Archives de catégorie : Non classé

Vidéo – LIEUX UNIVERSITAIRES UNIVERSITAIRES – 7 avril 2023

  • Les lieux pédagogiques ordinaires de la rue sainte-Catherine à Toulouse, Par Pauline Collet, doctorante – Université de Toulouse (UT2J/FRAMESPA).
  • Devenir un lieu universitaire ordinaire : le long chemin des laboratoires toulousains (fin XIXe-début XXe) Par Caroline Barrera, maîtresse de conférences – Université de Toulouse (INUC/FRAMESPA)
  • Dans les ateliers des laboratoires de sciences physiques
    Par François Charru, professeur des Universités – Université de Toulouse (Université Paul Sabatier/Institut de mécanique des fluides)
  • L’université, lieu de mémoire ordinaire des ego-historien.ne.s
    Par Isabelle Lacoue-Labarthe, maîtresse de conférences – Université de Toulouse (Science Po Toulouse/
    LaSSP)

VIDEO DE LA JOURNEE D’ETUDE DU 7 AVRIL 2023 SUR LES LIEUX UNIVERSITAIRES ORDINAIRES

Entrer dans la lumière… Philippe Picot de Lapeyrouse à l’Académie des sciences par Corinne Labat

Corinne Labat – Chargée de projets
Service Commun d’Étude et de Conservation des Collections Patrimoniales de l’Université Paul Sabatier

Buste de Picot de Lapeyrouse par Bernard Griffoul-Dorval, 1812. Musée des Augustins.

Pour un savant du XVIIIe siècle, qui veut exister sur la scène européenne, un fauteuil à l’Académie des Sciences de Paris assoit une réputation. Mais l’accession est difficile. C’est une histoire de relations, de réseaux, d’opportunités, et en cette fin d’Ancien Régime avoir un ami introduit à la Cour facilite la procédure. Philippe Picot de Lapeyrouse, naturaliste toulousain, qui a obtenu un Brevet (ordre du roi) pour écrire l’Histoire Naturelle des Pyrénées, entame les démarches à partir 1777, et il a, justement, cet ami : il s’appelle Joseph-François Foulquier de Labastide.  Il est toulousain, a fait son droit, est issu de la petite noblesse locale, est fils de capitoul. Il s’intéresse aussi aux sciences : les points communs entre les deux hommes s’arrêtent là. Foulquier vit à Paris et a ses entrées à Versailles. Une partie de leur correspondance a été conservée, et « l’affaire » y est évoqué quelquefois. Il faut demander la permission de présenter deux mémoires lors d’une séance, et obtenir après examen par deux commissaires, le droit de publier sous le sceau de l’Académie. Ensuite, si tout se passe bien, on peut obtenir le premier sésame : devenir Correspondant.

Lapeyrouse a choisi d’écrire un mémoire sur un vautour des Pyrénées et un mémoire sur des coquilles que l’on n’appelle pas encore fossiles : orthocératites et ostracites. Son ami a prodigué quelques conseils : « J’ai trouvé tes mémoires un peu courts et arides. Il faut orner l’Histoire naturelle de quelques fleurs de poésie et rien n’en est plus susceptible ». Et puis la date est enfin fixée : « Je suis assigné à mercredi prochain pour aller moi-même porter à l’Académie des Sciences tes mémoires et les pièces probantes ». C’est donc l’ami qui fera la lecture et la présentation. Et le jour J, le 12 août 1778, dans une lettre écrite le soir même, Foulquier raconte la séance : « Ce grand jour étant venu, M de Cassini dîna chez-moi, et nous fûmes ensemble après cette cérémonie à l’Académie des Sciences. ». De l’importance des relations, toujours : dans la famille Cassini, on est membre de l’Académie depuis trois générations.

Enfin, c’est l’heure, et on franchit le seuil du cénacle. Premières impressions à chaud : « Je fus présenté et parfaitement bien accueilli au milieu de ce peuple de Doctes, il me serait bien difficile de te peindre l’aspect imposant et bien singulier de ce pays scientifique. Dans un carré long d’une très grande étendue dont la décoration annonce l’ancienneté et dans lequel sont répandus dans des éloignements symétriques les bustes de Winslow, de Descartes, de Newton, de Fontenelle, etc. etc. est une table immense. Sur les murs sont de très grandes ardoises couvertes de chiffres, de calculs d’algèbre ou de démonstrations de géométrie. Chaque heure est assignée à différents traités. Quand j’entrais, l’on disputait sur l’astronomie. Tous les érudits ou les curieux de cette espèce de science étaient dans un coin de la salle et s’en donnaient là à qui mieux mieux. L’heure sonna, ce fût le tour de la Chimie Physique, M. Lavoisier lut un mémoire sur les inflammables des marais. Comme la salle est immense le grand nombre d’auditeurs se rend ordinairement près du lecteur, on le critique à chaque instant et jamais objet n’a été rarement plus discuté que quand il a été soumis à cette épreuve ».

Et il faut prendre la parole : « Voici mon tour l’heure sonne. Et M. Le Roy me prie honnêtement de faire à l’Académie les demandes ou les propositions que j’ai à lui faire. Je prends le sire vautour et avec la majesté d’un premier fauconnier, je m’avance l’oiseau sur le poing au milieu de l’assemblée dont je fixe les yeux. Je m’énoncais avec assez de facilité malgré le silence effrayant que l’on m’accordait, je fis en très peu de mots l’histoire du vautour, et l’on nomma Messieurs Grisson et Daubenton pour rendre compte du mémoire qui lui est relatif. Après avoir parlé du vautour, je traitai des orthoceratites. Mais en voici bien d’un autre et s’élève un M. Desmarets qui réclame la priorité de découverte et qui somme l’Académie de déclarer s’il n’est vrai que lui, Desmarets, a déjà remis depuis deux ans des mémoires sur les orthoceratites trouvés en Bourgogne et le dit Sieur Desmarets me dégaine en même temps une suite de planches qu’il a faites graver représentant les différents états des dits orthoceratites. Je n’abandonnai pas ma thèse et me voilà disputant comme un diable et soutenant d’une voix de stentor que la découverte de M. Desmarets ne pouvait rien faire à un naturaliste observant dans les Pyrénées, que la découverte ne peut dater que du moment de la publicité. Enfin l’Académie nomma pour commissaires chargés de rendre compte de ton mémoire Mrs Guetard, Daubenton et Desmarets. C’est moi-même qui priais instamment que l’on nomma M. Desmarets lui-même. On me faisait beaucoup de compliment après cette petite scène mais je leur dis « Messieurs, je n’ai ici d’autre mérite (…) C’est mon ami monsieur le baron de Lapeirouse auteur des mémoires et digne de votre estime qui a seul le mérite et les connaissances dignes de vos éloges. »

