Nous sommes secoués dans le van, la route est graveleuse. Tu tentes de trouver l’équilibre pour la cinquième fois. Tu es assis en face de moi, sur la banquette démodée. Tu regardes la campagne défiler avec tes yeux bordés de noir. On dirait presque que tu t’es maquillé. Je ne peux pas m’empêcher de sourire. Tu es serein. Ta place a toujours été ici. Le soleil vient te toucher car il est un très bon ami à toi. Quand il paraît, tu le respires avec délicatesse. En silence, tu lui rends sa caresse. Je prends une photo de toi. J’aimerais que ce voyage ne finisse jamais.
Je ne parle pas ta langue. Mais tu apportes dans ma vie bien plus que mille langages. Tu m’offres des balades plus longues et de grandes fêtes. Je rigole quand tu déranges mon canapé. Et que tu prends toute la place sur les cadres photo. J’ai un nez et toi une truffe. J’ai des mains et toi des pattes. On m’appelle humain, et toi « juste un chien ».
Margaux