine. Les pectines sont des polyosides rattachées aux glucides, ils sont uniquement d’origine végétale.

  • Les fruits de l’arbousier

Les arbouses, fruits de l’arbousier contiennent du glucose, de l’acide métapectique, une substance comparable à la cire, des traces d’amidon, une matière colorante et aussi de la parapectine, substance qui n’a jamais été signalée jusqu’à ce jour dans aucun fruit [380].

  • La variolaire amère

Ce lichen se trouve sur le charme, le hêtre, le châtaignier. Edouard Filhol et Bouchardat pensent que le principe amer contenu dans la plante est de la cétrarine[381]. En effet, la cétrarine est une matière amère trouvée dans les lichens, cette matière dérive des depsidones  qui sont des composées aromatiques.

  • Le mais

A la séance du 10 janvier 1867, Edouard Filhol propose à l’Académie un travail sur la composition chimique du mais[382]. Le mais sert à nourrir les hommes et les bêtes. La farine de mais comme celle de blé renferme de l’azote, de l’amidon mais aussi une grande quantité de substance grasse. Le cotylédon de mais peut s’altérer et donner des moisissures entrainant des maladies chez l’homme. On peut séparer les gruaux du cotylédon en écrasant le grain, la farine préparée avec les gruaux ne s’altère pas et les cotylédons donnent une huile de mais utilisable. La farine ainsi préparée contient encore de l’azote et constitue un aliment complet contenant moins d’huile.

  • Les courges

Avec Edmond Timbal-Lagrave, le 26 janvier 1860, Edouard Filhol présente à l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse les résultats d’un travail sur les courges. Il faut distinguer deux types de courges celles à chair rouge et celles à chair jaune, la matière colorante des courges à chair rouge est comparable à celle des carottes alors que la matière colorante des courges à chair jaune s’apparente à la coloration jaune des fleurs jaunes. Les plus grosses sont les plus riches en eau. Les courges à chair rouge contiennent plus de fécule, cette  dernière est semblable à celle de la pomme de terre. Les courges contiennent aussi du sucre mais en quantité variable, ce sucre est un mélange de sucre de canne et de glucose[383].

  • Le kudzu

Le kudzu, plante cultivée en Chine et au Japon possède de nombreuses qualités alimentaire, industrielle, ornementale ainsi que des propriétés médicales. Edouard Filhol a étudié la racine de cette plante et l’a trouvée aussi nutritive que la pomme de terre. Un pied de cette plante a été introduit en 1875 par la société d’horticulture de la Haute-Garonne[384] .

La chlorophylle

De 1863 à 1878, Edouard Filhol poursuit des recherches sur la chlorophylle. Les solutions de chlorophylle traitées par les acides chlorhydrique et organiques perdent leur coloration verte, il reste une matière solide noire et un liquide jaune brun. Ce dernier mis en présence d’acide chlorhydrique devient vert, si il est filtré, une matière jaune demeure sur le filtre et la solution obtenue est bleue. La matière solide noire est amorphe pour les plantes dicotylédones et cristallisable pour les monocotylédones, les cristaux sont observables au microscope ; elle est aussi soluble dans diverses solutions, celles-ci observées au spectroscope montrent des bandes d’absorption qui dépendent des solvants utilisés[385], c’est alors qu’il recherche la nature et les propriétés de la chlorophylle[386] exposant d’abord la matière verte provenant des feuilles des plantes n’ayant aucune nuance. Pour préparer la chlorophylle, il utilise de l’alcool à 60° bouillant qui la dissout bien et la laisse reposer au refroidissement. Après plusieurs dissolutions, elle reste mêlée à une substance grasse qui ne peut-être séparée que par de l’acide chlorhydrique concentré. La chlorophylle est très altérable ; la lumière, les acides, les bases et les solvants neutres la transforment. Lorsque les feuilles présentent une autre coloration que le vert la chlorophylle n’est pas absente, elle est cachée par une couche superficielle. Il est possible de le montrer en mettant une feuille colorée dans un mélange d’éther et d’acide sulfureux, la couche superficielle de cyanine est décolorée, la feuille de printemps devient verte, celle d’automne jaune.

Edouard Filhol a séparé en quatre matières colorantes le pigment chlorophyllien en faisant agir un acide sur une solution alcoolique. Il obtient un corps brun azoté insoluble dans l’alcool, un corps jaune, non azoté, soluble dans l’alcool, un corps bleu en présence d’excès d’acide chlorhydrique et un corps jaune séparé du bleu par l’éther[387].

L’étude de l’ivraie

Casimir Bailleul et Edouard Filhol réalisent une étude sur l’ivraie enivrante ainsi que sur quelques autres espèces du genre lolium. Bailleul est professeur à l’Ecole vétérinaire de Toulouse, la première partie de leur travail[388] concerne principalement le lolium temulentum qui possède des propriétés toxiques connues depuis l’Antiquité. Il produit des effets funestes sur l’homme et agit comme un poison narcotique. C’est une plante annuelle de 40 à 60cm, très répandue à la surface du globe et qui arrive à maturité à peu près à la même époque que les céréales, on la trouve dans le blé, l’orge, le seigle et l’avoine. Avec cette espèce, les expériences, dans cette partie, sont exécutées sur des chiens. Les autres lolium sont moins toxiques, ce sont  le lolium Linicola Sond, le lolium Perenne L et le Lolium Italieum[389]. Ils font environ 150 expériences avec les quatre mais plus particulièrement avec le premier qui est le plus fréquemment mélangé aux grains  de céréales. Ils distinguent deux principes dans l’ivraie[390]. Les deux principes toxiques sont distincts par leurs propriétés chimiques et leur action physiologique. Une des substances est soluble dans l’eau et insoluble dans l’éther et produit des phénomènes de prostration, l’autre substance est insoluble dans l’eau et soluble dans l’éther et entraine une action stimulante puis une somnolence comparable à celle donnée par la strychnine.

composition chimiqueQuantité (%) de lolium temulentumQuantité (%) de lolium linicola SondQuantité (%) de lolium Perenne LQuantité (%) de lolium Italieum
Amidon33,5630,8529,6021,70
Huile verte1,151,201,950,60
Matière jaune1,801,540,800,75
Dextrine1,751,201,501,50
Albumine18,6014,2510,5016,40
Matière extractive24,9523,2925,6523,70
Son15,4522,0022,4027,50
Cendres (contiennent du phosphore)2,745,155,906,00

Ils réalisent aussi des expériences avec le grain, la farine, le son et l’amidon ainsi qu’avec l’huile extraite de l’ivraie par l’éther et le produit obtenu en traitant par l’eau l’ivraie préalablement épuisée par l’éther. Il y a de la chlorophylle dans l’huile verte et de la xanthine dans la matière jaune.

Avec l’huile extraite par l’éther, on constate chez le chien une salivation abondante, une prostration, des vomissements puis une paralysie avec une contraction des muscles et une accélération de la respiration. Avec l’extrait hydro-alcoolique, l’animal meurt peu après avoir mangé la bouillie. Si l’on prend des grains d’ivraie avant sa maturité, il n’y a aucun effet car les deux principes actifs ne  sont présents que dans le grain à maturité.

Ils demandent que leur travail soit retenu pour le prix de médecine et de chirurgie[391].  Les commissaires sont Armand Velpeau, Pierre Rayer, Adolpohe Brongniart, Jules Cloquet et Claude Bernard est le rapporteur. Ils obtiennent le prix Barbier qu’ils partageront avec  Vée et Leven, ces derniers ont proposé une étude sur des recherches chimiques et physiologiques sur un alcaloïde extrait de la fève de calabar. Ce prix est décerné « à celui qui fera une découverte précieuse pour la science chirurgicale, médicale, pharmaceutique et dans la botanique ayant rapport avec l’art de guérir». L’étude n’est pas terminée mais les premiers résultats sont importants, ils ont extrait de l’ivraie deux principes toxiques distincts par leurs propriétés et par leur action physiologique et c’est pourquoi le prix leur a été décerné[392].

La seconde partie de leur travail parait en 1864. Ils ont testés les deux principes actifs sur les chats, les solipèdes, les porcs, les ruminants, le rongeurs, les oiseaux de la basse-cour. Dans l’ensemble, ces animaux résistent mieux que les chiens. Pour les porcs, aucun trouble n’est constaté. Les bovins ne sont sensibles qu’à l’injection. Le lolium Italieum n’a aucune activité. Ils souhaitent trouver un contre-poison et pour l’instant aucun traitement  n’est mis au point.

Les vins

Une enquête statistique de 1852 indique l’existence de 55000 hectares de vignes dans le département de Haute-Garonne. L’arrondissement de Toulouse en compte 23000 et possède les meilleurs crus du département. Certains produits sont achetés par le département de la Gironde et sont vendus sous cette étiquette.

Dès 1846, Edouard Filhol présente une étude faite sur la composition chimique des vins de Haute-Garonne[393] afin d’avoir des références pour identifier les falsifications faites aux vins. Il étudie seize échantillons de vins pris chez des marchands toulousains qui lui ont été remis par Monsieur François Sans maire de Toulouse. Edouard Filhol mesure la densité, note la couleur des vins à l’aide du colorimètre de Collardeau, indique l’année de la récolte et prend comme référence l’intensité de la couleur du vin de Villaudric, il détermine aussi la richesse des vins en alcool.

Vins deAnnée de la récolteDensité à 15°CIntensité de la couleurDegré alcoolique à 15°C
Villaudric18410,992 12,58
Villaudric18440,9931,0011,10
Villemur18440,9911,0212,33
Fronton18440,9951,00 
L’Ardenne18440,9931,01 
Cornebarrieu18440,994 10,00
Léguevin18440,9920,6010,66
Portet18440,9950,709,46
Saint-Gaudens18440,9960,2110,00
Saint-Gaudens18420,993 10,10
Saint-Gaudens18420,996 8,66
Saint-Gaudens18420,997 8,60
Martres18430,991 11,16
Verfeuil18440,9940,379,13
Grenade18440,9930,7110,33
Lévignac18440,9920,8710,33
Avignonet18440,9920,28 
Revel18440,9940,568,63
Revel18440,9940,388,35
Revel18440,9950,388,25
Merville18440,998 10,60
Merville18410,9946 10,65

Il recherche aussi les matières colorantes qui ont pu être ajoutées aux vins et teste le suc de mûre, de baies d’hyèble, de sureau, de troène, la teinture de tournesol, l’infusion de campêche, de bois du brésil et de coquelicot.

Il détermine la quantité de tartre ainsi que la quantité de divers sels[394]. Il étudie les moyens propres à déceler l’addition d’alun dans les vins. Les vins naturels contiennent de l’alumine qui s’y trouve probablement à l’état de tartrate et du sulfate de potassium. Il faut donc faire une analyse quantitative du vin afin de pouvoir affirmer qu’il a été sophistiqué[395]

Un traité de libre échange est signé le 23 janvier 1860 entre les Anglais et les Français. Les taxes douanières sont abolies sur les matières premières et sur de nombreux produits alimentaires. Dans ce cadre, afin de promouvoir les vins de la Haute-Garonne, le préfet Boselli  a mis en place une commission départementale chargée de parcourir le bordelais et de mentionner les améliorations à introduire.

« Le nouveau traité avec l’Angleterre semble devoir favoriser la production des vins dans la Haute-Garonne. La prévision des avantages qui pourraient résulter, pour le département, d’un débouché considérable, si la qualité des vins appelait les demandes de l’extérieur, m’a paru donner un intérêt actuel et tout spécial à la recherche des moyens d’une fabrication perfectionnée. J’ai institué à cet effet une commission dont les membres, en raison de leurs travaux scientifiques ou de leur expérience dans la viticulture, présentent à l’administration toutes les garanties désirables. MM, Filhol, Frédéric Lignières, Jules Gleizes, de Papus et Prévost ont bien voulu accepter le mandat de se transporter dans les départements voisins où la préparation des vins est le mieux entendue, et déconsigner, dans un rapport qui serait ultérieurement porté à la connaissance du public, les dispositions nouvelles à introduire dans la culture de la vigne et dans la préparation des vins de la Haute-Garonne, pour donner à ces derniers le mérite et la valeur des produits plus appréciés que les nôtres en France et à l’étranger. L’exécution de ce programme devant exiger des déplacements dont les frais ont incontestablement un caractère d’intérêt départemental, j’ai l’honneur de vous proposer d’ouvrir un crédit de 600f destiné à couvrir cette dépense »[396].

Le rapport dû à Edouard Filhol comprend deux parties, la première traite de la viticulture, la seconde de la préparation du vin. Il est incontestable que la cuvaison et sa durée sont la période la plus importante de la fabrication du vin. Edouard Filhol précise : « La cuvaison doit être attentivement surveillée. La durée en est plus ou moins longue, selon les années et certaines conditions spéciales à la vendange. Il est impossible d’établir une règle fixe et invariable à cet égard ; cependant les viticulteurs reconnaissent  qu’il y a convenance et même avantage à décuver lorsque  la fermentation est terminée….[397]».

 Cette commission précise quels sont les cépages à favoriser, indique que l’étude de la taille doit être faite, qu’il faut planter chaque cépage à part afin que les raisins murissent tous à la même époque, que les raisins doivent être cueillis murs, égrapper avant de les mettre dans les cuves dans lesquelles aucune trace de lie ou de tartre ne doit subsister, enfin cette commission demande la création d’une école de viticulture[398].

Dans divers vins de la Haute-Garonne, la composition chimique  a donné les résultats suivants[399] :

composémimimamaxima
Tartrate de potassium0,8402,425
Tartrate de calcium0,0240,072
 Tartrate d’alumine0,0250,048
Tartrate de fer0,0270,131
Chlorures alcalins0,0780,259
Sulfate de potassium0,0830,463
Sulfate de calcium0,0120,128
Phosphate de calcium0,3000,700

Dans une étude faite sur les cépages en 1862 avec Edouard Timbal-Lagrave (1819-1888) qui porte sur deux régions : Portet situé dans la plaine au sud de Toulouse où Edouard Filhol possède un vignoble et les coteaux au nord de Toulouse, exposés au sud à Grisolles d’où Edmond Timbal-Lagrave est natif.  Ce sont les cépages à raisins noirs qui sont les plus répandus aux environs de Toulouse. Ils prennent des raisins à maturité, ils les écrasent et les étendent avec 9 fois le volume de moût à l’aide d’eau distillée puis ils utilisent la liqueur cupropotassique bouillante[400].

cépageslieuxSucre dans un litre de moût
NégretPortet191g
NégretPrès de Grisolles209g
MourastelPortet170g
MourastelPrès de Grisolles171g
MorterillePortet209g
MorterillePrès de Grisolles209g
BouchalèsPortet184g
Grosse mérillePrès de Grisolles180g
FerrandilPortet220g
PiquepoulePrès de Grisolles164g
SpiranPrès de Grisolles209g
BlanquettePortet200g
BlanquettePrès de Grisolles220g
Mauzac rougePrès de Grisolles230g
Mauzac blancPortet180g
Mauzac blancPrès de Grisolles230g
Plant de MarseillePortet184g
Plant de GrècePortet180g
Plant de GrècePrès de Grisolles180g

Les raisins cultivés sur les coteaux de Grisolles sont plus sucrés que ceux de la plaine.

Toujours avec Edmond Timbal-Lagrave, Edouard Filhol expose les recherches effectuées sur les cépages cultivés dans les départements de la Haute-Garonne, du Lot, du Tarn et Garonne, de l’Aube, de l’Hérault et des Pyrénées orientales[401]. Ils étudient la richesse en sucre et en acide de différents cépages, ils dosent le sucre à l’aide de la liqueur de Fehling et l’acide à l’aide d’une solution titrée de soude en présence de tournesol comme indicateur coloré. Ils étudient des cépages à raisins noirs, à raisins gris ou roses, à raisins blancs et à raisins muscat ou parfumés.

« C’est une consciencieuse étude de toutes les variétés que présentait alors la vigne dans nos contrées sont passées en revue et caractérisées d’une manière précise, en même temps que, par de nombreuses analyses, les auteurs font connaître la composition du jus des raisins au moment de la vendange, et en tirent des conséquences relativement à la qualité du vin qu’elles produisent. Aujourd’hui que la plupart de ces cépages sont menacés de disparaître, le travail de Filhol et de Timbal reste comme un tableau fidèle de l’état de la vigne à l’époque où il a été écrit[402]

Le 19 janvier 1865, Edouard Filhol présente à l’Académie de Toulouse l’analyse qu’il vient de faire sur la cendre des sarments de vigne atteints d’oïdium. Ces sarments lui ont été remis par son collègue Clos, la cendre contient 6% de potasse alors que la cendre des sarments non atteints d’oïdium en contient 20%. Une discussion s’engage et des solutions sont proposées comme mettre sous forme d’engrais de la potasse afin d’éviter l’apparition de l’oïdium[403].

En 1882, Edouard Filhol expose les observations faites sur les quantités d’acide et de sucre et contenues dans les raisins récoltés dans le midi aux diverses époques de leur développement.  Loin de la maturité, les raisins sont acides et contiennent beaucoup d’eau, la quantité diminue lorsque le sucre apparait et l’acidité diminue elle aussi. Pour cela il a étudié les raisins provenant de ses vignes à Portet et de son jardin de Toulouse. Il y a le chasselas, la mortarille et le bouchalès. Les raisins les plus sucrés donnent des vins riches en alcool, ceux qui sont récoltés dans les régions plus froides donnent des vins peu alcooliques, acides et de qualité inférieure[404].

3. La toxicologie

Bien avant sa thèse en médecine, soutenue en 1848 et portant sur l’arsenic, Edouard Filhol s’intéresse à la toxicologie. En 1842, il propose une analyse des capsules de Papaver Rhoeas, met en évidence la morphine dans les fleurs de pavot soit dans leur suc soit dans leur extrait, la quantité dépend du climat. Dans les capsules de coquelicot récoltées avant leur maturité, le suc est acide et la quantité de morphine est infime[405] .

L’arsenic

C’est en 1844 qu’il expose à l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse son travail sur l’arsenic[406]. Dans ce mémoire, Edouard Filhol rappelle les procédés utilisés et décrit un nouveau protocole expérimental. Paul Flandrin et Dauger sont cités par l’Académie des sciences et Mathieu Orfila, plus récemment, par l’Académie de médecine. Il faut que l’arsenic ne soit pas sous une forme facilement volatilisable, qu’il soit soluble dans l’eau et facilement séparable des matières organiques dans lesquelles il se trouve engagé. C’est sous la forme d’acide arsénique qu’il peut être transformé en arséniate de potassium très soluble dans l’eau et plus facilement séparé de la matière organique. Mais c’est cette partie qui est la plus complexe pour le chimiste. Il existe deux procédés. Une carbonisation qui ne laisse qu’un résidu de charbon qui ne gêne pas le chimiste pour déterminer la quantité d’arsenic. Il conclut que le procédé de carbonisation à l’acide sulfurique préconisé par Flandrin et Dauger peut entrainer des pertes d’arsenic si le chimiste n’est pas expérimenté alors que la carbonisation par le nitre employée par Orfila ne présente pas cet inconvénient.  L’autre procédé se fait sans carbonisation. Il reprend les travaux de Jaquelain puis d’Hugo Reinsh. Monsieur Jaquelain fait passer un courant de chlore dans la matière qui contient de l’arsenic afin de séparer les constituants  puis l’acide arsénieux ayant été transformé en acide arsénique, il réagit avec de l’acide sulfurique placé dans un appareil de Marsh. Hugo Reinsh utilise le cuivre qu’il fait réagir avec la matière suspecte, l’arsenic se dépose sur le cuivre et ensuite il utilise l’appareil de Marsh avec de l’hydrogène. L’inconvénient principal de ce procédé est qu’il ne permettra pas ensuite de tester cette matière suspecte pour découvrir un empoisonnement avec un composé du cuivre. C’est un anglais James Marsh qui mit au point cet appareil qui permet de déceler des quantités infimes d’arsenic. Edouard Filhol place la matière suspecte dans un creuset en présence d’hydroxyde de potassium qu’il chauffe jusqu’à dissolution complète. Il laisse refroidir la solution qui contient de l’arsénite de potassium puis fait passer un courant de chlore qui conduit à l’arséniate de potassium tandis que les matières organiques coagulent. Ensuite, la solution obtenue est placée dans un appareil de Marsh traversé par de l’acide chlorhydrique. Des taches d’arsenic se déposent. 

Edouard Filhol propose,  à l’Académie, une note sur quelques faits relatifs à l’histoire de l’arsenic, il indique un nouveau mode opératoire, Il place, dans une capsule identique à celles sur laquelle se trouvent les taches, un mélange d’hypochlorite de potassium et d’acide sulfurique dilué puis il la recouvre avec la capsule qui porte les taches. Au bout de quelques minutes, les taches ont disparu, il faut alors verser du nitrate d’argent dans cette capsule, il se forme alors un précipité rouge brique d’arséniate d’argent[407]

Il indique aussi une méthode de séparation de l’arsenic et de l’antimoine. Dans un appareil à dégagement d’hydrogène fonctionnant avec du zinc et de l’acide sulfurique étendu, un composé arsenical soluble réagit et de l’arséniure d’hydrogène est obtenu. Si on remplace le composé arsenical par un composé soluble d’antimoine, il se forme de l’antimoniure d’hydrogène. Quand l’hydrogène est obtenu à partir de l’action d’une solution concentrée de potasse caustique sur le zinc ou sur de l’aluminium, les composés arsenicaux réagissent tandis que ceux d’antimoine ne donnent pas d’antimoniure d’hydrogène. C’est une méthode de séparation de l’arsenic et de l’antimoine[408].   

Les autres travaux

  • La falsifications des farines alimentaires

En juillet 1847, le maire de Carcassonne envoie une lettre à Edouard Filhol afin qu’il contrôle les farines utilisées dans les boulangeries. C‘est pourquoi il propose ensuite, une note sur les falsifications qu’on fait subir aux farines alimentaires et sur les moyens de les reconnaître[409].  Il réalise des mélanges de différentes farines (froment, mais, pois, haricots, etc…) dans lesquels la farine de froment est prépondérante et il les observe au microscope, il ne peut pas déduire de cette observation la nature de la farine minoritaire. La farine de mais jaunit en présence d’une solution de potasse caustique, c’est la seule, il est donc possible de l’identifier dans un mélange. On ajoute à des farines des légumineuses (pois, fèves, haricots, etc…) et de l’eau distillée tiède et on laisse macérer une heure puis on filtre la solution, le filtrat est précipité par des traces d’acide acétique et par des sels de chaux. La farine de froment pure ne réagit pas avec ces réactifs, c’est donc un moyen de mettre en évidence les mélanges de farines.

  • La conservation des cadavres

Edouard Filhol entreprend aussi des expériences afin de conserver les cadavres. Il utilise une solution concentrée de nitrate de zinc qui ne rend pas les muscles bruns comme la solution de sulfate de zinc. Cette solution est injectée par une carotide dans le système vasculaire. Certains cadavres ont déjà un an de conservation et sont en parfait état[410], ils ne répandent aucune odeur et conservent leur souplesse[411].

En 1851, Edouard Filhol envoie une lettre à l’Académie des sciences et fait une réclamation de priorité à l’occasion d’un mémoire récent de M. Falcony sur l’emploi du sulfate de zinc pour la conservation des matières animales. Il précise que Falcony n’est pas le premier et que lui-même à réaliser des expériences dès 1845 sur les cadavres destinés à l’Ecole de médecine de Toulouse en employant du sulfate de zinc seul en injections, il a d’ailleurs publié une note dans le journal de chimie médicale de Paris en 1846, il a dissous 500g de sulfate de zinc dans 2L d’eau et ceci a permis la conservation d’un cadavre à l’air pendant un mois[412].

  • Les empoisonnements

Ensuite il met au point quelques réactions propres à mettre en évidence l’existence da la strychnine et il recherche les alcaloïdes dans des  cas d’empoisonnement[413].

Après l’empoisonnement par le phosphore de Jean Caussé[414], Edouard Filhol publie en 1852 avec Jean Couseran un rapport sur un cas d’empoisonnement par le phosphore[415].

Dans l’ouvrage de Fourcade sur les plantes médicinales indigènes, les notes toxicologiques sont d’Edouard Filhol[416].

Lors du décès de madame Touza, Edouard Filhol ne trouve pas de matières vénéneuses mais une substance cristalline qui n’a pas les caractères de la strychnine mais qui se comporte à la manière des alcaloïdes végétaux[417].  

  • Sophistications des cafés

Edouard Filhol communique à l’Académie de Toulouse son travail sur les moyens de reconnaitre les sophistications des cafés en 1875[418]. Les sophistications sont nombreuses et variées, elles consistent dans l’addition à la poudre de café, de chicorée torréfiée, de carottes, de glands grillés, de blé, d’orge, de fèves, qu’on a fait brûler comme le café lui-même. Pour déterminer les fraudes on peut faire un examen au microscope, les cellules des produits sont différentes de celles du café, un examen des propriétés physiques. Il est aussi possible de verser la poudre dans de l’eau, le café flotte et colore peu le liquide alors que les produits ajoutés tombent au fond et colorent l’eau rapidement mais cela ne permet pas de dire quel est le produit utilisé.

4. L’antropologie

C’est la période où l’on continue à découvrir puis à interpréter les fouilles dans les grottes et les cavernes. Sur la région toulousaine, Jean-Baptiste Noulet a été un précurseur qui a, dès 1851, émis des hypothèses malheureusement ceci est resté au stade régional[419].  C’est Jacques Boucher de Perthes qui, le premier en France, a fait admettre l’existence d’un homme préhistorique et qui est à l’origine de la science préhistorique.

La région de l’Ariège est la plus riche des Pyrénées en ce qui concerne les restes du quaternaire. De nouvelles recherches sont entreprises et Edouard Filhol participe aux fouilles avec son fils, Félix Garrigou et Ramès dans les cavernes de Lombrive et de Lherm (Ariège)[420]ainsi que dans la grotte du mas d’Azil (Ariège)[421]. Le ministre de l’instruction publique, Victor Duruy donne des sommes importantes pour les fouilles de la caverne de Lherm[422]. Dans celle de Lombrive, il y a des débris humains ainsi que des ossements d’ours, de chien, de cheval, d’aurochs, de cerf qui montrent le peuplement à la période quaternaire[423]. Félix Garrigou a, en particulier, retiré deux crânes humains de cette caverne et Edouard Filhol présente cette découverte à l’Académie des sciences de Toulouse le 5 février 1863[424]. Auparavant, le 8 janvier, il avait déposé  et montré à ses collègues des silex taillés sous forme de couteaux ou de pointes de flèches, des mâchoires, des dents ayant appartenus à des ruminants, des bois de cerfs, des os d’oiseaux , ces objets ont été recueillis près de Bruniquel par Eugène Trutat[425]. De même dans la caverne du Mas-d’Azil, les premiers explorateurs furent l’Abbé Pouech, Edouard Filhol et Félix Garrigou[426]. Des bois de rennes, des silex taillés, des ossements humains et de divers animaux ont été découverts  par Filhol[427]. Les cavernes sont saines, il y a une seule pièce située de 1 à 2 m sous terre. On y trouve des cendres, des os d’animaux, des pointes de flèches. Filhol  trouve un fémur de mastodonte à Roquelaure dans le Gers entre deux bancs calcaire dans une couche d’argile[428]. Il constate que dans les Pyrénées, il n’y a pas de métaux.

Caverne de Lombrives. Mairie de Toulouse, Bibliothèque municipale, LmB359

D’autres cavernes sont fouillées hors de l’Ariège. La caverne de Gazel à Sallèles Cabardès (Aude) a été visitée dès 1836. C’est en 1867 qu’Edouard Filhol y fait aussi des fouilles, il trouve des os de rennes et d’animaux du paléolithique ainsi que des objets en os et en silex[429]. Il étudie quelques objets que l’Abbé Carrière a recueilli dans le cimetière romain d’Auterive (Haute-Garonne), ce sont des dents de bœuf, des os de moutons, un morceau de bois, un petit morceau de verre…[430]

Emile Cartailhac (1845-1921) qui fait ses études à Toulouse, est remarqué par Edouard Filhol et consacre sa vie aux études préhistoriques. Sa première publication parait en 1865, il crée la revue « Matériaux pour l’histoire de l’homme », en 1869.

