Les origines du CICR, pionnier de l’humanitaire moderne

Dès sa création le CICR soulève des interrogations d’ordre philosophique : le fait d’institutionnaliser la protection des victimes de la guerre légitime-t-il les conflits ? Certains vont même jusqu’à se demander si quelques responsables militaires et politiques ne veulent pas tenter de se blanchir devant l’opinion publique et l’Histoire. Malgré ces quelques critiques, le Comité des Cinq parvient à mener son projet à terme et fonde le CICR.

Le CICR se distingue des nombreuses associations d’aide qui existent lors de sa création, par exemple, la Société Suisse d’Utilité Publique (SSUP). Les nouveaux idéaux de Dunant, ou encore l’expérience de chaque membre du Comité des cinq permet d’aborder les sujets importants tels que la médecine ou la guerre. De plus, dans une Europe à tendance nationaliste comme l’est celle du XIXe siècle, évoluer dans un État à priori neutre tel que la Suisse est un avantage.

Le 26 octobre 1863 l’emblème de la Croix-Rouge sur fond blanc est adopté dans le but d’avoir un symbole qui soit reconnu de tous et qui place l’aide médicale hors de danger. Lors de la guerre russo-turque de 1876 à 1878, les Ottomans décident d’adopter un nouvel emblème : le Croissant-Rouge. Ils jugent l’utilisation de la croix inappropriée à leur religion. Aujourd’hui, 150 sociétés nationales utilisent la croix rouge, et 32 le croissant rouge. Cette adaptation a permis au CICR de s’internationaliser.

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Le CICR en collaboration avec le Croissant-Rouge d’Afghanistan en 2006.