Sur Pas de Deux, pas de doute.
La gestuelle gracieuse et inarrêtable,
L’ampleur d’un mouvement de foule,
Elle peut, seule, en être capable.
Seulement voilà,
Ses phalanges pointant vers le ciel,
Ses jambes, jamais frêles,
Camouflent l’embarras
Et la douleur lancinante de ses articulations, pleines de sang.
La peur que le rouge traverse ses pointes couleur or,
Que son cœur batte trop fort,
Qu’il laisse échapper tout le sang
De son corps usé par cet art qui l’anime.
Elle ressent la douleur, ses os qui l’abîment
Le bruit de leurs grincements couvert par l’orchestre précis.
Le tableau prend vie :
La fausse neige qui tombe sur ses cils,
Métaphore d’une beauté imitée, qui ne tient qu’à un fil.
Les particules blanches se déposent sur son mascara noir,
Pétrole prêt à se répandre, se laissant voir
Sur la peau d’ivoire, et les pommettes roses
D’une danseuse à l’âme et au corps moroses.
Luna