Les ONG (Organisations Non Gouvernementales) et les OI (Organisations Internationales), jouent depuis plus d’un siècle un rôle important dans les relations internationales. Elles ont connu au cours du XXe siècle un développement notable qu’illustre le tableaux ci-dessous.
1909 | 1956 | 1960 | 1968 | 1981 | 1985 | 1987 | 1992 | 2000 | 2004 | 2008 | |
OIG | 37 | 132 | 154 | 222 | 337 | 378 | 311 | 286 | 243 | 246 | 247 |
ONG | 176 | 973 | 1255 | 1899 | 4265 | 4676 | 4546 | 4696 | 6357 | 7306 | 8003 |
DEVIN Guillaume et SMOUTS Marie-Claude, Les Organisations Internationales, 2011, Armand Colin, Paris, collection U.
Cette évolution est dû à des liens entre ONG et OI (le nom « ONG » est reconnu en 1945, ce qui pousse à la création des ONG) mais peut être aussi dû à des différends (les pays se détournent des OI pour financer l’ONU), ce qui donne des chiffres en perpétuel mouvement. On voit ainsi une différence de développement entre les ONG et les OI. Déjà au début du XXe siècle, le nombre des ONG était supérieur à celui des OI. De plus, le nombre des ONG ne cesse de croître jusqu’en 2008, alors que celui des OI chute de 1985 à 2008. Ces évolutions différentes peuvent s’expliquer de plusieurs manières. Tout d’abord, la création de l’ONU en 1946, date à partir de laquelle les pays se détournent de certaines OI pour l’ONU : les OI dépendant du financement des États se retrouvent donc sans argent, et donc sans champs d’action possible car elles n’ont plus de moyens financiers pour réagir et pour intervenir. Cela entraîne la disparition de certaines OI ne pouvant survivre. Cette différence entre ONG et OI peut aussi s’expliquer par le changement de statut des ONG. En effet, le terme « ONG » est reconnu dans le vocabulaire international à partir de 1945 dans l’article 71 de la Charte des Nations Unies. Ce changement de statut permet ainsi aux ONG d’avoir une plus grande influence sur les pays et donc de réagir de manière plus dynamique puisqu’elles sont reconnus dans les relations internationales : elles possèdent un statut au même titre que les OI. De plus, de nouveaux enjeux apparaissent après la Seconde Guerre Mondiale comme l’écologie notamment qui prend de plus en plus de place dans les affaires internationales (comme la création de l’ONG Greenpeace fondée en 1970, ou WWF, World Wildlife Fund, en 1961 qu’on peut traduire en français par, « les fonds mondiaux pour la nature » pour la protection de l’environnement).
Les OI doivent également faire appel aux ONG pour réagir. En effet après la Seconde Guerre Mondiale, on voit que des ONG (comme Oxfam ou Care) ainsi que des OI (comme le CICR) participent ensemble à la reconstruction de l’Europe. Mais on peut aussi voir que ONG et OI collaborent lors des conventions comme la convention de Genève de 1949, qui traite du droit des prisonniers de guerre et des malades et blessés des forces armées sur terre. Cependant, le fait que le nombre des ONG soit plus important tient aussi de l’argent des donateurs qui les rendent plus puissantes et donc de réagir sur plusieurs fronts. En effet, avec l’argent, les ONG peuvent investir dans de la nourriture et/ou dans des abris ou autres, se qui permet d’intervenir de manière efficace et rapidement. On peut ainsi prendre plusieurs exemples. Tout d’abord celui d’Action contre la Faim, qui a produit un disque avec des artistes connus de la même façon que les Restos du Cœur avec les Enfoirés. Certaines ONG comme Amnesty International optent pour une campagne dite « choc » pour marquer les esprits et pousser les gens à donner, au point d’utiliser l’image de certaines stars sans même demander leur permission (d’autres photos sont aussi apparues avec le Dalaî Lama et Karl Lagerfeld). Mais cette façon de se médiatiser en ne prenant pas compte du droit à l’image par Amnesty Internartional peut se comprendre, car en réagissant de cette manière, en plus de marquer les esprits ils font parler d’eux. Au final, avec la même image, on parle de l’ONG deux fois plus : à la fois pour l’aspect choquant et pour le côté « rebelle ». Mais cela peut se comprendre, car leur but est de toucher l’opinion public et pousser les gens à donner, car c’est ainsi qu’ils peuvent survivre et réagir.