Le fonctionnement des écoles de la Croix-rouge et la reconnaissance par l’État (1877-1922)

Une évolution progressive dans la gestion
Association des dames françaises
Association des Dames Françaises – Hôpital Auxiliaire

Jusqu’au XIXe siècle les écoles étaient gérées par les religieuses ou bien par des bénévoles. Suite à la laïcisation de l’État français, des personnes comme le docteur Duchaussoy ou Koechlin-Schwartz ont participé à la création et au développement des nouvelles écoles de la Croix-Rouge. Dans ces dernières on peut en effet observer un nouveau mode de fonctionnement puisque désormais la gestion est confiée à des directeurs ou directrices, telle que Marie Genin, alors qu’auparavant aucune femme laïque n’avait accès à cette fonction. Elle est la première directrice du premier Hôpital-école des Peupliers, fondé par la Société de Secours aux Blessés Militaires (SSBM), dans le 13e arrondissement de Paris en 1906. Elle forme plusieurs infirmières tout au long de sa carrière et peut être considérée comme une pionnière dans ce domaine.

Les directeurs de ces écoles sont chargés de s’occuper de l’organisation des cours et doivent faire en sorte que les élèves puissent appliquer la théorie apprise durant leur apprentissage. Ils ont aussi pour mission de former ce que l’on appelle des « dames patronnesses ». Ces dernières s’occupent du recrutement et de la prise en charge sociale des élèves et placent ceux dont le savoir et la qualité morale les rendent recommandables. C’est d’ailleurs ces dames patronnesses, mais aussi des donateurs, qui donnent 50 francs afin de financer le matériel nécessaire pour l’amélioration de l’enseignement et de l’installation. Les dames patronnesses ont un rôle social, centré sur le bien-être et l’écoute des élèves. Leur rôle les conduit à la création du métier d’institutrice.

Quant aux diplômes et aux formations, ils existent déjà depuis le début de la création des premières écoles de la Croix-Rouge en interne et n’ont fait qu’augmenter dans le but de répondre aux besoins de l’époque afin de sauver la vie des blessés, et ce grâce aux progrès de la médecine. Ces progrès, la modernisation des techniques et l’évolution des mentalités, ont amené l’État à reconnaître ces nouveaux diplômes et à la naissance de nouveaux métiers.

Ces grands changements ont fait que la gestion des établissements ont tant différés. Sans oublier, l’évolution de l’enseignement qui s’est de plus en plus modernisé avec le temps. Le fait que les femmes accèdent petit à petit aux fonctions de direction montre qu’il y a une évolution progressive dans la gestion. .


Un enseignement laïque et moderne

Jusqu’à présent, c’étaient les religieuses ou les femmes bénévoles qui s’occupaient de l’enseignement, elles ne touchaient aucune rémunération. C’est en partie la laïcisation de l’État, à la fin du XIXsiècle, qui a valu aux femmes d’être formées, payées et d’avoir un statut professionnel. Mais le besoin de remplacer les religieuses a poussé l’Assistance publique de Paris à ouvrir, elle aussi, les premières écoles d’infirmières. L’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) est un établissement public de santé qui regroupe des établissements de soins. Créée en 1849, l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, a alors pour mission principale l’accueil et les soins aux plus démunis, à ceux qui vivent dans la précarité.

Sous la responsabilité de la municipalité dans l’ensemble des communes de France, les femmes qui ont été formées qui sont reconnues comme infirmières et qui remplacent les religieuses, sont installées dans des locaux hospitaliers, les deux premiers à avoir été construits sont la Salpêtrière et Bicêtre en 1878 puis la Pitié en 1880.

Les cours pour les infirmières se font le soir et sont séparés en deux niveaux différents : le premier niveau regroupe les enseignements de l’école primaire où un certificat d’études est délivré à la fin du cursus, tandis que le second niveau regroupe des enseignements dispensés par des médecins et des internes où les cours sont beaucoup plus importants puisque ce sont des cours d’hygiène, d’anatomie, de pansements, de physiologie et de soins aux femmes enceintes qui y sont donnés.

Parallèlement, le comité de la Société de Secours aux Blessés Militaires (SSBM) organise les premières formations de brancardiers à Lille en 1880. Le docteur Duchaussoy constate, lors de la guerre franco-prussienne (19 Juillet 1870 – 28 Janvier 1871), que les bénévoles, qui s’occupent des blessés, apprennent sur le tas, parfois au détriment des blessés. N’ayant pas les notions nécessaires, il leurs arrivent donc de commettre des erreurs pouvant aggraver l’état des soldats.

 Tableau récapitulatif des création des écoles de la Croix-Rouge en France et dans ses colonies de 1881 à 1962.

Hopital les peupliers
Prise de vue de l’Hôpital-école des Peupliers à Paris

La reconnaissance par l’État des diplômes de la Croix-Rouge (1922)

Jusqu’en 1922 , il n’existait pas de diplômes reconnus par l’État pour les infirmières. Elles étaient formées par la Croix-Rouge uniquement. Mlle Chaptal, l’une des premières élèves de Mlle Génin se préoccupait depuis plusieurs années du problème de la formation des infirmières. Elle va présenter en 1920 un rapport très détaillé sur la question. C’est à la suite de ce rapport que Paul Strauss, ministre de l’Hygiène, de l’Assistance et de la Prévoyance, crée par le décret du 27 juin 1992 les brevets de capacité professionnelle permettant de porter le titre d’infirmière diplômée de l’État français. Le décret fixe les modalités d’accès à ce titre. Les écoles de la Croix-Rouge qui possèdent les conditions requises pourront présenter leurs élèves aux examens du diplôme d’État. Les diplômes d’État se séparent en deux orientations, un diplôme d’infirmière visiteuse d’hygiène et un autre d’infirmière hospitalière. Parmi les conditions requises pour être habilité à préparer au diplôme d’État, il faut pouvoir disposer de locaux spécialisés et fonctionnels respectant les normes d’hygiène et adaptés à l’apprentissage du métier d’infirmière.

Diplôme