Une Croix-Rouge indécise mais dynamique

 Un champ d’action difficile

    Dès l’ouverture des hostilités, le comité international de la Croix-Rouge (CICR) est « réquisitionné » pour protéger des personnes (civils et prisonniers, soit 170 000). Pour mieux aider les civils, la Croix-Rouge va devoir relever de nombreux défis et réaliser des missions…1

    Le nouveau comité central de la Croix-Rouge réunit huit commissions consultatives (finance, contentieux, infirmerie…) pour motiver l’étude, l’information mais aussi le perfectionnement des techniques de secours. La Croix-Rouge s’occupe aussi d’une partie des tickets de rationnement à partir de 1939.

    A partir de 1940, les tickets sont exprimés en rations journalières individuelles : un individu a 250 grammes de pain, 25 grammes de viande, 17 grammes de sucre, 8 grammes de matière grasse et 6 grammes de fromage. Un tel rationnement ne dépasse pas 1200 calories par jour alors qu’un homme doit en consommer 2400. La nourriture était modifiée de façon à faire le maximum d’économie, ce qui entraîne une mauvaise alimentation de la population. Il fallait se débrouiller pour survivre… Le marché noir se développe. Les civils cultivent à domicile tout ce qui est possible (dans des bacs, sur les balcons etc).

A la recherche des disparus

    La Croix-Rouge française intervient là ou elle la peut grâce aux formations automobiles, surtout à partir de 1943. Elle récupère les civils errants, donne le maximum de premiers secours, soigne les blessés, et transporte les morts. La gare de France à Paris accueille les civils : elle est prise d’assaut et la Croix-Rouge française doit faire appel à toute bonne volonté pour aider toutes ces personnes. La croix rouge organise des postes pour permettre aux familles de retrouver des proches plus facilement. 2

Les défis de la croix rouge

    Tout au long de la guerre la Croix-Rouge relève de nouveaux défis pour répondre au mieux aux nouveaux besoins de la population tel que la solidarité, mais aussi la volonté de former des bénévoles, débloquer des fonds grâce aux différents ministères pour accéder au matériel nécessaire.

0__intro_devenez_secouristes_1942_a_1945
Devenir secouriste

    Tout au long de la guerre la Croix-Rouge a dû mener une propagande pour informer mais aussi pour recruter du personnel.3 Après être tombé à 126 000 membres en 1940, le nombre d’adhérents monte à 307 000 en 1941, 465 000 en 1942 et probablement plus d’un million en 19434. Tout ce personnel a permis à la Croix- Rouge d’être sur tous les champs d’action possibles autant sanitaire que social. Les besoins humains et financiers sont importants mais, sans le matériel adéquat, la Croix-Rouge n’aurait pas pu être présente pour s’occuper des civils.

   Le matériel commence à manquer des le début de la guerre avec le manque d’essence et le matériels médical qui se fait de plus en plus rare. La croix rouge a permis grâce à sa main d’œuvre de sauver des vies.

Le personnel soignant

    Le bilan humain de la Seconde Guerre mondiale est pire que celui de la précédente. Soucieuse de porter secours aux sinistrés, la Croix-Rouge instaure le service de zone de bombardements. Les secouristes fonctionnent en équipe féminine ou masculine : celles-ci comprennent en principe un chef, un adjoint, et sont constituées de six à dix membres. Il existe deux équipes, soient celles dites  » sinistrés »5 soit celle de « sinistre grave »6.

L’hôpital et la mobilité

 La Croix-Rouge participe également  à la banque de sang qui apparaît en 1942, dans le cadre de l’opération « Blood for Britain » ( « du sang pour l’Angleterre » ). En l’espace de cinq mois ce programme est un succès complet, avec environ 15 000 donneurs et plus de 5 500 fioles de plasma récoltées.7 Cette innovation apparaît en premier en Angleterre avant de venir en France pour aider le personnel de la Croix-Rouge à mieux soigner les blessés. D’autres innovations suivront, permettant de sauver des milliers de vies.

    Ces méthodes sont naturellement issues des évacuations des blessés de guerre. Après la guerre, les progrès en microbiologie sont considérables et les antibiotiques sont une révolution qui entraîne un recul de la mortalité d’une façon générale. De plus, les soins dans un premier temps utilisés pour les soldats, deviennent accessible à tous.

Rédacteur : LACASSAGNE Robin

1 Fréderic PINEAU, La Croix Rouge Française, 150 ans d’histoire , Paris, Autrement, 2014, page 101

2 http://www.croix-rouge.fr/Actualite/140-ans-d-engagement/Les-guerres-mondiales-747 Site officiel de la CRF, résumé de ses actions pendant la Seconde Guerre Mondiale

3 http://www.croix-rouge.fr/Actualite/140-ans-d-engagement/Les-guerres-mondiales-747 Site officiel de la CRF, résumé de ses actions pendant la Seconde Guerre Mondiale

4 La Croix-Rouge française pendant la seconde guerre mondiale, Vingtième Siècle. Revued’histoire, n° 101, 2009/1, p.256

5 Frédéric PINEAU, La Croix Rouge Française, 150 ans d’histoire , Paris, Autrement, 2014, p.222

6 La Croix Rouge, op.cit

7 Gérard CHAUVY, La Croix Rouge dans la guerre 1935-1947, Paris, Flammarion, 2000, 401 pages