III/ Le Comité International de la Croix-Rouge: une illustration de la complexité des relations internationales

A droite Peter Mauer ( président du CICR , à gauche Ban Ki-Moon (secrétaire général de l'ONU ), illustrant la coopération entre ONU et le CICR. ©atamari
A droite Peter Mauer (président du CICR) , à gauche Ban Ki-Moon (secrétaire général de l’ONU), illustrant la coopération entre ONU et le CICR. ©atamari

Les relations internationales sont très complexes. Il s’agira de le démontrer au travers du Comité International de la Croix-Rouge où les relations avec les OI et ONG sont assez difficiles oscillant entre coopérations et rivalités. En effet, cette complexité est surtout due au statut spécifique du CICR qu’il s’agira de vous montrer dans cette partie.

Le CICR, créé en 1864, est la première organisation dite «  internationale », mais ce statut est ambigu et on lui donnera ainsi un statut « sui generis » qui signifie « de son propre genre ».

En effet, ce statut lui a été conféré car il n’est ni intergouvernemental ni une ONG car son statut dépasse celui d’une simple ONG dans le Droit International Humanitaire. De plus, ce statut juridique lui confère une indépendance des autres OI, OIG, ONG et cela lui permet d’intervenir sur des missions exclusives.

Néanmoins, en 1946, l’ONU contesta le statut « sui generis » du CICR car il lui donne trop de libertés sur le plan international et elle le défini comme trop irresponsable et incapable de gérer une crise humanitaire d’envergure. Toutefois, malgré ses réticences, l’ONU lui confère un siège d’observateur en 1950.

Grâce à ce statut, le CICR réussit à coopérer avec des ONG et OI où à établir un lien de rivalité avec d’autres.

Par exemple, la coopération avec la SDN qui a commencé en 1919 mais qui s’est mal terminée en 1923 (du fait que le CICR ai refusé de participer a la conférence contre l’utilisation des gaz de combat à Genève en Mars 1923).

Avec l’Organisation des Nations Unies, c’est l’inverse qui s’est produit. En effet, l’ONU est apparu en 1945, soit dans un contexte délicat où la guerre vient de se terminer. Elle a donc eu du mal à fonder de bonnes relations avec les ONG et le CICR car ces derniers ne lui faisaient pas confiance.

Malgré ces coopérations avec les OI, le CICR se voit concurrencé en son sein par de nombreuses nouvelles ONG.

Ainsi, la ligue des Sociétés de la Croix-Rouge créée en 1919 a toujours été opposée au CICR du fait de sa concurrence directe dans la gestion des crises humanitaires.

Puis, on a pu voir que le CICR est aussi concurrencé par d’autres ONG dites « humanitaires » telles que Médecins sans frontières ou L’Unicef. Ces concurrences ont commencé à la fin des années 1960 lors de la guerre du Biafra (1967-1970).

En effet, le CICR n’ayant pas pu intervenir sur cette urgence a vu ses anciens alliés se retourner contre lui en 1968 car il refusait d’intervenir directement sans l’accord de l’ONU. Et donc, jugeant que ce retard était intolérable au vue de l’urgence, l’ONG Médecins sans frontières abandonne le CICR en mars 1968 et l’Unicef suit de près en 1969.

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