La Croix-Rouge et l’armée, une coopération forte jusqu’en 1949
La Croix-Rouge a été élaborée avant tout dans le but de secourir les blessés lors de conflits armés, évidemment l’opération dans un tel cadre demande une collaboration entre les Sociétés Nationales tels que la SSBM et les armées des États. En France la première intervention de la Croix-Rouge s’opère avec la guerre franco-prussienne en 1870 où elle dirige l’ensemble des services de soins indépendants de l’armée. En 1878 la SSBM est par un décret militaire officiellement auxiliaire du service de santé de l’armée, elle doit organiser et rassembler les éléments nécessaires à son intervention en vue d’un conflit et peut participer dès 1879 aux manœuvres militaires. La Croix-Rouge s’adapte aux besoins ainsi voit-on par exemple la création d’une formation spécifique des infirmières en 1930 en cas de guerre chimique, bien que l’emploi de gaz soit sanctionné après la Première Guerre mondiale. La ratification de la convention n’ayant pas été faite par tous, la Croix-Rouge se prépare à toutes les éventualités. La création des Infirmières Pilotes/Parachutistes et Secouristes de l’Air (IPSA) en 1934 est un parfait exemple, l’aviation encore récente ne disposant pas en effet d’un corps de secours contrairement à l’armée de terre ou à la marine.
La Croix-Rouge auprès des civils sous l’égide de l’État
La Croix-Rouge développe rapidement de nouveaux champs d’activités. En 1884 elle intervient pour la première fois dans un cas de crise sanitaire. À partir de 1919 elle agit dans la lutte contre la tuberculose sur demande de l’État. Elle intervient également dans les cas de catastrophes naturelles en coopération avec les autorités locales et nationales, ainsi que les autres organisations sur place. En 1934 la SSBM organise un groupe d’intervention en cas d’événements graves ou de catastrophes, le but étant d’améliorer la réactivité des secours en cas de situations imprévues. La Croix-Rouge intervient également dans des situations beaucoup plus banales comme l’assistance aux nourrissons, aux personnes âgées ou encore lors d’événements sportifs. En cas de guerre, la Croix-Rouge collabore étroitement avec les États. En plus d’être présente sur le front, elle organise un lien avec les prisonniers de guerre et les familles, elle profite d’avantages sur les courriers et les colis afin de mener à bien sa mission. Elle offre également au besoin des soins aux populations touchées par les conflits. À l’occasion l’État vient à l’aide la Croix‑Rouge pour la levée de fonds nécessaires, en plus des subventions normalement attribuées, comme par exemple la création d’un timbre à surtaxe bénéficiant à la Croix‑Rouge. La charité publique forme une grande part des ressources de l’organisme.
Relations avec les organisations non gouvernementales
Le mouvement des ONG (organisations non gouvernementales) est contemporain des débuts de la Croix-Rouge, leur expansion connaît un essor considérable dans l’entre-deux-guerres avec comme objectif premier de venir en aide aux populations civiles. La Croix-Rouge est alors davantage centrée sur l’aide aux blessés militaires et aux prisonniers de guerre. Dès la fin de la Première Guerre mondiale de nouveaux acteurs apparaissent notamment dans la lutte contre la famine et vont prendre une importance considérable comme « Fight the Famine » (elle deviendra Save the Children Fund ou SCF par la suite et reste importante aujourd’hui encore) ou encore l’ARA (American Relief Administration). L’aide contre la famine qui, à l’origine n’était que temporaire, va devenir le terrain d’action de nombreuses organisations humanitaire.