Ébauche n° 248

Des ébauches, des ébauches, des ébauches, une pléthore d’ébauches, même. Ceci pourrait bien en être une. Pourquoi ne pas partir sur une histoire grenouillesque, cette fois-ci ?

« Il était une fois un crocodile hybride, à moitié robot. » Oh non, mieux… j’ai mieux ! « Il était une fois un petit garçon et sa salopette préférée. » Trop vu. Pourquoi pas : « Il était une fois une mésange et un cygne. » Parfait. « Un beau matin, elle sortit sa voiturette du parking, prit la route pour son travail quand, tout à coup, un galet… » Non, ce n’est pas assez impressionnant. « Quand tout à coup, un immense rocher percuta sa voiture. » Euh, et le cygne dans tout ça… Je voulais une histoire avec un cygne, à la base. « Quand tout à coup un cygne, qui gazouillait, la surprit en plein milieu de la route. Ni une ni deux, elle freina si fort que le givre fit renverser son véhicule. La pauvre mésange fut projetée dans tous les sens, heurtant le volant, le levier de vitesse, les sièges, les portières, les fenêtres, et même le voyant fluorescent qui activa les feux de détresse. Elle se retrouva dans le coffre, la tête dans les nuages, entourée de son matériel de travail, ses crayons et son alambic. Un instant plus tard, elle entendit les youyous des paparazzis, déjà sur place. Elle sortit de sa voiture, éblouie, non par le soleil subsaharien, mais par leurs flashes. » Mais non, ce n’est pas possible, des paparazzis pour une mésange ? Bon, reprends : « Un instant plus tard, elle se précipita vers le cygne pour constater qu’il n’avait rien. Celui-ci, sa gourde remplie de caféine à la main, la regarda d’un air dédaigneux et lui demanda : “Pourquoi avez-vous un crayon coincé dans votre fosse cubitale ?” La mésange, confuse, éclata de rire, réalisant qu’il avait dû s’y coincer durant sa chute rocambolesque. Constatant que tout allait bien pour le cygne, elle reprit sa route vers son travail. »

Frustration. C’est ce que je ressens une fois de plus, quand je réalise que ceci n’est que le préambule.

Marianne