L’exploration du massif d’Arbas permet à Edouard Filhol de constater qu’il existe des grottes, comme celle de Bourusse qui n’ont pas été habitées et dans lesquelles il y a  des débris d’animaux  et des grottes comme celle de Pène-Blanque qui ont été habitées. Dans cette grotte, il ya des os d’animaux, des restes de l’industrie primitive et des ossements humains caractéristiques des types  mongoloïde et celtique [431].

Des crânes toulousains beaucoup plus récents sont donnés par Edouard Filhol à la société d’anthropologie de Paris. Ils ont été trouvés par Trutat dans la sépulture des Pères dominicains aux Jacobins. Il y a deux types de crânes, le type brachycéphale mongoloïde et le type arien dolichocéphale. Il y a aussi des crânes résultant du mélange des deux autres. Un crâne de femme venant aussi de Toulouse est de type pur celtique[432]

C’est en 1868 qu’Edouard Filhol rend compte à l’Académie de Toulouse d’un travail relatif à l’étude comparée des ossements du Felis spoelea trouvés dans la caverne de Lherm (Ariège) et les ossements des espèces actuelle du même genre. Ce grand chat des cavernes a été décrit de façon minutieuse, les ossements au nombre de 200 sont bien conservés. Dawkins pense que ce chat pourrait être un lion, par contre Goldfus et Cuvier le classent dans une espèce à part car certains caractères le rapprochent du tigre. Si l’on compare les têtes du Felis spoelea et du lion actuel, le crâne du lion fossile est plus petit mais comparable par contre les os sont plus longs et plus gros. Edouard Filhol souhaite continuer cette étude en comparant le fémur et le péroné[433].  Lors de la séance générale de l’assemblées des Sociétés savantes des départements, le 23 avril 1870, M. Blanchard, secrétaire de la section des sciences, rappelle les recherches faites dans l’Ariège : « Avec un esprit d’initiative et une persévérance qui méritent d’être loués, M. Filhol a fait exécuter dans les cavernes de l’Ariège, et surtout dans la grotte de L’herm, des fouilles qui ont donné de précieux résultats. A côté d’objets de l’industrie primitive de l’homme, ont été rencontrés des débris de redoutables animaux aujourd’hui  entièrement disparus[434]». En 1871, Edouard Filhol publie un travail sur les animaux de l’époque quaternaire avec le squelette du « grand » lion des cavernes Felis speloea avec son fils Henri[435], ce lion est plus petit que le lion actuel.  Albert Gaudry dans son ouvrage « Les ancêtres de nos animaux dans les temps géologiques rappelle cette découverte et donne une représentation du crâne de cet animal[436].

Edouard Filhol fouille aussi la grotte de Bize dans laquelle il y a des silex, des ossements ornés de dessins géométriques en relief et une vingtaine de dents de loup perforées et réunies[437]. Dans la grotte de Montfort, près de Saint-Lizier, en 1873, des ossements humains, des poteries romaines ainsi que des bracelets de bronze sont trouvés  et M. Filhol a remis quelques objets au musée[438].

La collection d’Edouard Filhol contient quelques objets datant de l’âge de la pierre au Japon, ce sont des pierres taillées, des pointes de traits et une hachette. Ces objets ont été prêtés pour l’exposition des sciences anthropologiques[439].

Grâce à son fils, Edouard Filhol a reçu de M. Haas, directeur du musée de Craighelhurel en Nouvelle Zélande, des ossements de dinormis qui est un oiseau gigantesque disparu. Deux squelettes entiers ont été donnés à la Société de sciences physique et naturelles qui en fait don au musée[440].

5. Le pouvoir décolorant de certains composés

Dans une première recherche, Edouard Filhol a démontré que le charbon n’est pas le seul corps qui possède cette propriété d’absorber les substances dissoutes dans les liquides[441]. De nombreux composés sont décolorants plus par l’état de division que par les qualités chimiques, la décoloration étant un phénomène physique[442]. Le fer réduit par l’hydrogène, le soufre précipité et l’arsenic ainsi qu’une foule de corps composés ont ce pouvoir décolorant.  Il donne un tableau résultant de ses expériences en prenant l’indice 100 pour la décoloration par le charbon animal lavé à l’acide sulfurique et a utilisé le colorimètre à double lunette de Collardeau. Il opère à différentes températures  et montre que les résultats ne sont pas les mêmes. Il utilise les solutions colorées suivantes : la teinture de tournesol, le sulfindigotate de soude, du vin rouge, la décoction de bois du Brésil, de la mélasse étendue de dix fois son poids d’eau[443] .

composésTeinture de tournesolIIVin rougeDécoction de bois du BrésilMélasse
FroidChaudA froidFCFCFC
Charbon100100100100100100100100100
Hydrate de fer pur128,9096,861,9754,5452,8010010051,9156,24
 Alumine116,00 9,9160,6020,00  23,0742,18
Phosphate de chaux109,0089,781,97  0 49,1542,18
 Fer réduit par l’hydrogène97,89 100      
Soufre26,67 0      
oxyde de manganèse88,9073,9813,8072,72 33,3366,6723,07 
Indigo80,00 12,50    12,59 
Oxyde de zinc80,00 6,55      
Acide stannique69,8620,18051,7833,34  31,8437,50
Acide antimonique66,6633,621,9751,78 051,91  
Chromate de plomb69,8660,532,92    80,76 
litharge66,6620,183,85  80,00   
Sulfure d’antimoine59,2550,44063,64   12,5925,96
Sulfate de plomb50,0020,1813,80  71,50 75,52 
Protochlorure de mercure22,2223,280      
Sulfure de plomb (artificiel)128,90 16,67  93,23  10078,2684,37

Ces matières essayées sont des métaux, des non métaux, des acides, des bases, des sels neutres et des matières organiques.

Le 19 janvier 1854, Edouard Filhol est désigné par l’ordre du travail à l’Académie de Toulouse. Il présente les nouvelles expériences qu’il a faites sur les pouvoirs décolorants et absorbants. Le sélénium, le tellure, le bore, le silicium, le cobalt, l’or et le platine possèdent un pouvoir absorbant bien prononcé. Certains corps composés insolubles dans l’eau absorbent les substances dissoutes dans l’eau[444].

En 1855, c’est la seconde partie de son travail qu’il développe. Les recherches portent sur le pouvoir absorbant du charbon et des corps insolubles, étudie l’influence de la concentration de la liqueur colorée, de l’alcalinité de la solution et insiste sur l’état physique des corps qui influence leurs propriétés chimiques[445]. Ces travaux sont décrits dans le journal de Toulouse qui rapporte la communication faite à l’Académie des sciences de Toulouse[446].

6. Travaux avec Nicolas Joly

L’étude chimique du lait

En 1851, Edouard Filhol présente à l’Académie de Toulouse, un travail qu’il a réalisé avec Nicolas Joly (1812-1885). Cette étude a pour titre « Faits pour servir à l’étude chimique du lait »[447].Nicolas Joly est un zoologiste, professeur à la faculté des sciences de Toulouse depuis 1843, adjoint au maire, membre du conseil d’arrondissement qui démissionne le 4 novembre 1848 et se consacre à ses travaux. Il sera membre correspondant de l’Académie des sciences dans la section d’anatomie et de zoologie le 8 juin 1875.

Edouard Filhol et Nicolas Joly proposent un mémoire à l’Académie royale de médecine de Belgique suite au concours proposé pour les années 1851-1853. La question posée est « Exposer l’état de nos connaissances sur le lait. Déterminer par des expériences nouvelles l’influence qu’exercent sur la composition et sur la sécrétion de ce liquide animal, les divers genres d’alimentation et l’ingestion de matières médicamenteuses». Le mémoire de 180 pages a pour titre « Recherches sur le lait », ils reçoivent le Grand Prix [448], soit une somme de 600 francs.

Dans ce mémoire en neuf parties, ils commencent par un historique puis ils abordent une partie anatomique suivie d’une partie physiologique et traitent de l’influence des aliments. Ils étudient ensuite la sécrétion anormale du lait chez les femmes, chez les mammifères, ils donnent des exemples. Ils considèrent le lait comme l’aliment naturel du nouveau-né, ils insistent sur l’influence des émotions morales sur le lait, sur l’influence de l’âge de la mère sur la composition du lait, sur l’influence des médicaments, de l’exercice et du repos, du chaud et du froid. La qualité du lait est primordiale pour le nourrisson. Il faut donc bien choisir la nourrice. La beauté de ses dents indique de bonnes digestions donc une bonne santé.

En ce qui concerne les animaux, les vaches de plein air ont un lait plus clair, moins abondant et moins riche en beurre que celles qui sont nourries à l’étable avec les mêmes aliments. Ils comparent chimiquement le lait de vache et le lait de la femme. Les éléments inorganiques du lait sont :

Eléments inorganiquesLait de vacheLait de femme
Phosphate de chaux0,387  0,395
Chlorure de potassium0,3410,135
Chlorure de sodium0,0810,041
Phosphate de magnésium0,0870,027
Phosphate de ferTracesTraces
Fluorure de calciumTracesTraces
Phosphate de sodiumrienTraces

Ils en concluent que la différence provient de l’alimentation.

Ils décrivent un monstre pygomèle, de l’espèce bovine suivie de l’analyse chimique du lait fourni par chacun des individus composants », c’est Isidore Geoffroy Saint-Hilaire qui a utilisé ce terme de pygomèle pour désigner un mammifère qui possède un ou deux membres accessoires, placés derrière ou entre les membres pelviens normaux[449].  Ils rendent compte aussi des analyses faites sur le lait d’une vache pygomèle c’est-à-dire ressemblant à deux animaux ensemble une vache et un taureau lactifère :

ConstituantsTrayon droitTrayon gaucheparasite
Beurre6,7006,8001,180
Caséine6,1206,2504,830
Sucre3,4803,4802,160
Matières extractives et sels3,4803,48091,830
Eau80,22079,990

Les propriétés physiques du lait sont normales par contre le lait du taureau contient moins de beurre et moins de sucre. A l’Académie des sciences, ils précisent que le lait du taureau parasite de la vache pygomèle ressemble au lait du bouc[450].

« L’Académie royale de médecine de Bruxelles vient d’accorder une médaille d’or à un Mémoire écrit par MM. Joly et Filhol, professeurs à notre Faculté des Sciences ; ce Mémoire, qui avait pour titre : Recherches chimiques, physiologiques et médicales sur le lait de la femme et des femelles de mammifères, avait été adressé à ce corps savant en réponse à une question de prix qu’il avait proposée. Cette distinction, qui émane du premier corps médical de Belgique, ne surprendra personne. M. Filhol, par ses importants travaux sur la chimie, M. Joly, par ses longues et patientes études sur les diverses branches de la zoologie, ont acquis depuis longtemps l’estime de tous les hommes qui s’occupent des sciences. La récompense flatteuse que l’Académie royale de Bruxelles leur décerne, prouve que la médecine et la physiologie sont aussi familières à MM. Filhol et Joly, que les sciences qu’ils professent avec un si légitime succès[451] ».

A l’Académie de Toulouse, en janvier 1853, ils donnent les résultats de l’analyse d’un lait de femme qui a accouché depuis huit mois et n’a jamais allaité. Ce lait contient une forte quantité d’albumine et de sel marin,  peu de sucre et pas de caséine. Le même jour, ils poursuivent avec l’analyse du lait d’une chienne qui n’a jamais porté. Les résultats sont comparables aux précédents[452]. Le 4 mai, ils complètent leur travail sur les analogies de l’œuf et du lait. Le lait de truie ne contient que de l’albumine[453].

Les Yaks ont été amenés de Chine au Jardin des Plantes de Paris par le consul de France Monsieur de Montigny et Nicolas Joly indique « Aidé de l’habile collaboration de mon ami M. le professeur Filhol, avec le concours duquel j’ai déjà analysé le lait de plusieurs mammifères, j’ai obtenu d’un premier essai des résultats qui porteraient à penser que le lait d’yak est plus riche en principe sucré que celui de la vache. Nous y avons trouvé en revanche, peu de beurre[454] ».

Le lait de brebis

Ils analysent aussi le lait de cinq races différentes de brebis appartenant au même propriétaire et nourries de la même manière. Le lait de la brebis de race du Lauraguais est le plus riche avec celui de la brebis de Tarascon qui n’est qu’une variété de la race lauraguaise alors que lait de la brebis anglaise est le plus pauvre.

 Race dishleysouthdownmérinoslauraguaiseDe Tarascon
Caséine7,507,906,509,028,308,05
Beurre5,003,704,007,6010,4010,40
Sucre5,805,354,614,374,164,16
Matière extractive et sels0,700,550,690,610,160,16
Eau81,0082,5084,2078,4076,8877,23

La quantité de beurre est très différente d’une race à l’autre. Ces observations n’ont pu être multipliées et ces résultats ne peuvent être généralisés pour l’instant[455].

Un éléphant femelle

Un éléphant femelle est mort à Toulouse le 6 mai 1852 peut-être d’une attaque d’apoplexie[456]. Ils examinent la graisse et les concrétions trouvées dans le corps de cet animal. Ils recherchent la composition des ganglions indurés, ils renferment de la matière organique, du phosphate et du carbonate de chaux. La graisse fond à 28°C, elle contient de la margarine et de l’oléine. Elle a la consistance de l’huile d’olive, elle peut donner une bonne pommade, un savon à détacher et un savon de toilette[457].

7. Les travaux avec Senderens

Jean-Baptiste Senderens vint à Toulouse poursuivre sa formation scientifique, il est remarqué par Edouard Filhol, ils collaborent et publient ensemble de 1881 à la mort d’Edouard Filhol en 1883. Jean-Baptiste Senderens est prêtre  et en 1883, il devient directeur de l’école supérieure des sciences à l’Institut catholique de Toulouse, en 1888, il obtient un doctorat de philosophie. Après la mort d’Edouard Filhol, il poursuit ses travaux avec Paul Sabatier et ils découvrent ensemble la catalyse hétérogène. En 1905, ils recevront le prix Jecker de l’Académie des sciences. Entre-temps, il soutient une thèse en chimie en 1892.

Edouard Filhol et Jean-Baptiste Senderens étudient l’action du soufre sur diverses solutions métalliques et montrent que les résultats ne sont pas généralisables. Ils ont travaillé avec des sels d’argent, de plomb et de cuivre. Le sulfate d’argent en présence de soufre très divisé à chaud est décomposé, on obtient du sulfure d’argent et de l’acide sulfurique, les réactions sont comparables avec l’azotate, le carbonate, l’oxalate et l’acétate d’argent par contre le chlorure d’argent n’est pas décomposé ainsi que les sulfates de plomb et de cuivre. Ils expliquent ces résultats à l’aide de la thermochimie de Berthelot[458].

En 1881 et en 1882[459] paraissent trois notes. La première traite du phosphate et de l’arséniate sesquisodique. Tous deux cristallisent dans une solution visqueuse[460]. La seconde sur quelques arséniates neutres au tournesol. L’arséniate sesquisodique chauffé perd son eau de cristallisation[461]. La troisième sur les phosphates neutres au tournesol. Si on verse une solution de soude caustique pure très lentement dans de l’acide phosphorique pur en présence de teinture de tournesol, il est possible d’obtenir la teinte de la teinture de tournesol à la neutralité mais ce point est très difficile à déterminer. Cette solution peut-être concentrée en la chauffant doucement mais elle ne donnera pas de cristaux lors du refroidissement. Par contre, si la vaporisation s’effectue dans une machine pneumatique, de beaux cristaux se forment constitués par la combinaison d’une molécule de phosphate monosodique et d’une molécule de phosphate disodique[462].

En 1883, deux mémoires sont présentés par Berthelot, ils concernent un travail sur l’action du soufre sur les oxydes puis sur les phosphates alcalins[463]. Ils étudient l’action du soufre sur la potasse et la soude à l’état solide ou en solution, il se forme des sulfures et des hyposulfites et montrent que plus la solution est diluée plus il est difficile d’obtenir une  réaction. Lorsqu’il n’y a que 0,4g d’oxyde dissous, il n’y a pas de réaction ni à chaud, ni à froid, même si le temps est très important[464].

Le soufre finement divisé n’agit pas à froid sur les phosphates trisodiques ou tripotassiques, par contre, à chaud, il y a formation de polysulfures et d’hyposulfite alcalin ainsi que d’un phosphate disodique ou dipotassique, si l’action est prolongée pendant de nombreux jours, c’est un phosphate sesquisodique qui est obtenu.

8. Les autres travaux

L’iode

Edouard Filhol décrit aussi la préparation de l’iodoforme[465]. Il utilise du carbonate de sodium, de l’iode, de l’eau et de l’alcool. Avec 100g d’iode, il obtient de 42 à 45g d’iodoforme. Son obtention est donc plus élevée que dans les méthodes précédentes et ainsi plus économique. En 1846, il indique l’action de l’iode sur des solutions de carbonate de potassium, de sodium et d’ammoniac[466]. Les réactions sont comparables.

Une note sur l’action qu’exerce l’iode sur les sulfures insolubles est lue à l’Académie de médecine, elle est due à Edouard Filhol et Jean Meillès[467]. Les sulfures réagissent avec l’iode pour donner un iodure et du soufre. Si la réaction a lieu entre deux corps à l’état sec et finement pulvérisés, il peut y avoir une forte élévation de la température. Si l’iode est dissous, la réaction est moins vive. Les sulfures naturels réagissent plus lentement que les sulfures artificiels. Le 3 juin 1869, ils donnent lecture de leur travail à l’Académie de Toulouse[468]. C’est l’analyse des eaux sulfureuses à l’aide de l’iode qui est à l’origine de cette étude. Ils ont fait réagir l’iode à sec à la température ordinaire puis à une température plus élevée dans les solutions suivantes l’eau, l’alcool, l’éther, le sulfure de carbone et le chloroforme. Ils ont étudiés les sulfures naturels et les sulfures artificiels. Les recherches entreprises sur l’action de l’iode sur les sulfures insolubles conduisent aux produits suivants un iodure métallique et du soufre libre que l’iode soit dissous dans l’eau, le sulfure de carbone, l’alcool, l’éther ou le chloroforme à froid, la réaction est très vive, il y a une élévation de la température. Les sulfures testés sont le sulfure de manganèse, de zinc, de fer, de nickel, de cobalt, d’étain, de bismuth, de plomb et de cuivre[469] .

Divers

Edouard Filhol présente sa méthode de préparation de l’oxyde de carbone[470]. Il fait réagir 20g de sucre de canne avec 80g d’ acide sulfurique concentré à chaud et il obtient environ 2L de dioxyde de carbone . Il réussit la même opération avec du sucre de fécule et de l’amidon. C’est un procédé simple, pratique et surtout économique.

Avec Jean Couseran et Jean Magnes, il analyse quelques fragments d’une cloche en fonte de Saint-Pierre de Moissac à la demande de l’Académie de Toulouse[471].  Cette cloche a été coulée en 1263, elle a été refondue parce qu’elle était cassée et rendait un son désagréable. Quatre analyses ont été réalisées afin de déterminer les quantités d’étain et de cuivre dans l’alliage. Cette cloche ne contient ni zinc, ni antimoine, ni or.

échantillonPoids de l’alliage (g)Acide stannique (g)Oxyde de cuivre (g)Etain (%)Cuivre (%)
12,2170,6852,10124,375,7
25,0711,5604,80724,3275,68
31,6950,5151,62523,8976,11
44,0451,2443,84024,1875,82

Edouard Filhol s’intéresse aussi aux aérolithes. Le 9 décembre 1858, un aérolithe est tombé à Montréjeau (Haute-Garonne), un fragment de 40 kg a creusé un cratère de 1,5m de profondeur. Il a été analysé par Edouard Filhol et Alexandre Leymerie. Il  est gris cendré, se casse facilement, sa texture est grossière, de nombreux petits grains sont visibles à l’œil nu, sa densité est de 3,30, attire une aiguille aimantée. Il est constitué de 85,98g de silicates,  de 9,02g d’un alliage métallique et de 5g de pyrites[472].

C’est, à Seyrac (Haute-Garonne,) que tombe un aérolithe le 14 mai 1864, et c’est avec Jean Melliès qu’Edouard  Filhol entreprend de déterminer la composition chimique. Il contient des sulfates et des chlorures de potassium, de sdium, d’ammoniac, de ccalcium et de magnésium ainsi que des traces d’hyposulfite et aussi du soufre sans oublier une proportion plus ou moins grande d’eau en fonction du fragment étudié dans l’aérolithe[473].

D’un autre côté, Edoard Filhol étudie aussi les doubles décompositions qui se produisent lorsqu’on fait agir des sels en présence d’eau. Le sulfate de plomb se prête bien aux doubles décompositions. Si l’on ajoute une petite quantité d’eau à un mélange de sulfate de plomb et d’iodure de potassium, il se forme un sel double hydraté qui est un iodure double de potassium et de plomb. Si on ajoute à nouveau de l’eau, le sel se décompose en iodure de plomb et en sulfate de potassium. Si maintenant ce sont le sulfate de potassium et l’iodure de plomb que l’on met en présence d’eau, il se forme de l’iodure de potassium et du sulfure de plomb, un excès d’eau conduit à la réaction inverse mais la transformation n’est pas complète. Les résultats sont les mêmes si l’on utilise le sulfate de sodium. Avec les mêmes quantités initiales de sulfate de plomb et d’iodure de sodium  mais avec des quantités d’eau différente, on obtient[474] :

Eau (g)Sulfate de sodium (g)Sulfate de plomb (g)Iodure de sodium (g)Iodure de plomb (g)
2000,2500,9830,9700,816
5000,1511,1961,1800,492

En  avril, lors du congrès agricole, edouard Filhol parle des phosphates de calcium et de leur rôle en agriculture. Le phosphore joue un rôle considérable dans la nature. Il précise les modifications que les phosphates doivent subir afin d’être assimilés par les végétaux. Il conseille aux agriculteurs de les utiliser pour améliorer les terrains mais en faisant attention à la nature du terrain[475]. A Montauban, le 8 mai 1877, à l’invitation du président de la société d’agriculture du Tarn et Garonne, Edouard Filhol fait une conférence sur les phosphates qui sont une des richesses de la région. Il indique que les phosphates entre dans la composition de tous les animaux et aussi des plantes. Il montre des échantillons de phosphates fossiles . Le journal de Toulouse rend compte de cette conférence : « Le savant et sympathique professeur a traité cette question avec son talent habituel et avec cette modestie qui est un des signes de son grand mérite. Pendant toute la conférence, qui a duré deux heures environ, l’attention soutenue des auditeurs a du prouver à M. Filhol combien l’intérêt de tous était grand d’entendre de sa bouche l’historique des phosphates, une des richesses de notre département [476]».


Chapitre 7 : L’année 1883

En cette année 1883, Edouard Filhol a encore de nombreuses activités, il est toujours directeur et professeur à l’école de médecine et de pharmacie, professeur à la faculté des sciences, il continue d’appartenir à de nombreuses sociétés savantes comme membre et il est encore président du Club alpin, de l’Institut des jeunes aveugles, de la société d’horticulture et de la société des pharmaciens du sud-ouest[477].  Il est toujours inspecteur des  pharmacies et c’est au cours d’une inspection qu’il prend  froid et qu’il souffre d’une fluxion de poitrine[478] . Il participe quand même le 21 juin à une réunion de la société de médecine de Toulouse et il prend la parole afin de soutenir la candidature d’Aristide Frébault, la revue médicale en rend compte : «Dans la séance du 21 juin 1883, M. le professeur Filhol prit la parole après la lecture du travail de M. Frébault et je ne crois pas trahir le secret de vos délibérations en rappelant ici l’éloge que le regretté directeur de l’Ecole de médecine fit de son collaborateur et de son collègue. Cet éloge fut tellement significatif, il y avait dans son expression un tel caractère d’ardente conviction, que la Société s’en montra vivement impressionnée[479] », alors que quelques jours auparavant il avait été pris d’un malaise lors d’un cours à la faculté des sciences qu’ il a été incapable de terminer. Il meurt quelques jours plus tard, le 25 juin, son fils est en mission  sur le Talisman et il ne peut donc pas être présent.

Ses obsèques ont lieu le mercredi 27 juin, elles « ont donné lieu à une imposante manifestation, qui empruntait un caractère plus profondément triste encore à cette douloureuse circonstance que son fils unique, M. Henri Filhol, n’avait pu assister aux derniers instants de son père et ne conduisait pas sa dépouille mortelle à sa dernière demeure. Il était alors parmi les savants qui faisaient, sur le Talisman, l’exploration scientifique des côtes d’Espagne et d’Afrique[480] ».

Le journal de Toulouse rend compte des obsèques. Le cortège s’est reformé après le service religieux à l’église Saint-Exupère, trop petite pour contenir toute l’assistance, pour se rendre au cimetière de Terre Cabade. De nombreux discours ont été prononcés : M.  Basset fils au nom des étudiants, M. Bonamy, doyen du corps enseignant de l’école «Ce travail prodigieux, de tous les jours, usait insensiblement son organisation, qui n’était pas des plus robustes ; ses forces diminuaient à vue d’œil. Nous lui conseillions de restreindre ses occupations ; c’était en vain. Il nous répondait que son cerveau était bien équilibré, qu’il pouvait marcher encore, et que, plus tard, il s’arrêterait[481] ». , M. Baillaud doyen de la faculté des sciences, le Docteur Jougla au nom de la société de médecine, chirurgie et pharmacie de Toulouse «En dehors des tributs académiques annuels, il communiquait à ses collègues de nombreux mémoires et plusieurs notes ayant tous pour sujets des questions de chimie médicale, de pharmacie ou d’hygiène. Leur lecture était toujours accueillie avec le plus d’intérêt et la déférence particulière que méritaient les travaux de celui qui n’avait pas tardé à prendre rang parmi les savants les plus en vue[482] » , le Docteur Labéda, président de l’association des médecins de la Haute-Garonne «la présence au milieu de nous de ce maître, aimé comme on aime un père indulgent, admiré à l’égal des plus grands savants, vénéré comme la probité même, était pour notre œuvre, aux yeux de tous, la consécration du passé, un gage pour l’avenir, et pour chacun de nous dans le présent une joie toujours promise à nos réunions, car on se flattait d’y rencontrer et d’y traiter, dans les termes d’une cordiale  confraternité, le maître illustre… [483]», M. Tujague, secrétaire général de la société des pharmaciens du Sud-Ouest, M. Paget, vice-président de l’Association des anciens élèves du lycée de Toulouse «Au milieu des étudiants, sortis hier du Lycée, comme auprès des hommes qui, à de longues distances, viennent chercher dans notre Association le souvenir ému des jeunes années. Edouard Filhol était bien, en effet, le premier par la bonté, par la sûreté du conseil, et par une charité infinie que lui seul voulait ignorer[484] », M. Lazerge, président de la société des sciences physiques et naturelles «Grâce à la prodigieuse variété de ses connaissances et à la puissance de son talent, il avait su imprimer à nos travaux la plus heureuse impulsion. Le courant d’émulation qu’il avait ainsi provoqué parmi les membres de la Société rendait nos séances pleines d’attrait et d’intérêt [485]». , M. Sipière, président de la société franco-hispano-portugaise[486].

Lors des obsèques Joseph Jougla regrette que le dernier travail d’Edouard  Filhol sur les eaux minérales des Pyrénées ne puisse être édité mais en 1888, « grâce à des soins pieux, la littérature médicale va s’enrichir prochainement d’une édition entièrement refondue des Recherches sur les eaux minérales des Pyrénées du regretté Edouard Filhol, qui a dirigé pendant trente ans l’enseignement médical à Toulouse[487] ».

Le 28 juin, c’est l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse qui rend hommage à Edouard Filhol. Messieurs Clos et Duméril sont chargés de présenter les condoléances de l’Académie à la famille  et le 5 juillet, Monsieur Clos rend compte de la démarche qu’il a faite avec Monsieur Duméril auprès de la famille d’Edouard Filhol[488] tandis que Joseph Joulin demande de passer dans la section des sciences physiques et naturelles sous-section de chimie[489].

C’est à la séance du 1er juillet 1883 que l’annonce du décès d’Edouard Filhol est faite à la société d’horticulture :

« L’un de nos plus chers et honorés vice-présidents, M. Edouard Filhol….vient de nous être enlevé par une courte maladie survenue au milieu d’une vieillesse peu avancée et encore pleine d’activités…….En sa qualité de maire, il avait puissamment contribué à nous faire obtenir la dotation qui nous est allouée sur le budget municipal. Il aimait les plantes et l’horticulture qui touche par tant de côtés à la science. La vue des fleurs de ce jardin soigneusement entretenu qui entourait sa demeure, lui procurait seule quelques instants de délassement au milieu de ses travaux absorbants [490] ».

