Une large palette de formations
Après la guerre franco-prussienne de 1871, la France prépare sa revanche et promulgue un décret émanant du ministère de la Guerre le 2 mars 1878. Il nomme officiellement la SSBM auxiliaire du service de santé de l’armée. La SSBM a donc un nouvel objectif, celui de créer des formations pour les équipes de sauveteurs sur le front. C’est ici la première initiative de formation. Peu de temps après, en 1880, la SSBM instaure sa première formation, celle des brancardiers, consistant en l’apprentissage des manœuvres des brancards et des premiers secours à apporter (Docteur Gross, 1884).
Les nombreuses formations proposées par la Croix-Rouge se distinguent en deux catégories, les formations diplômantes et non-diplômantes.
Les formations diplômantes regroupent les différentes préparations aux concours dans le domaine du sanitaire et social. Ces formations se déroulent la plupart du temps dans les écoles de la Croix-Rouge, dont la première a été créée en 1877. Il s’agit de l’école d’ambulancières et de gardes-malades, fondée à Paris et sous la direction de l’Association des Dames Françaises (ADF). Une autre école est créée par l’ADF le 29 juin 1896, l’hôpital-école de la Croix-Rouge a pour but de lier l’enseignement théorique à la pratique.
À la suite de ces formations, des diplômes sont alors remis, notamment celui reconnaissant la profession d’infirmière, délivré pour la première fois en 1922 (Olivier Faure, 1993). S’ensuit le diplôme d’assistant(e) social(e) à partir de 1932. A partir des années 1930, une reconnaissance des professions du domaine sanitaire et social se fait ressentir en France. L’ensemble des formations diplômantes sont traitées ailleurs sur le site.
Depuis 1893, la Croix-Rouge propose, en outre, un ensemble de formations non-diplômantes destinées à toute la population. Par exemple, le 22 juin 1893 a été créée la formation des brancardiers, organisée par l’ADF dans les lycées pour garçons de Paris et de Versailles. Cette formation fait partie du concours de l’armée. C’est la première initiative de l’histoire en ce qui concerne la formation des jeunes.
Les formations non-diplômantes représentent la majeure partie des formations dispensées par la Croix-Rouge. Celles-ci ne souffrent que de très peu de contraintes dans la mesure où elles se déroulent généralement sur d’une journée et ne requièrent aucune formation préalable. Tout particulier ou professionnel est en mesure d’assister à une de ces formations.L’objectif est bien de former le plus grand nombre.
Pour témoigner de la volonté de former le plus de personnes possible, la Croix-Rouge met en place en 1956 une formation à domicile dispensée par des infirmières. Cette formation trouve son public dans les zones rurales qui n’ont pas les mêmes possibilités de formations que les zones urbaines.
Depuis 1957, la Croix-Rouge s’intéresse au monde de l’entreprise, particulièrement à la condition des ouvriers dans les usines, avec la mise en place de formation pour faire face aux risques du travail. Au fil des années, ces formations voient leurs rangs se gonfler, les entreprises étant de plus en plus soumises à des obligations de sécurité au sein de leurs structures. Par exemple, de plus en plus de bâtiments possèdent de défibrillateurs. On observe également au sein de la Croix Rouge des formations permettant aux membres de l’association qui le souhaitent de devenir formateur.
A partir de 1958, sont, en outre, créées des formations de secourisme dans les milieux scolaires afin de sensibiliser la population aux risques dès le plus jeune âge.
Le diplôme de secourisme est distribué aux personnes ayant effectué les formations requises à partir de 1966. Une date et un nombre important, marquant l’envolée des formations de la Croix-Rouge ; en 1972, 1 000 000 de secouristes sont formés par la Croix-Rouge.
En 1975, la Croix-Rouge souhaite sensibiliser les plus jeunes écoliers au secourisme. Pour cela, l’émission « L’île aux enfants » consacre un épisode, « Casimir Secouriste », à la Grande Journée du Secourisme menée par la Croix-Rouge. A partir de 1977, les jeunes écoliers âgés de 12 ans et plus ont, en outre, la possibilité d’assister à une formation d’initiation aux gestes élémentaires de survie. Toujours dans la volonté de sensibiliser le plus grand nombre de personnes, l’année 2004 voit le lancement du programme JAPD qui dispense une formation aux premiers secours pour les lycéens.
Des formations adaptées à des situations exceptionnelles
Depuis 1909, la Croix-Rouge dispense des formations spécifiques à certaines situations. Ces formations sont à l’initiative de la SSBM qui se donne officiellement une nouvelle mission. En effet, la SSBM ne se concentre plus uniquement sur les blessés de guerre mais crée des formations destinées aux catastrophes naturelles.
Elle met notamment en place ces formations en 1934, pour que les équipes interviennent plus rapidement et efficacement lors de catastrophes. En 1936, l’union de la SSBM, l’ADF, l’UFF, la Fédération Aéronautique et le Ministère de l’Air, créée une formation d’infirmières-pilotes et d’infirmières-parachutistes. Les enseignements spéciaux délivrés dans cette formation permettent à la SSBM, l’ADF et l’UFF d’intervenir dans de nouvelles situations. En 1954, la Croix-Rouge française instaure une formation dont le but est de seconder les personnels du service de santé de l’armée en temps de guerre. Les formations dispensées par la Croix-Rouge tendent ainsi à gérer des situations de caractère très différent.
En 1982, la Croix-Rouge organise en outre des formations pour les volontaires aux missions internationales. Ces formations ont lieu lors des « Journées préparatoires pour les volontaires en missions humanitaires internationales » (Site du CICR). Le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) se charge également des formations humanitaires. En effet, en 1996, est créé le cours H.E.L.P, qui a pour objectif de professionnaliser les collaborateurs chargés d’assistance humanitaire. Le cours H.E.L.P est réalisé au sein de chaque continent et touche environ 3 000 professionnels de la santé et membres d’organisations internationales.Le but de cette formation est de former aux activités de santé publique, à l’éthique, aux maladies transmissibles et à l’épidémiologie. Le droit humanitaire et la sécurité sont aussi abordés. La durée de cette formation est de deux semaines.
Le CICR est aussi en relation avec le CINFO (Centre d’Information, de Conseil et de Formation pour les Professions de la Coopération Internationale). Les professionnels du CICR peuvent donc être formés par le CINFO étant donné que cette organisation organise des formations pour les métiers touchant l’international. En outre, la Croix-Rouge met en place un stage d’intégration appelé IMPACT dans le but d’être recruté pour des mission internationales. Cette formation dure 8 jours et évalue la capacité de l’individu à faire face aux difficultés des missions : stress, travail d’équipe, vie en communauté et capacité à aider le plus possible les populations dans le besoin. Ce stage ouvre la possibilité de travailler au sein du CICR, de la Croix-Rouge Française mais aussi de bien d’autres organisations internationales essentiellement humanitaires.
Durant les catastrophes mondiales, la Croix-Rouge est présente sur tous les fronts (Camille Chardon, 2012). Elle apporte son aide aux populations dans le besoin, également aux autorités pour prendre en charge les victimes. La population est ainsi mise en sécurité grâce aux diverses formations proposées aux membres bénévoles, leur donnant une approche professionnelle.