 « Conclusion, tu seras très vraisemblablement nommé Correspondant de l’Académie mais cela ne peut pas être fait encore parce qu’il y a des règlements que l’on observe très fidèlement et qui renvoient ta nomination à la fin de l’année, parce qu’il est arrêté que l’on y nomme personne dans le cours de l’année. D’après cela que veux-tu que je fasse de ton ouvrage ? Donne-moi tes ordres dans les deux cas qu’il soit approuvé ou qu’il ne le soit pas. J’ai d’abord à t’observer qu’il sera très difficile de trouver un libraire qui imprime ton ouvrage s’il n’est approuvé par l’Académie. Les libraires de Paris impriment beaucoup de romans et peu d’ouvrages scientifiques ». Quelques semaines plus tard en attendant la délibération des commissaires, Foulquier est confiant d’autant que Daubenton qu’il a revu, a confié qu’il trouvait le mémoire « très bien fait ». Finalement la « Description de plusieurs nouvelles espèces d’orthocératites et d’ostracites» est publiée en 1781, avec l’aval de l’Académie inséré en préambule, signé de la main de Condorcet. Entre temps, Picot de Lapeyrouse est devenu Correspondant de Daubenton pour l’Académie des sciences le 23 août 1780.  Ce n’est qu’un début : à la fin de sa vie il est membre de l’Institut, et correspondant ou membre de plusieurs académies des sciences en France et en Europe, et de nombreuses sociétés savantes. A Toulouse il a été maire de 1800 à 1806, il occupe en 1809 la première chaire d’Histoire naturelle à la (re)création de la Faculté des sciences dont il est aussi le premier Doyen. Sa collection de minéralogie est la plus ancienne des collections naturalistes de l’Université Toulouse III-Paul Sabatier : l’acte de cession définitif est daté du 8 juillet 1823 !

Pyrite cuivreuse (coll.Lapeyrouse, UPS.MIN.PL.177,UT.III-PS).

Exposition

Sources 

Lettre de Foulquier du 12 août 1778 et 3 lettres non datées, Bibliothèque du Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris, MS 1991.

A. Lacroix, Notice sur les membres et correspondants de l’Académie des Sciences ayant travaillé dans les colonies françaises de Guyane et des Antilles de la fin du XVIIe siècle au début du XIXe, lue le 12 décembre 1932, Paris, Gauthier-Villars et Cie, 1932.

24 avril 2023.

Noms de lieux à l’université Toulouse Capitole (par Ph. Delvit)

Professeur Philippe Delvit

Nommer un lieu, c’est déjà marquer son territoire, le faire reconnaître à celui, celle, qui ne saurait de prime abord identifier l’espace.

A Toulouse, comme ailleurs, on a su se livrer à ce jeu de la reconnaissance. Le 29 octobre 2005, la mairie de Toulouse et la faculté de Droit honoraient à la fois l’un des éminents citoyens de la ville, et le distingué doyen de la faculté de Droit, fondateur de l’Université des sciences sociales. Commémoration d’un centenaire. Gabriel Marty est né le 29 octobre 1905. La rue du doyen Gabriel Marty longe maintenant l’emprise du domaine de l’Université.  

DOCTRINA ET VERISTAS

Gravée dans la pierre d’une clef d’arc de porte, rue de l’Esquile, cette forte maxime, Doctrine et Vérité, décorait un immeuble jadis habité par le Droit. Il reste de ces témoignages fossilisés par la pierre et la brique…

Mais trace plus légère, le quartier entourant l’emprise universitaire est habité par la présence de l’institution. Certes, il y a la rue des Lois, fort ancienne. Et dans cette rue, la « Librairie des lois », qui affiche depuis peu près de la place du Capitole son « Accueil des étudiants ». Plus bas vers l’Université, le « Caffé des Lois », dont on imagine que le lien avec la vieille faculté est fort ténu. Une restauration rapide plus tard (« Le régal des lois »), la « Librairie des Facultés », vieille institution aujourd’hui close et désolante par son abandon, vitrine vide, enseigne au vent : l’été 2005 marque pour cette maison le début d’une nouvelle vie, les démolisseurs sont à l’œuvre. Une agence bancaire a comblé depuis le vide laissé par la Librairie des Facultés

Le bar « La Faluche » (remplacé par le « Centre des Lois », vidéo 24H/24) a lui aussi disparu avec son imposte en verre coloré peuplée de faluchards[1]. Dans le prolongement, la place du Peyrou, sa « Brasserie des Facultés » (souvenir fossilisé de la présence de la faculté des Lettres), sa « Briocherie de la fac » fort récente du même nom. Vers Saint- Sernin, rue Emile Cartailhac, l’Hôtel de l’Université loge à prix modique. La rue des Salenques affiche son « Droit au pain » (un peu facile, ce quignon d’humour), et la rue Lacrosses, un « Fac copy » cédant à l’anglicisme prétendu tel et ambiant, autant qu’à la propension de certains étudiants à accumuler les polycops.

Mention spéciale au Foyer de l’Etudiant, rue des Lois, ouvert en 1943. Sur le linteau de la porte d’entrée, un jeune homme, en pantalon de golf, se chauffe auprès du feu.[2]

Mais plus sérieusement, à Sciences sociales, comme dans d’autres emprises universitaires, on s’est employé depuis plusieurs générations à poser des jalons. Non, d’ailleurs, sans que des héritages, des logiques différentes, n’interviennent pour rendre moins lisible une cohérence revendiquée.

PALIMPSESTES

Sciences sociales regroupe, depuis 1971, la faculté de Droit, celle de Sciences économiques, et les entités déjà identifiées, ou émergentes, comme le fut Administration Economique et Sociale (AES) en 1973.

C’est dire qu’avant cette date, la faculté de Droit est LA puissance, autour de laquelle tout se structure.

La vieille faculté de Droit offre son porche d’entrée rue Lautman. Colonnes de pierre portant un balcon en saillie de la façade, lourde porte à deux battants ouverte dans un arc de brique en plein cintre ; la clef de l’arc, en pierre comme les colonnes, porte gravé FACVLTE DE DROIT, en lettres soulignées de rouge : on entre bien dans le royaume des spécialistes du droit. [3]

Bien plus tard, en novembre 1970, sont reçus les premiers bâtiments destinés à la nouvelle université. Ces bâtiments sont élevés sur une ancienne emprise militaire, bien national venu de la Révolution, et transformés en Arsenal au XIXe siècle : désormais, Vieille Fac et Nouvelle Fac se toisent de part et d’autre du parking, non sans que soient annexés les locaux de l’ancienne Faculté des lettres, entre la rue des Salenques et la rue Lautman (l’université Toulouse-Mirail entre définitivement dans ses meubles et immeubles en 1973).[4]

Les relations entre les deux républiques, celle des Lettres et celle du Droit, furent parfois orageuses. D’ailleurs un mur, construit à l’initiative de la faculté de Droit, séparait physiquement les deux entités.[5]

Une promenade quasi paléographique dans les couloirs de l’ex-Faculté des lettres livre des surprises. Un encadrement de porte laisse voir, dans l’épaisseur des couches de peinture, la destination passée du local. « Cabinet du Doyen », révèle le jeu de la lumière. Là était le siège occupé par Jules Marsan entre les deux guerres, et celui que quitta à la fin des années 1960 Jacques Godechot pour les terres de mission du Mirail. [6]

A peine quelques pas plus loin, autre écriture dévoilée dans la matière, « Salle du Conseil ». Tranquille bibliothèque aujourd’hui, loin de l’agitation des motions d’un autre siècle.

