Dans l’histoire, l’entraide entre personnes a toujours existé mais celle-ci n’avait pas fait preuve d’une organisation à grande échelle, si ce n’est celle des ordres religieux. A ce niveau, la Croix-Rouge est donc la première association non confessionnelle qui a réussi à coordonner le bénévolat et à le rendre efficient. Mais cette notion de bénévolat est restée très longtemps incomprise par bon nombre de personnes. En effet, le bénévole faisait un travail utile à la société mais qui ne lui rapportait rien, d’un point de vue matériel, ce qui a pu apparaître incompréhensible dans une société de plus en plus matérialiste. Du côté de la Croix-Rouge, l’institution a tardé à mettre en place des formations.
Le bénévole est une personne qui apporte une aide de manière totalement volontaire et sans rémunération. Cependant, aussi sympathique soit-il, il pose aussi un certain nombre de contraintes à une association telle que la Croix-Rouge (voir les bénévoles) notamment par la taille des effectifs concernés ou sur les compétences nécessaires à l’encadrement. En effet, au sein même de la Croix-Rouge, les cadres sont eux aussi bénévoles. Ces cadres nécessitent donc une formation adaptée. Pour eux, il a fallu créer un nouveau circuit d’apprentissage prenant en compte les différentes facettes de la gestion : gestion de l’humain, de l’argent, du cadre opérationnel… Cela s’appelle PAE : la Pédagogie Appliquée à l’Emploi. Ainsi, la simple présence de bénévoles a-t-elle entraîné la création de tout un système permettant de le former et de l’encadrer de la meilleure manière qu’il soit. La pédagogie est donc un aspect important, sur lequel nous reviendrons.
Les premières formations
Jusqu’au début du XXe siècle, les formations pour les bénévoles de la Croix-Rouge relevaient de l’apprentissage sur le terrain. Cette formation « sur le tas » était surtout observable lors des batailles antérieures à la Grande Guerre. Ces premières « formations » étaient axées sur les brancardiers, mais elles ont été très vite remplacées ou améliorées, car l’association a eu besoin de bénévoles de plus en plus efficaces et professionnels. On pense notamment aux compétences nécessaires en cas d’intervention sur des accidents routiers, des catastrophes naturelles. En effet, plus les secteurs d’intervention de la Croix-Rouge se sont diversifiés, plus l’association a eu besoin de bénévoles davantage formés et et adoptant une démarche de plus en plus professionnels.
Petit à petit, les formations qui sont mises en place par la Croix-Rouge se structurent pour que les bénévoles soient les plus efficaces possible sur le terrain, notamment lors des situations d’urgence. cela se traduit par la création de nombreuses écoles d’infirmiers et d’infirmières y compris dans le Tarn, à Albi (voir les écoles de la Croix-Rouge). De même, on voit apparaître les premières formations au secourisme de la Croix-Rouge qui positionnent celle-ci au rang de précurseur dans le domaine. En effet, ce n’est que plus tard, le 5 Août 1964 (Cf. M. Bayourte, entretien du 3 décembre 2014), que l’État va lancer le premier brevet d‘État de premiers secours illustrant, à rebours, la place avant-gardiste de la Croix-Rouge. Les règles sont définies dès le commencement, déterminant ainsi la nécessité de disposer d’un personnel formé et de matériel adapté. Les actions de la Croix Rouge ne s’improvisent pas et le bénévole n’est pas forcément compétent à son arrivée dans l’institution. C‘est pour ça qu’il faut être formé pour pouvoir prétendre à rentrer dans l’association. Pour la Croix Rouge qui veut porter secours à toute souffrance, il est donc indispensable d’offrir des formations pour des bénévoles devenus main d’œuvre primordiale
Tout le fonctionnement de ces écoles ainsi que le matériel nécessaire à la formation coûtait assez cher, c’est pour cela qu’une participation financière était, et est toujours demandée, aux bénévoles. Cette participation financière garantit encore aujourd’hui la pérennité de l’organisation.
Par la suite, les formations se sont mieux structurées dans les années 1960…