Lors de la séance publique de la société de médecine, le président, le Docteur Armieux s’exprime ainsi : « M. le professeur Filhol, une des gloires scientifiques de notre ville et de notre pays a été enlevé en quelques jours à l’estime du monde savant, à l’affection de tous ceux qui le connaissaient, à la reconnaissance enfin de ses élèves. Vous avez tous présent à l’esprit le spectacle émouvant des funéraires que firent à votre collègue l’université et la Science. Vous vous souvenez de ce long cortège accompagnant à se dernière demeure l’homme de bien toujours prêt à rendre service, le professeur aimé de plusieurs générations d’élèves, le collègue affable et bienveillant… Je dois me borner à indiquer les raisons qui rendaient particulièrement sensible pour la Société de médecine à laquelle il appartenait depuis plus de quarante ans[491]».

La société des sciences physiques et naturelles l’évoque de la manière suivante : « Cet homme de bien qui s’était dévoué à la science et à sa ville natale, sacrifiant tout pour servir la première et refusant les postes les plus élevés pour se consacrer plus étroitement à la seconde[492]. »

Enfin, c’est Dominique Clos, président de la société d’horticulture qui lit le 16 février 1884 lors d’une réunion des membres de cette société la notice nécrologique sur Edouard Filhol, il commence par retracer la carrière et les nombreuses activités d’Edouard  Filhol puis il insiste surtout sur les différents travaux de recherche entrepris par ce savant[493]. Et c’est Baillet qui devient vice-président à la place d’Edouard Filhol.

Epilogue

Edouard Filhol, toulousain de naissance et de cœur, refuse de quitter Toulouse malgré des offres plus brillantes. C’est un homme aux goûts simples, modeste, d’une grande bonté, un cœur généreux, d’une haute valeur morale et scientifique, un grand travailleur. Il est veuf de bonne heure et reporte tout son amour sur son fils dont il est très fier. Il aime herboriser dans la campagne et possède un grand amour pour la nature, il participe d’ailleurs à des herborisations organisées par Edouard Timbal-Lagrave.

De cette vie, nous pouvons retenir sa passion pour le travail, sa ténacité et sa disponibilité.

 Le travail semble avoir dirigé sa vie, son occupation favorite a surement été la recherche même si la variété  de ses activités nous étonne.

Il est aussi le Maître incontesté de la chimie toulousaine de 1850 à 1883, et en même temps minéralogiste, hydrologue, paléontologue, défenseur de l’homme fossile. Ses recherches ont toujours un lien avec l’intérêt local. Il a mis ses connaissances en chimie au service de la médecine et de la pharmacie. Il joue un rôle capital pour la faculté des sciences et l’école de médecine, il « donnait à l’enseignement de la chimie un très vif attrait, grâce au choix et au succès de ses expériences, grâce surtout à la merveilleuse clarté de sa parole. A l’entendre exposer les nouvelles découvertes, les auditeurs les trouvaient naturelles et en quelque sorte obligées, tant il savait bien les rattacher aux travaux antérieurs, les interpréter et les coordonner[494] ».  Il étudiait les travaux de ses collègues, refaisait les expériences et modifiait le protocole afin de l’améliorer. Il suivait l’évolution des sciences afin de rendre ses cours plus intéressants pour ses étudiants « avec sa voix faible qui enveloppait de fortes pensées, raconter aux intimes qu’il avait dû réapprendre la chimie pour pouvoir l’enseigner selon la théorie nouvelle, et qu’il étudiait tous les jours pour se tenir au courant des découvertes de tous les jours[495] ».

Il se battra jusqu’au bout pour faire aboutir la transformation de l’école de médecine et pharmacie en faculté de médecine, il verra avant de mourir un premier résultat avec l’obtention d’une faculté mixte de médecine et de pharmacie.

Comme pour d’autres personnages son implication politique sous le second empire a conduit à son éviction de la mairie et du musée après 1870. Deux charges qu’il avait acceptées sans aucune rétribution. Ceci a du l’affecter mais il a poursuivi son travail et a fondé une nouvelle société scientifique, la société  des sciences physiques et naturelles de Toulouse qui lui a survécu quelques années.

Edouard  Filhol approchait de la retraite et son laboratoire particulier dans sa demeure lui aurait permis de continuer ses recherches et aussi de travailler avec des jeunes gens qu’il acceptait.Ulysse Lala a eu ce bonheur et il reconnait « l’honneur d’avoir été admis par Ed. Filhol à travailler sous sa précieuse direction, durant nos études en vue de la licence ès sciences physiques, dans son laboratoire particulier de l’avenue Frizac où nous avons connu les docteurs Frébault et Doumer, actuellement professeurs aux facultés de médecine de Toulouse et de Lille, et le chanoine Senderens, lauréat de l’Institut, professeur de chimie et directeur de l’Ecole des sciences de l’Institut catholique de Toulouse [496]».

Son successeur à la faculté des sciences, nommé trente ans après lui, en 1884, n’est autre que Paul Sabatier qui lui aussi restera fidèle à Toulouse et qui fera du laboratoire de chimie toulousain une référence internationale.

Et comme l’a écrit le professeur Vincent Brustier : « Le toulousain Edouard Filhol…  qui a laissé la réputation d’un savant chimiste, d’un profond érudit, d’un administrateur averti, et d’un homme de bien, reste une des gloires les plus authentiques de la science pharmaceutique française[497] ».



Tableau chronologique

18147 octobreNaissance à Toulouse de Jean-Pierre Bernard Edouard Filhol
181720 janvierDécès de son père
1822 Début des études au collège royal de Toulouse
1834 Prépare l’internat en pharmacie à Paris
1835 Reçu 16ème sur 24 à l’internat en pharmacie de Paris
18379 décembre1er prix de chimie, 2ème prix de pharmacie et 1er prix d’histoire naturelle décernés par l’école de pharmacie de paris
183819 juilletParticipe à la fondation de la société d’émulation pour les sciences pharmaceutiques
8 aoûtNommé pharmacien en chef à l’hôpital Beaujon
11 septembrePremière communication à la société d’émulation sur l’action de l’acide chlorhydrique sur les iodates
183915 juinReçu Docteur en pharmacie
184019 juinObtient la licence es sciences physiques
184131 marsDépôt d’une demande de dispense d’âge au roi afin d’obtenir un poste de professeur à l’école préparatoire de médecine et de pharmacie de Toulouse
juinDémissionne de l’hôpital Beaujon
5 juilletMembre du conseil de salubrité publique de la ville de Toulouse
 Est nommé professeur de chimie à l’école préparatoire de médecine et de pharmacie de Toulouse
184218 juinMariage avec Louise Marie Ameline Bernadet
 Nommé membre du conseil de salubrité de la ville de Toulouse
184311 juinNaissance de son fils Antoine, Pierre, Henri
juinElu membre associé ordinaire à l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettes de Toulouse dans la section de chimie
15 décembreElu membre résident de la société de médecine, chirurgie et pharmacie de Toulouse dans la section de pharmacie
1844octobreObtient le Doctorat es sciences physiques
1845 Devient membre correspondant de la société de pharmacie de Paris
1846 Etudie la composition chimique des vins de Haute-Garonne
1847 Membre de la société nationale d’agriculture
 Réalise des expériences afin de montrer la falsification des farines
184817 aoûtObtient le Doctorat en médecine
18 décembreMembre du conseil central d’hygiène publique et de salubrité créé dans chaque département par arrêté
1850janvierMembre de la société d’agriculture de la Haute-Garonne
1851 Membre de la société d’émulation et de prévoyance des pharmaciens  de la Haute-Garonne
18528 novembreNommé professeur de chimie suppléant à la faculté des sciences
 Reçoit une médaille d’argent de l’Académie de médecine pour son travail sur les eaux sulfureuses de Bagnères-de-Luchon
18538 septembreDevient chargé de cours de chimie à la faculté des sciences
 Reçoit une médaille d’encouragement décernée par l’académie de médecine pour son travail sur les eaux minérales
 Membre de la société d’hydrologie médicale du midi
185430 avrilMembre de la société d’horticulture de la Haute-Garonne
2 décembreProfesseur de chimie titulaire à la faculté des sciences
 Membre de la commission d’expériences de la société d’agriculture de la Haute-Garonne
 Nommé expert auprès du tribunal
 Secrétaire adjoint à l’académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse
185517 juilletA l’école de médecine, la chaire prend le nom de pharmacie et toxicologie
19 juilletFait partie de la commission départementale chargée de visiter l’exposition universelle qui se tient à Paris
 Président de l’académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse
 Donne un cours de chimie appliquée à l’agriculture
185618 maiPrononce le discours d’ouverture de la séance publique de l’académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse
16 juinEst fait Chevalier de la Légion d’honneur
18 décembrePrésident honoraire de la société d’émulation et de prévoyance des pharmaciens  de la Haute-Garonne
 Reçoit le prix de médecine et de chirurgie  de 1000 fr décerné par l’Académie des sciences
  Reçoit avec Nicolas Joly le Grand Prix de l’académie royale de médecine de Belgique
185710 maiPrononce le discours lors de la séance annuelle  de la société de médecine, chirurgie et pharmacie de Toulouse
7 juinPrononce le discours d’ouverture de la séance publique de l’académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse
 Donne lecture du rapport sur l’exposition universelle tenue à Paris en 1855 à l’académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse
18589 maiPrononce le discours lors de la séance annuelle  de la société de médecine, chirurgie et pharmacie de Toulouse
30 maiPrononce le discours d’ouverture de la séance publique de l’académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse
14 aoûtDevient Directeur de l’école de médecine en remplacement de Dassier décédé
1859MarsDevient inspecteur des pharmacie
17-18 aoûtVice-président du congrès pharmaceutique tenu à Bordeaux
21 novembreDécès de Madame Filhol
186016 octobreElu membre correspondant national de l’Académie de médecine au second tour avec 24 voix sur 40 dans la 4ème division
 Elu  membre du conseil municipal
18618 maiPropose des salles à l’école de médecine pour installer un musée d’histoire naturelle
1863aoûtPrésident honoraire du congrès pharmaceutique tenu à Toulouse
 Membre honoraire et adjoint à la commission d’analyse de la société d’hydrologie médicale de Paris
 Expose les recherches entreprises avec Edmond Timbal-Lagrave sur les cépages cultivés dans les départements du midi
18647 janvierElu président de l’académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse
 Vice-président de la société d’horticulture de la Haute-Garonne
 Devient administrateur des hospices
 Obtient avec Célestin Bailleul le prix de médecine et de chirurgie de l’Académie des sciences
186511 juinPrononce le discours d’ouverture de la séance publique de l’académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse
8 juilletInauguration du musée d’histoire naturelle
11 juilletElu membre associé national de l’Académie de médecine
16 juilletMusée ouvert au public
31 juilletElu lors de l’élection municipale et nommé premier adjoint
18663 juilletPréside la séance extraordinaire du conseil municipal après la démission du maire
juilletParticipe à la création de la société d’histoire naturelle de Toulouse
12 aoûtDevient Officier de la légion d’Honneur
15 septembreDevient maire de Toulouse après la mise en place de la commission municipale
 Obtient avec Casimir Baillet pour leurs travaux sur l’ivraie le prix Barbier de l’académie des sciences
 Réélu vice-président de la société d’horticulture de la Haute-Garonne
 Membre du conseil d’administration de l’Institut des jeunes aveugles
186719 maiPrononce le discours lors de la séance annuelle  de la société de médecine, chirurgie et pharmacie de Toulouse
186817 décembrePrésente une conférence sur les eaux sulfureuses des Pyrénées lors d’une soirée scientifique à la Sorbonne
 Président du comité d’arboriculture de la société d’horticulture de la Haute-Garonne
1869 Réélu vice-président de la société d’horticulture de la Haute-Garonne
187023 avrilReçoit une médaille d’or comme membre de sociétés savantes des départements
13 aoûtPar décret, la chaire à l’école de médecine prend le nom de chimie appliquée à la médecine et à la pharmacie
1871 Publie un travail réalisé avec son fils sur le « grand » lion des cavernes
1872janvierElu président de la société d’histoire naturelle de Toulouse
3 févrierDémissionne de la présidence de la société d’histoire naturelle de Toulouse
24 avrilFonde la société des sciences physiques et naturelles de Toulouse
 Membre non résident de la société chimique de Paris
 Indépendance du musée d’histoire naturelle, Jean-Baptiste Noulet en devient le premier directeur
1874 Dans l’ouvrage de Fourcade sur les plantes médicinales indigènes, les notes toxicologiques sont dues à Filhol
 Devient membre du club alpin
1875 Réélu vice-président de la société d’horticulture de la Haute-Garonne
 Président de la section des Pyrénées centrales du club alpin
 Communique ses travaux sur les sophistications des cafés
18765 juilletParticipe à la création de l’union des pharmaciens de France
187828 novembrePar décret, l’école de médecine devient faculté mixte de médecine et de pharmacie
 Président de la société des sciences physiques et naturelles de Toulouse
 Membre de la société académique franco hispano-portugaise de Toulouse
187918 avrilElu président par acclamation lors de la troisième réunion de l’union des pharmaciens de France
10 maiA l’école de médecine, la chaire prend le nom de chimie et toxicologie
 Président de la société des sciences physiques et naturelles de Toulouse
1881 Réélu vice-président de la société d’horticulture de la Haute-Garonne
 Président de l’association des anciens élèves du lycée
 Décès à Toulouse
188325 juinNomination de Cyrille Caubet, professeur de pathologie interne, comme directeur de l’école de médecine
9 juilletNomination de Aristide Frébault comme professeur de chimie et de toxicologie à l’école de médecine
25 octobreNomination de Paul Sabatier comme professeur de chimie à la faculté des sciences
  
1884 A l’académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Léon Joulin demande à occuper la place laissée vacante par le décès de Filhol
 Notice nécrologique écrite par Dominique Clos, président de la société d’horticulture de la Haute-Garonne
1888 Nouvel ouvrage sur les eaux des Pyrénées, œuvre posthume,  publié grâce à Léon Joulin

Bibliographie chronologique des oeuvres d’Edouard Filhol

1839

« Des phénomènes qui se manifestent lors de l’action de l’acide chlorhydrique sur les iodates alcalins, du chlore sur les iodures et des bases alcalines sur le chlorure d’iode », Thèse de pharmacie, Paris, Fain et Thunot, 44p., Journal de pharmacie et de chimie, série2, t.25, p.431 et 506,  Erdmann’s Journal fūr praktische  Chemie, t.18, p.457

1841

« La résine de copal, et considérations générales sur la nature des résines, Paris, Faculté des sciences

1842

« Faits pour servir à l’histoire chimique de la résine de copal », Journal de pharmacie et de chimie, série3, t.1, p.301 et 507, Erdmann’s Journal fūr praktische  Chemie, t.27, p.252, Liebigs Annalen, t.44, p.323

« Analyse des capsules de Papaver Rhoeas », Journal de pharmacie et de chimie, série3, t.2, p.510

1844

« De l’action que l’iode exerce  sur quelques sels et des produits qui en résultent », Comptes rendus de l’Académie des sciences, t.29, p.761, Journal de pharmacie et de chimie, série3, t.6, p.418, « Note sur la préparation de l’oxyde de carbone », Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série3, t.1, p.164

« Note sur la préparation de l’iodoforme », Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série3, t.1, p.166

« Etude sur la valeur relative des divers procédés employés pour découvrir l’arsenic dans le cas d’empoisonnement », Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série3, t.1, p.59

« Note sur la préparation de l’oxyde de carbone », Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série3, t.1, p.164

« Etude sur les changements de volume qu’éprouvent les corps pendant la combinaison », Thèse de Chimie, Paris, Fain et Thunot, 46p.

1845

« De l’action que l’iode exerce  sur quelques sels et des produits qui en résultent », Erdmann’s Journal fūr praktische  Chemie, t.35, p.382

« Note sur la composition des hydrates cristallisables de baryte et de strontiane », Journal de pharmacie et de chimie, série3, t.7, p.271, Erdmann’s Journal fūr praktische  Chemie, t.36, p.35

« Note sur la préparation de l’iodoforme », Journal de pharmacie et de chimie, série3, t.7, p.267

« Note sur la préparation de l’oxyde de carbone », Erdmann’s Journal fūr praktische  Chemie, t.36, p.60

1846

« De l’action que l’iode exerce  sur quelques sels», Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série3, t.2, p.53

« Etude sur la composition chimique des vins du département de la Haute-Garonne », Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série3, t.2, p.156, Journal de chimie médicale, t.2, p.251

« Note sur un appareil frigorifique à l’usage des pharmaciens », Toulouse, A. Manavit, 6p.

« Préparation économique de l’oxyde de carbone », Journal de pharmacie et de chimie, série3, t.9, p.137

1847

« Etude sur le rapport qui existe entre le poids atomique, la forme cristalline et la densité des corps », Annales de chimie et de physique, série3,  t.21, p.415, Comptes rendus de l’Académie des sciences, t.24, p.1149

« Note sur les falsifications qu’on fait subir aux farines alimentaires et sur les moyens de les reconnaître », Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série3, t.3, p.35

« Etude sur les matières azotées de la farine », Annales de chimie et de physique, série3,  t.21, p.187

« Note à Dumas sur la présence de légumine dans la farine de blé », Journal de chimie médicale, t.3, p.665

« Analyse de l’eau de Siradan », Saint-Gaudens, imp.  J.-P.S. Abadie, 36p.

1848

« Etude sur l’arsenic », Thèse de médecine, Paris, Rignoux, 44p., Journal de pharmacie et de chimie, série3, t.14, p.331 et 401, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série3, t.4, p.146

« Analyse des dépôts de plusieurs sources ferrugineuses et de quelques terrains riches en oxyde de fer », Journal de pharmacie et de chimie, série3, t.13, p.13

1849

« Sur les eaux sulfureuses thermales des Pyrénées », Annales de chimie et de physique, série3,  t.27, p.490

« Analyse de quelques eaux minérales », Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série3, t.5, p.123

« Analyse de l’eau minérale d’Audinac (Ariège)», Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série3, t.5, p.50

« Analyse de l’eau minérale alcaline de Montégut-Sécla », Toulouse, Hénault, 16p.

1850

« Sur les eaux minérales de Bagnères-de-Luchon », Comptes rendus de l’Académie des sciences, t.30, p.735, Journal de pharmacie et de chimie, série3, t.18, p.177, Bulletin de l’Académie de médecine, A14, t.15, p.1035, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série3, t.6, p.242

« Analyse des eaux de Sécla », Bulletin de l’Académie de médecine, A14, t.15, p.419

« Des propriétés physiques et organoleptiques des eaux de Bagnères-de-Luchon », Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série3, t.6, p.29

1851

« Nouvelles recherches sur les eaux des Pyrénées », Comptes rendus de l’Académie des sciences, t.31, p.693

« Recherches sur les eaux sulfurées de Bagnères-de-Luchon et de Labassère, suivies de considérations générales sur les eaux sulfureuses des Pyrénées », Journal de pharmacie et de chimie, série3, t.20, p.81, Journal de chimie médicale, série3, t.7, p.743, Bulletin de l’Académie de médecine, A15, t.16, p.703, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série4, t.1, p.137

 1852

« Recherches sur le pouvoir décolorant du charbon et de plusieurs autres corps », Comptes rendus de l’Académie des sciences, t.34, p.247, Annales de chimie et de physique, série3,  t.35, p.206, Journal de pharmacie et de chimie, série3, t.21, p.416, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série4, t.2, p.33, Poggendorfs Annalen, t.86, p.330

 « Note sur la composition de l’air des piscines, des salles de douches et des étuves de Bagnères-de-Luchon », Comptes rendus de l’Académie des sciences, t.34, p.679

« Note sur la sulfhydrométrie », Journal de chimie médicale, série3, t.8, p.579

1853

« De la constitution chimiques des eaux de Bagnères-de-Luchon prises sur les lieux d’emploi », Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série4, t.3, p.170

« Eaux minérales des Pyrénées. Recherches comprenant l’étude de l’action thérapeutique, la constitution chimique des eaux et la comparaison des ressources que les principaux établissements des Pyrénées offrent aux médecins », Toulouse, Chauvin et Feillès, Paris, Masson, 540p.

« Analyse chimique de quelques échantillons d’engrais pris dans la commune de Toulouse, Journal d’agriculture pratique et d’économie rurale pour le midi de la France, série3, t.4, p.20

« Analyse de l’eau d’une source récemment découverte à Siradan (Hautes-Pyrénées), Saint-Gaudens, imp. Veuve Tajan, 16p.

« Existence d’acide borique dans certaines eaux minérales ainsi que dans les feldspaths de Pyrénées », Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série4, t.3, p.280

1854

 « Observations sur la matière colorantes des fleurs », Comptes rendus de l’Académie des sciences, t.30, p.194, Erdmann’s Journal fūr praktische  Chemie, t.63, p.78

« Rapport sur un mémoire de M. Lidange, intitulé « Recherches sur les eaux thermales du Gers », Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série4, t.4, p.398

« Notice sur les eaux minérales de Carmaux (Tarn), Albi, 12p.

1855

«Recherches sur le pouvoir absorbant du charbon et des corps insolubles en général »,  Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série4, t.5, p.1

« Note sur la composition chimique de l’eau de pluie tombée aux environs de Toulouse pendant le 1er semestre de l’année 1855 », Comptes rendus de l’Académie des sciences, t.41, p.838

« Nouvelles recherches sur les eaux minérales des Pyrénées », Comptes rendus de l’Académie des sciences, t.41, p.693

« Recherches pour déterminer la composition chimique des eaux sulfureuses des Pyrénées », Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série4, t.5, p.433

1856

« Analyse chimique des eaux minérales d’Ussat », Pamiers, imp. Vergé, 24p.

« Nouvelles recherches sur les matières colorantes des fleurs », Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série4, t.6, p.436

« Existence de l’ammoniaque dans certaines eaux sulfureuses », Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série4, t.6, p.437

1857

« Rapport sur l’Exposition universelle de Paris en 1855, 2ème partie, Industries diverses dont les progrès sont liés à ceux de la chimie et de la physique, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série5, t.1, p.53

« Présence des azotates dans les eaux de la Garonne »,  Journal d’agriculture pratique et d’économie rurale pour le midi de la France, série3, t.8, p.148

« Note sur le safran cultivé aux environs de Toulouse », Journal d’agriculture pratique et d’économie rurale pour le midi de la France, série3, t.8, p.169

 1858

« Analyse chimique de divers échantillons d’eau provenant d’un drainage exécuté dans le département du Gers », Journal d’agriculture pratique et d’économie rurale pour le midi de la France, série3, t.9, p.85,

« Recherches sur les matières colorantes végétales », Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série5, t.2, p.443

1859

« Recherches sur l’alcalinité comparée des eaux sulfureuses des Pyrénées et sur la composition chimique des atmosphères médicamenteuses utilisées dans les principaux établissements thermaux des Pyrénées », Journal de pharmacie et de chimie, série3, t.35, p.425, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série5, t.3, p.46, Journal de pharmacie et de chimie, série3, t.35, p.423

« Note sur les falsifications que l’on fait subir au vitriol bleu », Journal d’agriculture pratique et d’économie rurale pour le midi de la France, série3, t.10, p.373

« Conservation des fleurs fraiches », Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série5, t.3, p.469

1860

« Note sur les procédés employés par les chimistes pour constater l’empoisonnement par le phosphore », Journal de pharmacie et de chimie, série3, t.37, p.167

« Note sur quelques matières colorantes végétales », Comptes rendus de l’Académie des sciences, t.50, p.545 et 1182 Journal de pharmacie et de chimie, série3, t.37, p.282, et t.38, p.21, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série5, t.4, p.225

« Nouvelles expériences sur les matières colorantes des fleurs », Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série5, t.4, p.561

« Détermination de la composition chimique des fruits de l’arbousier », Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série5, t.4, p.526 

1861

«Analyse des eaux minérales de Bagnères-de-Bigorre », Bagnères-de-Bigorre, imp. de Dossun, 32p. 

 « Analyse des eaux minérales de Bonnes », Toulouse, Bonnal et Gibrac, 19p.

« Travail relatif à la matière sucrée des fleurs », Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série5, t.5, p.441

« Expériences sur la matière colorante du jaune d’œuf », Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série5, t.5, p.463

« Composition chimique des cendres de l’atriplex halimus », Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série5, t.5, p.464

« Nouvelles expériences sur les matières colorantes des fleurs et des végétaux », Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série5, t.5, p.465

1863

« Analyse des eaux minérales de Saint-Christau-de- Lurbe », Pau, imp. De Vignancour, 20p., Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série6, t.1, p.592

« Analyse des eaux minérales de Barèges », Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série6, t.1, p. 170, Annales de la société d’hydrologie médicale de Paris, t.9, p.357

« Note sur deux cranes humains retirés de la caverne de Lombrive (Ariège) », Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série6, t.1, p.596

1864

 « Analyse de l’eau ferrugineuse de Labarthe-de-Rivière », Toulouse, Chauvin, 12p.

« Note sur la sulfhydrométrie », Journal de pharmacie et de chimie, série3, t.45, p.393

« Note sur la constitution de la chlorophylle », Bulletin de la société botanique de France, t.11, p.XXII 

« Note sur la matière colorante des fleurs », Bulletin de la société botanique de France, t.11, p.XXIII, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série6, t.2, p.425 

«  Travail relatif à quelques eaux minérales des Pyrénées », Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série6, t.2, p.423

« Recherches sur l’emploi de liqueurs sulfhydrométriques », Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série6, t.2, p.424

1865

« Note sur les tannins », Journal de pharmacie et de chimie, série4, t.1, p.346

« Note sur deux eaux minérales des Pyrénées », Journal de chimie médicale, série5, t.1, p.248

« Analyse de l’eau minérale de Moudang (Hautes-Pyrénées) », Vichy, A. Wallon, 35p., Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série6, t.3, p.214

« Analyse de l’eau salée de Camarade (Ariège) », Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série6, t.3, p.535

« Recherches sur les propriétés chimiques de la chlorophylle », Comptes rendus de l’Académie des sciences, t.61, p.371, Journal de pharmacie et de chimie, série4, t.2, p.307

« Analyse de la cendre de sarments de vigne atteints d’oïdium», Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série6, t.3, p.490

1866

« Note sur la préparation des teintures médicinales », Journal de pharmacie et de chimie, série4, t.4 p.22

1867

« Note sur la composition chimique du mais », Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série6, t.5, p.50

« Note sur les propriétés chimiques de la chlorophylle », Bulletin de la société d’histoire naturelle de Toulouse, t.1, p.33

« Analyse sulfhydrométrique des sources et des piscines de Barèges, pratiquée par M. le professeur Filhol, les 18 et 19 septembre 1862 : avant les travaux du nouveau captage, Annales de la société d’hydrologie médicale de Paris, t.13, p.109  

1868

« Sur l’emploi du nitroprussiate de potasse comme réactif de l’alcalinité», Comptes rendus de l’Académie des sciences, t.66, p.1155, Journal de pharmacie et de chimie, série4, t.8, p.389

« Recherches sur les matières colorantes des fleurs », Bulletin de la société d’histoire naturelle de Toulouse, t.2, p.65

« Recherches sur la chlorophylle », Comptes rendus de l’Académie des sciences, t.66, p.1218, Annales de chimie et de physique, série5,  Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série6, t.6, p.408

« Recherches sur la matière colorante verte des plantes »,  Annales de chimie et de physique, série4,  t.14, p.332

« Note sur la sulfhydrométrie, Toulouse, Douladoure, 8p.