Quant à la « Manu », la Manufacture des Tabacs de l’Etat, son arrivée dans l’escarcelle d’UT1 est de beaucoup plus récente, 1994.[7]

Fallait-il se contenter dans cet ensemble architectural composite d’un défilé anonyme de salles, d’amphithéâtres ? Ou au contraire choisir des références qui fassent lien avec les grands noms de l’université, ou de ses disciplines ?

UN NOM, DES MAÎTRES / ESPACES ACADÉMIQUES

La nouvelle faculté des Sciences avait d’emblée honoré Paul Sabatier, prix Nobel de chimie en 1912.[8] La faculté des Lettres avait donné le nom de son ancien doyen, Jules Marsan, au seul amphithéâtre dont elle disposait dans ses bâtiments primitifs de la rue des Salenques.[9]

Entourée en partie de voies neuves qui rappellent les noms de ses anciens professeurs de la vieille faculté des Lettres, comme si elle voulait se donner un espace de connaissance et de reconnaissance, la nouvelle université de Toulouse-le-Mirail est encore aujourd’hui dans cette expectative de baptême. Le nom de Jean Jaurès, lié à la faculté des Lettres, mais au temps de la rue des Lois, a été, ou est souvent cité. Le président Rémy Pech (2001-2006) avait ainsi souhaité honorer la mémoire de l’homme, du défenseur de la paix mort pour avoir détesté l’inéluctabilité de la guerre à la veille du terrible affrontement d’août 1914.[10]

La vieille faculté de Droit n’avait pas ignoré ce besoin d’identifier un espace, en l’occurrence juridique.

Au début du XXe siècle, alors qu’elle a déjà constitué une galerie des professeurs, voulue par le doyen Antonin Deloume (1900-1906), la faculté imagine d’identifier les salles d’études, ou celles qui voient délivrer les enseignements magistraux.

Une délibération de l’Assemblée de la faculté (19 mars 1919), pose le principe, jette son dévolu sur « Saint Louis, Raymond VII, Cujas, Pothier, Dumoulin, Domat, Turgot, Bodin, Furgole, Deloume, Brissaud, Bonfils, Beudant, Chauveau et Garrigou. On réserve le nom de Jean de Garlande. » Et on « laisse à Monsieur le doyen le soin d’attribuer à chaque salle l’un des noms ci-dessus ».[11]

A travers ce choix éclectique, les autorités juridiques sont récompensées, celles de la maison (Furgole, Deloume, Brissaud, Bonfils, Beudant, Chauveau[12]), ou passées par la maison (Jean Bodin, Jacques Cujas)[13] , ou extérieures mais fort notables (Pothier, Dumoulin, Domat[14]). Quelques grandes figures du panthéon national (saint Louis le roi justicier, Turgot le sauveur d’une monarchie qui ne voulut pas l’entendre)[15]), et local (Jean de Garlande ; Raymond VII, après tout contributeur obligé de la première université[16]) s’ajoutent à la liste, close par un généreux donateur, le notaire Maurice Garrigou (1846-1912[17]).

En définitive, et à part Maurice Garrigou, aucun nom de la liste ne fut jamais utilisé du temps de la seule faculté de Droit. Paradoxe, la mort de Maurice Hauriou, qui avait marqué sa volonté de baptiser les espaces de la faculté, va donner l’occasion de passer à l’acte.

 L’Assemblée de la faculté de Droit, dans sa séance du 3 novembre 1929, décide à l’unanimité de rendre ainsi hommage au Maître et ancien doyen : la salle Maurice Hauriou est née.[18] .Vestiaire où l’on déposait et prenait la robe, salle où se réunissaient les collègues, où s’échangeait ce qui fait la saveur d’une vie professionnelle, elle était le cœur de la vieille faculté. Quatre ans plus tard, à l’occasion du terme des travaux effectués dans la salle des Actes, le doyen Cézar-Bru propose à ses collègues de l’Assemblée de donner le nom d’Antonin Deloume à la salle. Chose faite, le transport de la toile représentant le Maître marquant visuellement la dédicace.[19]      

Mais il fallut attendre vraiment le début des années 1980 pour voir se fixer une politique dans ce domaine.

Certes, l’émotion qui avait suivi la mort de Gabriel Marty (octobre 1973), le fondateur et premier président de l’Université, avait immédiatement été suivie d’une volonté exprimée de marquer le territoire de la mémoire universitaire. La séance du conseil de l’Université du 30 octobre 1973, la première après le décès, en fournit la preuve éloquente. Un élu étudiant, Michel Cassignol, propose alors, avant de passer à l’ordre du jour, un vote préliminaire destiné à baptiser Amphithéâtre Gabriel Marty le plus grand amphi de l’Université. Pour se faire répondre de suite par le président d’âge, le professeur Hébraud, « qu’un vœu dans ce sens lui a été présenté lors de la réunion générale des enseignants par Monsieur SICARD »[20]

Finalement, le Conseil d’université du 21 janvier 1979 prend une double décision.

La première, d’attribuer à la salle du Conseil le nom de Gabriel Marty, qu’elle porte depuis lors.

La seconde, de « perpétuer la mémoire d’anciens maîtres de l’Université, en donnant leur nom à des amphithéâtres ou à des salles de l’Université ». Proposée par le président Michel Despax (1978-1983), cette idée est adoptée, et cet honneur réservé exclusivement « à des personnalités marquantes de notre Université ». Une voix, celle du professeur Jean-Arnaud Mazères, se fait entendre pour ouvrir le dispositif à des personnalités extérieures, ce qui est refusé.

Une commission se réunit le 4 février 1980, sous la présidence du professeur Max Cluseau, premier vice-président de l’Université, pour fixer le choix des noms.

Ceux des professeurs Byé, Boyer, Couzinet, Dupeyroux, Gabolde, Magnol, Mestre, Plassard, sont retenus, et également, mais à part, celui de Jacques Cujas pour le grand amphi de la Vieille Fac[21].

Car ce dernier n’occupa jamais de chaire dans la vieille faculté, ce qui le fit écarter dans un premier temps par le vote du Conseil réuni le 20 juin 1980……

Soulignons que tous ces noms ne furent pas forcément utilisés (ainsi celui de Jean-Benoît Plassard), et que l’application de cette résolution fut perturbée par des éléments extérieurs. Le décès, inopiné, du fondateur de la filière AES, Pierre Montané de la Roque (20 décembre 1981), amena AES à réclamer l’honneur du baptême d’un  amphithéâtre du nom de son fondateur[22]. Vœu entérinée par le vote du Conseil de l’Université du 23 juin 1982.

Le temps continuant sa marche, et la mort fauchant tel et tel maître, la première désignation dut être complétée. Tel fut le rôle d’une commission que le Conseil d’université mit en place par sa décision du 3 juin 1987 (sans noter aucunement la redondance avec la première instance). Le nom de Cujas revient, ceux de Dauvillier, Hebraud (le doyen d’âge du premier Conseil suivant la mort de Gabriel Marty), Maury, Raynaud, sont ajoutés.[23]

Enfin, le Conseil d’administration du 15 décembre 1992 applique formellement des décisions qui, jusqu’alors, n’étaient pas transcrites dans la géographie universitaire, sauf pour les salles Garrigou, Hauriou, Marty, et pour l’amphi Montané de la Roque, dûment identifiées. Cette application est menée de manière fort différente, suivant que l’on considère les amphis, tous nommés du nom choisi, et les salles (Byé, Gabolde, Magnol), qu’aucune signalétique n’indique à l’attention de l’utilisateur. La mémoire même de cette désignation est aujourd’hui perdue.

