les larmes glissent le long de mes joues
je suis allongée dans ce champ de coquelicots
mes pensées se bousculent
et les larmes glissent le long de mes joues
parce que
j’ai toujours cru être ta cible
être celle qui te ferait aimer
aimer les ronces
les pamplemousses
et même les maths
mais j’avais tort
j’avais tort parce que tu ne sais même pas déchiffrer
une facture d’électricité
ni même mon cœur
alors les larmes glissent le long de mes joues
et le champ de coquelicots
s’est transformé en prairie
emplie de chardons
et je suis pleine de rancœur
ce soir
je t’ai vu serpenter dans les allées de briques rouges
tu avais le bulbe de tes iris dans la main
et cette fois
il n’était pas pour moi
il était pour cette autre
celle qui a pris ton âme
sans se soucier de moi
alors les larmes glissent le long de mes joues
parce que j’aurais pu être ubuesque
j’aurai pu te retenir
te cloîtrer
extraire ton cœur
et l’enfermer dans une boîte
mais je ne suis pas un tyrannosaure
je suis juste une femme
qui croyait que
même à Pétaouchnok tu la suivrais
mais j’avais tort
j’avais tort parce que même un écureuil te fait peur
tu sais il voulait juste te dérober ton sandwich
et pas dévorer
ta pauvre cucurbitacée
alors tu l’as fait fuir
et maintenant
tu n’es plus là
et les larmes glissent le long de mes joues
et quand je songe à nos amours
je suis outrée parce que
je pensais compter pour toi
alors les larmes glissent le long de mes joues
je n’avais jamais imaginé
avoir besoin d’une épuisette
pour capturer tes sentiments
ni besoin d’être cryptologue
pour les trouver
alors les larmes glissent le long de mes joues
et je regrette nos amours
parce que j’ai longtemps cru que
nous deux
nous irions effleurer
le firmament
Malo