1869

« Les eaux sulfureuses des Pyrénées », Revue des cours scientifiques, t.6, p.104

« Fémur de mastodonte trouvé à Roquelaure (Gers) », Bulletin de la société d’histoire naturelle de Toulouse, t.3, p.150

1870

« Nouvelles observations sur les eaux minérales sulfureuses naturelles (1869) », Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série7, t.2, p.162

« Ossements trouvés dans les grottes de Haute-Garonne », Bulletin de la société d’histoire naturelle de Toulouse, t.4, p.17

« Note sur la composition des ossements fossiles trouvés dans la caverne de Lherm (Ariège), Bulletin de la société d’histoire naturelle de Toulouse, t.4, p.152

 «Nouvelles recherches sur les eaux sulfureuses thermales des Pyrénées », Paris, imp. Martinet, 16p., Annales de la société d’hydrologie médicale de Paris, t.16, p.43 

1871

« Recherches sur la nature des composées sulfurés qui existent dans les eaux thermales sulfureuses des Pyrénées », Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série7, t.3, p.172

« Note sur une matière colorante particulière aux plantes du genre amaranthe », Bulletin de la société d’histoire naturelle de Toulouse, t.5, p.8

 « Considérations sur la nature de l’ozone », Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série7, t.3, p.294

« Sur un procédé nouveau pour séparer le chlore de l’iode dans les eaux minérales », Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série7, t.3, p.426

1872

« Notes sur quelques réactions propres à déceler la strychnine », Journal de pharmacie et de chimie, série4, t.15, p.56

« Nouvelles recherches sur les eaux de Bonnes », Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série7, t.4, p.279

« Sur l’état du soufre dans les eaux minérales des Pyrénées », Comptes rendus de l’Association française pour l’avancement des sciences, t.1, p.351

 « Maturation des fruits », Bulletin de la société d’histoire naturelle de Toulouse, t.6, p.238

 « Phosphorites de Caylus », Bulletin de la société d’histoire naturelle de Toulouse, t.6, p.234

« Arséniure de fer à Salau (Ariège), Bulletin de la société d’histoire naturelle de Toulouse, t.6, p.241

« Quelques renseignements sur la coloration des feuilles des amaranthacées », Bulletin de la société d’histoire naturelle de Toulouse, t.6, p.233

1873

« Compte-rendu d’une excursion scientifique aux sources de la Garonne et de la Noguéra-Pallaresa (Catalogne), Bulletin de la Société des sciences physiques et naturelles de Toulouse, t.1, p.101

« Anomalie d’une grappe de raisin », Bulletin de la Société des sciences physiques et naturelles de Toulouse, t.1, p.312

« Minerais de cuivre des environs de Labastide-de-Sérou (Ariège), Bulletin de la Société des sciences physiques et naturelles de Toulouse, t.1, p.15

« Du principe minéralisateur des eaux sulfureuses des Pyrénées », Bulletin de la Société des sciences physiques et naturelles de Toulouse, t.1, p.22

« La vérité sur la nouvelle distribution d’eau de la ville de Toulouse », Toulouse, 44p., Bulletin de la Société des sciences physiques et naturelles de Toulouse, t.1, p.161

« Nouvelles recherches sur l’hydrologie sulfureuse  pyrénéenne », Bulletin de la Société des sciences physiques et naturelles de Toulouse, t.1, p.221

« Analyse de quelques roches recueillies pendant la course géologique de Tonnac à Vindrac », Bulletin de la Société des sciences physiques et naturelles de Toulouse, t.1, p.234

« Analyse d’un calcaire dolomitique appartenant au carbonifère d’Aulus », Bulletin de la Société des sciences physiques et naturelles de Toulouse, t.1, p.242

 « Recherches sur la nature du composé sulfuré qui minéralise les eaux thermales des Pyrénées, et sur les effets que la dilution produit sur les solutions des sulfures alcalins », Annales de chimie et de physique, série4,  t.28, p.529

 « Recherches sur les doubles décompositions qui s’accomplissent entre certains sels solubles et certains sels insolubles », Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série7, t.5, p.204

1874

« Nouvelles observations au sujet de la composition des eaux de Bagnères-de-Luchon », Comptes rendus de l’Académie des sciences, t.79, p.768

« Note sur la composition chimique des eaux sulfureuses thermales des Pyrénées », Annales de chimie et de physique, série5,  t.3, p.536

« Note sur la nature du composé sulfuré qui minéralise les eaux thermales des Pyrénées », Comptes rendus de l’Académie des sciences, t.79, p.610

« Note sur la chlorophylle », Comptes rendus de l’Académie des sciences, t.79, p.612, Journal de pharmacie et de chimie, série4, t.20, p.345, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série7, t.6, p.607

 « Recherches sur la matière colorante brune qui se sépare de la chlorophylle en présence de certains acides », Bulletin de la Société des sciences physiques et naturelles de Toulouse, t.2, p.525

« Analyse de l’eau minérale ferrugineuse, arsénicale et iodurée de Bagnères-de-Luchon (quartier de Sourrouil), Luchon, imp. Sarthe, 12p.

1875

« Recherches sur les divers moyens de reconnaître les sophistications du café », Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série7, t.7, p.169

1876

 « Analyse de diverses eaux minérales du Japon », Bulletin de la Société des sciences physiques et naturelles de Toulouse, t.3, p.184

« Note sur l’action que l’hydrogène naissant exerce en présence des alcalins sur les composés d’arsenic ou d’antimoine», Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série7, t.8, p.350, Bulletin de la Société des sciences physiques et naturelles de Toulouse, t.3, p.136

« Recherches sur les moyens de reconnaître les sophistications du café », Les Mondes, t.39, p.520

« Note sur la nature du principe sulfuré des eaux minérales des Pyrénées », Comptes rendus de l’association française pour l’avancement des sciences, t.5, p.346

« Sur un nouveau moyen de séparation de l’arsenic et de l’antimoine », Comptes rendus de l’association française pour l’avancement des sciences, t.5, p.351

« Du contrôle des analyses d’eaux potables et d’eaux minérales »,  Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série7, t.8, p.1

« Eaux minérales de Bonnes », Bulletin de l’Académie de médecine, A40, série2, t.5, p.1139

1877

« Existence de l’arsenic dans les bouchons et les tubes en caoutchouc vulcanisé du commerce », Journal de pharmacie et de chimie, série4, t.25, p.572, Bulletin de l’Union scientifique des pharmaciens de France, 1ère année, p.36

 « Note sur un nouveau procédé pour découvrir de très faibles quantités d’iode », Journal de pharmacie et de chimie, série4, t.25, p.487, Bulletin de l’Union scientifique des pharmaciens de France, 1ère année, p.37

« Recherches sur la composition chimique des eaux minérales de Koussats (Japon) », Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série7, t.9, p.116

 « Nouvelle analyse des eaux minérales d’Alet (Aude), Vichy, imp. Wallon, 14p.

« Recherches sur la composition chimique des eaux minérales sulfurées de Bonnes (Basses Pyrénées), Toulouse, imp. de Vialelle, 19p.

1878

« Analyse de l’eau minérale d’Aulus (Ariège), source de MM. Calvet et Laporte », Bulletin de la Société des sciences physiques et naturelles de Toulouse, t.4, p.22, Journal de pharmacie et de chimie, série4, t.28, p.87, Bulletin de l’Union scientifique des pharmaciens de France, 2ème année, p.45 

« Note sur la formation de la sulfuraire dans l’eau minérale de Bagnères-de-Luchon », Bulletin de la Société des sciences physiques et naturelles de Toulouse, t.4, p.1

« Note sur la quantité de tannin contenue dans les fleurs d’hypocistes », Bulletin de la Société des sciences physiques et naturelles de Toulouse, t.4, p.27

« Considérations sur la manière dont on doit envisager, dans l’état actuel de la science, la nature du composé sulfuré qui minéralise les eaux thermales des Pyrénées », Bulletin de la Société des sciences physiques et naturelles de Toulouse, t.4, p.302

« Note sur l’action que l’hydrogène naissant exerce sur les composés d’arsenic, d’antimoine ou de phosphore, en présence des alcalis, Toulouse, Douladoure, 4p. 

 « Analyse de l’eau d’Alet (Aude) », Bulletin de l’Union scientifique des pharmaciens de France, 2ème année, p.44

« Analyse de diverses eaux minérales du Japon », Toulouse, Douladoure, 15p.

« Recherches sur les doubles décompositions qui s’accomplissent entrer certains sels solubles et certains sels insolubles », Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série7, t.5, p.204

1879

« Note sur l’action que l’acide sulfurique exerce sur les sels de zinc et de manganèse », Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série8, t.1, p.129

« Analyse de l’eau minérale d’Aulus (Ariège), source de MM. Calvet et Laporte, Toulouse, Douladoure, 7p.

1880

 « Blanchiment des eaux sulfurées », Bulletin de l’Académie de médecine, A44, t.9, p.243

1881

« Action du soufre sur les sulfures alcalins en solution très diluée », Comptes rendus de l’Académie des sciences, t.93, p.590, Journal de pharmacie et de chimie, série5, t.4, p.548

 « Sur quelques feldspaths de la vallée de Bagnères-de-Luchon (Haute-Garonne) », Comptes rendus de l’Académie des sciences, t.92, p.1059, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série8, t.3, p.183

« Note sur la composition chimique de l’eau minérale de Barèges, source Barzun prise dans le nouvel établissement thermal à Luz », Journal de pharmacie et de chimie, série5, t.4, p.546

« Considérations sur la manière dont on doit envisager la nature du composé sulfuré qui minéralise les eaux thermales des Pyrénées », Toulouse, Douladoure-Privat, 35p.

1882

 « Observations sur les quantités de sucre et sur les quantités d’acides contenues dans les raisins récoltés dans le midi aux diverses époques de leur développement », Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série8, t.4, p.314

1883

« Etude sur les eaux minérales et les boues de Dax (Landes)», Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série8, t.5, p.191

1888

« Recherches sur les eaux minérales des Pyrénées (œuvre posthume publiée par les soins de M. le Docteur Léon Joulin», Paris, Masson, Bulletin de la Société des sciences physiques et naturelles de Toulouse, t.7, p.79

Avec Casimir Célestin Baillet

1860

« Etude sur l’ivraie enivrante (Lolium temulentum)et sur quelques autres espèces du genre Lolium », Toulouse, Pradel et Blanc, 110p.,

« Note relative à des expériences sur des lapins et des chiens avec le grain de Lolium temulentum », Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série5, t.4, p.544

1863

« Etudes sur l’ivraie enivrante (Lolium temulentum)et sur quelques autres espèces du genre Lolium », Toulouse, Pradel et Blanc, 112p., Journal de pharmacie et de chimie, série3, t.44, p.278

1864

 « Etudes sur la composition et les propriétés toxiques de quelques espèces du genre Lolium », Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série6, t.2, p.435

Avec J. Camboulives

1854

« Notice sur les eaux minérales de Carmaux (Tarn), et analyse de ces eaux, 12p.

Avec Gaspard Adolphe Chatin

1860

« Composition chimique des fruits d’arbousier », Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série5, t.4, p.525

1863

« Composition chimique des fruits d’arbousier », Comptes rendus de l’Académie des sciences, t.57, p.39

« Sur les principes immédiats et la  matière colorante des végétaux », Bulletin de la société de botanique, t.10, p.316

« Sur les matières colorantes des feuilles », Comptes rendus de l’Académie des sciences, t.57, p.39, mémoires de la société de  biologie, t.5, p.73

1864

« Composition chimique des feuilles d’automne », Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série6, t.2, p.425

Avec Dominique Clos

1854

« Rapport sur des expériences testées au jardin des plantes de Toulouse sur la maladie de la vigne », Journal d’agriculture pratique et d’économie rurale pour le midi de la France, série3, t.5, p.511

Avec Couseran

1851

« Rapport sur un cas d’empoisonnement par le phosphore (empoisonnement de Jean Caussé), imp. Montaubin, 6p.

Avec Jean Couseran et Jean Magnès

1848

« Analyse de fragments d’une cloche de l’église Saint-Pierre à Moissac », Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série3, t.4, p.35

Avec Henri Filhol

1869

« Ostéologie comparée du lion, du tigre et du Felis spelea », Matériaux pour l’histoire primitive et naturelle de l’Homme, t.5, p.167

1870

« Description des ossements de Felis spelea découverts dans la caverne de Lherm (Ariège) »,  Annales de la Société de sciences naturelles,  t.14, art.4

1871

« Description des ossements de Felis spelea découverts dans la caverne de Lherm (Ariège) »,  Paris, Masson, 120p.

Avec Henri Filhol, Ernest Jeanbernat et Edouard Timbal-Lagrave

1875

« Exploration scientifique du massif d’Arbas (Haute-Garonne) », Bulletin de la Société des sciences physiques et naturelles de Toulouse,  t.2, p.367, Toulouse, Douladoure, 114p.

Avec le Docteur Fontan

187 ?

« Notice sur les eaux minérales et sur l’établissement thermal de Ganties (Haute-Garonne) suivie de l’analyse chimique de la source de Ganties et du rapport du Docteur Fontan, Toulouse, Hebrail, 8p.

Avec Jules François et Edmond Chambert

1851

« Thermes de Bagnères de Luchon, département de la Haute-Garonne : note explicative des nouveaux appareils, des salles livrés au service pour la saison 1851 », Toulouse, Bonnal et Gibrac, 23p.

Avec Aristide Frébault

1879

« Richesse en tanins d’un certains nombre de plantes », Bulletin de l’Union scientifique des pharmaciens de France, 3ème année, p.19

Avec Gustave Fréjacques

1861

« Eaux minérales de Campagne (Aude) : analyse chimique, note médicale, Limoux, J. Boute

1882

« Eaux minérales de Campagne (Aude) : analyse chimique, note médicale, Perpignan, imp. Tallès, 31p.

1889

« Eaux minérales de Campagne (Aude) : analyse chimique, note médicale, Narbonne, imp. Caillard, 30p.

Avec Gustave Fréjacques et Jules François

1861

« Eaux minérales de Campagne (Aude) : analyse chimique, note médicale, Limoux, Boute, 28p.

Avec Ernest Jeanbernat

1865

« Analyse chimique de l’eau minérale du rocher de Foix (Ariège) », Vincennes, imp.Vve P. Juin, 4p.

Avec Nicolas Joly

1851

« Faits pour servir à l’étude chimique du lait », Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série4, t.1, p.374

1852

« Analyse du lait d’un monstre pygomèle formé d’une vache et d’un taureau parasites », Annales de chimie et de physique, série3, t.36, p.355, Journal de pharmacie et de chimie, série3, t.21, p.343, Comptes rendus de l’Académie des sciences, t.34, p.640

« Etudes chimiques et physiologiques sur la graisse et les concrétions trouvées dans le corps d’un éléphant mort récemment à Toulouse », Comptes rendus de l’Académie des sciences, t.35, p.393, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série4, t.2, p.317

« Description d’un monstre pygomèle de l’espèce bovine, suivie de l’analyse chimique du lait fourni par chacun des deux individus composants », Comptes rendus de l’Académie des sciences, t.34, p.640, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série4, t.2, p.121

1853

« Exemples remarquables de sécrétion laiteuse. Analyse du lait dans deux cas anormaux », Comptes rendus de l’Académie des sciences, t.36, p.571

« Analogies qui existent entre le lait, l’œuf et la graine », Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série4, t.3, p.280

1856

« Recherches sur le lait », Mémoire de l’Académie royale de médecine de Belgique, mémoires savants étrangers, t.3, Bruxelles, J.B. de Mortier, 179p.

1858

« Analyse du lait de brebis appartenant à différentes races », Comptes rendus de l’Académie des sciences, t.47, p.1013

Avec Léon Joulin

1880

« Recherches sur les polysulfures alcalins », Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série8, t.2, p.181

Avec J-A Lacassin

1862

« Quantité d’arsenic contenu dans les acides du commerce », Journal de pharmacie et de chimie, série3, t.42, p.402

Avec J-A Lacassin et Tibulle Desbarreaux-Bernard

1864

« Les eaux potables dans le département de la Haute-Garonne », Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série6, t.2, p.113

Avec Alexandre Leymerie

1859

« Note sur aérolithe de Montrejeau », Comptes rendus de l’Académie des sciences, t.48, p.193 et 348, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série5, t.2, p.443

Avec Jean Melliès

1864

« Note sur la composition chimique de l’aérolithe du 14 mai 1864 », Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série6, t.2, p.379

1868

« Action que l’iode exerce sur divers sulfures », Comptes rendus de l’Académie des sciences, t.67, p.1199

1869

«Recherches sur l’action que l’iode exerce sur les sulfures insolubles », Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série7, t.1, p.238, Bulletin de la société d’histoire naturelle de Toulouse, t.3, p.144

1871 

«Action de l’iode sur les sulfures insolubles », Annales de chimie et de physique, série4, t.22, p.58

1872

« Note sur les essais sulfhydrométriques faits à Ax en 1871 », Bulletin de la Société des sciences naturelles de Toulouse, t.6, p.68

1873

« Sulfuration des eaux de Carcanières (Ariège), Bulletin de la Société des sciences physiques et naturelles de Toulouse, t.1, p.15

Avec Pinaud

1848

« Analyse chimique de l’eau minérale d’Aulus, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série3, t.4, p.73

Avec Oscar Réveil

1861

« Analyse chimiques des sources sulfureuses thermales de Cauterets (appartenant à la vallée)», Tarbes, Telmon, 30p.

Avec Saint-Plancat

1878

« Note sur la composition chimique des vinaigres blancs vendus dans le département de la Haute-Garonne », Bulletin de la Société des sciences physiques et naturelles de Toulouse, t.4, p.298

Avec Jean-Baptiste Senderens

1881

« Action du soufre sur diverse solutions métalliques », Comptes rendus de l’Académie des sciences, t.93, p.152

« Note relative à une nouvelle série de phosphates et d’arséniates », Comptes rendus de l’Académie des sciences, t.93, p.388

1882

« Sur quelques phosphates neutres au tournesol », Comptes rendus de l’Académie des sciences, t.94, p.649

« Sur quelques arséniates neutres au tournesol », Comptes rendus de l’Académie des sciences, t.94, p.343, Journal de pharmacie et de chimie, série5, t.6, p.257

1883

« Action du soufre sur les oxydes », Comptes rendus de l’Académie des sciences, t.96, p.839, Journal de pharmacie et de chimie, série5, t.7, p.480

« Action du soufre sur les phosphates alcalins », Comptes rendus de l’Académie des sciences, t.96, p.1051, Journal de pharmacie et de chimie, série5, t.8, p.16

« Analyse des nouvelles sources minérales de Bagnères-de-Bigorre », Bagnères-de-Bigorre, imp. Péré,  19p.

Avec le Docteur Sentein

1849

« Bains d’Audinac (Ariège) près de Saint-Girons : notice sur le nouvel établissement thermal suivie  de l’analyse de ses eaux et d’une dissertation sur ses propriétés », Toulouse, Bonnal et Gibrac, 24p.  

1869

« Bains d’Audinac (Ariège) près de Saint-Girons : notice sur le nouvel établissement thermal suivie  de l’analyse de ses eaux et d’une dissertation sur ses propriétés », Toulouse, imp.Treille et Cie, 24p.  

Avec  Edouard Timbal-Lagrave

1859

« herborisation dans les bois de Lacroix-Falgarde », Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série5, t.3, p.480

1860

« Sur la valeur alimentaire comparée de diverses espèces ou variétés de courges », Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série5, t.4, p.530

1862

« Mémoire sur les cépages cultivés dans le département de la Haute-Garonne », Journal d’agriculture pratique et d’économie rurale pour le midi de la France, ????

« Etudes sur quelques cépages cultivés dans les départements de la Haute-Garonne et du Tarn-et-Garonne, Toulouse, Douladoure, 13p.

1863

« Recherches sur les cépages cultivés dans les départements de la Haute-Garonne, du Lot, du Tarn et Garonne, de l’Aude, de l’Hérault et des Pyrénées-Orientales », Annales de la Société d’horticulture de la Haute-Garonne, 10ème année, p.95

« Excursion scientifique à Bagnères-de Luchon faite à la suite de la 7ème session du congrès pharmaceutique », Toulouse, Feilles

« Etude sur les cépages cultivés dans le département de la Haute-Garonne et dans quelques autres départements du midi de la France », Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, série6, t.1, p.603


Index des noms propres

Adelon Nicolas (1782-1862)

Amieux Maurice Etienne (1807-1865)

Amilhau Jules (1825-1867)

Arnoux Joseph (1791-

Astre Gaston (1896-1975)

Baillaud Edouard (1848-1934)

Baillet Casimir (1820-1900)

Bailleul Célestin (1820-1900)

Balard Antoine-Jérôme(1802-1876)

Baudrimont Ernest (1821-1885)

Batut Arthur (1846-1918)

Beaujon Nicolas (1716-1786)

Bécamp Antoine (1816-1908)

Belleville

Bellucci Giuseppe (1844-1921)

Berger de Xivrey Jules (1801-1863)

Bernard Claude (1813-1878)

Bernadet Louise Marie Ameline (1819 ? 1856)

Bessières VOIR ACADEMIE

Bidart

Blancard Hippolyte (1843-1924)

Blanquels  Prosper

Blondlot Nicolas (1808-1877)

Boisgiraud Jean-Pierre (1793-1879)

Bonamy Eugène Charles (1808-1861)

Bonhenry Victor (1837-1913)

 Bonjean Joseph (1810-1896)

Bonnemaison Julien (1824-1889)

Bouchard Charles (1837-1915)

Boucher de Perthes Jacques (1788-1868)

Brassine Emile (1805-1884)

Brongniart Adolphe (1801-1876)

Brouardel Paul (1837-1906)

Bussy Alexandre Brutus (1794-1882)

 Calloud Charles (1821-1874)

Capmas Charles (1818-1898)

Cardeihac

Cartailhac Emile (1845-1921)

Caubet Cyrille (1844-

Castelbou Léonce (1822-1887)

Caze Edmond (1839-1907)

Caventou Joseph Bienaimé (1795-1877)

Chambert Edmond (1811-1881)

Chappuis Thomas (1822-1897)

Chatin Gaspard Adolphe (1813-1901)

Chevreul Michel-Eugène (1786-1889)

Christy Henry (1810-1865)

Cloquet Jules (1790-1883)

Clos Dominique (1821-1908)

Clostermans

Collardeau Charles (1769-1869)

Combes Hippolyte (1809-1873)

Cordurier

Couseran Jean (1797-1883)

Daguin Pierre-Adolphe (1814-1884)

Dassier Augustin (1805-1858)

Dauget

David Armand (1826-1900)

Delaye Jean-Baptiste (1789-1878)

Deleute

Desbarreaux-Bernard Tibulle (1798-1880)

Despeyroux Théodore (1815-1883)

Dieulafoy Pierre (1800-1868)

Dorvault François (1815-1879)

Doumène

Dreyss Charles (1821-1905)

Dubor Georges de (1848-1931)

Ducasse Jean-Marie Augustin (1786-1859)

Duclos Pierre-Louis (1783-1853)

Dufour Léon (1780-1865)

Dumas Jean-Baptiste (1800-1884)

Dupasquier Alphonse (1793-1848)

Duplan Joseph (1791-1873)

Duportat Armand (1814-1887)

Duruy Victor (1811-1894)

Ebelot Henri (1831-1902)

Estévenet Laurent (1810-1867)

Falconer Hugh (1808-1865)

Falcony

Favre Pierre-Antoine (1813-1880)

Fermond Charles (1810-1875 ?)

Filhol Antoine Pierre Henri (1843-1902)

Ferry Jules (1832-1893)

Flandrin Paul (1811-1902)

Fouqué Ferdinand (1828-1904)

Fourcade

François Jules (1808-1890)

Frébault Aristide (1842-1929)

Garrigou Félix (1835-1920)

Gascheau Gabriel (1798-1883)

Gatien-Arnoult Adolphe (1800-1886)

Gaussail Joseph Marie Adrien (1807-1876)

Girardin Jean (1803-1884)

Giscaro

Goblet René (1828-1905)

Godron Dominique Alexandre (1807-1880)

Gommard

Guiart Louis Dominique (1763-1848)

Guibal Jules

Guibourg (1790-1867)

Guilbert Auguste (1782-1855)

Guitard isidore (1821-1878)

Hamel Emilien (1809-1889)

Haas

Hérouard Amand

Homolle Eugène (1808-1883)

Jaquelain

Jeanbernat Ernest (1835-1883)

Joly Nicolas (1812-1885)

Jougla Joseph (1846-1886)

Joulin Léon (1838-1928)

Labéda Aristide (1838-1907)

Lacassin J.-A.

Lacointa Félix (

Laferrière Louis (1798-1861)

Lafont-Gouzy Gabriel Grégoire (1777- 18 ??)

Lajous

Lallemant

Lamothe Martial (1820-1883) A VERIFIER

Lannelongue Odilon (1840-1911)

Lannes Jean Joseph (1825-1895) A VERIFIER

Larrey Auguste (1790-1871) A VERIFIER

Lartet Edouard (1801-1871)

Lartet Louis (1840-1899)

Lasserre Auguste-Marie (1788-1852)

Le Canu Louis (1800-1871)

Lefranc de Pompignan Jean-Jacques (1701-1784)

Leudet Lucien (1831-1922) A VERIFIER

Leven

Leymerie Alexandre (1801-1878)

Lhermitte

Lidange

Limousin Stanislas (1831-1887)

Louis Philippe 1er (1773-1850)

Louis XV (1710-1774)

Louis XVIII (1755-1824)

Marchand

Magnes Jean Polycarpe

Magnès-Lahens Jean-Pierre

Magnès-Lahens Charles

Manzini J.

Marchant Gérard (1813-1881)

Marsh James (1794-1846)

Martin-Solon Fernand (1795-1856)

Meillès Jean (1824-

Molinier Jean-Baptiste (1827-1904)

Molins Henri (1813-1898)

Moquin-Tandon Horace (1804-1863)

Musset

Napoléon 1er (1769-1821)

Naudin Pierre (1783-1865)

Noguès Paul Adolphe (18 ??-19 ??) A VERIFIER

Noulet Jean-Baptiste (1802-1890)

Nouzeilles Auguste (1798-1881)

Orfila Mathieu (1787-1853)

Pailhès Jean-Baptiste (1769-1845)

Planet Edmond de (    -1891)

Palasson Pierre Bernard (1745-1830)

Pégot Marc (18 ??-1882)

Pelletier J. (1788-1842)

Perroud Claude (1839-1919)

Petit

Picot de Lapeyrousse isidore (1744-1818)

Pinaud

Portal   Antoine (1742-1832)

Pouchet Georges (1833-1894)

Pouech

Poumarède Jean-André (1815-1869)

Puig Michel (18 ??-19 ??) A VERIFIER

Quévenne Théodore Auguste (1806-1855)

Raffanel

Ramel Antoine Alexis (1805-1869)

Rayer Pierre François (1793-1867)

Reinsh Hugo

Renaudin

Ressayre Jean-Jacques (1809-1879) A VERIFIER

Réveil Pierre (1821-1865)

Ripoll Jean-Marie (1822-1891)

Robiquet Pierre-Jean (1770-1840)

Rocher Joseph (1794-1864)

Rolland Eugène (1846-1909) A VERIFIER

Roustan Roch (1801-1870)

Sabatier Paul (1854-1941)

Saint-Guilhem P.-D. (1802-1869)

Salles E.