Ajoutons l’hommage fait aux professeurs Despax (décédé en 1997)[24] et Ourliac (décédé en 1998)[25] , celui dédié à la Manufacture des Tabacs au professeur Isaac (disparu en 2000)[26], et la liste sera presque complète. Il ne reste plus à mentionner, à Albi cette fois-ci,  que le grand amphi du Centre universitaire, alors délocalisation d’UT1, décoré du nom de Guillaume de Cunh, et dans le même bâtiment la salle Portalis cela sur proposition d’Olivier Devaux, vice-président de l’Université et directeur du site pour les formations juridiques (1993-2002).[27]

Le décès du professeur Jean-Jacques Laffont (mai 2004), l’envergure internationale de ses travaux, sa position, souvent mise en avant, de « nobélisable », ne pouvaient que se transcrire dans le paysage. Chose faite, et double nouveauté : pour la première fois, le nom d’un professeur, économiste, va apposer son souvenir sur un bâtiment entier de l’Université, d’ailleurs celui dans lequel la structure créée par lui exerce ses talents ; cette dédicace inaugure un processus qui, jusqu’alors, n’avait concerné ni les autres bâtiments de l’Université, ni ceux de la Manufacture des Tabacs.[28] 


[1]             – La faluche était, il y a encore quelques années, le couvre-chef (large béret noir agrémenté d’insignes nombreux et variés, quoique codifiés) permettant de reconnaître, au moins dans les moments d’affirmation officielle, les étudiants des Corpos. Ces derniers disaient alors, dans un accent de vérité presque historique que cette faluche était LE signe de reconnaissance des étudiants, ce qui était le cas à la faculté de Droit avant guerre (celle de 1939).

              La Mission Culture d’UT1 (1993-1994) a fait clicher ce témoignage visuel de la présence identifiée des étudiants de jadis (tirages conservés dans le fonds photo de l’Université).  

[2]             – Après avoir servi de base aux militants et à l’organisation de l’AGET-UNEF pendant les années 1960 et 1970, le bâtiment vient d’être réhabilité (printemps 2005), et abrite les activités du Pôle Européen, rebaptisé Réseau Universités Toulouse Midi-Pyrénées, RUTMP.

              1943 est l’année, à Toulouse comme dans l’ancienne « Zone Nono », où la présence allemande ôte les dernières illusions sur le Maréchal à ceux qui voulaient en avoir. A la faculté de Droit, le professeur André Hauriou va disparaître pour Alger ; des étudiants en Droit, comme Edgar Nahoum (Edgar Morin) et d’autres de ses condisciples, rejoignent la France Libre, ou la Résistance intérieure, par des itinéraires difficiles, en y perdant parfois la vie. Disons que le mouvement fut loin d’être général, et que d’autres, maîtres et étudiants, discernèrent mal le sens national, tant peu être fort le réflexe de la légitimité juridique réelle ou supposée.   

[3]             – La clef de l’arc a été gravée à l’occasion des travaux d’embellissement préparant le VIIe Centenaire de l’Université, en 1929. Recueil des délibérations de l’Assemblée de la faculté de Droit, Arch. UT1, 2Z2- 17, 28 novembre 1928, p. 144. La véranda sur le parc est également réparée pour l’occasion.

[4]             – La rue Lautman, qui honore le sacrifice d’Albert Lautman (1908-1944), élève de l’Ecole Normale Supérieure, enseignant de la faculté des Lettres, fusillé à Bordeaux en 1944, s’est substituée à la rue de l’Université, appellation précédente.

[5]             – Ce mur existait antérieurement en partie, il est visible sur les tirages photographiques pris à l’occasion du VIIe centenaire de l’Université de Toulouse. Il a donc dû être prolongé, du côté de l’actuel amphithéâtre Cujas. Délibération dans Registre des délibérations de l’Assemblée de la faculté de Droit, 1950.

              Postérieurement, une haute et forte grille de fer surmonta ce mur, pour le rendre infranchissable. Le président Saint-Girons (1993-1998) en débarrassa l’Université.

[6]             – Originaire de l’Est de la France, né à Lunéville en 1907, Jacques Godechot décroche l’agrégation d’Histoire en 1928. Il prend un dur contact avec Toulouse en juin 1940 : officier d’Etat- Major, c’est là que s’arrête sa Campagne de France. Le statut des juifs et son application l’écartent de l’Education nationale, qu’il retrouvera après la Libération. Historien spécialiste de la Révolution, et des « révolutions atlantiques », il mène les destinées de la faculté des Lettres pendant une autre révolution (?), celle de mai 1968. Arrivé au Mirail, il est en charge de l’UFR Histoire. Sa retraite studieuse se clôt par la préparation des commémorations du bicentenaire de la Révolution qu’il a à peine le temps de voir. Il meurt en 1989. Son nom a été donné à la bibliothèque de l’IEP de Toulouse par les soins de son directeur du moment, le professeur André Cabanis.

[7]             – Chose non exceptionnelle, le tabac aime décidément le droit. La Manufacture des Tabacs de Lyon a été elle aussi reconvertie à usage universitaire, et affectée à Lyon II-Jean Moulin. Sur la Manufacture des Tabacs de Toulouse, consulter la thèse de Troisième cycle Lettres soutenue en 1967 à la Faculté des Lettres et Sciences humaines de Toulouse par Jean Heffer, La Manufacture des Tabacs de Toulouse au XIXe siècle- 1811-1914, 222 pages plus annexes. Les bâtiments actuels furent élevés de 1888 à 1893.

[8]             – Fondée par le décret 69. 1260 du 18 décembre 1969, l’Université Toulouse III choisit de porter le nom de Paul Sabatier (1854-1941), l’un de ses professeurs, prix Nobel de chimie en 1912. Consulter, pour la défense et illustration, le site web de l’institution éponyme.

[9]             -Jules Marsan (1867-1939). Doyen de la faculté des Lettres de Toulouse en 1931. Né à Marseille, venu de l’Ecole Normale Supérieure, passé par Aix- en- Provence et Toulon, il est nommé à Toulouse, d’abord au Lycée, puis à la faculté des Lettres. Spécialiste de la littérature romantique, auteur inspiré de nombreux ouvrages relatifs à ce domaine, cet esprit très ouvert fut, dans son hôtel du boulevard de Strasbourg (en fait celui de la famille de sa femme, Geneviève Paulhac), l’un des personnages du Toulouse de l’entre-deux guerres.

              Si le nom de Jules Marsan est resté, par contre a disparu celui de Daniel Faucher (1882-1970), grand géographe toulousain que la faculté avait voulu honorer en baptisant de son nom l’une de ses salles (dans laquelle s’est tenu, le 21 janvier 1967, un colloque « Droits et devoirs d’une métropole d’équilibre », sous la présidence du doyen Godechot, cf. Faculté des Lettres et Sciences humaines de Toulouse, Bulletin d’information, n°10, 10 janvier 1967, ronéoté, n. p.).

