on croit que les rires des enfants
résonneront jusqu’à l’aube
que les piranhas attaqueront toujours
notre bateau sans voile
on croit que leur main
tiendra la nôtre pour longtemps
que les doudous ne quitteront jamais
l’odeur des Noël
et des vacances sableuses
on croit que leur fossette au creux des joues
ne s’enfuira pas
que notre odeur les bercera
à travers les forêts sombres
les mauvais rêves
on croit que les monstres
restent cachés sous les lits
que les ombres s’inventent des histoires
et grimpent au mur à toute allure
on croit aux contes de fées
à la fée des dents
et aux parents qui s’aiment
au souffle du vent dans les volets
on croit que les blessures
n’écorchent que les genoux
et que les ombelles guérissent tout
que les ombrelles protègent
on croit que les chemises
ont encore des âges
dans leur col
la boue sur tous les visages
la moue sur tous les passages
on croit que les rires des enfants
ne dévaleront jamais les collines
aussi vite que les ombres
on croit qu’il n’y aura jamais de pleurs
de peurs
Malo