Sans François (1795-

Senderens Jean-Baptiste (1856-1937)

Sipière Clément (1866 A VERIFIER

Soubeiran Eugène(1797-1858)

Soubeiran Jean-Léon (1827-1892)

Souville Jean Dominique (1814-1885)

Tachard

Thénard Louis (1777-1857)

Théron de Montaugé Louis (1830-1875)

Thierry

Timbal-Lagrave Edmond (1819-1888)

Trutat  Eugène 1840-1910)

Vée Amédée Alexandre (1834-1897)

Velpeau Armand Louis (1795-1867)

Véron Antoine

Viard

Viguerie Charles (1779-1855) A voir

Viguerie Charles (1810-1867)

Viguier Alexandre Louis (1790-1867) A VERIFIER

Vitry Urbain (1802-1863)

Waddington William (1826-1894)

Wurtz Charles (1817-1884)

Zantedeschi Francesco (1797-1873)

————————————————–

Les sources (en rouge)

Titre.
Carte réalisée par Caherine Marchal, 2024. Ec

Légende

les sources (en rouge)

numéroNomPrès de ….
1SiradanAu sud de Saint-Gaudens
2UssatTarascon sur Ariège
3Bagnères de BigorreLourdes
4Bagnères de Luchon 
5Cauterets 
6Saint-Christau de LurbeAu nord d’Oloron Sainte-Marie
7Carmaux 
8BonnesSur le gave d’Oloron
9CampagneAu nord de Quillan
10Montégut-SéclaMuret
11CalèsGourdon (Lot)
12ArgutSaint-Béat
13Ax 
14CanaveillesEntre Prades et Mont-Louis
15Notre-Dame de Villefranche de RouergeAveyron
16LacaveA l’ouest de Saint-Girons
17Dax 
 Labarthe de RivièreSud-Ouest de Saint-Gaudens
 AudinacNord-est de Saint-Girons
 AulusAriège
 LabassèreBagnères de Bigorre
 CastilleMuret
 Sourouilles 
 VemelPyrénées orientales
 Cusset 

Grottes et caverses (en jaune)

numérolieuPrès de ….
1GazelNord-est de Carcassonne (commune de Sallèles-Cabardès)
2RoquelaureNord de Auch
3ArbasAu sud de Saint-Gaudens
4LombrivesAu sud de Tarascon sur Ariège (Ussat-les-Bains)
5SaleichA l’ouest de Saint-Gaudens
6L’hermA l’ouest de Foix
7Mas d’Azil 

VIGNOBLES

Grisolles et Portet (en bleu)

Montréjeau au sud-ouest de Saint-Gaudens


NOTES


[1] Archives municipales, Acte de naissance, 1814, p.229

[2] Archives municipales, Acte de décès, 1883, p.257, n°2036

[3] P. Wolff dir., Les toulousains dans l’histoire, Toulouse, Privat, 1984, p.318

[4] Archives municipales, Acte de décès, 1817, p.17

[5] A. Goris, Centenaire de l’internat en pharmacie, Paris, imp.de la Cour d’Appel, 1920, 891p., annuaireCXV

[6] Professeur Grimbert, Bulletin de la société d’histoire de la pharmacie, Paris, vol.8, n°26, 1920, p.195-199

[7] G. Dillemann, Revue d’histoire de la pharmacie, les prix de l’école de pharmacie de Paris (1804-1841), Paris, 73ème année, n°265, 1985, p.180

[8] A. Goris, Centenaire de l’internat en pharmacie, Paris, imp.de la Cour d’Appel, 1920, p.121

[9] Archives nationales, Dossier de fonctionnaire F/17/22864B

[10] Archives nationales, Dossier de fonctionnaire F/17/22864B

[11] C. Fournel, L’hôpital Beaujon, Paris, Dentu, 1884, p.53

[12] Société d’émulation pour les sciences pharmaceutiques, Paris, Lacour et Cie, 1848, tome 1, 250p.

[13] Société d’émulation pour les sciences pharmaceutiques, Paris, Pillet fils ainé, 1858, tome 2, 319p.

[14] Guitard, Deux siècles de presse au service de la pharmacie et 50 ans de l’Union pharmaceutique, Paris, 1913, 2ème édition, p.112

[15] Société d’émulation pour les sciences pharmaceutiques, Paris, Pillet fils ainé, 1860, tome 3, p.LXVI

[16] E. Filhol, Des phénomènes qui se manifestent lors de l’action de l’acide chlorhydrique sur les iodates alcalins, du chlore sur les iodures et des bases alcalines sur le chlorure d’iode, Thèse de pharmacie, Paris, Fain et Thunot, 1839, 44p.

[17] Archives nationales, Dossier de fonctionnaire F/17/22864B

[18] Archives nationales, Dossier de fonctionnaire F/17/22864B

[19] Archives nationales, Dossier de fonctionnaire F/17/22864B

[20] Archives municipales, acte de mariage, 1842, n°378

[21] Archives municipales, acte de décès, 1859, n°2506

[22] Archives municipales, Acte de naissance, 1843, p.122, n°901

[23] Bulletin de l’Académie de médecine, Paris, 1902, n°47, p.516

[24] Archives nationales, Dossier de fonctionnaire F/17/22864B

[25] E. FIlhol, Etudes sur les changements de volume qu’éprouvent les corps pendant la combinaison, Thèse de Chimie, Paris, Fain et Thunot, 1844, 46p.

[26] E. Filhol, Etudes sur l’arsenic, Thèse pour le Doctorat en médecine, Paris, Rignoux, 1848, 44p.

[27] J. Barbot, Les chroniques de la faculté de médecine du XIII au XIX, Dirion, Paris, 1905, p.

[28] Conseil Général de la Haute-Garonne, Rapport de Monsieur Achille Delorme, Préfet du département, Toulouse, Douladoure, 1855, p.26

[29] A. Dassier, Procès verbal de la rentrée solennelle des facultés et école de médecine, Toulouse, Chauvin, 17 nov. 1856, p.60

[30] Journal politique et littéraire de Toulouse et de la Haute Garonne,  26 ème année, n°160, 15 novembre 1837, p.1

[31] Almanach royal et national, Paris, 1843, p.498

[32] Archives nationales, F/17/13068

[33] Archives nationales, F/17/13069

[34] Archives nationales, F/17/13070

[35] Archives nationales, F/17/13070

[36] Journal de Toulouse, Toulouse, Bonnal et Gibrac, 41ème année, n°251, vendredi 24 octobre 1845, p.1

[37] Archives nationales, Dossier de fonctionnaire F/17/22864B

[38] Ducasse, Procès verbal de la rentrée solennelle des facultés et école de médecine, Toulouse, Douladoure, 15 nov. 1849, p.4

[39] Archives nationales, F/17/13070

[40] Docteur L. Saurel, Revue thérapeutique du midi, Gazette médicale de Montpellier, Montpellier, 1856,  t.10, sér.2, t.7, p.116

[41] Docteur L. Saurel, Revue thérapeutique du midi, Gazette médicale de Montpellier, Montpellier, 1856,  t.10, sér.2, t.7, p.144

[42]Archives nationales, Dossier de fonctionnaire F/17/22864B

[43] Journal de Toulouse, Toulouse, Bonnal et Gibrac, mardi 22 novembre 1859, 54 ème année, n°323, p.1

[44]Docteur L. Saurel, Revue thérapeutique du midi, Gazette médicale de Montpellier, Montpellier, 1856,  t.10, sér.2, t.7, p.284

[45] E. Filhol, Compte-rendu des travaux de l’école de médecine pendant l’année scolaire 1878-1879, Toulouse, Privat, 27 nov. 1879, p.51

[46] E. Filhol, Rapport sur les travaux de l’école préparatoire de médecine de Toulouse pendant l’anné 1863-1864, Toulouse, Bonnal et Gibrac, 1865,

[47] Almanach impérial, Paris, 1867, p.589

[48] E. Filhol, Compte-rendu des travaux de l’école de médecine pendant l’année scolaire 1872-1873 , Toulouse, Privat, 27 nov. 1873, p. 19

[49] Archives nationales, Dossier de fonctionnaire F/17/22864B

[50] J. Imbert, Revue d’histoire de la pharmacie, Cinq siècles de pharmacie hospitalière en France, Paris, 1996, 84ème année, n°312, p.111

[51] E. Filhol, Compte-rendu des travaux de l’école de médecine pendant l’année scolaire 1871-1872, Toulouse, Privat, 30 nov. 1872, p.75

[52] E. Filhol, Compte-rendu des travaux de l’école de médecine pendant l’année scolaire 1876-1877 , Toulouse, Privat, 6 déc. 1877, p.53

[53] E. Filhol, Compte-rendu des travaux de l’école de médecine pendant l’année scolaire 1876-1877 , Toulouse, Privat, 6 déc. 1877, p.56

[54] E. Filhol, Compte-rendu des travaux de l’école de médecine pendant l’année scolaire 1876-1877, Toulouse, Privat, 6 déc. 1877, p.82

[55] A. Dassier, Procès verbal de la rentrée solennelle des facultés et école de médecine, Toulouse, Chauvin, 1er Déc. 1855, p.58

[56] A. Dassier, Procès verbal de la rentrée solennelle des facultés et école de médecine, Toulouse, Chauvin, 17 nov. 1856, p.63

[57] J. Arlet, L’école de médecine de Toulouse (1801-1891)

[58]Conseil Général de la Haute-Garonne, Rapport de Monsieur Achille Delorme, Préfet du département, Toulouse, Douladoure, 1876, p.76

[59] Le Petit journal, Paris, Chassigneul, 14 février 1877, n°5164, p.1

[60] Journal  de Toulouse, 2décembre 1878

[61] J. Arlet, L’école de médecine de Toulouse (1801-1891)

[62] Conseil Général de la Haute-Garonne, Rapport de Monsieur Migneret, Préfet du département, Toulouse, Douladoure,, 1853, p.24

[63] Conseil Général de la Haute-Garonne, Rapport de Monsieur Migneret, Préfet du département, Toulouse, Douladoure, 1854, p.7

[64] Almanach impérial, Paris, 1854, p.504

[65] Almanach impérial, Paris, 1867, p.589

[66] H. Molins, Rapport sur les travaux de la faculté des sciences de Toulouse pendant l’année scolaire 1858-1859 présenté le 17 novembre 1859 en séance solennelle de rentrée des facultés, Toulouse, Chauvin, 1859, p. 6

[67] H. Molins, Rapport sur les travaux de la faculté des sciences de Toulouse pendant l’année scolaire 1858-1859 présenté le 17 novembre 1859 en séance solennelle de rentrée des facultés, Toulouse, Chauvin, 1859, p. 14

[68] H. Molins, Rapport sur les travaux de la faculté des sciences de Toulouse pendant l’année scolaire 1863-1864 présenté le 26 novembre 1864 en séance solennelle de rentrée des facultés, Toulouse, Bonnal et Gibrac, 1864, p. 4

[69] H. Molins, Rapport sur les travaux de la faculté des sciences de Toulouse pendant l’année scolaire 1865-1866 présenté le 20 novembre 1866  en séance solennelle de rentrée des facultés, Toulouse, Bonnal et Gibrac, 1866, p.3

[70] H. Molins, Rapport sur les travaux de la faculté des sciences de Toulouse pendant l’année scolaire 1871-1872 présenté le 6 novembre 1872 en séance solennelle de rentrée des facultés, Toulouse, Privat, 1872, p.3

[71] H. Molins, Rapport sur les travaux de la faculté des sciences de Toulouse pendant l’année scolaire 1875-1876 présenté le 25 novembre 1876 en séance solennelle de rentrée des facultés, Toulouse, Privat, 1876, p.4

[72] Lettre archives municipales

[73] H. Molins, Rapport sur les travaux de la faculté des sciences de Toulouse pendant l’année scolaire 1877-1878 présenté le 7 décembre 1878 en séance solennelle de rentrée des facultés, Toulouse, Privat, 1878, p. 6

[74] Revue des Pyrénées et de la France méridionale, 1910, t. 22,p.290

[75] Gazette des hôpitaux de Toulouse, Toulouse, imp. Vialelle et Cie, 3 novembre 1888, n°44, p.452

[76] B. Baillaud, Rapport sur les travaux de la faculté des sciences de Toulouse pendant l’année scolaire 1882-1883 présenté le ? décembre 1883 en séance solennelle de rentrée des facultés, Toulouse, Privat, 1883

[77] Docteur L. Saurel, Revue thérapeutique du midi journal des sciences médicales pratiques, 1854, t.6, sér.2, t.3, p.64

[78] Archives nationales, Dossier de fonctionnaire F/17/22864B

[79] Archives nationales, Dossier de fonctionnaire F/17/22864B

[80] Archives nationales, F/17/13069

[81] Archives nationales, Dossier de fonctionnaire F/17/22864B

[82] Archives nationales, LH/971/65

[83] Archives de l’Académie des Sciences, Archives  Dumas

[84] Archives nationales, LH/971/65

[85] Dossier Filhol, lettre datée du 6 avril 1852, pas de destinataire mentionné, Bibliothèque du Museum d’histoire naturelle de Paris

[86] H. Molins, Rapport sur les travaux de la faculté des sciences de Toulouse pendant l’année scolaire 1862-1863 présenté le 21 novembre 1863 en séance solennelle de rentrée des facultés, Toulouse, Bonnal et Gibrac, 1863, p.3

[87] Journal de Toulouse, Toulouse, Bonnal et Gibrac, 51ème année, 1er mars 1855, p.4

[88] Journal de Toulouse, Toulouse, Bonnal et Gibrac, 51ème année, 6 mars 1855, p.4

[89] Journal de Toulouse, Toulouse, Bonnal et Gibrac, 51ème année, 16 mars 1855, p.3

[90] Journal de Toulouse, Toulouse, Bonnal et Gibrac, 51ème année, 23 mars 1855, p.3 ; 4 avril, p.3 ; 2 mai 1855, p.3

[91] Journal de Toulouse, Toulouse, Bonnal et Gibrac, 51ème année, 24 mai 1855, p.3

[92] Journal de Toulouse, Toulouse, Bonnal et Gibrac, 51ème année, 9 juin 1855, p.3

[93] Journal de Toulouse, Toulouse, Bonnal et Gibrac, 51ème année, 15 juin 1855, p.3

[94] Archives nationales, F/17/13071

[95] Journal de Toulouse, Toulouse, Bonnal et Gibrac, 54ème année, n°114, dimanche 25 avril 1858, p.1

[96] Baillet, Notice sur la vie et les travaux d’Edouard Timbal-Lagrave, Mémoires de l’académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure-Privat, 1889, sér.9, t.1, p.514

[97] Archives nationales, Dossier de fonctionnaire F/17/22864B

[98] Archives nationales, Dossier de fonctionnaire F/17/22864B

[99] Archives nationales, Dossier de fonctionnaire F/17/22864B

[100] Archives nationales, Dossier de Fonctionnaire F/17/22864B

[101] Archives nationales, Dossier de fonctionnaire F/17/22864B

[102] Archives nationales, Dossier de fonctionnaire F/17/22864B

[103] Archives nationales, Dossier de fonctionnaire F/17/22864B

[104] Archives nationales, Dossier de fonctionnaire F/17/22864B

[105] Archives nationales, Dossier de fonctionnaire F/17/22864B

[106]  Carmichel, Centenaire de Sabatier, 1854-1954,  Toulouse, Privat, 1954

[107] H. Molins, Rapport sur les travaux de la faculté des sciences de Toulouse pendant l’année scolaire 1859-1860 présenté le 21 novembre 1860 en séance solennelle de rentrée des facultés, Toulouse, Bonnal et Gibrac, 1860, p. 9

[108] H. Molins, Rapport sur les travaux de la faculté des sciences de Toulouse pendant l’année scolaire 1863-1864 présenté le 26 novembre 1864 en séance solennelle de rentrée des facultés, Toulouse, Bonnal et Gibrac, 1864, p.5

[109] H. Molins, Rapport sur les travaux de la faculté des sciences de Toulouse pendant l’année scolaire 1867-1868 présenté le 24 novembre 1868 en séance solennelle de rentrée des facultés, Toulouse, Bonnal et Gibrac, 1865, p. 5

[110]H. Molins, Rapport sur les travaux de la faculté des sciences de Toulouse pendant l’année scolaire 1868-1869 présenté le 23 novembre 1869 en séance solennelle de rentrée des facultés, Toulouse, Bonnal et Gibrac, 1869, p. 8 

[111] H. Molins, Rapport sur les travaux de la faculté des sciences de Toulouse pendant l’année scolaire 1871-1872 présenté le 6 novembre 1872 en séance solennelle de rentrée des facultés, Toulouse, Rives et Privat, 1872, p. 4

[112] Timbal-Lagrave, Eloge de M. J. Melliès, Mémoires de l’académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure-Privat, 1889, sér.9, t.1, p.553

[113]Bulletin de l’Académie royale de médecine, Paris, Baillière, 1847-1848, A12, T13, p.467

[114] Bulletin de l’Académie royale de médecine, Paris, Baillière, 1849-1850, A14, T15, p.1045

[115] Bulletin de l’Académie royale de médecine, Paris, Baillière, 1850-1851, A15, T16, p.970

[116] Bulletin de l’Académie nationale de médecine, Paris, Baillière, 1852-1853, A17, T18, p.256

[117] Bulletin de l’Académie nationale de médecine, Paris, Baillière, 1853-1854, A18, T19, p.184

[118] Bulletin de l’Académie impériale de médecine, Paris, Baillière, 1858-1859, A23, T24, p.858

[119] Bulletin de l’Académie impériale de médecine, Paris, Baillière, 1860-1861, A25, T26, p. 58

[120] Bulletin de l’Académie impériale, de médecine, Paris, Baillière, 1864-1865, A29, T30, p. 969

[121] Bulletin de l’Académie impériale de médecine, Paris, Baillière, 1863-1864, A28, T29, p. 715

[122] Bulletin de l’Académie de médecine, Paris, Masson, 1883, A 47, sér.2, T 12, p.828

[123] Journal de pharmacie et de chimie, Paris, Masson, 1845, sér.3, t.7, p.387

[124] Bulletin de l’Union scientifique des pharmaciens de France, 1877-1881, Séance annuelle du 6 avril 1877, Arnous de Rivière, Paris, 1877, p.10

[125] Bulletin de l’Union scientifique des pharmaciens de France, 1877-1881, Séance annuelle du 6 avril 1877, Arnous de Rivière, Paris, 1877, p.36

[126] A. Pontier, Histoire de la pharmacie, Paris, Doin, 1900, p.532

[127] Annales de la société d’hydrologie médicale de Paris, Paris, Baillière, 1854-1855, t.I, p.1

[128] Annales de la société d’hydrologie médicale de Paris, Paris, Baillière, 1863-1864, t.X, p.29

[129] Bulletin de la société chimique de Paris, Paris, Hachette, 1872, nouv. sér., t.17, p.VI

[130] Le Petit Journal, Paris, Chassigneul, , 25 avril 1870, n°2671, p.2

[131] Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1839-1841, sér. ?, t. ?, p.vij

[132] Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1854, sér.4, t.5, p.479

[133] Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1855, sér.4, t.5, p.417

[134] Conseil général de la Haute-Garonne, Rapport de M. C. West, préfet du département, Toulouse, Douladoure, 1856, p.97

[135] Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1857, sér.5, t.1, p.53

[136] Revue des sociétés savantes de France, Paris, Paul Dupont, 1857, t.2, p.628

[137] E. Filhol, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1856, sér.4, t.6 p.157-168

[138] E. Filhol, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1857, sér.5, t.1 p.370

[139] E. Filhol, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1858, sér.5, t.2, p.313

[140] Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure 1864, sér.6, t.2, p.425

[141] E. Filhol, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1865, sér.6, t.3, p.428

[142] E. Filhol, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure 1865, sér.6, t.3, p.428

[143] Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1848, sér.3, t.4, p.102

[144] E. Filhol, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1849, sér.3, t.5, p.38

[145] Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1851, sér.4, t.2, p.212

[146] Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1853, sér.4, t.4, p.165

[147] Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1853, sér.4, t.4, p.228

[148] Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1853, sér.4, t.4, p.278

[149] Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1853, sér.4, t.4, p.430

[150] Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1854, sér.4, t.5, p.117

[151] Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1854, sér.4, t.5, p.120

[152] Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1854, sér.4, t.5, p.480

[153] Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1854, sér.4, t.5, p.124

[154] Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1854, sér.4, t.5, p.398

[155] Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1854, sér.4, t.5, p.465

[156] Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1855, sér.4, t.5, p.384

[157] Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1855, sér.4, t.5, p.385

[158] Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1855, sér.4, t.5, p.385

[159] Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1855, sér.4, t.5, p.392

[160] Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1861, sér.5, t.5, p.464

[161] Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1871, sér.6, t.8, p.412

[162] E. Filhol, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1848, sér.3, t.4, p.113

[163] E. Filhol, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1863, sér.6, t.1, p.207

[164] E. Filhol, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1863, sér.6, t.1, p.214

[165] E. Filhol, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1876, sér.7, t. 8, p.L

[166] Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1854, sér.4, t.5, p.460

[167] Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1854, sér.4, t.5, p.464

[168] Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1855, sér.4, t.5, p.390

[169] Journal de Toulouse, Toulouse, 51ème année, 13 mai 1855, p.2

[170] E. Filhol, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1855, sér.4, t.5, p.248

[171] Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1855, sér.4, t.5, p.399

[172] Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure 1863, sér.6, t.1, p.595

[173] Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure 1863, sér.6, t.1, p.596

[174] E. Filhol, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1864, sér.6, t.2, p. 180

[175] E. Filhol, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1873, sér.7, t. 5, p.410

[176] E. Filhol, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1875, sér.7, t. 7, p.XXXVIII

[177] E. Filhol, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure-Privat, 1883, sér.8, t.5, p.37-43

[178] Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure-Privat, 1883, sér.8, t.5, p.285

[179] Journal de Toulouse, Toulouse, Bonnal et Gibrac, 45ème année,  n°131, lundi 21 mai 1849, p.1

[180] Revue des sociétés savantes de France et de l’étranger, Paris, P. Dupont, 1857, t.2, p.603

[181] J. Barbot, Les chroniques de la faculté de médecine du XIII au XIX, Toulouse, Dirion, 1905, t.2, p.152

[182] Revue des sociétés savantes des départements, de la  France et de l’étranger, Paris, P. Dupont, 1857, t.4, p.695

[183] E. Filhol, Revue médicale de Toulouse, Toulouse, A. Armaing, 1867, 1ère année, p.8

[184] Revue médicale de Toulouse, Toulouse, A. Armaing, 1867, 1ère année, p.62

[185] Revue médicale de Toulouse, Toulouse, A. Armaing, 1870, 4ème année, p.159

[186] [186] Revue médicale de Toulouse, Toulouse, louis et Douladoure, 1872, 6ème année, p.160

[187] Revue médicale de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1877, t.XI, p.22-30

[188] Revue médicale de Toulouse, Toulouse, Louis et Douladoure, 1874, t.VIII, p.158

[189] Revue médicale de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1879, t.XIII, p.68-103

[190]Société de médecine du midi appliquée à l’hydrologie, Bordeaux,  G. Gounouilhon imp., 1853, p._

[191] Société d’émulation et de prévoyance des pharmaciens de la Haute-Garonne, Toulouse, Bonnal et Gibrac, 1857, p.21

[192] Journal de pharmacie de Bordeaux, Bordeaux, Gonnouillon, 1859, p.266

[193] Société d’émulation et de prévoyance des pharmaciens de la Haute-Garonne, Toulouse, Dupin, 1860, p.4-8

[194] Société d’émulation et de prévoyance des pharmaciens de la Haute-Garonne, Toulouse, Chauvin, 1863, p.25

[195] Société d’émulation et de prévoyance des pharmaciens de la Haute-Garonne, Toulouse, Bonnal et Gibrac, 1865, p.22

[196] Hospices civils de Toulouse, p.31

[197] J. Frexinos, Les hôpitaux de Toulouse, Toulouse, Privat, 1999, p.101

[198] Annales de la société d’horticulture de la Haute-Garonne, Toulouse, Bonnal et Gibrac, 1854, p.69

[199] Annales de la société d’horticulture de la Haute-Garonne, Toulouse, Bonnal et Gibrac, 1857, p.ii

[200] Annales de la société d’horticulture de la Haute-Garonne, Toulouse, Bonnal et Gibrac, 1857, p.ij

[201] Annales de la société d’horticulture de la Haute-Garonne, Toulouse, Bonnal et Gibrac, 1857, p.29

[202] Annales de la société d’horticulture de la Haute-Garonne, Toulouse, Bonnal et Gibrac, 1863, p.61

[203] Annales de la société d’horticulture de la Haute-Garonne, Toulouse, Bonnal et Gibrac, 1884, p.25

[204] Annales de la société d’horticulture de la Haute-Garonne, Toulouse, Bonnal et Gibrac, 1865, p.34

[205]Annales de la société d’horticulture de la Haute-Garonne, Toulouse, Bonnal et Gibrac, 1873, p.32

[206] Annales de la société d’horticulture de la Haute-Garonne, Toulouse, Bonnal et Gibrac, 1870, p.52

[207] Annales de la société d’horticulture de la Haute-Garonne, Toulouse, Bonnal et Gibrac, 1875, p.169

[208] Annales de la société d’horticulture de la Haute-Garonne, Toulouse, Bonnal et Gibrac, 1876, p.131

[209] Revue des sociétés savantes de France et de l’étranger, Paris, P. Dupont, 1857, t.2, p.628

[210] Journal d’agriculture pratique et d’économie rurale pour le midi de la France, Toulouse, Douladoure, 1850, sér.3, t. 1, p.334

[211] Journal d’agriculture pratique et d’économie rurale pour le midi de la France, Toulouse, Douladoure, 1851, sér.3,  t. 2, p.173

[212] Journal d’agriculture pratique et d’économie rurale pour le midi de la France, Toulouse, Douladoure, 1853, sér.3,  t. 4, p.20

[213] Annales de la société d’horticulture de la Haute-Garonne, Toulouse, Bonnal et Gibrac, 1854, p.511

[214] Journal d’agriculture pratique et d’économie rurale pour le midi de la France, Toulouse, Douladoure, 1853, sér.3,  t. 8, p. ?

[215] Archives municipales

[216] Archives municipales

[217] A. Dassier, Travaux du conseil de salubrité de la ville de Toulouse, Toulouse, Chauvin, 1847, p.49-52

[218] A. Dassier, Travaux du conseil de salubrité de la ville de Toulouse, Toulouse, Chauvin, 1847, p.59

[219] A. Dassier, Travaux du conseil de salubrité de la ville de Toulouse, Toulouse, Chauvin, 1847, p.60

[220] A. Dassier, Travaux du conseil de salubrité de la ville de Toulouse, Toulouse, Chauvin, 1847, p.90

[221] Docteur J. Delaye, Rapport général sur les travaux du conseil central d’hygiène publique et de salubrité de la Haute-Garonne du 13 juillet 1849 au 31 décembre 1864, Toulouse, Bonnal et Gibrac, 1865, p.17-18

[222] Archives départementales, M276

[223]

[224] E.Filhol, Desbarreaux-Bernard, Lacassin, Mémoires de l’académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, les eaux potables dans le département de la Haute-Garonne, Toulouse, Douladoure, 1864, sér.6, t.2, p.113

[225] Association des anciens élèves du lycée de Toulouse fondée en 1872, annuaire 1901, Toulouse, Chauvin, 1901, p.31

[226]Annuaire du club alpin français, Paris, Hachette, 1882,p.104

[227] Annuaire du cinquantenaire de la section des Pyrénées centrales du Club alpin français 1876-1926, Toulouse, imp. Ouvrière, 1928, p.XI

[228] Bulletin de la société hispano-portugaise, Toulouse, Leroux, 1880, tome 1, p.13

[229] Bulletin de la société académique hispano-portugaise de Toulouse, Toulouse, Leroux, 1883, tome IV, p.2

[230] C. Barrera, Annales du midi, Une société savante multinationale : la société académique hispano-portugaise de Toulouse (1878-1894), Toulouse, Privat, 1997, t.109, n°217, p.86

[231] Journal de Toulouse, Toulouse, Bonnal et Gibrac, 40ème année, n°185, lundi 15 juillet 1844, p.2

[232] Journal de Toulouse, Toulouse, Bonnal et Gibrac,42ème année, n°289, 13 décembre 1846, p.1

[233] Journal de Toulouse, Toulouse, Bonnal et Gibrac,42ème année, n°290, 14 décembre 1846, p.1

[234] Journal de Toulouse, Toulouse, Bonnal et Gibrac,44ème année, n°39, samedi 12 février 1848, p.1

[235] Journal de Toulouse, Toulouse, Bonnal et Gibrac, 44ème année, n°87, mercredi 5 avril 1848, p.3

[236] Archives départementales, U1621, Assassinat de Marie Guillonet par Joseph Aspe la nuit du 9 au 10 janvier 1866

[237] Journal de Toulouse, Toulouse, Douladure, 62ème année, n°141, mercredi 23 mai 1866, p.2

[238] Le Petit Journal, Paris, Chassigneul, 13 juin 1868, n°1990, p.4

[239] Le Petit Journal, Paris, Chassigneul, 14 juin 1868, n°1991, p.4

[240] Archives départementales U1701 Procès Rieubernet

[241] Journal de Toulouse, mercredi 19 mai 1875, 71ème année, n°138, p.2

[242] Le Petit Journal, Paris, Chassigneul, 11 septembre 1875, n°4642, p.4

[243]Journal de Toulouse, Toulouse, Douladoure-Privat, 71ème année, n°349, mardi 21 décembre 1875, p.2

[244] Gazette des tribunaux du midi, Toulouse, 1ère année, n°28, dimanche 16 octobre 1881, p.2

[245] Journal de Toulouse, Toulouse, Douladoure-Privat, 79ème année, n°173, mardi 26 juin 1883, p.1

[246] E. Filhol, Compte-rendu de la gestion administrative de la commission municipale (29/09/1866 au 14/09/1869), Toulouse, imp. Dupuis, 1869, 102p.