[10]           -Jean Jaurès (1859-1914), au début de sa carrière politique (il était maire adjoint de Toulouse entre 1889 et 1892), a fréquenté la faculté des Lettres, alors juste construite. Ce qui ne l’a pas empêché de prendre une inscription à la voisine faculté de Droit, qui conserve sa fiche d’étudiant (Arch. UT1, 5Z1), et un exemplaire de sa thèse complémentaire rédigée en latin, comme le veulent les canons du temps.

[11]           – Arch. UT1, 2Z 2 16, 19 mars 1919. La proposition émane du doyen Hauriou, et est accueillie à la majorité des voix.

[12]           – A l’exception de Brissaud, tous les professeurs de ce contingent ont leur effigie dans la Galerie de l’Université. Pour consulter leur biographie, on renvoie au travail fait par la Mission Archives, et publié en décembre 2005 par les Presses de l’Université, Toiles, gravures, fusain et sanguine…Une galerie de portraits à l’Université, 80 pages.

              Jean Brissaud (1854-1904), étudiant en Droit à Bordeaux, a soutenu sa thèse en 1879. A Berne jusqu’en 1883 (il est excellent germaniste), il passe ensuite à Montpellier, puis rejoint Toulouse (1885), où il occupe bientôt la chaire d’Histoire générale du droit. Voir la « Notice » le concernant dans les Annales du Midi, janvier 1905, sous la plume de ses collègues Houques- Fourcade et Fourgous.

[13]           -Jean Bodin (1528-1598), père vénéré des politologues, a commis aussi un magnifique et déroutant Démonomanie des sorciers, paru en 1580, qui fait moins honneur à son auteur que les Six livres de la République, et peut contribuer à inspirer un salutaire droit à la critique vis-à-vis de tout auteur de système ; Jacques Cujas (1522-1590), notice et portraits dans la Galerie de l’Université.

[14]           – Jean Domat (1625-1696), jurisconsulte lié à Blaise Pascal, qui lui confia ses papiers. Né à Clermont-Ferrand (sa ville natale lui a élevé une statue), Jean Domat publie Les lois civiles dans leur ordre naturel (1689- 1694). Ses Quatre livres du droit public ne sont édités qu’en 1697, après sa mort.

              Robert-Joseph Pothier (1699-1772), l’une des autorités invoquées par les pères du Code civil. Né à Orléans, Pothier y est conseiller au Présidial. La modestie et la dignité de sa personne, la clarté de ses écrits, sont des qualités que l’on retrouve sous la plume de ses biographes. Ces derniers relèvent souvent qu’il fut un opposant résolu de l’utilisation de la torture en matière judiciaire. 

              Charles Dumoulin (1500-1566), juriste ardent partisan de l’unification du droit contre la disparité des coutumes. Cette unification passe pour lui par la supériorité de la coutume de Paris sur toutes les autres.

[15]           – Anne-Robert-Jacques Turgot, baron de l’Aulne, ou de l’Eaulne (1727-1781). Intendant de la généralité de Limoges, il symbolise l’administration éclairée (juste, mais ferme) aux yeux de ses admirateurs, physiocrates et philosophes. Cette qualité lui vaut de paraître comme le ministre des grandes réformes (1774), au début du règne de Louis XVI, qui finit par le renvoyer (1776), sans que ses réformes puissent lui survivre vraiment. Son prestige, et son auréole de victime de la Cour, éclipsent son frère Etienne- François (1721-1789), gouverneur de la Guyane en 1764-1765, qui dut régler, non sans dommages pour lui, les suites de la désastreuse opération de Kourou (1763). Le père des deux frères, Michel-Etienne (1690-1751), prévôt des marchands, fut à Paris un remarquable administrateur. Un plan de Paris, magnifique mise en perspective de la ville sous Louis XV, porte son nom (le plan Turgot, dont la BU de l’Arsenal a le bonheur de posséder un exemplaire).

[16]           – Jean de Garlande. (1190- vers 1252). Anglais de nation, il est étudiant à Paris. Grammairien, musicien, il enseigne à Toulouse dans les années 1220. Sa caution est invoquée aujourd’hui par l’université Toulouse-le-Mirail pour souligner la longue antériorité des études littéraires à Toulouse (voir le site web de l’université). 

              Raymond VII (1197-1249). Comte de Toulouse après la mort de son père, en 1222, il doit signer le traité de Meaux-Paris (1229), dont l’une des clauses prévoit la création d’une université à Toulouse, dont les maîtres sont payés sur la cassette du comte. A terme, ce document scelle le destin de la ville et du comté, qui passent sous l’influence capétienne. Le frère de « Saint Louis » (Louis IX, né en 1214, roi de 1226 à 1270, canonisé vingt-cinq ans plus tard à la très grande satisfaction de son petit-fils Philippe le Bel, et après des manœuvres diplomatiques bien conduites), Alphonse de Poitiers, épouse Jeanne, la fille unique de Raymond VII. En l’absence de postérité du couple, et conformément au droit féodal du moment, le comté de Toulouse revient, à leur mort, au roi. Chose faite en 1271.

[17]           – A l’occasion de la rénovation de la salle qui porte son nom, la Bibliothèque universitaire a mené une enquête digne des plus fins limiers pour cerner la discrète personnalité du donateur, dont le père, notaire lui aussi, exerçait sa charge à Bône-Annaba (Algérie). Une plaque apposée à la porte de la salle qui porte son nom (Ancienne faculté) retrace l’itinéraire de vie de Maurice Garrigou, ancien étudiant de la faculté de Droit de Toulouse.

[18]           – Arch. UT1, 2Z 2 17, p. 175, proposition du doyen Cézar-Bru. Ce même jour est adopté le principe de l’érection d’un monument dédié à Maurice Hauriou. Sur la salle, lire la plaquette éditée par le CTHDIP en juin 2005, à l’occasion des Journées internationales d’Histoire du droit, La salle Maurice-Hauriou. Un lieu de mémoire à l’Université.

[19]           -Registre des procès-verbaux de l’Assemblée de la faculté de Droit, Arch. UT1, 2Z2- 5 mai 1933. Sic transit gloria mundi… Ce lieu, pourtant hautement symbolique, a perdu dans les bouleversements qui ont affecté l’Université aux temps de sa très forte croissance en effectifs jusqu’au nom de l’ancien doyen. Plus rien n’indique qu’elle fut la salle des Thèses de la faculté, banalisée qu’elle est en plusieurs salles de cours. Dommage, très dommage.

[20]           – Registre des procès-verbaux du conseil d’Université- Formation pleinière (sic)– Du 5 janvier 1971 au 20 décembre 1974, 30 octobre 1973, pp. 2-3. Registre conservé au Secrétariat général. Le professeur Germain Sicard, historien des institutions, auteur d’une exceptionnelle et novatrice thèse, Aux origines des sociétés anonymes. Les moulins de Toulouse au Moyen Age, Armand Colin, 1958, 408 pages pour sa version imprimée dans la collection « Affaires et gens d’affaires », fut le directeur de l’UFR 1er Cycle Droit, et régenta de longues années les destinées de la section Histoire des institutions et des faits sociaux.

