Une catastrophe majeure
L’hiver 1930 fut particulièrement pluvieux, ceci entraînant des nappes souterraines gorgées d’eau, et une abondance de l’écoulement des sources, qui coulent donc à forte intensité. Dans cet hiver pluvieux, se rajoutent d’importantes chutes de neige dès 800 mètres d’altitude ; la fonte fait monter d’autant plus le niveau de l’eau, qui déferle ainsi sur la quasi totalité du grand Sud-Ouest de la France. La Dépêche de Toulouse couvre l’événement et explique qu’en 4 jours, il est tombé l’équivalent de deux mois de pluie.
Début Mars 1930, le 2 et le 3 précisément, la ville de Toulouse et tout le grand Sud-ouest furent donc dévastés par une montée des eaux surprenante. En seulement quelques heures, le département du Tarn est inondé sur un douzième de son territoire, l’eau a détruit 3000 maisons, et plus de 5500 personnes sont sinistrées. L’ampleur des dégâts est tel qu’il faut agir, et cela rapidement. Le 9 mars 1930 fut une journée de deuil national, sur la proposition du président de la République.
Les mises en place
En 1930, la participation de civils pour venir en aide aux personnes sinistrées se fait vive et très active. La presse recense d’ailleurs ces nombreux dons d’argent, de vêtements, d’objets, pour ainsi aider les populations inondées, sous forme de listes, ou de remerciements :
«En dehors de leur souscription en argent, un certain nombre de nos abonnés ou amis nous ont adressé des colis de vêtements ou d’effets divers.»
Les journaux expriment bien l’importance et l’utilité des dons reçus, et mettent en valeur la participation active d’une population touchée par le sinistre du siècle, d’ailleurs, une liste est tenue dès le 9 Mars 1930 dans le périodique l’Express du Midi. Cette aide de la population montre qu’il n’y a pas réellement de mises en places préventives structurées par des organisations ou du moins elles ne suffisent pas à combler les violentes pertes matérielles.
Les mises en place de l’État sont nombreuses, bien que peu organisées. Il s’agit principalement d’aide spontanée, d’organisation de secours, et autres rencontres afin de récolter de l’argent, préparées en urgence. Cependant, ces dernières ont eu comme rôle de rassurer les sinistrés, de leur apporter l’aide matérielle et financière nécessaire.
La Croix-Rouge, et plus précisément l’Association des Dames Françaises (ADF) a, dès le début du désastre mis en place un poste de secours à Villemur, pour venir en aide aux sinistrés, le plus rapidement possible, comme le relate le périodique l’Express du Midi, le 10 Mars 1930. Les autorités militaires de Castres ont également aidé des centaines de sinistrés en leur donnant du pain.
L’Association de la Croix-Rouge, appelée L’A.D.F a également organisé une rencontre artistique au Grand Hôtel de Toulouse, l’entrée était de 10 francs par personne, et ce pour récolter de l’argent en faveur des sinistrés. Cette journée sous le signe de l’art permet de pouvoir aider un peu plus la population submergée par les dégâts. De nombreux concerts, et autres événements artistiques ont été organisés, comme au Moderne ou bien lors de la rencontre du S.C.A (Sporting Club d’Albi) contre Castres le dimanche 23 mars 1930, dans l’idée de récolter de l’argent. Ces réunions sous le signe de l’Art et de la détente se sont organisées dans une certaine urgence en réponse à cette catastrophe.
La ville de Lyon a donné 50 000 francs au département du Tarn, le pape Pie XI a versé la somme de 50 000 francs en faveur des sinistrés. Dès le 12 Mars l’association des Dames de la Croix-Rouge, associées avec le syndicat d’initiative du Comminges ainsi que le comité directeur de la Caisse d’Épargne ont versé 1000 francs chacun pour venir en aide aux personnes démunies.