Dis-moi, quel est le bruit de notre fin du monde ?
Comment résonnent-ils, tous ces os qui s’émiettent ?
Pourrais-je respirer à la fin de la ronde,
Serrer ta main avant que nos deux cœurs s’arrêtent ?
Danser à tes côtés, tourner, encore tourner,
Des milliers de couleurs me grattent les iris,
Rapproche-toi, encore, viens plus près te broyer,
Pour que nos corps deviennent un grand feu d’artifice.
Crie-moi que tout va bien, mens-moi avant la fin,
Hurle-moi que tout sera oublié demain,
Mens-moi encore plus fort, mens-moi encore plus loin,
Ne me dis pas je t’aime, dis-moi que ce n’est rien.
J’arracherai de mes ongles toute ma peau
Pour te regarder vivre après ce rodéo,
Je vomirai mon âme, j’arracherai mes dents
Pour voir tes yeux encore, une fois seulement.
Je tourne et tu me parles, tu dis que ça ira,
Chaque impact m’éloigne un peu plus de tes bras,
Je tourne et tu me dis que tout va aller mieux,
Le son de notre chute en devient harmonieux.
Encore combien de temps cette danse mortelle
Mettra-t-elle à nous écraser dans notre ciel ?
Dis-moi, combien de temps nous faudra-t-il encore
Pour quitter à jamais notre dernier décor ?
Les secondes s’allongent en une éternité,
Je ne pense qu’à toi, ta mort crève mes yeux,
Mes deux tympans percés par le bruit d’un adieu,
Un dernier tour. Plus rien. Rideau, c’est terminé.
Une dernière note, j’entends le bruit du vent.
La mort s’enfuit, je rampe hors de notre cercueil.
La vie réapparaît, je te vois sur son seuil.
Rejoins-moi et dansons le bal des survivants.
Elfi