[21]           – Séance mémorable que celle de ce jour. On s’y apostrophe aussi sur la participation ou non de l’Université aux solennités prévues pour marquer le 750e anniversaire de sa création (1929-1979). Des voix, et des écrits, y dénoncent des « cérémonies à la fois humiliantes et somptuaires », le tout dans un climat, chez les opposants, de ré-écriture de l’histoire assez distrayant. L’Université Toulouse-Mirail avait déjà donné son accord de principe, que refusa Sciences sociales, ce qui fit capoter l’ensemble de la manifestation.

              Les professeurs Boyer, Dupeyroux, Gabolde, Magnol, Mestre, Plassard figurent dans la Galerie de portraits de l’Université. Voir là leur notice biographique.

              Paul Couzinet (1900-1977). Né à Toulouse, il va après l’agrégation être détaché à Hanoï, étape alors fréquente dans le cursus du jeune universitaire. Il revient en 1938 à Toulouse, et y confirme sa veine publiciste, en assurant le cours de Droit international public. Il ne dédaigne pas non plus l’Histoire des doctrines économiques, qu’il enseigne avec le Droit administratif. Il est le premier directeur de l’IEP de Toulouse, lors de sa création (1948), et cela jusqu’en 1955.

              Le professeur Maurice Byé. Né en 1905, est d’abord brillant étudiant à Lyon. Il y obtient les grades de docteur en Droit et ès Lettres en 1928. Enseignant en poste à Paris, il arrive à Toulouse en 1933, et y occupe, non sans difficulté, la chaire d’Economie politique à partir de 1936. En mission au Brésil avant 1939, il publie postérieurement des ouvrages de référence sur l’économie du développement. Il quitte Toulouse pour Paris en 1948, où il poursuit ses enseignements, en économie politique et relations économiques internationales spécialement. Il est un collègue de Max Cluseau, et unique représentant de cette filière économique dans le choix des dédicaces. On peut y voir la transcription écrasante, et pas seulement du point de vue du symbole, de la prépondérance des juristes dans la vieille faculté, et par proximité dans les premiers pas de la nouvelle Université. Maurice Byé décède en 1968.

[22]           – Pierre Montané de la Roque (1921-1981). Il fait toute sa carrière à la faculté de Droit, et donc plus tard à l’Université Toulouse 1. Publiciste, il œuvre en Droit rural, en International public, et avant les indépendances, professe un cours en Législation d’Afrique du Nord. Grand amateur de rugby, et à ce titre ardent partisan de l’entrée du sport à l’Université, il est aussi porteur des premières années de la filière AES, fondée en 1973.

              Les éloges le concernant prononcés par le président Despax, le professeur Dupeyroux, et par Monsieur Bach, de l’Association sportive de l’Université, dans Annales de l’Université, tome XXIX, 1982, pp. I- XII.

[23]           – Jean Dauvillier (1908-1983). Historien du Droit, définitivement en poste à Toulouse à partir de 1940. Il a professé en des spécialités aussi variées que l’économie politique, le droit canonique, le droit civil, le droit romain. Très fin connaisseur des chrétientés orientales, il en était l’un des spécialistes reconnus et influents. Son éloge dans les Annales de l’Université, tome XXI, 1983, par Germain Sicard, pp. I- III.

              Pierre Hébraud (1905-1983). Arrivé à la faculté de Droit de Toulouse en 1935, privatiste, directeur de l’Institut d’Etudes judiciaires de 1962 à 1973. Son éloge dans les Annales de l’Université, tome XXXI, 1983, par le professeur Roger Merle ; son portrait, et la notice d’accompagnement, dans la Galerie de l’Université.

              Jacques Maury (1889-1981). A Poitiers en début de carrière (1920), il rejoint Toulouse Il y exerce ses talents de privatiste, dans les cours de Droit civil, de Droit international privé. Doyen de la faculté de Droit de Toulouse de 1947 à 1949, il abandonne cette charge pour convenance personnelle, ses collègues lui conférant alors l’honorariat.

              Pierre Raynaud (1910-1991). Né à Castres, il est agrégé en 1938. Il rejoint la faculté de Droit de Toulouse et y assure le cours de Droit civil à partir de 1941. Après la Seconde guerre mondiale, il passe quatre ans au Caire (1946-1950), avant de revenir à Toulouse, et d’y terminer sa carrière. Il est l’auteur remarqué de manuels en droit privé, de concert avec le doyen Marty (« le Marty et Raynaud », dont la première mouture, 1957, fut suivie de beaucoup d’autres, et ce jusqu’au début des années 1990, bible de générations d’étudiants privatistes débutants). Il est donc le seul à avoir été honoré de son vivant par la distinction accordée par ses collègues.

[24]           – Michel Despax (1929-1997), troisième président de l’Université des Sciences sociales de 1978 à 1983. Ses travaux sur le droit de l’Environnement et le droit social, le droit du travail, firent et font autorité, comme ceux d’un maître très novateur dans ces disciplines.

[25]           – Paul Ourliac (1911-1998). Homme aux multiples et complexes facettes, il fut chef de cabinet de Jérôme Carcopino sous Vichy (1941-1942). Celle qu’on préfère, et qui ne peut, elle, recevoir que compliments, était celle du Chartiste. Elle lui a donné la passion de la recherche des sources, des textes et de leur édition critique. Il se livra à cette passion jusqu’après sa retraite, au sein de l’Institut d’Etudes Méridionales, rattaché à l’Université Toulouse II-le-Mirail. Historien des institutions, il fut aussi le deuxième directeur de l’IEP de Toulouse, jusqu’en 1980, et le maire-adjoint de Toulouse, pendant la première mandature de Pierre Baudis (1971-1977).

[26]           – Guy Isaac (1940-2000). Né au Maroc à Meknès, il reçoit sa formation universitaire à la faculté de Droit de Toulouse, et à l’Institut d’Etudes Politiques de la même ville. Agrégé en 1968, publiciste, il est professeur titulaire à UT1 en 1972. Il en est le quatrième président de 1983 à 1989, mandat dont il démissionne à la suite d’un conflit avec le ministre de l’Education nationale, de la Recherche et des Sports, Lionel Jospin (1988-1991), alors en recherche d’un positionnement toulousain autre que la députation de la Haute-Garonne. Les collègues de Guy Isaac lui confèrent l’honorariat de la présidence. Il se lance alors décidément en politique. Maire-adjoint de Toulouse en charge des relations et des affaires internationales dans l’équipe municipale de Dominique Baudis (1989-1993), il est postérieurement nommé recteur de l’académie de Besançon (1993-1995), puis de celle de Clermont-Ferrand (1995-1999). Il décède brusquement au cours d’une mission à Budapest.

[27]           – Mais on peut objecter qu’Albi n’est plus aujourd’hui dans la sphère UT1, puisque le Centre Universitaire de Formation et de Recherche Jean-François Champollion est un EPA- Etablissement Public Administratif-, en recherche d’autonomie depuis le décret de création de 1997. Le campus d’Albi est installé dans l’ancienne caserne Lapérouse, largement reconfigurée, et est l’un des quatre sites du CUFR (avec Rodez, Castres et Figeac).

              Né à Rabastens, Guillaume de Cunh est actif au début du XIVe siècle, et décède en 1336.