[247] Conseil général de la Haute-Garonne, Rapport du Préfet, Toulouse, Bonnal et Gibrac, 1874, p.219

[248]Conseil général de la Haute-Garonne, rapport de M. H. Merlin, préfet du département, Toulouse, Douladoure, 1879, p.171

[249] Distribution solennelle des prix faite aux élèves du lycée, Toulouse, Bonnal et Gibrac, 1867, p.67

[250] G. Astre, Le museum d’histoire naturelle de Toulouse, son histoire, Toulouse, Douladoure, 1949.

[251] E. Filhol, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1861, sér.5, t.5, p.456

[252] Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure 1863, sér.6, t.1, p.591

[253] Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure 1864, sér.6, t.2, p.438

[254] E. Filhol, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure 1865, sér.6, t.3, p.431

[255] G. Astre, Le museum d’histoire naturelle de Toulouse, ses galeries, Toulouse, Douladoure, 1949, p. 123

[256] G. Astre, Le museum d’histoire naturelle de Toulouse, ses galeries, Toulouse, Douladoure, 1949, p. 128

[257] Castelbou, Rapport sur le musée d’histoire naturelle, Toulouse, Dupin, 1870, p.11

[258] Revue des Pyrénées et de la France méridionale, Chroniques du midi, Toulouse, Privat,1914, t.26, p.119   

[259] Journal de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 62ème année, n°86, mardi 27 mars 1866, p.1

[260] Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure 1865, sér.6, t.3, p.481

[261] Castelbou, Rapport sur le musée d’histoire naturelle, Toulouse, Dupin, 1870, p.12

[262] Castelbou, Rapport sur le musée d’histoire naturelle, Toulouse, Dupin, 1870, p.25

[263] H. Filhol, lettre à M. Trutat, Paris, E. Martinet, 1870, p.1

[264] Bulletin de la société d’archéologie du midi de la France, Toulouse, Privat, 1910-1912, sér.2, n°40 et 41, p.178

[265] Document archives municipales

[266] Bulletin de Société d’histoire naturelle de Toulouse, Toulouse, Privat, 1966, t. 101, volume du centenaire, p.143

[267] Conseil Général de la Haute-Garonne, Rapport du préfet, Toulouse, Bonnal et Gibrac, 1874, p.90

[268] P. Feron, Théodore Ozenne, mécène toulousain, Toulouse, Presse de l’université des sciences sociales, 1999, p.179

[269] Conseil Général de la Haute-Garonne, Rapport de Monsieur West, Préfet du département, Toulouse, Douladoure, 1856, p.96

[270] Conseil Général de la Haute-Garonne, Rapport de Monsieur West, Préfet du département, Toulouse, Douladoure, 1856, p.97

[271] Extraits des registres des délibérations du Conseil municipal, séance du 30 juin 1865, Eclairage au gaz, Toulouse, Viguier, 1865, 8p.

[272] Journal de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 59ème année, n°312, vendredi 13 novembre 1863, p.2

[273] L ; de Villaret, portraits biographiques : Amilhau, Toulouse, Caillol et Baylac imp., 1867,p.14

[274] H. Molins, Rapport sur les travaux de la faculté des sciences de Toulouse pendant l’année scolaire 1864-1865 présenté le 25 novembre 1865 en séance solennelle de rentrée des facultés, Toulouse, Privat, 1865, p. 7

[275] A. Bremond, Histoire de l’élection municipale de 1865, Toulouse, imp. Montaubin, 1867, p.688

[276] P. de Rémusat, De la dissolution du conseil municipal de la ville, Paris, Claye, 1867, p.28

[277] Journal de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 62ème année, n°269, 29 septembre 1866, p.1

[278] E. Filhol, Compte-rendu de la gestion administrative de la commission municipale du 29 septembre 1866 au 14 septembre 1869, Toulouse,      , 102p.

[279] A . Bremond, le guide toulousain, Toulouse, Hébrail Durant and C°, 1868, p.58 et 59

[280] A. Bremond, le guide toulousain, Toulouse, Hébrail Durant and C°, 1868, p.73

[281] Compte rendu de la gestion administrative de la commission municipale du 29 septembre 1866 au 14 septembre 1869,  Toulouse,                , 1869, p.

[282] Revue médicale de Toulouse, Toulouse, 1867, p.8

[283] S. Alquié, Portraits biographiques contemporains de la Haute-Garonne et du Midi, Gatien-Arnoult, Toulouse, Caillot et Baylac, 187 ?, p.50

[284] Archives nationales, Dossier de fonctionnaire F/17/22864B

[285] Archives nationales, dossier de fonctionnaire F/17/22864B

[286] Bulletin de l’Académie de médecine, Paris, Baillière,1847-1848, p.1110

[287] Bulletin de l’Académie nationale de médecine, Paris, Baillière, 1849-1850, A14, T15, p.941

[288] Bulletin de l’Académie nationale de médecine, Paris, Baillière, 1849-1850, A14, T15, p.942

[289] Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1849, sér.3, t.5, p.50

[290] E. Filhol, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1849, sér.3, t.5, p.123

[291] E. Filhol, A. Pinaud, Mémoires de l’Académie des sciences, Inscriptions et Belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1848, sér.3, t.4, p.73

[292] Bulletin de l’Académie nationale de médecine, Paris, Baillière, 1851-1852, A16, T17, p.657

[293] Bulletin de l’Académie impériale de médecine, Paris, Baillière, 1852-1853, A17,  T18, p.405

[294] Bulletin de l’Académie de médecine, Paris, Masson, 1876, A40, sér.2, T5, p.1153

[295] E. Filhol, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1872, sér.7,  t.4, p.279

[296] E.Filhol, Analyse des eaux minérales de Bagnères-de-Bigorre, Bagnères-de-Bigorre, Dossun imp., 1861, p.32

[297] Bulletin de l’Académie impériale de médecine, Paris, Baillière, 1868, A32, T33, p.67

[298] Bulletin de l’Académie impériale de médecine, Paris, Baillière, 1878, A42, sér.2, T7, p.95

[299] E. Filhol, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1862, sér.5, t.4, p.96

[300] E. Filhol, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1865, sér.8, t.6, p.29

[301] E. Filhol, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1865, sér.6, t.3, p.214

[302]Bulletin de l’Académie impériale de médecine, Paris, Baillière, 1868, A32, T33, p.189

[303] Bulletin de l’Académie de médecine, Paris, Baillière, 1870, A34, T35, p.119

[304] Bulletin de l’Académie de médecine, Paris, Masson, 1875, A, sér., T, p.643

[305] Bulletin de l’Académie de médecine, Paris, Masson, 1880, A44, sér.2, T9, p.145

[306] Bulletin de l’Académie de médecine, Paris, Masson, 1880, A44, sér.2, T9, p.802

[307] Bulletin de l’Académie nationale de médecine, Paris, Baillière, 1847-1848, A12, T 13, p.1110

[308]Bulletin de l’Académie nationale de médecine, Paris, Baillière, 1851-1852, A16, T17, p.456

[309] Bulletin de l’Académie nationale de médecine, Paris, Baillière, 1852-1853, A17, T18, p.400

[310] Bulletin de l’Académie de médecine, Paris, Masson, 1879, A43, sér.2, T8, p.1031

[311] Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure-Privat, 1882, sér.8, t.4, p.219  

[312] E. Filhol, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure-Privat, 1883, sér.8, t.5, p.191

[313]E. H. Guitard, Le passé prestigieux des eaux minérales, Paris, Société d’histoire de la pharmacie, 1951, p.67

[314] Bulletin de l’Académie nationale de médecine, Paris, Baillière, 1851-1852, A16, T17, p.777

[315] Bulletin de l’Académie impériale de médecine, Paris, Baillière, 1858-1859, A22, T23, p.921

[316] Conseil Général de la Haute-Garonne, Rapport de Monsieur le Baron de Chapuys-Montlaville, Préfet du département, Toulouse, Douladoure, 1852, p.41

[317] Docteur L. Saurel, Revue thérapeutique du midi, gazette médicale de Montpellier, Montpellier, 1858, t.12, p.432

[318] Annales de la Société d’hydrologie médicale de Paris, Paris, Baillière, t.VII, p.47

[319] Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure 1864, sér.6, t.2, p.423

[320] E. Filhol, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1863, sér.5, t.5, p.170

[321] Journal de Toulouse, Toulouse, Bonnal et Gibrac, 46ème année, n°6, dimanche 6 janvier 1850, p.1

[322] E. Filhol, Mémoires de l’Académie des sciences, Inscriptions et Belles lettres de Toulouse, Note sur les eaux minérales de Bagnères-de-Luchon, Toulouse, Douladoure, 1850, sér.4, t.1, p.242

[323] Bulletin de l’Académie  nationale de médecine, Paris, Baillière, 1850-1851, A15, T16, p.703

[324] Bulletin de l’Académie nationale de médecine, Paris, Baillière, 1850-1851, A15, T16, p.703

[325] Bulletin de l’Académie nationale de médecine, Paris, Baillière, 1850-1851, A15, T16, p.963

[326] E. Filhol, Comptes rendus de l’Académie des sciences, Paris, Bachelier, 1852, t.35, p.37

[327]E. Filhol, Comptes rendus de l’Académie des sciences, Paris, Bachelier, 1852, t.35,  p.45

[328] E. Filhol, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1853, sér.4, t.4, p.170

[329]Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1853, sér.4, t.4, p.280

[330] Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1852, sér.4, t.3, p.274

[331] E. Filhol, Comptes Rendus de l’Académie des Sciences, Paris, 1852, t.34, p.679

[332] Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure-Privat, 1881, sér.8, t.3, p.183  

[333] E. Filhol, Comptes rendus de l’Académie des sciences, Paris, Gauthier-Villars, 1881, t.93, p.1059

[334] E. Filhol, Annales de chimie et de physique, Paris, Masson, 1849, sér.3, t.27,p.490

[335] E. Filhol, Comptes rendus de l’Académie des sciences, Paris, Bachelier, 1850, t.30, p.735

[336] Bulletin de l’Académie nationale de médecine, Paris, Baillière, 1849-1850, A14, T15, p.1035

[337] E.Filhol, Eaux minérales des Pyrénées, Toulouse, Chauvin et Feillès, Paris, Masson, 1853, p.44

[338] E. Filhol, Comptes rendus de l’Académie des sciences, Paris, Mallet-Bachelier, 1855, t.41, p.693

[339] E. Filhol, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1859, sér.5, t.3, p.46

[340] E. Filhol, Comptes rendus de l’Académie des sciences, Paris, Mallet-Bachelier, 1856, t.42, p.588

[341] Comptes rendus de l’Académie des sciences, Paris, 1857, Mallet-Bachelier, t.44, p.174

[342] Bulletin de l’Académie impériale de médecine, Paris, Baillière, 1868, A32, T33, p.1074

[343] E. Filhol, Bulletin de l’Académie impériale de médecine, Paris, Baillière, 1869, A33, T34, p. ?

[344] Bulletin de l’Académie impériale de médecine, Paris, Baillière, 1869, A33, T34, p.6

[345] Bulletin de l’Académie impériale de médecine, Paris, Baillière, 1869, A33, T34, p.29

[346] Bulletin de l’Académie impériale de médecine, Paris, Baillière, 1869, A33, T34, p.227

[347] E. Filhol, Comptes rendus de l’Académie des sciences, Paris, Gauthier-Villars, 1868, t.66, p.1155

[348] V. Meunier, Cosmos, Paris, 1868, A. Goin, sér.3, T.3, p.672

[349] Revue des sociétés savantes de France et de l’étranger, Paris, imp. nationale, 1870, sér.5, t.1, p.373

[350] L’année scientifique et industrielle, Paris, Hachette et Cie, 1872, A15, p.466

[351] Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1871, sér.6, t.8, p.412

[352] E. Filhol, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1871, sér., t., p.172

[353] E. Filhol, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1876, sér., t., p.1

[354] Bulletin de l’Académie de médecine, Paris, Masson, 1880, A44, sér.2, T9, p.243

[355] E. Filhol, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure-Privat, 1880, sér.8, t.2, p.129

[356] E. Filhol, Comptes rendus de l’Académie des sciences, Paris, Gauthier-Villars, 1881, t.93, p.590

[357] Annales industrielles, Paris, Ducher et Cie, 1882, A14, t.1, p.514

[358] E-H Guitard, Le prestigieux passé des eaux thermales, Paris, Société d’histoire de la pharmacie, 1951, p.120

[359] E. Filhol, Comptes rendus de l’Académie des sciences, Paris, Mallet-Bachelier, 1855, t.41, p.838

[360] Annales de chimie et de physique, Paris, Mallet-Bachelier, 1857, sér.3, t.49, p.213

[361] E. Filhol, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1858, sér.5, t.2, p.85

[362] E. Filhol, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1877, sér.7, t. ?, p.116  

[363] E. Filhol, Comptes rendus de l’Académie des sciences, Paris, Mallet-Bachelier, 1854, t.39, p.194

[364] E.Filhol, Bulletin de la société d’histoire naturelle de Toulouse, Sur les matières colorantes des fleurs, Toulouse, Bonnal et Gibrac, 1868, p.65-86

[365] E. Filhol, Comptes rendus de l’Académie des sciences, Note sur quelques matières colorantes végétales, Paris, Mallet-Bachelier, 1860, t.50, p.545

[366] Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1856, sér.4, t.6, p.437

[367] Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1859, sér.5, t.3, p.469

[368] Bulletin de l’Académie de médecine, Paris, Baillière et fils, 1859-1860, A24, T25, p.759

[369] E. Filhol, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Recherches sur quelques matières colorantes végétales, Toulouse, Douladoure, 1859, sér.5, t.4, p.225

[370] H. Baillon, Dictionnaire de botanique, Paris, Hachette, 1876, t.1, p.221

[371] H. Baillon, Dictionnaire de botanique, Paris, Hachette, 1876, t.1, p.223

[372] Revue des société savantes des départements, Paris, Imp. impériale, 1865, sér.4, t.1, p.256

[373] Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1861, sér.5, t.5, p.463

[374] Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1861, sér.5, t.5, p.464

[375] Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1861, sér.5, t.5, p.465

[376] Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure 1864, sér.6, t.2, p.425

[377] Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure 1864, sér.6, t.2, p.425

[378] Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1861, sér.5, t.5, p.441

[379] E. Filhol, Comptes rendus de l’Académie des sciences, Note sur la composition chimique de l’arbutus unedo, Paris, Mallet-Bachelier, 1860, t.50, p.1185

[380] Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure 1860, sér.5, t.4, p.526

[381] F.-J. Cazin, Traité pratique et raisonné de l’emploi des plantes médicinales indigènes, Paris, Labé, 1850, p.582

[382] E. Filhol, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1867, sér.6, t.5, p.50

[383] Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure Frères, 1860, sér.5, t.4, p.530

[384] Comte de Castillon, Bulletin de la société nationale d’acclimatation de France, la toile de kudzu, Paris, 1884, sér.4, A31, t.1, p.578

[385] E. Filhol, Journal de pharmacie et de chimie, Recherches sur les propriétés chimiques de la chlorophylle, Paris, Masson, 1865, sér.4, t.2, p.304

[386] E. Filhol, Annales de chimie et de physique, Recherches sur la matière colorante verte des plantes, Paris, Masson, 1868, sér.4, t.14, p.332

[387] H. Baillon, Dictionnaire de botanique, Paris, 1876, t.2, p.7

[388] C. Baillet, E. Filhol, Etudes sur l’ivraie enivrante, 1ère partie, Toulouse, Pradel et Blanc, 1863, 11p.

[389] C. Baillet, E. Filhol, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1864, sér.6, t.2, p.435

[390] C. Baillet, E. Filhol, Journal de pharmacie et de chimie, Etude sur l’ivraie enivrante (lolium temulentum) et sur quelques autres espèces du genre lolium, Paris, Masson, 1863, sér.3, t.44, p.278

[391] E. Filhol, Comptes rendus de l’Académie des sciences, Paris, 1864, t.58, p.580

[392] Comptes rendus de l’Académie des sciences, Rapport sur le concours de l’année 1865, Paris, 1866, t.62, p.554

[393] E. Filhol, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1846, sér.3, t.2, p.156

[394] E. Filhol, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1846, sér.3, t.2, p.168

[395] E. Filhol, Revue de la société de médecine de Toulouse, Toulouse, ? , 1858, p. ?

[396] Conseil Général de la Haute-Garonne, Rapport de Monsieur Boselli, Préfet du département, Toulouse, Bonnal et Gibrac, 1860, p.53

[397] C. Ladrey, Revue viticole, Paris, Savy, 1863, sér.2, A5, p.182

[398] L. Théron de Montaugé, L’agriculture et les classes rurales dans le pays toulousain depuis le milieu du dix huitième siècle, Paris, lib. Agricole de la maison rustique, 1869, p.299

[399] Docteur J-C Herpin, Du raisin et de ses applications thérapeutiques, Paris, Baillière, 1865, p.76

[400] E. Filhol, Timbal-Lagrave, Extrait du Journal d’agriculture pratique et d’économie rurale pour le midi de la France, Etudes de quelques cépages cultivés dans les départements de la Haute-Garonne et du Tarn et Garonne, 1862, 13p. 

[401] Annales de la société d’horticulture de la Haute-Garonne, Toulouse, Bonnal et Gibrac, 1863, p.95

[402] Baillet, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Notice sur la vie et les travaux d’Edouard Timbal-Lagrave, Toulouse, Douladoure-Privat, 1889, sér.9, t.1,p.514

[403] Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1865, sér.6, t.3, p.490

[404]E. Filhol, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Observations sur les quantités de sucre et sur les quantités d’acide contenues dans les raisins récoltés dans le midi…, Toulouse, Douladoure-Privat, 1882, sér.8, t.4, p.314  

[405] E. Filhol, Journal de pharmacie et de chimie, Analyse des capsules de papaver rhoeas, Paris, juillet-décembre 1842, p.510

[406] E. Filhol, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Pinel, 1844, sér.3, t.1, p.59

[407] E. Filhol, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1848, sér. 3, t. 4, p.146

[408] E. Filhol, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1876, sér.7, t.8, p.350

[409] E. Filhol, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1847, sér.3, t.3, p.35

[410] Journal de Toulouse, Toulouse, Bonnal et Gibrac, n°11, mardi 12 janvier 1847, p.1

[411] Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1847, sér3. , t.3, p.146

[412] Comptes rendus de l’Académie des sciences, Paris, 1851, t.33, p.704

[413] Journal de pharmacie et de chimie, Paris, Masson, 1872, p.56

[414] Journal de Toulouse, 47ème année, 30 décembre 1851,  n°365

[415]E. Filhol, Couseran, Rapport sur un cas d’empoisonnement par le phosphore (empoisonnement de Jean Caussé), imp. Montaubin, 1851, 6p.

[416] Congrès scientifique de France, Paris, 1873, t.1, p.147

[417] Bulletin de l’Académie de médecine, Paris, Masson, 1877, A 41, sér.2, T 6, p.833

[418] E. Filhol, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Recherches sur les moyens de reconnaitre les sophistications des cafés, Toulouse, Douladoure, 1875, sér.7, t.7, p.169

[419] J-B. Noulet, Bulletin de la société méridionale spéléologique et préhistorique, A la mémoire de J-B. Noulet qui prouva dès 1851 l’existence de l’Homme fossile, Toulouse, Privat, 1958, t.5, p.330-453

[420] Rames, Garrigou, H. Filhol, L’homme fossile des cavernes de Lombrive et de Lherm (Ariège), Toulouse, Delboy, 1862, 92p.

[421] F. Regnault, Bulletin de la société d’histoire naturelle, grotte du mas d’Azil (Ariège), Toulouse, 1876-1877, P.128-133

[422] Castelbou, Rapport sur le musée d’histoire naturelle, Toulouse, Dupin, 1870, p.16

[423] Annuaire de l’institut des provinces et des congrès scientifiques, Paris, 1864, sér.2, vol.6, p.226

[424] Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1863, sér.6, t.1, p.596

[425] Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1863, sér.6, t.1, p.592

[426] Bulletin de la société d’archéologie du Midi de la France, Toulouse, Privat, 1914, p.137

[427] G. Mortillet, E. Cartailhac, Matériaux pour l’histoire primitive et naturelle de l’homme, Toulouse, Paris, Reinwald, 1875, sér.2, t.6, p.93

[428] Bulletin de la société d’histoire naturelle, Toulouse, Bonnal et Gibrac, 1869, p.150

[429] Cent ans de préhistoire toulousaine, Toulouse, 1956

[430]Abbé Carrière, Mémoires de la Société archéologique du midi de la France, Un cimetière romain à ustion à la Madeleine près d’Auterive (Haute-Garonne), Paris, Didron, 1861-1865, t.8, p.309

[431] Bulletin de la société d’histoire naturelle, Toulouse, Bonnal et Gibrac, 1867, p.257

[432] Bulletin de la société d’anthropologie de Paris, 1868, sér.2, t.3, p.37

[433] Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure,  1868, sér.6, t.5, p.433  

[434] L’année scientifique industrielle, Paris, 1872, A15, p.466

[435] Bulletin de l’Académie de médecine, Paris, Baillière, 1902, n°47, p.539

[436] A. Gaudry, Les ancêtres de nos animaux au temps géologiques, Paris, Baillière et fils, 1888, p.283

[437] E. Cartailhac, Matériaux pour l’histoire primitive et naturelle de l’homme, Toulouse, Paris, Reinwald, 1877, sér.2, t.8, p.320

[438] F. Regnault, Revue des Pyrénées et de la France méridionale, Une nouvelle halte de chasse de l’époque du renne, 1893, t.5, fasc.1, p.533

[439] E. Cartailhac, Matériaux pour l’histoire primitive et naturelle de l’homme, Toulouse, Paris, Reinwald 1879, sér.2, t.10, p.31

[440] Journal de Toulouse, Toulouse, Douladoure-Privat, 73ème année, n°7, lundi 8 janvier 1877, p.1

[441] E. Filhol, Annales de chimie et de physique, Recherches sur le pouvoir décolorant du charbon et de plusieurs autres corps, Paris, Masson, 1852, sér.3, t.35, p.206

[442] E. Filhol, Comptes rendus de l’Académie des sciences, Paris, 1852, t.34, p.247

[443] E. Filhol, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, recherches sur le pouvoir décolorant du charbon et de plusieurs autres corps, Toulouse, Douladoure, 1852, sér.4, t.2, p.34

[444] Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1854, sér.4, t.5, p.118

[445] E. Filhol, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1855, sér.4, t.5, p.1

[446] Journal de Toulouse, Toulouse, 51ème année, 29 janvier 1855, p.3

[447] Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1851, sér.4, t.2, p.374

[448] Mémoire de l’Académie royale de médecine, Bruxelles,  de Mortier, 1856, t.3, 180p.

[449] N. Joly, E. Filhol, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Description d’un monstre pygomèle, de l’espèce bovine suivie de l’analyse chimique du lait fourni par chacun des individus composants, Toulouse, Douladoure, 1852, sér.4, t.3, p.121

[450] E. Filhol, Comptes rendus de l’Académie des sciences, Paris, 1852, t.34, p.640

[451] Journal de Toulouse, Toulouse, 51ème année, 6 novembre 1855, p.2

[452] Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1853, sér.4, t.4, p.277

[453] Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1853, sér.4, t.4, p.283

[454] N. Joly, Bulletin de la société zoologique d’acclimatation, Quelques mots à propos de l’introduction en France des yaks de la Chine, Paris, Goin, 1854, t.1, p.57

[455] E. Filhol, N. Joly, Analyses du lait de brebis appartenant à différentes races, Journal de chimie médicale, de pharmacie et de toxicologie, Labé, Paris, 1859, t.5, 4ème série, p.313

[456] N. Joly, E. Filhol, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Etudes chimiques et physiologiques sur la graisse et les concrétions trouvées dans le corps d’un éléphant mort récemment à Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1852, sér.4, t.3, p.317

[457] E. Filhol, Comptes rendus de l’Académie des sciences, Paris, 1852, t.35, p.397

[458]E. Filhol, Senderens, Comptes rendus de l’Académie des sciences, Paris, 1881, t.93, p.152

[459] E. Filhol, Comptes rendus de l’Académie des sciences, Paris, 1882, t.94, p.243 et 649

[460] E. Filhol, Senderens, Comptes rendus de l’Académie des sciences, Paris, 1881, t.93, p.388

[461] E. Filhol, Senderens, Comptes rendus de l’Académie des sciences, Paris, 1882, t.94, p.343

[462] E. Filhol, Senderens,  Comptes rendus de l’Académie des sciences, Paris, 1882, t.94, p.649

[463] E. Filhol, Comptes rendus de l’Académie des sciences, Paris, 1883, t.96, p. 1051

[464] E. Filhol, Senderens, Comptes rendus de l’Académie des sciences, Paris, 1883, t.96, p.839

[465] E. Filhol, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Pinel, 1844, sér.3, t.1, p.166

[466] E. Filhol, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1846, sér.3, t.2, p.53

[467] Bulletin de l’Académie impériale de médecine, Paris, Baillière, 1868, A33, T34, p.1136

[468] E. Filhol, J. Melliès,  Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1869, sér.6, t.6, p.238

[469] E. Filhol, Bulletin de la société d’histoire naturelle de Toulouse, Recherches sur l’action que l’iode exerce sur les sulfures insolubles, Toulouse, Bonnac et Gibrac, 1869, p.144-146

[470] E. Filhol, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Pinel, 1844, sér.3, t.1, p.164

[471] Couseran, Magnes, Filhol, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1848, sér.3, t.4, p.35

[472] E. Filhol, Leymerie, Comptes rendus de l’Académie des sciences, Paris, Mallet-Bachelier, 1859, t.48, p.193

[473] E. Filhol, Melliès, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1864, sér.6, t.2, p.379

[474] E. Filhol, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure, 1873, sér.7, t. ?, p.204

[475] Journal de Toulouse, Toulouse, Douladoure-Privat, 73ème année, n°129, mercredi 25 avril 1877, p.1

[476] Journal de Toulouse, Toulouse, Douladoure-Privat, 73ème année, n°129, vendredi11 et samedi 12 mai 1877, p.2

[477] Annuaire de la Haute-Garonne, Toulouse, Douladoure-Privat, 1883,

[478] Figuier, L’année scientifique et industrielle, Paris, Hachette, 1883, A27, p.496

[479] Revue médicale, Toulouse, Douladoure-Privat, 1884, t.XVIII, p.402

[480] Figuier, L’année scientifique et industrielle, Paris, Hachette, 1883, A27, p.496

[481] Journal de Toulouse, Toulouse, Douladoure-Privat, 79ème année, n°175, jeudi 28 juin 1883, p.2

[482] Journal de Toulouse, Toulouse, Douladoure-Privat, 79ème année, n°175, jeudi 28 juin 1883, p.2

[483] Journal de Toulouse, Toulouse, Douladoure-Privat, 79ème année, n°176, vendredi 29 juin 1883, p.2

[484] Journal de Toulouse, Toulouse, Douladoure-Privat, 79ème année, n°175, jeudi 28 juin 1883, p.2

[485] Journal de Toulouse, Toulouse, Douladoure-Privat, 79ème année, n°176, vendredi 29 juin 1883, p.2

[486] Journal de Toulouse, Toulouse, Douladoure-Privat, 79ème année, n°175, jeudi 28 juin 1883, p.1

[487] Gazette des hôpitaux de Toulouse, Toulouse,imp. Vialelle et Cie, 17 mars 1888, n°11, p.1

[488] Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure-Privat, 1883, sér.8, t.5, p.293  

[489] Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure-Privat, 1884, sér.8, t.6, p.304  

[490] Annales de la société d’horticulture de la Haute-Garonne, Toulouse, Bonnal et Gibrac, 1883, p.113

[491] Revue médicale, Toulouse, Douladoure-Privat, 1884, t.XVIII, p.404

[492] Bulletin de la société des sciences physiques et naturelles de Toulouse, Toulouse, Vialelle, 1883, p.1

[493] D. Clos, Annales de la société d’horticulture de la Haute-Garonne, Notice nécrologique sur Edouard Filhol, Toulouse, Douladoure-Privat, 31ème année, p.95

[494] J. Brunhes, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Eloge de M. Daguin, Toulouse, Douladoure, 1885, sér.8, t.7, p.57

[495] Caubet, Rapport sur les travaux de l’école de médecine A compléter

[496] U. Lala, Revue des Pyrénées et de la France méridionale, L’enseignement supérieur de la physique à Toulouse pendant le demi-siècle (1832-1882), Toulouse, Privat, 1910, t.22, p.294

[497] Société d’histoire de la pharmacie, biographie Edouard Filhol


Les autorisations d’utilisation des images de ce texte sont de la seule responsabilité de l’autrice.


