Aux origines de la Croix-Rouge : Solférino .
« Le sentiment qu’on éprouve de sa grande insuffisance dans des circonstances si extraordinaires et si solennelles, est une indicible souffrance ». Ainsi s’est exprimé Henry Dunant après la bataille de Solférino du 24 juin 1859. Dunant est venu à Solférino pour y rencontrer l’Empereur Napoléon III, afin de solliciter son aide pour ses affaires algériennes : Dunant a besoin d’une autorisation pour exploiter une chute d’eau .
Henry Dunant sera malencontreusement le témoin d’un atroce spectacle. Dunant vit 320 000 hommes s’entretuer, Français et Italiens contre les Autrichiens, dans un affrontement infernal. Au soir de la bataille, 40 000 hommes sont hors de combat. Le lendemain, ce sont des soldats abandonnés, baignant dans le sang et la boue, dont l’agonie se fait entendre. Les pansements, les médicaments, la nourriture et l’eau manquent. L’organisation des transports sanitaires est minable .
Tous les lieux autour de Solférino sont réquisitionnés : églises, couvents et maisons de particuliers sont convertis en Ambulances provisoires. Dunant va à Castiglione, où quinze milles lits ont été improvisés. Les blessés arrivent par vagues successives. Le personnel médical est en totale infériorité numérique. Dunant réunit un certain nombre de femmes du cru pour seconder le personnel soignant , elles donnèrent à manger et à boire, pansèrent les plaies et lavèrent les corps des blessés sans distinction de nationalité. Le mot d’ordre était alors : « Tutti Fratelli » (tous frères).
C’est en octobre 1862 que paraît Un Souvenir de Solférino, le livre de Dunant dont le but est de dénoncer les horreurs de la guerre et de trouver des solutions durables à la prise en charge et au soin des blessés. Dunant commence à parler de la création de « sociétés de secours ».
Dunant sait que le respect de l’action du « Comité international et permanent de secours aux militaires blessés en temps de guerre », doit passer par un accord international et conventionnel.