              Jacques-Etienne-Marie Portalis (1746-1807) est décoré des plus flatteuses épithètes, quel que soit son biographe, ou la plume qui effleure sa carrière. Avocat au Parlement d’Aix avant la Révolution, il connaît des jours difficiles sous le Directoire, qui le fait arrêter et déporter alors qu’il est membre du Conseil des Anciens. L’un des pères du Code civil, il a pendant les travaux préparatoires de l’œuvre des mots fort durs pour la femme et sa condition juridique : mais ne sont-ils pas ceux de l’opinion alors commune ? Négociateur du Concordat de 1801, grande affaire du moment et volet essentiel du retour à la paix civile pour Bonaparte, il est en charge de l’Intérieur et des Cultes au moment de son décès. Ce dernier donne l’occasion d’une pompe funèbre honorée par tous les grands corps de l’Etat.

[28]           – On a vu supra que la tentative faite par Max Cluseau avait fait long feu. Maurice Byé est à ce jour inconnu dans les couloirs d’UT1. Sur la carrière exceptionnelle à beaucoup de titres de Jean-Jacques Laffont, l’article paru dans Encyclopaedia universalis, Universalia 2005, « Les vies, Jean-Jacques Laffont, 1947-2004 », p. 453. Le bâtiment concerné est, à la Manufacture des Tabacs, le M F, dans lequel l’IDEI- Institut d’Economie Industrielle, structure hébergée par UT1, a pris ses quartiers, accompagné par le GREMAQ-Groupe de Recherche en Economie Mathématique et Quantitative, non sans liens avec le premier nommé. 

Professeur Philippe Delvit : Philippe.Delvit@ut-capitole.fr

Texte de 2005.

Et si on parlait de la « Capa » (la capacité en droit) ? par Ph. Delvit

Philippe DELVIT – Professeur des Universités – octobre 2022

Philippe.delvit@ut-capitole.fr

UN BREF RAPPEL

La capacité en Droit (la Capa) a été mise en place en 1804, à un moment où les Ecoles de droit (dont celles de Toulouse en 1805) étaient refondées par Napoléon Ier après la parenthèse révolutionnaire. Toutes les Universités avaient effectivement été supprimées, le pouvoir estimant alors supérieures les grandes écoles techniques : les Mines, fondées avant la Révolution en 1783 ; Polytechnique (1794) ; Ecole normale supérieure (1794) ; Saint-Cyr (1802) et d’ailleurs nettement plus tard Centrale (1829), …

BAC ET CAPA

Un élément essentiel à saisir : la Capa est donc antérieure au bac, qui n’est pas formaté en plus à l’origine pour donner une formation à la fois pratique et de base en Droit. De la sorte, son utilité originelle, L 13 mars 1804 est grande. La Capa est destinée à donner aux praticiens du droit, et spécialement aux avoués, un socle efficace (praticiens du droit dont le régime impérial fait aussi sa base, personnes et fonctions). Les avoués sont des officiers ministériels dont les fonctions ont disparu depuis le 1er janvier 2012, réunies et fusionnées dans la profession d’avocat (on parlait de cette fusion depuis plus d’un siècle…).

Quant au baccalauréat (le bac), il faut attendre 1808 pour qu’il soit mis en place, c’est-à-dire à peu près en même temps que l’Université impériale. L’institution met un an (1808-1809) à trouver son premier équilibre. Le bac de Napoléon ne ressemble d’ailleurs en rien au bac de 2022. 

Sur le site Service public, pas un mot sur l’origine du « bac »

En effet, il faut attendre les années 1890 pour que le bac commence à adopter le faciès du siècle dernier, et les années 1960 pour sa formule contemporaine. Quelques jalons :

  • le bac n’est ouvert qu’aux jeunes-mâles exclusivement à l’origine – issus d’une strate supérieure et possédante de la société ;
  • la première bachelière, Julie Daubier (1824-1874, elle-même issue d’une petite bourgeoisie de province bien assise), obtient le parchemin en 1861, non sans de vastes et grossières oppositions (dont celle du ministre de l’Instruction) ;
  • le nombre des bacheliers est très faible au début du siècle dernier (1% et moins de la classe d’âge), quelques petits milliers, 

De la sorte, la Capa a vu son public et son territoire s’agrandir au cours du XIXe siècle. Mais par contre, avec la généralisation très grande de l’accès au bac (même avant Lionel Jospin et la loi d’orientation de 1989, prévoyant d’ici 2000 d’amener 80% de la classe d’âge au niveau du bac, et non de délivrer le bac à ces mêmes 80 % comme cela a souvent été traduit) et avec la multiplication des formules et spécialités, un mouvement contraire s’est amplifié. Ce d’autant plus que depuis le milieu des années 1950 sont mis en place des dispositifs permettant de contourner l’absence de bac. L’ESEU Examen Spécial d’Entrée à l’Université, décret n° 56-1201 du 27 novembre 1956, est spécialement à distinguer dans ce paysage.

Il faut intégrer aussi la place de dispositifs comme la VAE, Validation des Acquis de l’Expérience (vers 1990 pour la VAP, Validation des Acquis Professionnels, et VAE à partir des années 2000 ) qui minorent aussi l’intérêt de la Capa dans le domaine juridique puisqu’il existe des voies parallèles et gratifiantes.

Pour une étude bienvenue sur l’historique général de la Capa, à jour il y a 25 ans, de Norbert Olszak, « La Capa, deux siècles de promotion sociale », 1998, …

UN EXEMPLE : LA CAPA A LA FACULTÉ DE DROIT DE TOULOUSE (1888-1966)

Pourquoi ces dates ? Ce sont celles d’un registre de Certificats de capacité en Droit, conservé aux Archives UT Capitole, 2Z3-1, 126 pages.

Les certificats sont recensés en numérotation continue du n°1, au n° 1761.

La première inscription portée sur le registre est celle de Simon Bardot (16 juillet 1888), originaire de Monclar (Lot-et-Garonne ; arr. Villeneuve-sur-Lot).

On voit qu’il s’agit d’une fiche standard, cartonnée, destinée aux bacheliers. Un onglet Capacité, collé sur le coin supérieur droit, indique que justement on n’est pas dans la situation habituelle des postulants juristes de première année de licence, porteurs du sésame bac…

La fiche de Simon Bardot (Archives UT Capitole, 5Z3). 70% de la taille OR pour la numérisation infra

La dernière fiche en numérotation continue est le n° 1761 :

Séraphine Torregrosa, session de novembre 1953.

La numérotation continue cesse à cette date, la structure de la Capa s’étant complexifiée.

On voit donc qu’en moyenne 27 Capa sont délivrées par an sur ce laps de temps (1888-1953).

Cette moyenne est trompeuse, en effet, le chiffre des Capa délivrées peut monter nettement (session de juin 1936 : 43 Capa, p. 49-52), comme être moins important suivant les années.

De plus, et même si ce volume semble faible, il faut avoir présent à l’esprit que les effectifs totaux, toutes formations confondues, de la Faculté de droit de Toulouse sont très faibles en comparaison de ceux d’aujourd’hui : soient

>700 étudiants en 1927, 30 fois moins qu’aujourd’hui ;

>900 en 1939 ;

>2 100 en 1941 en large partie à cause des étudiants repliés (des facultés en Zone occupée, …) ;

>mais 1377 en 1960, toutes formations comprises, y compris les Sciences Economiques.