PRESENTATION DE L’AUTRICE

Catherine Marchal est docteure en histoire des sciences. Elle collabore à la rubrique Histoire de la Chimie du site médiachimie.

Elle a publié en 2005 un ouvrage sur Henri Sainte-Claire Deville .

Vidéo – LIEUX UNIVERSITAIRES UNIVERSITAIRES – 7 avril 2023

  • Les lieux pédagogiques ordinaires de la rue sainte-Catherine à Toulouse, Par Pauline Collet, doctorante – Université de Toulouse (UT2J/FRAMESPA).
  • Devenir un lieu universitaire ordinaire : le long chemin des laboratoires toulousains (fin XIXe-début XXe) Par Caroline Barrera, maîtresse de conférences – Université de Toulouse (INUC/FRAMESPA)
  • Dans les ateliers des laboratoires de sciences physiques
    Par François Charru, professeur des Universités – Université de Toulouse (Université Paul Sabatier/Institut de mécanique des fluides)
  • L’université, lieu de mémoire ordinaire des ego-historien.ne.s
    Par Isabelle Lacoue-Labarthe, maîtresse de conférences – Université de Toulouse (Science Po Toulouse/
    LaSSP)

VIDEO DE LA JOURNEE D’ETUDE DU 7 AVRIL 2023 SUR LES LIEUX UNIVERSITAIRES ORDINAIRES

Entrer dans la lumière… Philippe Picot de Lapeyrouse à l’Académie des sciences par Corinne Labat

Corinne Labat – Chargée de projets
Service Commun d’Étude et de Conservation des Collections Patrimoniales de l’Université Paul Sabatier

Buste de Picot de Lapeyrouse par Bernard Griffoul-Dorval, 1812. Musée des Augustins.

Pour un savant du XVIIIe siècle, qui veut exister sur la scène européenne, un fauteuil à l’Académie des Sciences de Paris assoit une réputation. Mais l’accession est difficile. C’est une histoire de relations, de réseaux, d’opportunités, et en cette fin d’Ancien Régime avoir un ami introduit à la Cour facilite la procédure. Philippe Picot de Lapeyrouse, naturaliste toulousain, qui a obtenu un Brevet (ordre du roi) pour écrire l’Histoire Naturelle des Pyrénées, entame les démarches à partir 1777, et il a, justement, cet ami : il s’appelle Joseph-François Foulquier de Labastide.  Il est toulousain, a fait son droit, est issu de la petite noblesse locale, est fils de capitoul. Il s’intéresse aussi aux sciences : les points communs entre les deux hommes s’arrêtent là. Foulquier vit à Paris et a ses entrées à Versailles. Une partie de leur correspondance a été conservée, et « l’affaire » y est évoqué quelquefois. Il faut demander la permission de présenter deux mémoires lors d’une séance, et obtenir après examen par deux commissaires, le droit de publier sous le sceau de l’Académie. Ensuite, si tout se passe bien, on peut obtenir le premier sésame : devenir Correspondant.

Lapeyrouse a choisi d’écrire un mémoire sur un vautour des Pyrénées et un mémoire sur des coquilles que l’on n’appelle pas encore fossiles : orthocératites et ostracites. Son ami a prodigué quelques conseils : « J’ai trouvé tes mémoires un peu courts et arides. Il faut orner l’Histoire naturelle de quelques fleurs de poésie et rien n’en est plus susceptible ». Et puis la date est enfin fixée : « Je suis assigné à mercredi prochain pour aller moi-même porter à l’Académie des Sciences tes mémoires et les pièces probantes ». C’est donc l’ami qui fera la lecture et la présentation. Et le jour J, le 12 août 1778, dans une lettre écrite le soir même, Foulquier raconte la séance : « Ce grand jour étant venu, M de Cassini dîna chez-moi, et nous fûmes ensemble après cette cérémonie à l’Académie des Sciences. ». De l’importance des relations, toujours : dans la famille Cassini, on est membre de l’Académie depuis trois générations.

Enfin, c’est l’heure, et on franchit le seuil du cénacle. Premières impressions à chaud : « Je fus présenté et parfaitement bien accueilli au milieu de ce peuple de Doctes, il me serait bien difficile de te peindre l’aspect imposant et bien singulier de ce pays scientifique. Dans un carré long d’une très grande étendue dont la décoration annonce l’ancienneté et dans lequel sont répandus dans des éloignements symétriques les bustes de Winslow, de Descartes, de Newton, de Fontenelle, etc. etc. est une table immense. Sur les murs sont de très grandes ardoises couvertes de chiffres, de calculs d’algèbre ou de démonstrations de géométrie. Chaque heure est assignée à différents traités. Quand j’entrais, l’on disputait sur l’astronomie. Tous les érudits ou les curieux de cette espèce de science étaient dans un coin de la salle et s’en donnaient là à qui mieux mieux. L’heure sonna, ce fût le tour de la Chimie Physique, M. Lavoisier lut un mémoire sur les inflammables des marais. Comme la salle est immense le grand nombre d’auditeurs se rend ordinairement près du lecteur, on le critique à chaque instant et jamais objet n’a été rarement plus discuté que quand il a été soumis à cette épreuve ».

Et il faut prendre la parole : « Voici mon tour l’heure sonne. Et M. Le Roy me prie honnêtement de faire à l’Académie les demandes ou les propositions que j’ai à lui faire. Je prends le sire vautour et avec la majesté d’un premier fauconnier, je m’avance l’oiseau sur le poing au milieu de l’assemblée dont je fixe les yeux. Je m’énoncais avec assez de facilité malgré le silence effrayant que l’on m’accordait, je fis en très peu de mots l’histoire du vautour, et l’on nomma Messieurs Grisson et Daubenton pour rendre compte du mémoire qui lui est relatif. Après avoir parlé du vautour, je traitai des orthoceratites. Mais en voici bien d’un autre et s’élève un M. Desmarets qui réclame la priorité de découverte et qui somme l’Académie de déclarer s’il n’est vrai que lui, Desmarets, a déjà remis depuis deux ans des mémoires sur les orthoceratites trouvés en Bourgogne et le dit Sieur Desmarets me dégaine en même temps une suite de planches qu’il a faites graver représentant les différents états des dits orthoceratites. Je n’abandonnai pas ma thèse et me voilà disputant comme un diable et soutenant d’une voix de stentor que la découverte de M. Desmarets ne pouvait rien faire à un naturaliste observant dans les Pyrénées, que la découverte ne peut dater que du moment de la publicité. Enfin l’Académie nomma pour commissaires chargés de rendre compte de ton mémoire Mrs Guetard, Daubenton et Desmarets. C’est moi-même qui priais instamment que l’on nomma M. Desmarets lui-même. On me faisait beaucoup de compliment après cette petite scène mais je leur dis « Messieurs, je n’ai ici d’autre mérite (…) C’est mon ami monsieur le baron de Lapeirouse auteur des mémoires et digne de votre estime qui a seul le mérite et les connaissances dignes de vos éloges. »

 « Conclusion, tu seras très vraisemblablement nommé Correspondant de l’Académie mais cela ne peut pas être fait encore parce qu’il y a des règlements que l’on observe très fidèlement et qui renvoient ta nomination à la fin de l’année, parce qu’il est arrêté que l’on y nomme personne dans le cours de l’année. D’après cela que veux-tu que je fasse de ton ouvrage ? Donne-moi tes ordres dans les deux cas qu’il soit approuvé ou qu’il ne le soit pas. J’ai d’abord à t’observer qu’il sera très difficile de trouver un libraire qui imprime ton ouvrage s’il n’est approuvé par l’Académie. Les libraires de Paris impriment beaucoup de romans et peu d’ouvrages scientifiques ». Quelques semaines plus tard en attendant la délibération des commissaires, Foulquier est confiant d’autant que Daubenton qu’il a revu, a confié qu’il trouvait le mémoire « très bien fait ». Finalement la « Description de plusieurs nouvelles espèces d’orthocératites et d’ostracites» est publiée en 1781, avec l’aval de l’Académie inséré en préambule, signé de la main de Condorcet. Entre temps, Picot de Lapeyrouse est devenu Correspondant de Daubenton pour l’Académie des sciences le 23 août 1780.  Ce n’est qu’un début : à la fin de sa vie il est membre de l’Institut, et correspondant ou membre de plusieurs académies des sciences en France et en Europe, et de nombreuses sociétés savantes. A Toulouse il a été maire de 1800 à 1806, il occupe en 1809 la première chaire d’Histoire naturelle à la (re)création de la Faculté des sciences dont il est aussi le premier Doyen. Sa collection de minéralogie est la plus ancienne des collections naturalistes de l’Université Toulouse III-Paul Sabatier : l’acte de cession définitif est daté du 8 juillet 1823 !

Pyrite cuivreuse (coll.Lapeyrouse, UPS.MIN.PL.177,UT.III-PS).

Exposition

Sources 

Lettre de Foulquier du 12 août 1778 et 3 lettres non datées, Bibliothèque du Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris, MS 1991.

A. Lacroix, Notice sur les membres et correspondants de l’Académie des Sciences ayant travaillé dans les colonies françaises de Guyane et des Antilles de la fin du XVIIe siècle au début du XIXe, lue le 12 décembre 1932, Paris, Gauthier-Villars et Cie, 1932.

24 avril 2023.

Noms de lieux à l’université Toulouse Capitole (par Ph. Delvit)

Professeur Philippe Delvit

Nommer un lieu, c’est déjà marquer son territoire, le faire reconnaître à celui, celle, qui ne saurait de prime abord identifier l’espace.

A Toulouse, comme ailleurs, on a su se livrer à ce jeu de la reconnaissance. Le 29 octobre 2005, la mairie de Toulouse et la faculté de Droit honoraient à la fois l’un des éminents citoyens de la ville, et le distingué doyen de la faculté de Droit, fondateur de l’Université des sciences sociales. Commémoration d’un centenaire. Gabriel Marty est né le 29 octobre 1905. La rue du doyen Gabriel Marty longe maintenant l’emprise du domaine de l’Université.  

DOCTRINA ET VERISTAS

Gravée dans la pierre d’une clef d’arc de porte, rue de l’Esquile, cette forte maxime, Doctrine et Vérité, décorait un immeuble jadis habité par le Droit. Il reste de ces témoignages fossilisés par la pierre et la brique…

Mais trace plus légère, le quartier entourant l’emprise universitaire est habité par la présence de l’institution. Certes, il y a la rue des Lois, fort ancienne. Et dans cette rue, la « Librairie des lois », qui affiche depuis peu près de la place du Capitole son « Accueil des étudiants ». Plus bas vers l’Université, le « Caffé des Lois », dont on imagine que le lien avec la vieille faculté est fort ténu. Une restauration rapide plus tard (« Le régal des lois »), la « Librairie des Facultés », vieille institution aujourd’hui close et désolante par son abandon, vitrine vide, enseigne au vent : l’été 2005 marque pour cette maison le début d’une nouvelle vie, les démolisseurs sont à l’œuvre. Une agence bancaire a comblé depuis le vide laissé par la Librairie des Facultés

Le bar « La Faluche » (remplacé par le « Centre des Lois », vidéo 24H/24) a lui aussi disparu avec son imposte en verre coloré peuplée de faluchards[1]. Dans le prolongement, la place du Peyrou, sa « Brasserie des Facultés » (souvenir fossilisé de la présence de la faculté des Lettres), sa « Briocherie de la fac » fort récente du même nom. Vers Saint- Sernin, rue Emile Cartailhac, l’Hôtel de l’Université loge à prix modique. La rue des Salenques affiche son « Droit au pain » (un peu facile, ce quignon d’humour), et la rue Lacrosses, un « Fac copy » cédant à l’anglicisme prétendu tel et ambiant, autant qu’à la propension de certains étudiants à accumuler les polycops.

Mention spéciale au Foyer de l’Etudiant, rue des Lois, ouvert en 1943. Sur le linteau de la porte d’entrée, un jeune homme, en pantalon de golf, se chauffe auprès du feu.[2]

Mais plus sérieusement, à Sciences sociales, comme dans d’autres emprises universitaires, on s’est employé depuis plusieurs générations à poser des jalons. Non, d’ailleurs, sans que des héritages, des logiques différentes, n’interviennent pour rendre moins lisible une cohérence revendiquée.

PALIMPSESTES

Sciences sociales regroupe, depuis 1971, la faculté de Droit, celle de Sciences économiques, et les entités déjà identifiées, ou émergentes, comme le fut Administration Economique et Sociale (AES) en 1973.

C’est dire qu’avant cette date, la faculté de Droit est LA puissance, autour de laquelle tout se structure.

La vieille faculté de Droit offre son porche d’entrée rue Lautman. Colonnes de pierre portant un balcon en saillie de la façade, lourde porte à deux battants ouverte dans un arc de brique en plein cintre ; la clef de l’arc, en pierre comme les colonnes, porte gravé FACVLTE DE DROIT, en lettres soulignées de rouge : on entre bien dans le royaume des spécialistes du droit. [3]

Bien plus tard, en novembre 1970, sont reçus les premiers bâtiments destinés à la nouvelle université. Ces bâtiments sont élevés sur une ancienne emprise militaire, bien national venu de la Révolution, et transformés en Arsenal au XIXe siècle : désormais, Vieille Fac et Nouvelle Fac se toisent de part et d’autre du parking, non sans que soient annexés les locaux de l’ancienne Faculté des lettres, entre la rue des Salenques et la rue Lautman (l’université Toulouse-Mirail entre définitivement dans ses meubles et immeubles en 1973).[4]

Les relations entre les deux républiques, celle des Lettres et celle du Droit, furent parfois orageuses. D’ailleurs un mur, construit à l’initiative de la faculté de Droit, séparait physiquement les deux entités.[5]

Une promenade quasi paléographique dans les couloirs de l’ex-Faculté des lettres livre des surprises. Un encadrement de porte laisse voir, dans l’épaisseur des couches de peinture, la destination passée du local. « Cabinet du Doyen », révèle le jeu de la lumière. Là était le siège occupé par Jules Marsan entre les deux guerres, et celui que quitta à la fin des années 1960 Jacques Godechot pour les terres de mission du Mirail. [6]

A peine quelques pas plus loin, autre écriture dévoilée dans la matière, « Salle du Conseil ». Tranquille bibliothèque aujourd’hui, loin de l’agitation des motions d’un autre siècle.

Quant à la « Manu », la Manufacture des Tabacs de l’Etat, son arrivée dans l’escarcelle d’UT1 est de beaucoup plus récente, 1994.[7]

Fallait-il se contenter dans cet ensemble architectural composite d’un défilé anonyme de salles, d’amphithéâtres ? Ou au contraire choisir des références qui fassent lien avec les grands noms de l’université, ou de ses disciplines ?

UN NOM, DES MAÎTRES / ESPACES ACADÉMIQUES

La nouvelle faculté des Sciences avait d’emblée honoré Paul Sabatier, prix Nobel de chimie en 1912.[8] La faculté des Lettres avait donné le nom de son ancien doyen, Jules Marsan, au seul amphithéâtre dont elle disposait dans ses bâtiments primitifs de la rue des Salenques.[9]

Entourée en partie de voies neuves qui rappellent les noms de ses anciens professeurs de la vieille faculté des Lettres, comme si elle voulait se donner un espace de connaissance et de reconnaissance, la nouvelle université de Toulouse-le-Mirail est encore aujourd’hui dans cette expectative de baptême. Le nom de Jean Jaurès, lié à la faculté des Lettres, mais au temps de la rue des Lois, a été, ou est souvent cité. Le président Rémy Pech (2001-2006) avait ainsi souhaité honorer la mémoire de l’homme, du défenseur de la paix mort pour avoir détesté l’inéluctabilité de la guerre à la veille du terrible affrontement d’août 1914.[10]

La vieille faculté de Droit n’avait pas ignoré ce besoin d’identifier un espace, en l’occurrence juridique.

Au début du XXe siècle, alors qu’elle a déjà constitué une galerie des professeurs, voulue par le doyen Antonin Deloume (1900-1906), la faculté imagine d’identifier les salles d’études, ou celles qui voient délivrer les enseignements magistraux.

Une délibération de l’Assemblée de la faculté (19 mars 1919), pose le principe, jette son dévolu sur « Saint Louis, Raymond VII, Cujas, Pothier, Dumoulin, Domat, Turgot, Bodin, Furgole, Deloume, Brissaud, Bonfils, Beudant, Chauveau et Garrigou. On réserve le nom de Jean de Garlande. » Et on « laisse à Monsieur le doyen le soin d’attribuer à chaque salle l’un des noms ci-dessus ».[11]

A travers ce choix éclectique, les autorités juridiques sont récompensées, celles de la maison (Furgole, Deloume, Brissaud, Bonfils, Beudant, Chauveau[12]), ou passées par la maison (Jean Bodin, Jacques Cujas)[13] , ou extérieures mais fort notables (Pothier, Dumoulin, Domat[14]). Quelques grandes figures du panthéon national (saint Louis le roi justicier, Turgot le sauveur d’une monarchie qui ne voulut pas l’entendre)[15]), et local (Jean de Garlande ; Raymond VII, après tout contributeur obligé de la première université[16]) s’ajoutent à la liste, close par un généreux donateur, le notaire Maurice Garrigou (1846-1912[17]).

En définitive, et à part Maurice Garrigou, aucun nom de la liste ne fut jamais utilisé du temps de la seule faculté de Droit. Paradoxe, la mort de Maurice Hauriou, qui avait marqué sa volonté de baptiser les espaces de la faculté, va donner l’occasion de passer à l’acte.

 L’Assemblée de la faculté de Droit, dans sa séance du 3 novembre 1929, décide à l’unanimité de rendre ainsi hommage au Maître et ancien doyen : la salle Maurice Hauriou est née.[18] .Vestiaire où l’on déposait et prenait la robe, salle où se réunissaient les collègues, où s’échangeait ce qui fait la saveur d’une vie professionnelle, elle était le cœur de la vieille faculté. Quatre ans plus tard, à l’occasion du terme des travaux effectués dans la salle des Actes, le doyen Cézar-Bru propose à ses collègues de l’Assemblée de donner le nom d’Antonin Deloume à la salle. Chose faite, le transport de la toile représentant le Maître marquant visuellement la dédicace.[19]      

Mais il fallut attendre vraiment le début des années 1980 pour voir se fixer une politique dans ce domaine.

Certes, l’émotion qui avait suivi la mort de Gabriel Marty (octobre 1973), le fondateur et premier président de l’Université, avait immédiatement été suivie d’une volonté exprimée de marquer le territoire de la mémoire universitaire. La séance du conseil de l’Université du 30 octobre 1973, la première après le décès, en fournit la preuve éloquente. Un élu étudiant, Michel Cassignol, propose alors, avant de passer à l’ordre du jour, un vote préliminaire destiné à baptiser Amphithéâtre Gabriel Marty le plus grand amphi de l’Université. Pour se faire répondre de suite par le président d’âge, le professeur Hébraud, « qu’un vœu dans ce sens lui a été présenté lors de la réunion générale des enseignants par Monsieur SICARD »[20]

Finalement, le Conseil d’université du 21 janvier 1979 prend une double décision.

La première, d’attribuer à la salle du Conseil le nom de Gabriel Marty, qu’elle porte depuis lors.

La seconde, de « perpétuer la mémoire d’anciens maîtres de l’Université, en donnant leur nom à des amphithéâtres ou à des salles de l’Université ». Proposée par le président Michel Despax (1978-1983), cette idée est adoptée, et cet honneur réservé exclusivement « à des personnalités marquantes de notre Université ». Une voix, celle du professeur Jean-Arnaud Mazères, se fait entendre pour ouvrir le dispositif à des personnalités extérieures, ce qui est refusé.

Une commission se réunit le 4 février 1980, sous la présidence du professeur Max Cluseau, premier vice-président de l’Université, pour fixer le choix des noms.

Ceux des professeurs Byé, Boyer, Couzinet, Dupeyroux, Gabolde, Magnol, Mestre, Plassard, sont retenus, et également, mais à part, celui de Jacques Cujas pour le grand amphi de la Vieille Fac[21].

Car ce dernier n’occupa jamais de chaire dans la vieille faculté, ce qui le fit écarter dans un premier temps par le vote du Conseil réuni le 20 juin 1980……

Soulignons que tous ces noms ne furent pas forcément utilisés (ainsi celui de Jean-Benoît Plassard), et que l’application de cette résolution fut perturbée par des éléments extérieurs. Le décès, inopiné, du fondateur de la filière AES, Pierre Montané de la Roque (20 décembre 1981), amena AES à réclamer l’honneur du baptême d’un  amphithéâtre du nom de son fondateur[22]. Vœu entérinée par le vote du Conseil de l’Université du 23 juin 1982.

Le temps continuant sa marche, et la mort fauchant tel et tel maître, la première désignation dut être complétée. Tel fut le rôle d’une commission que le Conseil d’université mit en place par sa décision du 3 juin 1987 (sans noter aucunement la redondance avec la première instance). Le nom de Cujas revient, ceux de Dauvillier, Hebraud (le doyen d’âge du premier Conseil suivant la mort de Gabriel Marty), Maury, Raynaud, sont ajoutés.[23]

Enfin, le Conseil d’administration du 15 décembre 1992 applique formellement des décisions qui, jusqu’alors, n’étaient pas transcrites dans la géographie universitaire, sauf pour les salles Garrigou, Hauriou, Marty, et pour l’amphi Montané de la Roque, dûment identifiées. Cette application est menée de manière fort différente, suivant que l’on considère les amphis, tous nommés du nom choisi, et les salles (Byé, Gabolde, Magnol), qu’aucune signalétique n’indique à l’attention de l’utilisateur. La mémoire même de cette désignation est aujourd’hui perdue.

Ajoutons l’hommage fait aux professeurs Despax (décédé en 1997)[24] et Ourliac (décédé en 1998)[25] , celui dédié à la Manufacture des Tabacs au professeur Isaac (disparu en 2000)[26], et la liste sera presque complète. Il ne reste plus à mentionner, à Albi cette fois-ci,  que le grand amphi du Centre universitaire, alors délocalisation d’UT1, décoré du nom de Guillaume de Cunh, et dans le même bâtiment la salle Portalis cela sur proposition d’Olivier Devaux, vice-président de l’Université et directeur du site pour les formations juridiques (1993-2002).[27]

Le décès du professeur Jean-Jacques Laffont (mai 2004), l’envergure internationale de ses travaux, sa position, souvent mise en avant, de « nobélisable », ne pouvaient que se transcrire dans le paysage. Chose faite, et double nouveauté : pour la première fois, le nom d’un professeur, économiste, va apposer son souvenir sur un bâtiment entier de l’Université, d’ailleurs celui dans lequel la structure créée par lui exerce ses talents ; cette dédicace inaugure un processus qui, jusqu’alors, n’avait concerné ni les autres bâtiments de l’Université, ni ceux de la Manufacture des Tabacs.[28] 


[1]             – La faluche était, il y a encore quelques années, le couvre-chef (large béret noir agrémenté d’insignes nombreux et variés, quoique codifiés) permettant de reconnaître, au moins dans les moments d’affirmation officielle, les étudiants des Corpos. Ces derniers disaient alors, dans un accent de vérité presque historique que cette faluche était LE signe de reconnaissance des étudiants, ce qui était le cas à la faculté de Droit avant guerre (celle de 1939).

              La Mission Culture d’UT1 (1993-1994) a fait clicher ce témoignage visuel de la présence identifiée des étudiants de jadis (tirages conservés dans le fonds photo de l’Université).  

[2]             – Après avoir servi de base aux militants et à l’organisation de l’AGET-UNEF pendant les années 1960 et 1970, le bâtiment vient d’être réhabilité (printemps 2005), et abrite les activités du Pôle Européen, rebaptisé Réseau Universités Toulouse Midi-Pyrénées, RUTMP.

              1943 est l’année, à Toulouse comme dans l’ancienne « Zone Nono », où la présence allemande ôte les dernières illusions sur le Maréchal à ceux qui voulaient en avoir. A la faculté de Droit, le professeur André Hauriou va disparaître pour Alger ; des étudiants en Droit, comme Edgar Nahoum (Edgar Morin) et d’autres de ses condisciples, rejoignent la France Libre, ou la Résistance intérieure, par des itinéraires difficiles, en y perdant parfois la vie. Disons que le mouvement fut loin d’être général, et que d’autres, maîtres et étudiants, discernèrent mal le sens national, tant peu être fort le réflexe de la légitimité juridique réelle ou supposée.   

[3]             – La clef de l’arc a été gravée à l’occasion des travaux d’embellissement préparant le VIIe Centenaire de l’Université, en 1929. Recueil des délibérations de l’Assemblée de la faculté de Droit, Arch. UT1, 2Z2- 17, 28 novembre 1928, p. 144. La véranda sur le parc est également réparée pour l’occasion.

[4]             – La rue Lautman, qui honore le sacrifice d’Albert Lautman (1908-1944), élève de l’Ecole Normale Supérieure, enseignant de la faculté des Lettres, fusillé à Bordeaux en 1944, s’est substituée à la rue de l’Université, appellation précédente.

[5]             – Ce mur existait antérieurement en partie, il est visible sur les tirages photographiques pris à l’occasion du VIIe centenaire de l’Université de Toulouse. Il a donc dû être prolongé, du côté de l’actuel amphithéâtre Cujas. Délibération dans Registre des délibérations de l’Assemblée de la faculté de Droit, 1950.

              Postérieurement, une haute et forte grille de fer surmonta ce mur, pour le rendre infranchissable. Le président Saint-Girons (1993-1998) en débarrassa l’Université.

[6]             – Originaire de l’Est de la France, né à Lunéville en 1907, Jacques Godechot décroche l’agrégation d’Histoire en 1928. Il prend un dur contact avec Toulouse en juin 1940 : officier d’Etat- Major, c’est là que s’arrête sa Campagne de France. Le statut des juifs et son application l’écartent de l’Education nationale, qu’il retrouvera après la Libération. Historien spécialiste de la Révolution, et des « révolutions atlantiques », il mène les destinées de la faculté des Lettres pendant une autre révolution (?), celle de mai 1968. Arrivé au Mirail, il est en charge de l’UFR Histoire. Sa retraite studieuse se clôt par la préparation des commémorations du bicentenaire de la Révolution qu’il a à peine le temps de voir. Il meurt en 1989. Son nom a été donné à la bibliothèque de l’IEP de Toulouse par les soins de son directeur du moment, le professeur André Cabanis.

[7]             – Chose non exceptionnelle, le tabac aime décidément le droit. La Manufacture des Tabacs de Lyon a été elle aussi reconvertie à usage universitaire, et affectée à Lyon II-Jean Moulin. Sur la Manufacture des Tabacs de Toulouse, consulter la thèse de Troisième cycle Lettres soutenue en 1967 à la Faculté des Lettres et Sciences humaines de Toulouse par Jean Heffer, La Manufacture des Tabacs de Toulouse au XIXe siècle- 1811-1914, 222 pages plus annexes. Les bâtiments actuels furent élevés de 1888 à 1893.

[8]             – Fondée par le décret 69. 1260 du 18 décembre 1969, l’Université Toulouse III choisit de porter le nom de Paul Sabatier (1854-1941), l’un de ses professeurs, prix Nobel de chimie en 1912. Consulter, pour la défense et illustration, le site web de l’institution éponyme.

