Des critiques morales et financières

Depuis désormais une vingtaine d’années, que l’action des ONG se trouve davantage médiatisée : leurs missions sont passées au crible et certaines critiques, sur différents  aspects, sont fréquemment émises.

 Ainsi de l’aide humanitaire, parfois accusée d’endommager l’économie locale d’un pays. C’est le cas d’Haïti, avec une surabondance de l’aide alimentaire. Marlene Ottis, directrice de la « Peace Divident Trust » affirme « qu’une meilleure gestion de l’aide humanitaire peut avoir des effets plus efficaces et moins coûteux qu’une action classique ». A cela s’ajoute la critique altermondialiste, qui désigne l’action humanitaire comme « néo-colonialiste ». En effet le lien entre la nationalité des ONG et leurs anciennes colonies est parfois flagrant. De plus, il existe des formes d’imposition de la part des marchés occidentaux. C’est le cas de la Lyonnaise des Eaux qui, après intervention sous couvert d’action humanitaire, facture aux États les dispositifs d’assainissement d’eau qui ont été mis en place. Enfin, l’aide humanitaire a déjà appuyé des interventions militaires. C’est le cas du Mali, ou plus de 2 000 000€ de dons ont été partagés entre ONG lors de l’opération Serval.

Les différentes ONG reflètent les différents modèles culturels : on retrouve ainsi un modèle scandinave, qui prône la collaboration et l’étude précise des besoins; un modèle  méditerranéen, basé sur le remplacement des infrastructures ; et un archétype anglo-saxon avec un fonctionnement libéral qui s’appuie néanmoins sur les pouvoirs en place.

On compte environ 3700 ONG dans le monde. Seulement 2% sont connues et ce sont elles qui sont reconnues par l’UNESCO. Ces ONG concentrent la majorité des capitaux, ce qui peut engendrer des conflits d’intérêts. Ceux-ci peuvent se régler de trois manières différentes : soit une possibilité de coexistence entre les ONG concernées ; soit une entente entre les deux parties, qui définit les lieux et les domaines d’intervention ; soit l’organisation la plus puissante financièrement l’emporte. Ce dernier point a de l’importance, puisqu’il explique en partie  la disparition des petites ONG.

Nago Humbert, spécialiste en psychologie médicale auprès d’une ONG, a écrit en 2002 un article dans lequel il dénonce une politique de soutien financier des institutions internationales et étatiques uniquement tournée vers les grandes organisations, avec pour objectif d’obtenir une influence décisionnelle sur les zones géographiques concernées.

Il cite ainsi l’exemple des aides de la Communauté Européenne distribuées vers les ONG les plus connues. En parallèle, des dons sont distribués par des organismes privés (bailleur de fond) dans le but d’avoir un retour sur investissement rapide et important.