De la sorte, les étudiants de la Capa forment un pourcentage notable des troupes juridiques avant les bouleversements des années 1960.

VOIR : la courbe des effectifs Fac de droit (Mission Archives, Philippe Delvit)

QUI ?

Les femmes

On l’a relevé plus haut : la dernière étudiante à être incluse dans la numérotation continue est Séraphine Torregrosa (née en 1931 à Cransac, Aveyron) en 1953. Son patronyme (terme aujourd’hui juridiquement abandonné) indique que ses origines familiales sont d’ailleurs, d’Espagne.

Car la Capa est un outil d’ascension sociale (comme l’a écrit Norbert Olszak cf. supra, et d’autres).

Les femmes apparaissent tardivement, dans la Capa de Toulouse vingt ans après les premières étudiantes du parcours « normal », celui des étudiants du cursus Première année de licence (l’emblématique Marguerite Dilhan, toujours mise en avant et à juste titre).

La première femme capacitaire, Capa n° 692, est Mathilde, Albertine, Françoise, Jeanne Tardieu, décembre 1920 pour la remise de la Capa et novembre 1919 pour les épreuves. Née à Marseille et venue de la Faculté d’Aix, elle y a passé la première partie des épreuves de la Capa avant de rejoindre Toulouse.

 Relever que sur la fiche reproduite infra, il n’est indiqué que le genre masculin, « Né le » : cela correspond parfaitement à l’historique du diplôme, jamais encore ouvert aux femmes.

Noter également que la « Demeure des parents » est une mention alors essentielle pour une bonne partie des étudiants.

La majorité civile est à 21 ans, et de la sorte, nombre d’inscrits doivent absolument obtenir de leurs auteurs toutes autorisations, y compris pour les actes de la vie courante. De là le soin mis à connaître l’élection du domicile parental.

Archives UT Capitole, 5Z3, 70 % de la taille OR pour la numérisation infra

Une centaine de femmes en tout entre 1920 et 1953 sont lauréates, en proportion croissante avec le temps (à peine une douzaine entre 1920 et 1930, donc les ¾ dans les 23 années suivantes, et de la sorte environ 10 % des effectifs diplômés par la Capa entre 1930 et 1950). Ces femmes, Européennes par leur patronyme sont en particulier présentes dans les examens Capa de Rabat (Maroc), émancipation dans leur position (ce qui laisse entière la question du statut des autres femmes, non d’origine européenne, …) autant que nécessité d’obtenir un bagage juridique.

Les étudiants étrangers…

Certains sont installés en France, comme le Capa n° 748, 1925. D’autres, vivent sous les cieux d’Algérie, comme la n° Capa 515, Zaoui Nessin (Alger), ou ceux du Protectorat du Maroc, comme Omar Ben Brahim, Capa n° 1609, juin 1950, ou M’Hammed Ben Rakhal Ben Mati Rahhali, Capa n° 1610, même session.

Car la Faculté de Droit de Toulouse, avec ses consœurs d’Alger et de Bordeaux, a la main sur le Centre d’Études juridique de Rabat, matrice de la future Université Mohamed V. De là des sessions « Rabat », concernant autant des étrangers ou sujets marocains, que des Français établis dans ce territoire : ainsi Ida, Pauline Campos, épouse Ducatel, Capa n° 744, novembre 1924.

Pour le Centre d’Etudes de Rabat :  voir ici.

Sessions de la Capa tenues à Rabat (les pages sont celles du registre Capa) : 1933, p. 44 ; 1934, p. 46 ; 1935, p. 49 ; 1936, p. 52 ; 1937, p. 54 ; 1938, p. 57 ; 1939, p. 59 ; 1940, p. 62 ; 1941, p. 64 ; nov. 1941 et juin 1942, pp.66-67 ; nov. 1942, p. 68. La Maroc est alors coupé de Vichy et de la Métropole, débarquement des Alliés oblige. Il faut attendre ensuite février 1946, p. 75 : Capa n° 1416, « contrôleur civil de Souk-el-Arba »>nécessité du diplôme pour ce fonctionnaire en poste dans le Nord du Maroc, à l’époque ville très proche du protectorat espagnol, …

Sessions spéciales…

Très nombreuses occurrences, dont nombre non identifiées spécifiquement, tant à Toulouse (janvier 45, …) qu’à Rabat (ex juin 46 ; oct. 1946 ; fév. 1947, …) sauf :

« Session Fonctionnaire colonial »

Session de février 1935 pour un seul candidat, Capa n° 917, Ludovic Eymond, commissaire de police à Tamatave (Madagascar)

« Session anticipée de mars 1940 »

Capa n°1170

En parlant de 1940, la Capa a assuré sans faiblir ni défaillir la session de juin 40, écrits le 8 juin ; oraux les 14 et 18 du même mois…

Mais Toulouse, croyait-on, était loin du front, comme lors de la précédente guerre. Or plus de 200 000 réfugiés passent par la gare Matabiau entre le 15 mai et le 10 juin, et des dizaines de milliers font halte, épuisés, dans la ville.

« Etudiants repliés » et prisonniers

Les registres Capa donnent des exemples de ces « étudiants repliés », repliés des universités des académies balayées par l’invasion de mai 1940 (Paris ; Lille ; Strasbourg, …), ainsi en juin 1941 n° Capa 1229 à 1233, qui ont pu compter sur la sollicitude des autorités académiques dans cette période de détresse nationale.

« Etudiants victimes de guerre », session spéciale de novembre 1945 (5 noms), p. 75, de février 46 (6 noms) et de juin 1946 (d’ailleurs uniquement des hommes), p. 77, n° Capa 1437-1444.

« Etudiants prisonniers de guerre », « examens passés en captivité et validés par la Commission spéciale prévue par l’article 3 du décret du 7 juin 1945 » », 1949, p. 84 du registre (5 étudiants, qui ne sont pas intégrés dans la numérotation continue habituelle).

Par contre, la session de juin 1944 a été « normale », avec 17 Capa, dont 4 femmes, pp. 70-71.

La Capa, instrument hier et aujourd’hui de promotion sociale et bel outil.

Oui.

Elle reste cela, instrument de promotion sociale.

Même si l’environnement s’est fortement modifié.

En Capa Formation continue 1er niveau, environ 70 inscrits en 2022-2023 ; en 2e année, 30 étudiantes et étudiants.

Étudiantes et étudiants continuent de porter le flambeau.

Les sciences au lycée Saint-Sernin à la fin du XIXe siècle

Marie Perny mène avec ses étudiants de classe préparatoire du lycée Saint-Sernin de Toulouse un travail d’inventaire du patrimoine scientifique datant des quarante premières années de cet ancien lycée de filles. Ce travail a conduit à la réalisation d’un livret interactif ainsi qu’un musée virtuel autour de la question de l’enseignement des sciences dans un lycée de filles à la fin du XIXe siècle.

PODCAT : L’objet du grenier 1 : L’Equilibriste de 1885. Marie Perny 08-03-2022.