Mots d’adieux

J’ai donné un livre.J’ai donné un recueil,Palpitante d’émotions contraires. J’imagine les volutes formées par les mots, sortant de la bouche des infirmières pour atteindre l’âme des patients.J’imagine la poésie se faufiler entre les écueils de la morphine, se poser comme remède.Je les vois lire vos textes, anciens poètes de l’atelier, pour procurer un dernier réconfort.… Poursuivre la lecture Mots d’adieux

Anatomie des huîtres

Les fesses collées à mon siège, j’écoute les exposés qui s’enchaînent depuis des semaines, différents dans chaque matière et pourtant si similaires. Les lectures monotones, sans yeux levés vers moi, font que je me déconnecte peu à peu de ce qui se passe autour. Les bruits sont lourds, aqueux, les mots me parviennent comme dans… Poursuivre la lecture Anatomie des huîtres

Home

Il y a des pensées qui nous frappent plus fort qu’un 38 tonnes percute un chihuahua de grand-mère. Des réflexions qui nous roulent dessus, laissent une empreinte indélébile et repartent comme si de rien n’était. Comme si elles ne venaient pas à l’instant de changer le paysage à jamais. Il y a quelques jours, alors… Poursuivre la lecture Home

Le roi d’Arendelle

Mon étagère n’est pas vide, mais l’estomac de mon lapin l’est. Il a faim. C’est un gourmand, il profite de la vie et savoure tous les délicieux repas que je lui prépare, et même ceux que je ne lui prépare pas. Alors que je travaille d’arrache-pied sur mes cours de neuro, le silence laisse place… Poursuivre la lecture Le roi d’Arendelle

C’est grave, madame la réceptionniste ?

Annie a 56 ans et est secrétaire depuis son entrée dans la vie active. Pas toujours dans un cabinet médical, non, mais c’est le cas depuis près de dix ans maintenant. Nous sommes en octobre, la fin d’année approche, les journées raccourcissent, et l’énergie d’Annie en fait de même. Alors, quand à 17 heures, penchée… Poursuivre la lecture C’est grave, madame la réceptionniste ?

Hiver à Albi

15 décembre, 19h27, objectif : marché de Noël. Je marche à pas rapides, mains dans les poches, casque sur les oreilles. Mojave Ghost de Dinos rythme mes pas. Je slalome entre les passants encapuchonnés, le nez dans leur écharpe, expirant des volutes de vapeur. La lumière émise par les décorations de Noël illumine les visages… Poursuivre la lecture Hiver à Albi

Perambulation algébrique

Au milieu d’immenses façades décrépites, une petite maison en pierre se cachait sous d’épaisses branches de lierre. Pour y entrer, il fallait traverser un jardin fleuri, entretenu mais pourtant sauvage, qui restait dans l’ombre de ses grands voisins, immeubles qui touchaient presque le ciel. La maisonnette ne voyait le soleil qu’à 14 heures, il passait… Poursuivre la lecture Perambulation algébrique

Sans abri

Son regard est pareil au regard des statues. C’est bien la pire peine D’un vieillard qui jette à poignées Les intérêts de ma peine avancée. Le voyant en péril et loin de toute escale, Un livre ancien sous le bras, Prends ce livre ; et dis-toi : ceci vient du vivant. Départ dans l’affection et le bruit… Poursuivre la lecture Sans abri

Voie 9/2 direction Paris

J’ai besoin de partir loin, d’oublier d’où je viens. En étudiant, en découvrant le monde auquel j’appartiens. Partir pour mûrir, des étapes que je souhaite gravir, Arrêter le temps pour tout simplement vivre. Rattrapée par mes cauchemars, mes rêves, mes addictions, Sillonner les contrées inconnues. Retrouver mes compagnons. Placés dans des cases, posés dans des… Poursuivre la lecture Voie 9/2 direction Paris