Le 26 octobre 1863, c’est la conférence « préparatoire » internationale de Genève au palais de l’Athénée, où quatorze nations sont représentées. Après trois jours de délibération, sont adoptés les points suivants : la création d’un comité ou d’une société de secours dans chaque pays ; l’attribution aux infirmiers volontaires d’un signe distinctif identique dans tous les pays – brassard blanc marqué d’une croix-rouge (l’emblème helvétique inversée en hommage à la suisse) ; et la mission pour le comité de Genève d’établir les contacts entre les divers comités nationaux.
Deux autres souhaits sont décrits : chaque gouvernement protégera son comité national et les infirmiers volontaires bénéficieront de la neutralité : ils ne pourront pas être capturés comme prisonniers de guerre. Le général Dufour, grand membre du comité, appuie le projet auprès du gouvernement suisse et de l’empereur Napoléon III, dont il obtient l’accord d’une conférence diplomatique à Genève. Cette conférence se déroule du 8 au 22 août 1864, dans le salon de l’hôtel de ville de la République de Genève ; seize nations représentées rédigent la convention de Genève, qui valide les souhaits de la conférence de Genève, dont le but est d’améliorer le sort des militaires blessés dans les armées en campagne.
La convention de Genève est la garantie d’une base légale et solide respectée des puissances européennes : la totale neutralité des lieux sanitaires, du matériel médical et du personnel soignant y est assurée. Comme s’exprima Dunant : « Elle ouvre la carrière de tout le droit conventionnel de la guerre et aussi de tout le droit humanitaire ». Ainsi, l’Humanité, l’Impartialité et la Neutralité sont également reconnus par les soignants dans leur dévouement à l’égard des belligérants.
Toute l’utilité de la convention aura l’occasion d’être illustrée dès 1866, pendant la guerre des Duchés, conflit entre la Prusse, l’Autriche et l’Italie. C’est à partir de 1875 que le « Comité de secours aux militaires blessés en temps de guerre » prendra le nom de « Comité International de la Croix-Rouge », tel que nous le connaissons aujourd’hui.