[9]             -Jules Marsan (1867-1939). Doyen de la faculté des Lettres de Toulouse en 1931. Né à Marseille, venu de l’Ecole Normale Supérieure, passé par Aix- en- Provence et Toulon, il est nommé à Toulouse, d’abord au Lycée, puis à la faculté des Lettres. Spécialiste de la littérature romantique, auteur inspiré de nombreux ouvrages relatifs à ce domaine, cet esprit très ouvert fut, dans son hôtel du boulevard de Strasbourg (en fait celui de la famille de sa femme, Geneviève Paulhac), l’un des personnages du Toulouse de l’entre-deux guerres.

              Si le nom de Jules Marsan est resté, par contre a disparu celui de Daniel Faucher (1882-1970), grand géographe toulousain que la faculté avait voulu honorer en baptisant de son nom l’une de ses salles (dans laquelle s’est tenu, le 21 janvier 1967, un colloque « Droits et devoirs d’une métropole d’équilibre », sous la présidence du doyen Godechot, cf. Faculté des Lettres et Sciences humaines de Toulouse, Bulletin d’information, n°10, 10 janvier 1967, ronéoté, n. p.).

[10]           -Jean Jaurès (1859-1914), au début de sa carrière politique (il était maire adjoint de Toulouse entre 1889 et 1892), a fréquenté la faculté des Lettres, alors juste construite. Ce qui ne l’a pas empêché de prendre une inscription à la voisine faculté de Droit, qui conserve sa fiche d’étudiant (Arch. UT1, 5Z1), et un exemplaire de sa thèse complémentaire rédigée en latin, comme le veulent les canons du temps.

[11]           – Arch. UT1, 2Z 2 16, 19 mars 1919. La proposition émane du doyen Hauriou, et est accueillie à la majorité des voix.

[12]           – A l’exception de Brissaud, tous les professeurs de ce contingent ont leur effigie dans la Galerie de l’Université. Pour consulter leur biographie, on renvoie au travail fait par la Mission Archives, et publié en décembre 2005 par les Presses de l’Université, Toiles, gravures, fusain et sanguine…Une galerie de portraits à l’Université, 80 pages.

              Jean Brissaud (1854-1904), étudiant en Droit à Bordeaux, a soutenu sa thèse en 1879. A Berne jusqu’en 1883 (il est excellent germaniste), il passe ensuite à Montpellier, puis rejoint Toulouse (1885), où il occupe bientôt la chaire d’Histoire générale du droit. Voir la « Notice » le concernant dans les Annales du Midi, janvier 1905, sous la plume de ses collègues Houques- Fourcade et Fourgous.

[13]           -Jean Bodin (1528-1598), père vénéré des politologues, a commis aussi un magnifique et déroutant Démonomanie des sorciers, paru en 1580, qui fait moins honneur à son auteur que les Six livres de la République, et peut contribuer à inspirer un salutaire droit à la critique vis-à-vis de tout auteur de système ; Jacques Cujas (1522-1590), notice et portraits dans la Galerie de l’Université.

[14]           – Jean Domat (1625-1696), jurisconsulte lié à Blaise Pascal, qui lui confia ses papiers. Né à Clermont-Ferrand (sa ville natale lui a élevé une statue), Jean Domat publie Les lois civiles dans leur ordre naturel (1689- 1694). Ses Quatre livres du droit public ne sont édités qu’en 1697, après sa mort.

              Robert-Joseph Pothier (1699-1772), l’une des autorités invoquées par les pères du Code civil. Né à Orléans, Pothier y est conseiller au Présidial. La modestie et la dignité de sa personne, la clarté de ses écrits, sont des qualités que l’on retrouve sous la plume de ses biographes. Ces derniers relèvent souvent qu’il fut un opposant résolu de l’utilisation de la torture en matière judiciaire. 

              Charles Dumoulin (1500-1566), juriste ardent partisan de l’unification du droit contre la disparité des coutumes. Cette unification passe pour lui par la supériorité de la coutume de Paris sur toutes les autres.

[15]           – Anne-Robert-Jacques Turgot, baron de l’Aulne, ou de l’Eaulne (1727-1781). Intendant de la généralité de Limoges, il symbolise l’administration éclairée (juste, mais ferme) aux yeux de ses admirateurs, physiocrates et philosophes. Cette qualité lui vaut de paraître comme le ministre des grandes réformes (1774), au début du règne de Louis XVI, qui finit par le renvoyer (1776), sans que ses réformes puissent lui survivre vraiment. Son prestige, et son auréole de victime de la Cour, éclipsent son frère Etienne- François (1721-1789), gouverneur de la Guyane en 1764-1765, qui dut régler, non sans dommages pour lui, les suites de la désastreuse opération de Kourou (1763). Le père des deux frères, Michel-Etienne (1690-1751), prévôt des marchands, fut à Paris un remarquable administrateur. Un plan de Paris, magnifique mise en perspective de la ville sous Louis XV, porte son nom (le plan Turgot, dont la BU de l’Arsenal a le bonheur de posséder un exemplaire).

[16]           – Jean de Garlande. (1190- vers 1252). Anglais de nation, il est étudiant à Paris. Grammairien, musicien, il enseigne à Toulouse dans les années 1220. Sa caution est invoquée aujourd’hui par l’université Toulouse-le-Mirail pour souligner la longue antériorité des études littéraires à Toulouse (voir le site web de l’université). 

              Raymond VII (1197-1249). Comte de Toulouse après la mort de son père, en 1222, il doit signer le traité de Meaux-Paris (1229), dont l’une des clauses prévoit la création d’une université à Toulouse, dont les maîtres sont payés sur la cassette du comte. A terme, ce document scelle le destin de la ville et du comté, qui passent sous l’influence capétienne. Le frère de « Saint Louis » (Louis IX, né en 1214, roi de 1226 à 1270, canonisé vingt-cinq ans plus tard à la très grande satisfaction de son petit-fils Philippe le Bel, et après des manœuvres diplomatiques bien conduites), Alphonse de Poitiers, épouse Jeanne, la fille unique de Raymond VII. En l’absence de postérité du couple, et conformément au droit féodal du moment, le comté de Toulouse revient, à leur mort, au roi. Chose faite en 1271.

[17]           – A l’occasion de la rénovation de la salle qui porte son nom, la Bibliothèque universitaire a mené une enquête digne des plus fins limiers pour cerner la discrète personnalité du donateur, dont le père, notaire lui aussi, exerçait sa charge à Bône-Annaba (Algérie). Une plaque apposée à la porte de la salle qui porte son nom (Ancienne faculté) retrace l’itinéraire de vie de Maurice Garrigou, ancien étudiant de la faculté de Droit de Toulouse.

[18]           – Arch. UT1, 2Z 2 17, p. 175, proposition du doyen Cézar-Bru. Ce même jour est adopté le principe de l’érection d’un monument dédié à Maurice Hauriou. Sur la salle, lire la plaquette éditée par le CTHDIP en juin 2005, à l’occasion des Journées internationales d’Histoire du droit, La salle Maurice-Hauriou. Un lieu de mémoire à l’Université.

[19]           -Registre des procès-verbaux de l’Assemblée de la faculté de Droit, Arch. UT1, 2Z2- 5 mai 1933. Sic transit gloria mundi… Ce lieu, pourtant hautement symbolique, a perdu dans les bouleversements qui ont affecté l’Université aux temps de sa très forte croissance en effectifs jusqu’au nom de l’ancien doyen. Plus rien n’indique qu’elle fut la salle des Thèses de la faculté, banalisée qu’elle est en plusieurs salles de cours. Dommage, très dommage.

[20]           – Registre des procès-verbaux du conseil d’Université- Formation pleinière (sic)– Du 5 janvier 1971 au 20 décembre 1974, 30 octobre 1973, pp. 2-3. Registre conservé au Secrétariat général. Le professeur Germain Sicard, historien des institutions, auteur d’une exceptionnelle et novatrice thèse, Aux origines des sociétés anonymes. Les moulins de Toulouse au Moyen Age, Armand Colin, 1958, 408 pages pour sa version imprimée dans la collection « Affaires et gens d’affaires », fut le directeur de l’UFR 1er Cycle Droit, et régenta de longues années les destinées de la section Histoire des institutions et des faits sociaux.

[21]           – Séance mémorable que celle de ce jour. On s’y apostrophe aussi sur la participation ou non de l’Université aux solennités prévues pour marquer le 750e anniversaire de sa création (1929-1979). Des voix, et des écrits, y dénoncent des « cérémonies à la fois humiliantes et somptuaires », le tout dans un climat, chez les opposants, de ré-écriture de l’histoire assez distrayant. L’Université Toulouse-Mirail avait déjà donné son accord de principe, que refusa Sciences sociales, ce qui fit capoter l’ensemble de la manifestation.

              Les professeurs Boyer, Dupeyroux, Gabolde, Magnol, Mestre, Plassard figurent dans la Galerie de portraits de l’Université. Voir là leur notice biographique.

              Paul Couzinet (1900-1977). Né à Toulouse, il va après l’agrégation être détaché à Hanoï, étape alors fréquente dans le cursus du jeune universitaire. Il revient en 1938 à Toulouse, et y confirme sa veine publiciste, en assurant le cours de Droit international public. Il ne dédaigne pas non plus l’Histoire des doctrines économiques, qu’il enseigne avec le Droit administratif. Il est le premier directeur de l’IEP de Toulouse, lors de sa création (1948), et cela jusqu’en 1955.

              Le professeur Maurice Byé. Né en 1905, est d’abord brillant étudiant à Lyon. Il y obtient les grades de docteur en Droit et ès Lettres en 1928. Enseignant en poste à Paris, il arrive à Toulouse en 1933, et y occupe, non sans difficulté, la chaire d’Economie politique à partir de 1936. En mission au Brésil avant 1939, il publie postérieurement des ouvrages de référence sur l’économie du développement. Il quitte Toulouse pour Paris en 1948, où il poursuit ses enseignements, en économie politique et relations économiques internationales spécialement. Il est un collègue de Max Cluseau, et unique représentant de cette filière économique dans le choix des dédicaces. On peut y voir la transcription écrasante, et pas seulement du point de vue du symbole, de la prépondérance des juristes dans la vieille faculté, et par proximité dans les premiers pas de la nouvelle Université. Maurice Byé décède en 1968.

[22]           – Pierre Montané de la Roque (1921-1981). Il fait toute sa carrière à la faculté de Droit, et donc plus tard à l’Université Toulouse 1. Publiciste, il œuvre en Droit rural, en International public, et avant les indépendances, professe un cours en Législation d’Afrique du Nord. Grand amateur de rugby, et à ce titre ardent partisan de l’entrée du sport à l’Université, il est aussi porteur des premières années de la filière AES, fondée en 1973.

              Les éloges le concernant prononcés par le président Despax, le professeur Dupeyroux, et par Monsieur Bach, de l’Association sportive de l’Université, dans Annales de l’Université, tome XXIX, 1982, pp. I- XII.

[23]           – Jean Dauvillier (1908-1983). Historien du Droit, définitivement en poste à Toulouse à partir de 1940. Il a professé en des spécialités aussi variées que l’économie politique, le droit canonique, le droit civil, le droit romain. Très fin connaisseur des chrétientés orientales, il en était l’un des spécialistes reconnus et influents. Son éloge dans les Annales de l’Université, tome XXI, 1983, par Germain Sicard, pp. I- III.

              Pierre Hébraud (1905-1983). Arrivé à la faculté de Droit de Toulouse en 1935, privatiste, directeur de l’Institut d’Etudes judiciaires de 1962 à 1973. Son éloge dans les Annales de l’Université, tome XXXI, 1983, par le professeur Roger Merle ; son portrait, et la notice d’accompagnement, dans la Galerie de l’Université.

              Jacques Maury (1889-1981). A Poitiers en début de carrière (1920), il rejoint Toulouse Il y exerce ses talents de privatiste, dans les cours de Droit civil, de Droit international privé. Doyen de la faculté de Droit de Toulouse de 1947 à 1949, il abandonne cette charge pour convenance personnelle, ses collègues lui conférant alors l’honorariat.

              Pierre Raynaud (1910-1991). Né à Castres, il est agrégé en 1938. Il rejoint la faculté de Droit de Toulouse et y assure le cours de Droit civil à partir de 1941. Après la Seconde guerre mondiale, il passe quatre ans au Caire (1946-1950), avant de revenir à Toulouse, et d’y terminer sa carrière. Il est l’auteur remarqué de manuels en droit privé, de concert avec le doyen Marty (« le Marty et Raynaud », dont la première mouture, 1957, fut suivie de beaucoup d’autres, et ce jusqu’au début des années 1990, bible de générations d’étudiants privatistes débutants). Il est donc le seul à avoir été honoré de son vivant par la distinction accordée par ses collègues.

[24]           – Michel Despax (1929-1997), troisième président de l’Université des Sciences sociales de 1978 à 1983. Ses travaux sur le droit de l’Environnement et le droit social, le droit du travail, firent et font autorité, comme ceux d’un maître très novateur dans ces disciplines.

[25]           – Paul Ourliac (1911-1998). Homme aux multiples et complexes facettes, il fut chef de cabinet de Jérôme Carcopino sous Vichy (1941-1942). Celle qu’on préfère, et qui ne peut, elle, recevoir que compliments, était celle du Chartiste. Elle lui a donné la passion de la recherche des sources, des textes et de leur édition critique. Il se livra à cette passion jusqu’après sa retraite, au sein de l’Institut d’Etudes Méridionales, rattaché à l’Université Toulouse II-le-Mirail. Historien des institutions, il fut aussi le deuxième directeur de l’IEP de Toulouse, jusqu’en 1980, et le maire-adjoint de Toulouse, pendant la première mandature de Pierre Baudis (1971-1977).

[26]           – Guy Isaac (1940-2000). Né au Maroc à Meknès, il reçoit sa formation universitaire à la faculté de Droit de Toulouse, et à l’Institut d’Etudes Politiques de la même ville. Agrégé en 1968, publiciste, il est professeur titulaire à UT1 en 1972. Il en est le quatrième président de 1983 à 1989, mandat dont il démissionne à la suite d’un conflit avec le ministre de l’Education nationale, de la Recherche et des Sports, Lionel Jospin (1988-1991), alors en recherche d’un positionnement toulousain autre que la députation de la Haute-Garonne. Les collègues de Guy Isaac lui confèrent l’honorariat de la présidence. Il se lance alors décidément en politique. Maire-adjoint de Toulouse en charge des relations et des affaires internationales dans l’équipe municipale de Dominique Baudis (1989-1993), il est postérieurement nommé recteur de l’académie de Besançon (1993-1995), puis de celle de Clermont-Ferrand (1995-1999). Il décède brusquement au cours d’une mission à Budapest.

[27]           – Mais on peut objecter qu’Albi n’est plus aujourd’hui dans la sphère UT1, puisque le Centre Universitaire de Formation et de Recherche Jean-François Champollion est un EPA- Etablissement Public Administratif-, en recherche d’autonomie depuis le décret de création de 1997. Le campus d’Albi est installé dans l’ancienne caserne Lapérouse, largement reconfigurée, et est l’un des quatre sites du CUFR (avec Rodez, Castres et Figeac).

              Né à Rabastens, Guillaume de Cunh est actif au début du XIVe siècle, et décède en 1336.

              Jacques-Etienne-Marie Portalis (1746-1807) est décoré des plus flatteuses épithètes, quel que soit son biographe, ou la plume qui effleure sa carrière. Avocat au Parlement d’Aix avant la Révolution, il connaît des jours difficiles sous le Directoire, qui le fait arrêter et déporter alors qu’il est membre du Conseil des Anciens. L’un des pères du Code civil, il a pendant les travaux préparatoires de l’œuvre des mots fort durs pour la femme et sa condition juridique : mais ne sont-ils pas ceux de l’opinion alors commune ? Négociateur du Concordat de 1801, grande affaire du moment et volet essentiel du retour à la paix civile pour Bonaparte, il est en charge de l’Intérieur et des Cultes au moment de son décès. Ce dernier donne l’occasion d’une pompe funèbre honorée par tous les grands corps de l’Etat.

[28]           – On a vu supra que la tentative faite par Max Cluseau avait fait long feu. Maurice Byé est à ce jour inconnu dans les couloirs d’UT1. Sur la carrière exceptionnelle à beaucoup de titres de Jean-Jacques Laffont, l’article paru dans Encyclopaedia universalis, Universalia 2005, « Les vies, Jean-Jacques Laffont, 1947-2004 », p. 453. Le bâtiment concerné est, à la Manufacture des Tabacs, le M F, dans lequel l’IDEI- Institut d’Economie Industrielle, structure hébergée par UT1, a pris ses quartiers, accompagné par le GREMAQ-Groupe de Recherche en Economie Mathématique et Quantitative, non sans liens avec le premier nommé. 

Professeur Philippe Delvit : Philippe.Delvit@ut-capitole.fr

Texte de 2005.

Et si on parlait de la « Capa » (la capacité en droit) ? par Ph. Delvit

Philippe DELVIT – Professeur des Universités – octobre 2022

Philippe.delvit@ut-capitole.fr

UN BREF RAPPEL

La capacité en Droit (la Capa) a été mise en place en 1804, à un moment où les Ecoles de droit (dont celles de Toulouse en 1805) étaient refondées par Napoléon Ier après la parenthèse révolutionnaire. Toutes les Universités avaient effectivement été supprimées, le pouvoir estimant alors supérieures les grandes écoles techniques : les Mines, fondées avant la Révolution en 1783 ; Polytechnique (1794) ; Ecole normale supérieure (1794) ; Saint-Cyr (1802) et d’ailleurs nettement plus tard Centrale (1829), …

BAC ET CAPA

Un élément essentiel à saisir : la Capa est donc antérieure au bac, qui n’est pas formaté en plus à l’origine pour donner une formation à la fois pratique et de base en Droit. De la sorte, son utilité originelle, L 13 mars 1804 est grande. La Capa est destinée à donner aux praticiens du droit, et spécialement aux avoués, un socle efficace (praticiens du droit dont le régime impérial fait aussi sa base, personnes et fonctions). Les avoués sont des officiers ministériels dont les fonctions ont disparu depuis le 1er janvier 2012, réunies et fusionnées dans la profession d’avocat (on parlait de cette fusion depuis plus d’un siècle…).

Quant au baccalauréat (le bac), il faut attendre 1808 pour qu’il soit mis en place, c’est-à-dire à peu près en même temps que l’Université impériale. L’institution met un an (1808-1809) à trouver son premier équilibre. Le bac de Napoléon ne ressemble d’ailleurs en rien au bac de 2022. 

Sur le site Service public, pas un mot sur l’origine du « bac »

En effet, il faut attendre les années 1890 pour que le bac commence à adopter le faciès du siècle dernier, et les années 1960 pour sa formule contemporaine. Quelques jalons :

  • le bac n’est ouvert qu’aux jeunes-mâles exclusivement à l’origine – issus d’une strate supérieure et possédante de la société ;
  • la première bachelière, Julie Daubier (1824-1874, elle-même issue d’une petite bourgeoisie de province bien assise), obtient le parchemin en 1861, non sans de vastes et grossières oppositions (dont celle du ministre de l’Instruction) ;
  • le nombre des bacheliers est très faible au début du siècle dernier (1% et moins de la classe d’âge), quelques petits milliers, 

De la sorte, la Capa a vu son public et son territoire s’agrandir au cours du XIXe siècle. Mais par contre, avec la généralisation très grande de l’accès au bac (même avant Lionel Jospin et la loi d’orientation de 1989, prévoyant d’ici 2000 d’amener 80% de la classe d’âge au niveau du bac, et non de délivrer le bac à ces mêmes 80 % comme cela a souvent été traduit) et avec la multiplication des formules et spécialités, un mouvement contraire s’est amplifié. Ce d’autant plus que depuis le milieu des années 1950 sont mis en place des dispositifs permettant de contourner l’absence de bac. L’ESEU Examen Spécial d’Entrée à l’Université, décret n° 56-1201 du 27 novembre 1956, est spécialement à distinguer dans ce paysage.

Il faut intégrer aussi la place de dispositifs comme la VAE, Validation des Acquis de l’Expérience (vers 1990 pour la VAP, Validation des Acquis Professionnels, et VAE à partir des années 2000 ) qui minorent aussi l’intérêt de la Capa dans le domaine juridique puisqu’il existe des voies parallèles et gratifiantes.

Pour une étude bienvenue sur l’historique général de la Capa, à jour il y a 25 ans, de Norbert Olszak, « La Capa, deux siècles de promotion sociale », 1998, …

UN EXEMPLE : LA CAPA A LA FACULTÉ DE DROIT DE TOULOUSE (1888-1966)

Pourquoi ces dates ? Ce sont celles d’un registre de Certificats de capacité en Droit, conservé aux Archives UT Capitole, 2Z3-1, 126 pages.

Les certificats sont recensés en numérotation continue du n°1, au n° 1761.

La première inscription portée sur le registre est celle de Simon Bardot (16 juillet 1888), originaire de Monclar (Lot-et-Garonne ; arr. Villeneuve-sur-Lot).

On voit qu’il s’agit d’une fiche standard, cartonnée, destinée aux bacheliers. Un onglet Capacité, collé sur le coin supérieur droit, indique que justement on n’est pas dans la situation habituelle des postulants juristes de première année de licence, porteurs du sésame bac…

La fiche de Simon Bardot (Archives UT Capitole, 5Z3). 70% de la taille OR pour la numérisation infra

La dernière fiche en numérotation continue est le n° 1761 :

Séraphine Torregrosa, session de novembre 1953.

La numérotation continue cesse à cette date, la structure de la Capa s’étant complexifiée.

On voit donc qu’en moyenne 27 Capa sont délivrées par an sur ce laps de temps (1888-1953).

Cette moyenne est trompeuse, en effet, le chiffre des Capa délivrées peut monter nettement (session de juin 1936 : 43 Capa, p. 49-52), comme être moins important suivant les années.

De plus, et même si ce volume semble faible, il faut avoir présent à l’esprit que les effectifs totaux, toutes formations confondues, de la Faculté de droit de Toulouse sont très faibles en comparaison de ceux d’aujourd’hui : soient

>700 étudiants en 1927, 30 fois moins qu’aujourd’hui ;

>900 en 1939 ;

>2 100 en 1941 en large partie à cause des étudiants repliés (des facultés en Zone occupée, …) ;

>mais 1377 en 1960, toutes formations comprises, y compris les Sciences Economiques.

De la sorte, les étudiants de la Capa forment un pourcentage notable des troupes juridiques avant les bouleversements des années 1960.

VOIR : la courbe des effectifs Fac de droit (Mission Archives, Philippe Delvit)

QUI ?

Les femmes

On l’a relevé plus haut : la dernière étudiante à être incluse dans la numérotation continue est Séraphine Torregrosa (née en 1931 à Cransac, Aveyron) en 1953. Son patronyme (terme aujourd’hui juridiquement abandonné) indique que ses origines familiales sont d’ailleurs, d’Espagne.

Car la Capa est un outil d’ascension sociale (comme l’a écrit Norbert Olszak cf. supra, et d’autres).

Les femmes apparaissent tardivement, dans la Capa de Toulouse vingt ans après les premières étudiantes du parcours « normal », celui des étudiants du cursus Première année de licence (l’emblématique Marguerite Dilhan, toujours mise en avant et à juste titre).

La première femme capacitaire, Capa n° 692, est Mathilde, Albertine, Françoise, Jeanne Tardieu, décembre 1920 pour la remise de la Capa et novembre 1919 pour les épreuves. Née à Marseille et venue de la Faculté d’Aix, elle y a passé la première partie des épreuves de la Capa avant de rejoindre Toulouse.

 Relever que sur la fiche reproduite infra, il n’est indiqué que le genre masculin, « Né le » : cela correspond parfaitement à l’historique du diplôme, jamais encore ouvert aux femmes.

Noter également que la « Demeure des parents » est une mention alors essentielle pour une bonne partie des étudiants.

La majorité civile est à 21 ans, et de la sorte, nombre d’inscrits doivent absolument obtenir de leurs auteurs toutes autorisations, y compris pour les actes de la vie courante. De là le soin mis à connaître l’élection du domicile parental.

Archives UT Capitole, 5Z3, 70 % de la taille OR pour la numérisation infra

Une centaine de femmes en tout entre 1920 et 1953 sont lauréates, en proportion croissante avec le temps (à peine une douzaine entre 1920 et 1930, donc les ¾ dans les 23 années suivantes, et de la sorte environ 10 % des effectifs diplômés par la Capa entre 1930 et 1950). Ces femmes, Européennes par leur patronyme sont en particulier présentes dans les examens Capa de Rabat (Maroc), émancipation dans leur position (ce qui laisse entière la question du statut des autres femmes, non d’origine européenne, …) autant que nécessité d’obtenir un bagage juridique.

Les étudiants étrangers…

Certains sont installés en France, comme le Capa n° 748, 1925. D’autres, vivent sous les cieux d’Algérie, comme la n° Capa 515, Zaoui Nessin (Alger), ou ceux du Protectorat du Maroc, comme Omar Ben Brahim, Capa n° 1609, juin 1950, ou M’Hammed Ben Rakhal Ben Mati Rahhali, Capa n° 1610, même session.

Car la Faculté de Droit de Toulouse, avec ses consœurs d’Alger et de Bordeaux, a la main sur le Centre d’Études juridique de Rabat, matrice de la future Université Mohamed V. De là des sessions « Rabat », concernant autant des étrangers ou sujets marocains, que des Français établis dans ce territoire : ainsi Ida, Pauline Campos, épouse Ducatel, Capa n° 744, novembre 1924.

Pour le Centre d’Etudes de Rabat :  voir ici.

Sessions de la Capa tenues à Rabat (les pages sont celles du registre Capa) : 1933, p. 44 ; 1934, p. 46 ; 1935, p. 49 ; 1936, p. 52 ; 1937, p. 54 ; 1938, p. 57 ; 1939, p. 59 ; 1940, p. 62 ; 1941, p. 64 ; nov. 1941 et juin 1942, pp.66-67 ; nov. 1942, p. 68. La Maroc est alors coupé de Vichy et de la Métropole, débarquement des Alliés oblige. Il faut attendre ensuite février 1946, p. 75 : Capa n° 1416, « contrôleur civil de Souk-el-Arba »>nécessité du diplôme pour ce fonctionnaire en poste dans le Nord du Maroc, à l’époque ville très proche du protectorat espagnol, …

Sessions spéciales…

Très nombreuses occurrences, dont nombre non identifiées spécifiquement, tant à Toulouse (janvier 45, …) qu’à Rabat (ex juin 46 ; oct. 1946 ; fév. 1947, …) sauf :

« Session Fonctionnaire colonial »

Session de février 1935 pour un seul candidat, Capa n° 917, Ludovic Eymond, commissaire de police à Tamatave (Madagascar)

« Session anticipée de mars 1940 »

Capa n°1170

En parlant de 1940, la Capa a assuré sans faiblir ni défaillir la session de juin 40, écrits le 8 juin ; oraux les 14 et 18 du même mois…

Mais Toulouse, croyait-on, était loin du front, comme lors de la précédente guerre. Or plus de 200 000 réfugiés passent par la gare Matabiau entre le 15 mai et le 10 juin, et des dizaines de milliers font halte, épuisés, dans la ville.

« Etudiants repliés » et prisonniers

Les registres Capa donnent des exemples de ces « étudiants repliés », repliés des universités des académies balayées par l’invasion de mai 1940 (Paris ; Lille ; Strasbourg, …), ainsi en juin 1941 n° Capa 1229 à 1233, qui ont pu compter sur la sollicitude des autorités académiques dans cette période de détresse nationale.

« Etudiants victimes de guerre », session spéciale de novembre 1945 (5 noms), p. 75, de février 46 (6 noms) et de juin 1946 (d’ailleurs uniquement des hommes), p. 77, n° Capa 1437-1444.

« Etudiants prisonniers de guerre », « examens passés en captivité et validés par la Commission spéciale prévue par l’article 3 du décret du 7 juin 1945 » », 1949, p. 84 du registre (5 étudiants, qui ne sont pas intégrés dans la numérotation continue habituelle).

Par contre, la session de juin 1944 a été « normale », avec 17 Capa, dont 4 femmes, pp. 70-71.

La Capa, instrument hier et aujourd’hui de promotion sociale et bel outil.

Oui.

Elle reste cela, instrument de promotion sociale.

Même si l’environnement s’est fortement modifié.

En Capa Formation continue 1er niveau, environ 70 inscrits en 2022-2023 ; en 2e année, 30 étudiantes et étudiants.

Étudiantes et étudiants continuent de porter le flambeau.