Dans les regards de ceux qui ne veulent plus voir,
Et sur les dos courbés du poids du désespoir,
A travers les ruelles, vêtue d’un linceul noir,
Entre chaque poubelle, rampant sur les trottoirs,
La rage.
Depuis chaque poignée de main des résilients,
Aux avenues pavées et portée par nos chants,
Sous le feu des nuages et des bombardements,
Dans les cris écorchés que personne n’entend,
La rage.
Au-delà des campagnes et terres délaissées,
Aux réseaux souterrains, symboles du progrès,
Chez les autres, les gueux, ceux qu’on ne peut toucher,
Les pas bons, les pas pieux, et les jamais assez,
La rage.
Dans les peines muettes, habillée de pudeur,
Sous l’ongle du Berserk et parée de fureur,
Par les épiphanies qui enchaînent les cœurs,
Au son dysharmonieux des battements de peur,
La rage.
Entends-tu l’aria des pas à l’unisson ?
Elle arrive assurée, guidant l’insoumission.
Ris, tant que tu le peux, cloîtré dans ton manoir,
Car ses ruines demain porteront Drapeau Noir.
Elfi.